Belles constructions!

Oui on voit bien la fonctionalité du truc...:siffle: :D

Merci Jeanot (pour les initiés :eek: ) de cette belle vision de la justice :love:

Stalinien un jour stalinien toujours
:rateau:

justice.jpg
 
Ceci étant dit, on est, en France, dans un "temps de palais de justice", série en cours. Et en les regardant, il y a beaucoup de réalisations qui pêchent dans l'image qu'elles donnent de ce qu'elles incarnent.
Lorsqu'on est dans l'architecture d'institution, qui est tout même un genre très à part, il faut "incarner". Sinon, on passe à côté du sujet.
L'incarnation peut ne pas être monumentale, mais ce qu'elle donnera à montrer engagera totalement l'institution.
Sans aborder la question des collectivités territoriales, qui nous ont donné à voir tout et n'importe quoi, et surtout des visions caricaturales du pouvoir, les grands services publics ont connu ces dernières décennies des vagues de re-monumentalisation. De réincarnation. La justice est en cours, l'enseignement supérieur a connu son heure dans les années 90. J'y ai vu, là aussi, du très bon comme du très mauvais, et surtout quantité de réalisations qui n'avaient fait l'objet d'aucune réflexion collective sur l'identité de l'établissement, sur les valeurs à incarner, sur la question essentielle de l'incarnation institutionnelle dans des formes, des circulations et des fonctionnalités.

Et j'ai bien peur que le temps des Palais de Justice subissent également cette absence de réflexion collective sur le geste architectural.

Lorsque je me suis interrogé sur les raisons de cette absence dans l'université française (au moment d'Université 2000), j'ai d'abord essayé de suivre le parcours de la mission de Portzamparc, qui avait fait autant d'écho dans l'institution que le cri du lapin au fond des bois. Je suis alors allé voir ce qui s'était passé lors des précédentes vagues d'architecture universitaire. Dans les années 60-70, les impératifs utilitaristes et politiques avaient prédominé. On avait sorti les universités des centres, créé des campus sans mixité, ou des objets particulièrement barbares, comme le Château-fort de Jussieu.
Je suis descendu encore plus loin dans le temps, sur la première vague "moderne", les universités construites à la fin du 19°.
Là, j'ai retrouvé les mémoires du Ministre des universités de l'époque, Louis Liard. Pas moins de 1500 pages où ce passionné raconte les deux décennies de ce premier temps républicain des universités françaises.
Et il dit quelque chose de très moderne, et de très révélateur : il déplore qu'en ayant voulu rattraper le temps, la République ait construit non pas des universités, mais des monuments à la gloire du savoir universel. Et que jamais ne se sont posées les questions du devenir de ce savoir, de la possible évolution des locaux, de leur fonctionnalité même (entièrement tournée vers le confort professoral). De leur absence totale de fongibilité. Continuer à exploiter à la Sorbonne aujourd'hui est une insulte à l'intelligence de ceux qui y travaillent et y étudient.
C'était il y a plus d'un siècle, les réflexions de Liard.

Je crois qu'on en est toujours là, pour ces institutions-ci, aux charges sociales et imaginaires si lourdes.
L'institution, c'est l'enfer. C'est la cristallisation de tant de représentations sociales.
Et je connais peu d'architectes qui ont été capables de prendre totalement en charge les défis de son architecture, et d'être dans le "juste" sur ce qu'ils avaient à en dire.
 
rezba a dit:
blabla très intéressant
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En étant nettement moins calé que toi, je me disais a peu près la même chose :

La fonctionnalité a été oubliée, devrais je plutôt dire l'ergonomie, place au luxe et au "plaisir" de l'oeil du délire d'un architecte spécialiste en bouse qui coûte bien cher.

C'est sûr que la bibliothèque François Mitterand on l'a senti passé dans nos impôts, mais question utilités… Nulle a chier, comme son design
 
[MGZ] Bassman;4205726 a dit:
En étant nettement moins calé que toi, je me disais a peu près la même chose :

La fonctionnalité a été oubliée, place au luxe et au "plaisir" de l'oeil.
Sauf que souvent la définition de plaisir de l'oeil et de beauté des architectes, est foireuse.
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moui, et c'est quoi "ta" définition du plaisir de l'œil?

Tu rentres dans un débat plus que sensible, celui du beau, celui de la subjectivité face à l'objectivité... l'œil de l'architecte lui sert à "être de son temps", ce qui est le plus difficile...

l'histoire est la même que celle de carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch, tu peux trouver ça ridicule, mais c'est un véritable travail de recherche artistique, comme la joconde... la seule différence entre les deux, c'est que des peintres capables de produire un portrait de la qualité de la joconde, en 1505, en europe, il y en avait des légions, un peintre capable de faire le carré blanc sur fond blanc en 1918, il y en a à tout péter 4 ou 5, et il y en a qu'un qui l'a fait...
 
Ah tiens le campus de Bron de l'université Lyon 2 est ..... pas adaptée mais alors pas du tout et le design .... ils ont même pas osés mettre en ligne des photos pour vous dire, on en trouve pas sur google ... Mais bon on est dans belles constructions, alors je m'éclipse. Mais si quelqu'un pouvait me dire si la rumeur est fondée. C'est à dire si cette université aurait été pensé pour être bâti dans un pays du tiers monde et puis transposé telle quelle dans une banlieue tempéré avec des hivers froids ... Je l'en remercie d'avance !

:zen:
 
Comme j'ai bossé sur la compèt de la com du chantier (je ne sais pas encore si on est retenu), je vous fais part de cette magnifique contruction :
Le nouveau pont de Terenez.
Premier pont à haubans à tablier courbe au monde, dessiné par l'architecte du pont de Normandie, il y a juste le profil des piles que je trouve moche. Un bon gros lambda bâton sans fioriture aurait été plus élégant à la place de ces galbes approximatifs, mais bon...
Ca va être sympa de passer la rivière sans freiner à 30 km/h en bas de la côte à 7% et le jeu des haubans dans le soleil devrait être enchanteur.

http://www.presquile-crozon.com/actualite/pont-de-terenez.htm
 
odré a dit:
Ah tiens le campus de Bron de l'université Lyon 2 est ..... pas adaptée mais alors pas du tout et le design .... ils ont même pas osés mettre en ligne des photos pour vous dire, on en trouve pas sur google ... Mais bon on est dans belles constructions, alors je m'éclipse. Mais si quelqu'un pouvait me dire si la rumeur est fondée. C'est à dire si cette université aurait été pensé pour être bâti dans un pays du tiers monde et puis transposé telle quelle dans une banlieue tempéré avec des hivers froids ... Je l'en remercie d'avance !

:zen:
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C'est une légende. Bron a été concu par René Dottelonde, un archi qui a fait toute sa carrière dans l'architecture universitaire. A l'époque, le campus a été considéré comme un puits d'innovation au milieu de constructions très traditionnelles. D'avantage que les constructions elles-mêmes, c'est le plan d'ensemble, son côté urbanistique, qui en faisait un projet innovant.
La plupart de ces innovations ont été rendues inopérantes ensuite. Le campus a été fermé (il devait être un quartier urbain), la fonctionnalité des lieux a explosé sous le nombre d'étudiants.
Je ne sais pas d'où vient la légende. Si elle tien au fait que les fondateurs de Lyon 2 sont des tiers-mondistes (comme Dottelonde, d'ailleurs), si elle tient aux facades-rideaux de Jean Prouvé, mais je l'ai entendu aussi, quand j'étudiais là-bas.
 
rezba a dit:
C'est une légende. Bron a été concu par René Dottelonde, un archi qui a fait toute sa carrière dans l'architecture universitaire. A l'époque, le campus a été considéré comme un puits d'innovation au milieu de constructions très traditionnelles. D'avantage que les constructions elles-mêmes, c'est le plan d'ensemble, son côté urbanistique, qui en faisait un projet innovant.
La plupart de ces innovations ont été rendues inopérantes ensuite. Le campus a été fermé (il devait être un quartier urbain), la fonctionnalité des lieux a explosé sous le nombre d'étudiants.
Je ne sais pas d'où vient la légende. Si elle tien au fait que les fondateurs de Lyon 2 sont des tiers-mondistes (comme Dottelonde, d'ailleurs), si elle tient aux facades-rideaux de Jean Prouvé, mais je l'ai entendu aussi, quand j'étudiais là-bas.
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Du coup j'ai trouvé une photo grâce au nom de l'architecte.

http://www.architecturerhonealpes.com/patrimoine/historique.php3?id_loca=280

image.php3


C'est même allé loin cette légende car j'avais eut comme justification (ça me paraissait douteux cette histoire au premier abord) : on avait froid en hiver car le campus avait été conçu pour être à ciel ouvert, et qu'ils (on sait pas qui) avaient mis des vitres là où il devait y avoir du vide ... Et en regardant de près, la justification semblait plausible. :D C'était même une des revendications quand on a manifesté en 1999 ...

Comme quoi faut se méfier des "on dit".

Mais c'est vrai que c'est devenu trop petit, et comme j'ai étudié dans des préfabriqués (y'en avait une bonne vingtaine à la queue leu leu) à côté de bâtiments tout neuf ... ça m'a aigri. :D
 
Il y fait froid parce que, dans cette zone, il fait froid, et que c'est particulièrement humide. L'hippodrome garde toute la fraicheur, et la redistribue gentiment aux chtits étudiants.
:D
 
Nephou a dit:
tu vœux développer ou je m‘énerve de suite ?


:nailbiting: j’ai dit qu'il fallait les enterrer ? non… :rolleyes:
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Alors, je vais développer, mais à mon avis ça ne t'empechera pas de t'énerver.

Lorsque nous répondons à un concours d'architecture, c'est toujours autour d'un programme, ce dernier nous imposant, dans les grandes lignes, un cadre conceptuel et organisationnel qui nous contraint dans les limites d'un site.
Ceci a son importance, le site séléctionné pour ce programme est proche d'un fleuve, certes relativement calme mais qui régulièrement (et ça va probablement accélerer) sort de son lit...
Or : tous les autres candiidats à ce concours (suivant en cela le programme) ont proposé un stockage niveau bas (plus ou moins en sous-sol) et Perrault a été le seul à répondre en stockant dans les étages les plus élevés... et il gagne le concours grâce à Ieomin Peï et françois Mitterand (d'accord tu me diras c'était les personnes les plus stupides qui existent, mais bon, moi je suis pas sûr...), et toi tu viens nous dire que c'était une décision stupide...

Pour parler un peu de technique, les livres sont stockés derrière une double paroi, de verre en peau extérieure, et de bois en peau intérieure, avec le traitement d'air qui se fait entre ces deux peaux, le bois assurant une opacité totale des zones de stockage...
pict4091.jpg


En revanche, les salles les plus "basses", servent de salle de travail pour les chercheurs et ont donc besoin pour ça de lumière naturelle, d'ou ces mêmes panneaux de bois qui pivotent afin de laisser passer une lumière régulée, pour le confort des utilisateurs et en fonction de la roitation de la terre autour du soleil (je sais ça a l'air dingue, mais c'est juste du bon sens... :siffle: )
bnf2.jpg


Bien entendu, l'air est toujours traité le long de la façade extérieure, en verre afin de réguler les températures et humidités au mieux...
 
Les parois en bois, ont été, si j'ai suivi, demandées par les conservateurs parce qu'elles n'étaient pas prévues à l'origine. Sauf s'il y a eu intox ;)
 
C'était de l'intox, ces panneaux ont toujours été prévus, dans ces fonctions précises, et comme ils ont été posés... ;)
Les conservateurs ont donné des conseils judicieux par ailleurs, pour le bon déroulement de la construction, les architectes ne sont pas, et ne peuvent pas ê^t^re omniscients...
 
@Loustic

Franchemet, je n'en sais rien, et je m'en fous, on a jamais demandé a Khéops quelle étaient le nombre d'esclaves morts pour empiler les cailloux de sa sépulture, parce que tout le monde s'en fout, pareillement...
Tu peux me demander quelle est la puissance éléc consommée par l'ensembles des bâtiments publics en france, dans leur rôle de bâtiments dédiés aux services publics, mais pas pour ces monuments qui sont là pour laisser une véritable trace à la postérité.
L'exception ne peut pas se comparer à la règle ou au commun, elle se doit d'exprimer l'exception, et de fait être l'avant-garde de son temps.

Ce qui me gène le plus dans tout ça, c'est que j'aime bien dominique PERRAULT, mais je ne suis pas non plus un fan inconditionnel, je trouve juste que ce bâtimet fait partie des rares réalisations architecturales des ces 2 ou 3 dernières décénnies qui vont marquer l'histoire de l'architecture, et c'est formidable, d'autant plus que quelques uns des autres sont aussi en France mais que ce n'est pas pour autant la règle.

Allez visiter, savourez ou trouvez des défauts, mais ne vous contentez pas de ce qu'en pense julien Courbet, et surtout ne venez pas faire sur ce fil des résumés de la presse à scandale pour salle d'attente de salon de coiffure...
 
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Réactions: PATOCHMAN et Chang
Quelle prétention de comparer Khéops à ceux qui ont fait la BNF! On reparlera de ce qui reste de ce bâtiment dans quelques milliers d'années...
 
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