Je me souviens, de ce bout de terre tout en longueur, de ses noyers, du gave lui léchant ses flancs.
Qu'il était fier de l'avoir acquis, il y à ...
Je me souviens de son énergie passée à le façonner.
Des années durant il en a transporté des cailloux, du bois, de la terre.
D'abord ses soirées, ses week-end puis toutes ses journées.
Tôt le matin sitôt déjeuné il partait "à la sablière".
C'était ce qu'était autrefois ce bout de terre.
Je me souviens de cette caravane, des amis ne savaient plus quoi en faire où la mettre, Il a accepté toujours prêt à rendre service aux amis, de la placer sur son bout de terre, en attendant.
Mais la caravane n'en est jamais repartie.
Ce bout de terre au fil des ans, est devenu bien plus que ça : un repère, un refuge, son refuge, son paradis.
Loin de l'égoïsme de certains il a ouvert son paradis aux autres, il en a fait un lieu de fête, d'accueil un endroit où l'on se sentait forcément bien.
Au bord du gave, sa terrasse sur pilotis pour accueillir les grandes tablées à l'ombre des grands arbres, avec ses petites lampiottes pour éclairer d'une douce lumière lorsque la nuit tombait, ces visages ravis, ennivrés, heureux.
Ces jardinières bordant la "terrasse".
C'était sa petite Italie à lui : il a toujours été comme ça inviter des copains de longues dates ou bien ceux qui semblaient perdus au bord de la route ...
On pouvait passer à n'importe qu'elle heure, il vous accueillait toujours les bras ouverts, en été les boissons étaient toujours au frais dans son réfrigérateur écolo : le gave. Les verres étaient toujours prêts à trinquer ! Santé vieux !
Je me suis mise à aimer ce paradis tout comme toutes les personnes qui y venaient.
Ce soir ces souvenirs ont pris une drôle de couleur.
La caravane n'est plus.
Brûlée.
Obligation de la détruire.
Ça faisait quelques années que ça durait, il ne sait pas par qui, il ne comprend pas pourquoi.
Il a du brûler sa caravane, doit détruire le reste ...
Ce jour-là il y à une personne qui a dû jouir de ce spectacle, qui a dû hurler de plaisir : la destruction de ce petit coin de paradis avait enfin commencé.
Je comprends pas la méchanceté, ça peut paraître naïf de dire ça, mais c'est vrai : je ne comprends pas.
On a une vie tellement minable qu'on louche sur le bonheur des autres, si modeste soit-il ?
Le bonheur de l'autre agace, oui il vous titille les tripes, c'est pas normal c'est vrai quoi ? Vous vous trimez tellement et vous n'avez rien alors pourquoi lui ? pourquoi ?
Non ça doit changer.
Là plusieurs possibilités s'offrent à vous.
Soit vous êtes quelqu'un de jaloux, mais sans aucune animosité vous vous contenterez seulement de médire, de râler.
Vous quelqu'un de jaloux avec un fond de méchanceté plutôt modéré : vous attaquez, oui il faut attaquer la personne de toutes les manières possibles qu'importe ça vous soulage ça vous fait du bien, vous vous sentez mieux après, n'est-ce pas le principal? Vous foncez dans votre entêtement à attaquer, tel un taureau vous persuadant de votre suprématie : l'autre, vous l'ignorez sans doute a pitié.
Vous êtes quelqu'un de jaloux avec une méchanceté sans borne, une soif de vengeance sans limite, frustration envies sont eput-être votre quotidien.
Pour qui y's'prennent tous ces gens heureux ? hein ? Y font que d'me narguer là , ces salauds, ça va pas s'passer comme ça !
Alors là vous faites ça sournoisement, vous attaquez mais jamais à découvert, peut-être vous n'assumez pas complètement votre méchanceté ? Sans doute êtes-vous un honnête citoyen, souriant, quelqu'un d'irréprochable !
Faut enlever aux autres le peu qu'ils ont mais sans qu'ils sachent que ça vient de vous, ah non sinon ça déstabiliserait votre maigre existence.
Oh il y à plein de manières de s'y prendre.
Je connais quelqu'un qui pourrait vous en parler des heures durant, vous dire à quel point les gens peuvent être vicieux, tordus, et mauvais surtout mauvais.
Je me souviens de cette "carabane" comme l'appelait ma fille, son terrain de jeu favoris.
Je me souviens avoir lu dans les yeux de mon père sa fierté d'avoir "construit" son paradis verdoyant.
C'est parti en fumée, ses rêves aussi.
Maintenant reste le chagrin.