Vos poèmes préférés

J'ai vu les lieux où il résidait à la fin de sa vie. C'est dans le Hainaut belge, proche de la frontière. Une vallée assez encaissée, des rochers, une forêt. Et au-delà des grands plateaux. Un paysage mélancolique.
 
jul29 a dit:
J'ai vu les lieux où il résidait à la fin de sa vie. C'est dans le Hainaut belge, proche de la frontière. Une vallée assez encaissée, des rochers, une forêt. Et au-delà des grands plateaux. Un paysage mélancolique.
Oui, c'est à Roisin, à une quinzaine de kilomètres de chez moi. Ceux qui passent par là peuvent aussi visiter à Cuesmes la maison où résida Van Gogh...
 
Philippe a dit:
Oui, c'est à Roisin, à une quinzaine de kilomètres de chez moi. Ceux qui passent par là peuvent aussi visiter à Cuesmes la maison où résida Van Gogh...

Oui c'est çà, Roisin. Tu me fais remonter plein de souvenirs là... Le site de "Caillou qui bique", la petite Hosnelle (la Rhônelle côté français), les parties de jeu de paume aux beaux jours, les dimanches, sur la place du village de Roisin. Mes débuts professionnels par là-bas, entre Valenciennes et Le Quesnoy. J'aime bien cette partie du Hainaut (belge et français). ;)
 
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Réactions: Philippe
jul29 a dit:
Oui c'est çà, Roisin. Tu me fais remonter plein de souvenirs là... Le site de "Caillou qui bique", la petite Hosnelle (la Rhônelle côté français), les parties de jeu de paume aux beaux jours, les dimanches, sur la place du village de Roisin. Mes débuts professionnels par là-bas, entre Valenciennes et Le Quesnoy. J'aime bien cette partie du Hainaut (belge et français). ;)

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Le vierge le vivace

Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre

Ce lac dur oublié que hante sous le givre

Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui !

Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui

Magnifique mais qui sans espoir se délivre

Pour n’avoir pas chanté la région où vivre

Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie

Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,

Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,

Il s’immobilise au songe froid de mépris

Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.


Stéphane Mallarmé
 
Heureux qui, profitant des plaisirs de la terre,
Baisant un petit cul, buvant dans un grand verre
Remplit l'un, vide l'autre et passe avec gaieté
Du cul de la bouteille au cul de la beauté.


Paul Verlaine
 
Archi connu, mais vraiment un de mes poèmes préférés :


Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux​

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux​

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux​

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux​

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux​
Louis Aragon



1897-1982

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Morceau choisi d'un de mes préférés :

Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement

Tu pleureras l'heure où tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures

Guillaume Apollinaire.
(Intégral)
 
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Réactions: Burzum
Que puis-je faire quand tu n'es pas là,
à part penser à toi ?

Que puis-je faire quand tu n'es pas là,
à part attendre ton retour?

Si tu savais comme tu me manques...
Reviens-moi vite !
 
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !

Son départ, son absence
Sont pour moi le cercueil ;
Et loin de sa présence
Tout me paraît en deuil.

Alors, ma pauvre tête
Se dérange bientôt ;
Mon faible esprit s'arrête,
Puis se glace aussitôt.

Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !

je suis à ma fenêtre,
Ou dehors, tout le jour,
C'est pour le voir paraître,
Ou hâter son retour.

Sa marche que j'admire,
Son port si gracieux,
Sa bouche au doux sourire,
Le charme de ses yeux ;

La voix enchanteresse
Dont il sait m'embraser,
De sa main la caresse,
Hélas ! et son baiser...

D'une amoureuse flamme
Consumant mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !

Mon coeur bientôt se presse,
Dès qu'il le sent venir ;
Au gré de ma tendresse
Puis-je le retenir ?

Ô caresses de flamme !
Que je voudrais un jour
Voir s'exhaler mon âme
Dans ses baisers d'amour !
 
Le jeune homme et la mort

Le long des marbres noirs et des sombres portiques,
Bordant du pâle Hadès les quais silencieux,
L'éphèbe éblouissant et l'espoir dans les yeux
Descend d'un pas léger les trois degrés mystiques.

Fort de la calme foi des calmes temps antiques,
Il sait que chez les morts, séjours mystérieux,
Le héros chaste et nu trouve sous d'autres cieux
Les palmes de la stade et les disques rustiques.

Aussi la mort pour lui fut douce et passagère ;
Et tandis qu'il descend, comme une ombre légère
La déesse fatale au front pur et voilé

Voltigé en l'effleurant du souffle de sa robe.
Et, blanche, lui sourit sous son voile enroulé,
Dont un pli virginal et tremblant la dérobe.
 
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Réactions: imimi
Tu n'es pas du tout vertueuse

Tu n'es pas du tout vertueuse,
Je ne suis pas du tout jaloux :
C'est de se la couler heureuse
Encor le moyen le plus doux.

Vive l'amour et vivent nous !

Tu possèdes et tu pratiques
Les tours les plus intelligents
Et les trucs les plus authentiques
À l'usage des braves gens

Et tu m'as quels soins indulgents !

D'aucuns clabaudent sur ton âge
Qui n'est plus seize ans ni vingt ans,
Mais ô ton opulent corsage,
Tes yeux riants, comme chantants,

Et ô tes baisers épatants !

Sois-moi fidèle si possible
Et surtout si cela te plaît,
Mais reste souvent accessible
À mon désir, humble valet

Content d'un " viens ! " ou d'un soufflet.

" Hein ? passé le temps des prouesses !
Me disent les sots d'alentour.
Ca, non, car grâce à tes caresses
C'est encor, c'est toujours mon tour.

Vivent nous et vive l'amour !
 
"C'est que la vie n'est pas cet ennui distillé où l'on fait macérer notre âme depuis sept éternités, elle n'est pas cet infernal étau où moisissent les consciences, et qui a besoin de musique, de poésie, de théatre et d'amour pour de temps en temps éclater, mais si peu que ce n'est pas la peine d'en parler"

;)