Vos poèmes préférés

bon , pisqu'il est de bon ton de citer du Rimbaud....

Les stupras

Les anciens animaux saillissaient, même en course,
Avec des glands bardés de sang et d'excrément.
Nos pères étalaient leur membre fièrement
Par le pli de la gaine et le grain de la bourse.

Au moyen âge pour la femelle, ange ou pource,
Il fallait un gaillard de solide gréement:
Même un Kléber, d'après la culotte qui ment
Peut-être un peu, n'a pas dû manquer de ressource.

D'ailleurs l'homme au plus fier mammifère est égal;
L'énormité de leur membre à tort nous étonne;
Mais une heure stérile a sonné: le cheval

Et le boeuf ont bridé leurs ardeurs, et personne
N'osera plus dresser son orgueil génital
Dans les bosquets ou grouille une enfance bouffonne.


Rature Rimbaud...album zutique
 
Seul

par Edgar Poe

Depuis l'heure de l'enfance, je ne suis pas
Semblable aux autres ; je ne vois pas
Comme les autres ; je ne sais pas tirer
Mes passions à la fontaine commune
D'une autre source provient
Ma douleur, jamais je n'ai pu éveiller
Mon coeur au ton de joie des autres
Et tout ce que j'aimai, je l'aimai seul
C'est alors -- dans mon enfance -- à l'aube
D'une vie de tumulte que fut puisé
A chaque abîme du bien et du mal,
Ce mystère qui toujours me retient --
Au torrent et à la fontaine
Dans la falaise rouge de la montagne --
Dans le soleil qui roule autour de moi
En son or automnal
Dans l'éclair qui volait au ciel et passait
Près de moi pour s'enfuir,
Dans le tonnerre et dans l'orage
Et dans la nuage qui prenait la forme
(Alors que le reste du ciel était bleu)
D'un démon à mes yeux.
 
Le tombeau d'Edgar Poe

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange!


Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu,
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.


Du sol et de la nue hostiles, ô grief!
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne


Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.


Stéphane Mallarmé
 
Richard Desjardins est un écrivain, un poète, un chanteur, un gueulard. Surtout contre les voleurs d'arbres de par chez nous, et par le fait même, de territoires.

Il reste, à mon avis, de tous les poètes actuels du Québec, le plus puissant.

Je ne commencerai pas par de quoi de trop fort, mais j'y vais d'une petite farce.

Au Québec, une Caisse Populaire, c'est comme une Banque, mais en forme de coopérative.C'est la plus "populaire". On ne va pas à la banque, on va à la caisse...

---

La caissière populaire relève sa robe
et me montre son guichet automatique.
Elle m'avertit que j'ai besoin de deux pièces d'identité.

Bon !

Je baisse mes pantalons , et je lui montre ma carte de guichet.
Elle la tourne et la retourne dans ses mains. Elle dit :
" Elle est très belle mais ce n'est pas assez. "

Bon !

J'enlève mon chandail
et je me plonge la main droite dans la poitrine.
Je m'arrache le c½ur
que je dépose encore chaud et battant sur son comptoir.
Elle le prend dans ses mains, le tourne, le retourne, me dit :
" Il n'y a pas de signature.
Il me faut quelque chose avec une signature. "

Bon !

Je m'arrache les dentiers
et je les lance vers la caissière populaire
qui les attrape et qui se les met sur la tête
comme une couronne de reine de carnaval.
Elle pleure. Je meurs.

Maintenant j'ai un masque de gardien de but
et j'ai une grosse hache qui brille qui brille comme sa couronne de carnaval
et c'est un vendredi 13 dans la trrrès belle ville de Quebec.

Mon masque a un smile que seule la mort peut satisfaire
et je lève très haut la hache dans les airs et j'y dis :

" c'est pour un dépôt ."

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Superbe non? J'adore: de l'humour, de la force, et toute l'ignorance destructive des imbéciles y est en quelques "strophes" :).
 
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DEVINE Â QUI JE PENSE

Dès l'instant où tu n'es plus avec moi,
je commence à ressentir le manque de toi
et à me poser mille fois les mêmes questions :

Tu es où ?
Tu fais quoi ?
Tu reviens quand ?

Et comme le temps me semble long sans toi,
je repense à tout ce que tu m'as dit,
à ce que nous avons fait tous les deux...

Et quand enfin tu reviens près de moi,
tu me retrouves occupée à penser à toi !

Tu occupes chacune de mes pensées
et surtout, chacun de mes rêves !

J'ai tellement besoin de toi !
 
Belle épousée
J'aime tes pleurs
C'est la rosée
Qui sied aux fleurs

Les belles choses
N'ont qu'un printemps
Semons de roses
Les pas du Temps

Soit brune ou blonde
Faut-il choisir ?
Le Dieu du Monde
C'est le Plaisir !

(de mémoire)
 
DE LA ROSE DE MARBRE À LA ROSE DE FER​

La rose de marbre immense et blanche était seule sur la place déserte où les ombres se prolongeaient à l'infini. Et la rose de marbre seule sous le soleil et les étoiles était la reine de la Solitude et sans parfum la rose de marbre sur sa tige rigide au sommet du piédestal de granit ruisselait de tous les flots du ciel. La lune s'arrêtait pensive en son coeur glacial et les déesses des jardins les déesses de marbre à ses pétales venaient éprouver leurs seins froids.

La rose de verre résonnait à tous les bruits du littoral. Il n'était pas un sanglot de vague brisée qui ne la fît vibrer. Autour de sa tige fragile et de son coeur transparent des arcs en ciel tournaient avec les astres. La pluie glissait en boules délicates sur ses feuilles que parfois le vent faisait gémir à l'effroi des ruisseaux et des vers luisants.

Le rose de charbon était un phénix nègre que la poudre transformait en rose de feu. Mais sans cesse issue des corridors ténébreux de la mine où les mineurs la recueillaient avec respect pour la transporter au jour dans sa gangue d'anthracite la rose de charbon veillait aux portes du désert.

La rose de papier buvard saignait parfois au crépuscule quand le soir à son pied venait s'agenouiller. La rose de buvard gardienne de tous les secrets et mauvaise conseillère saignait un sang plus épais que l'écume de mer et qui n'était pas le sien.

La rose de nuages apparaissait sur les villes maudites à l'heure des éruptions de volcans à l'heure des incendies à l'heure des émeutes et au-dessus de Paris quand la commune y mêla les veines irisées du pétrole et l'odeur de la poudre. Elle fut belle au 21 janvier belle au mois d'octobre dans le vent froid des steppes belle en 1905 à l'heure des miracles à l'heure de l'amour.

La rose de bois présidait aux gibets. Elle fleurissait au plus haut de la guillotine puis dormait dans la mousse à l'ombre immense des champignons.

La rose de fer avait été battue durant des siècles par des forgerons d'éclairs. Chacune de ses feuilles était grande comme un ciel inconnu. Au moindre choc elle rendait le bruit du tonnerre. Mais qu'elle était douce aux amoureuses désespérées la rose de fer.

La rose de marbre la rose de verre la rose de charbon la rose de papier buvard la rose de nuages la rose de bois la rose de fer refleuriront toujours mais aujourd'hui elles sont effeuillées sur ton tapis.

Qui es-tu ? toi qui écrases sous tes pieds nus les débris fugitifs de la rose de marbre de la rose de verre de la rose de charbon de la rose de papier buvard de la rose de nuages de la rose de bois de la rose de fer.

Robert Desnos, Les Ténèbres, 1927




Dernière photo de Robert Desnos, à Térézin (Tchécoslovaquie)
 
Sign on the window

Sign on the window says "Lonely,"
Sign on the door said "No Company Allowed,"
Sign on the street says "Y' Don't Own Me,"
Sign on the porch says "Three's A Crowd,"
Sign on the porch says "Three's A Crowd."

Her and her boyfriend went to California,
Her and her boyfriend done changed their tune.
My best friend said, "Now didn' I warn ya,
Brighton girls are like the moon,
Brighton girls are like the moon."

Looks like a-nothing but rain . . .
Sure gonna be wet tonight on Main Street . . .
Hope that it don't sleet.

Build me a cabin in Utah,
Marry me a wife, catch rainbow trout,
Have a bunch of kids who call me "Pa,"
That must be what it's all about,
That must be what it's all about.
 
Souvenir

En vain le jour succède au jour,
Ils glissent sans laisser de trace ;
Dans mon âme rien ne t'efface,
Ô dernier songe de l'amour !

Je vois mes rapides années
S'accumuler derrière moi,
Comme le chêne autour de soi
Voit tomber ses feuilles fanées.

Mon front est blanchi par le temps ;
Mon sang refroidi coule à peine,
Semblable à cette onde qu'enchaîne
Le souffle glacé des autans.

Mais ta jeune et brillante image,
Que le regret vient embellir,
Dans mon sein ne saurait vieillir
Comme l'âme, elle n'a point d'âge.

Non, tu n'as pas quitté mes yeux;
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux.

Là, tu m'apparais telle encore
Que tu fus à ce dernier jour,
Quand vers ton céleste séjour
Tu t'envolas avec l'aurore.

Ta pure et touchante beauté
Dans les cieux même t'a suivie ;
Tes yeux, où s'éteignait la vie,
Rayonnent d'immortalité !

Du zéphyr l'amoureuse haleine
Soulève encor tes longs cheveux ;
Sur ton sein leurs flots onduleux
Retombent en tresses d'ébène,

L'ombre de ce voile incertain
Adoucit encor ton image,
Comme l'aube qui se dégage
Des derniers voiles du matin.

Du soleil la céleste flamme
Avec les jours revient et fuit ;
Mais mon amour n'a pas de nuit,
Et tu luis toujours sur mon âme.

C'est toi que j'entends, que je vois,
Dans le désert, dans le nuage;
L'onde réfléchit ton image;
Le zéphyr m'apporte ta voix.

Tandis que la terre sommeille,
Si j'entends le vent soupirer,
Je crois t'entendre murmurer
Des mots sacrés à mon oreille.

Si j'admire ces feux épars
Qui des nuits parsèment le voile,
Je crois te voir dans chaque étoile
Qui plaît le plus à mes regards.

Et si le souffle du zéphyr
M'enivre du parfum des fleurs.
Dans ses plus suaves odeurs
C'est ton souffle que je respire.

C'est ta main qui sèche mes pleurs,
Quand je vais, triste et solitaire,
Répandre en secret ma prière
Près des autels consolateurs.

Quand je dors, tu veilles dans l'ombre ;
Tes ailes reposent sur moi ;
Tous mes songes viennent de toi,
Doux comme le regard d'une ombre.

Pendant mon sommeil, si ta main
De mes jours déliait la trame,
Céleste moitié de mon âme,
J'irais m'éveiller dans ton sein !

Comme deux rayons de l'aurore,
Comme deux soupirs confondus,
Nos deux âmes ne forment plus
Qu'une âme, et je soupire encore !
 
Ozymandius

I met a traveler from an antique land
Who said: "Two vast and trunkless legs of stone
Stand in the desert... Near them, on the sand,
Half sunk a shattered visage lies, whose frown,
And wrinkled lip, and sneer of cold command,
Tell that its sculptor well those passions read
Which yet survive, stamped on these lifeless things,
The hand that mocked them and the heart that fed;
And on the pedestal these words appear:
My name is Ozymandius, King of Kings,
Look on my works, ye Mighty, and despair!
Nothing beside remains. Round the decay
Of that colossal wreck, boundless and bare
The lone and level sands stretch far away.

Percy Bysshe Shelley (1792-1827)
 
Dans les caveaux d'insondable tristesse
Où le Destin m'a déjà relégué ;
Où jamais n'entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,

Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon coeur,

Par instants brille, et s'allonge, et s'étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur.
A sa rêveuse allure orientale,

Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse :
C'est Elle ! noire et pourtant lumineuse.
 
dans mon jardin,au bord du bois
j'ai installé une verriere
et pour que la lumiere y soit
le toit est composé de verre

c'est a deux pas d'une clairiere
et le matin j'y aperçois
des biches au pelage clair
et le cerf qui en est le roi

déja pourtant l'automne est là
les feuilles s'étalent en tapis
coloré d'ambre et de sépia
digne d'un tableau de vinci

il n'est pas plus grand qu'un mouchoir
et tout ses fruits sont delicieux
mais je n'en tire aucune gloire
c'est encore une oeuvre de dieu

au loin, de la ville les feux
s'eteignent comme des lucioles
et les étoiles dans les cieux
font une belle farandole

au matin aprés la rosée
a l'heure ou passe l'escargot
sur les fougéres de l'orée
je me dis que le monde est beau

--------
signé ??????????????????
sorry !
 
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Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
 
VIRTUEL


Je suis expert informatique
Dans la filière domotique.
Après ma journée de travail,
Lorque je retourne au bercail,
Alors j'ouvre mes computers
Pour y jouer pendant des heures.
Sur le réseau je communique
A l'autre bout de l'Amérique,
D'Hiroshima à Halifax,
J'envoie des mails, j'envoie des fax.
Comme un madré matou lubrique,
L'oeil fixé sur l'écran je clique
Avec ardeur sur ma souris
A la recherche de houris,
De vues pornos sur Internet
Je suis fêlé, je suis pas net.
Par Web j'assouvis mes fantasmes,
Pour ma nana, adieu orgasmes !

Je suis branché, je suis moderne,
Pas comme vous, vieille baderne
Dont je ne sais par quel délire
Vous êtes en train de me lire.

Mais plus jamais dans mes névroses
Ne humerai l'odeur des roses,
L'esprit rivé sur mon modem
J'ignorerai le doux "je t'aime".

Jean-Pierre KOLB (Poètes de l'an 2000, Trouvailles)
 
Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907)
(Recueil : Le drageoir aux épices)



L'extase

La nuit était venue, la lune émergeait de l'horizon, étalant
sur le pavé bleu du ciel sa robe couleur soufre. J'étais
assis près de ma bien-aimée, oh ! bien près ! Je serrais ses
mains, j'aspirais la tiède senteur de son cou, le souffle
enivrant de sa bouche, je me serrais contre son épaule,
j'avais envie de pleurer ; l'extase me tenait palpitant,
éperdu, mon âme volait à tire d'aile sur la mer de l'infini.

Tout à coup elle se leva, dégagea sa main, disparut dans la
charmoie, et j'entendis comme un crépitement de pluie dans
la feuillée.

Le rêve délicieux s'évanouit... ; je retombais sur la terre,
sur l'ignoble terre. O mon Dieu ! c'était donc vrai, elle,
la divine aimée, elle était, comme les autres, l'esclave de
vulgaires besoins !
 
Celui qui ci maintenant dort
Fit plus de pitié que d'envie,
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.
Passant, ne fais ici de bruit,
Prends garde qu'aucun ne l'éveille ;
Car voici la première nuit
Que le pauvre Scarron sommeille.

Paul Scarron, 1610-1660.
 
Émile VERHAEREN (1855-1916)
(Recueil : Les vignes de ma muraille)



Novembre

Les grand'routes tracent des croix
A l'infini, à travers bois ;
Les grand'routes tracent des croix lointaines
A l'infini, à travers plaines ;
Les grand'routes tracent des croix
Dans l'air livide et froid,
Où voyagent les vents déchevelés
A l'infini, par les allées.

Arbres et vents pareils aux pèlerins,
Arbres tristes et fous où l'orage s'accroche,
Arbres pareils au défilé de tous les saints,
Au défilé de tous les morts
Au son des cloches,

Arbres qui combattez au Nord
Et vents qui déchirez le monde,
Ô vos luttes et vos sanglots et vos remords
Se débattant et s'engouffrant dans les âmes profondes !

Voici novembre assis auprès de l'âtre,
Avec ses maigres doigts chauffés au feu ;
Oh ! tous ces morts là-bas, sans feu ni lieu,
Oh ! tous ces vents cognant les murs opiniâtres
Et repoussés et rejetés
Vers l'inconnu, de tous côtés.

Oh ! tous ces noms de saints semés en litanies,
Tous ces arbres, là-bas,
Ces vocables de saints dont la monotonie
S'allonge infiniment dans la mémoire ;
Oh ! tous ces bras invocatoires
Tous ces rameaux éperdument tendus
Vers on ne sait quel christ aux horizons pendu.

Voici novembre en son manteau grisâtre
Qui se blottit de peur au fond de l'âtre
Et dont les yeux soudain regardent,
Par les carreaux cassés de la croisée,
Les vents et les arbres se convulser
Dans l'étendue effarante et blafarde,

Les saints, les morts, les arbres et le vent,
Oh l'identique et affolant cortège
Qui tourne et tourne, au long des soirs de neige ;
Les saints, les morts, les arbres et le vent,
Dites comme ils se confondent dans la mémoire
Quand les marteaux battants
A coups de bonds dans les bourdons,
Ecartèlent leur deuil aux horizons,
Du haut des tours imprécatoires.

Et novembre, près de l'âtre qui flambe,
Allume, avec des mains d'espoir, la lampe
Qui brûlera, combien de soirs, l'hiver ;
Et novembre si humblement supplie et pleure
Pour attendrir le coeur mécanique des heures !

Mais au dehors, voici toujours le ciel, couleur de fer,
Voici les vents, les saints, les morts
Et la procession profonde
Des arbres fous et des branchages tords
Qui voyagent de l'un à l'autre bout du monde.
Voici les grand'routes comme des croix
A l'infini parmi les plaines
Les grand'routes et puis leurs croix lointaines
A l'infini, sur les vallons et dans les bois !