Ce n'est que le vent qui s'agite

Une nuit d'hiver, la Coloquinte a agité ses feuilles rugueuses et déjà desséchées par le vent en quête d'une jardinière qui prendrait soin de sa peau rugueuse. Mais si sa calebasse est dure, elle est aussi creuse. A l'intérieur, en secret, des chairs déchirées avec leur couronne de graines tout autour. Mais ces semences sont restées stériles.

Il ne fallait pas croire, Jardinière, qu'en m'ouvrant, moi pauvre cucurbitacée poussant en terre étrangère, mes graines dispersées par le vent allaient essaimer des plantules de bonheur. Rien n'a germé.

Arrachée à ma tige, je ne peux rejoindre mon pied-mère. Ce n'est ni de la lâcheté ni de la fuite, mais je ne suis qu'une fructification qui, privée des racines qui la nourrissent depuis les profondeurs de l'humus, ne devient qu'une peau morte.

Ah ? J'entends un frémissement ? Le pied de coloquinte se remettrait-il à avancer ses longues tiges piquantes ?

Non. Ce n'est que le vent qui s'agite.
 
Dialogue du dedans et facéties de claviériste picturale junior.

Où l'on plonge du haut d'un nuage dans le naseau du monde.
Lieu de perdition et d'images délicates.
Enveloppé de son. Ca vibre.
Que l'on clic-clac ou que l'on se laisse bercer, elles sont là, à l'affut.
Elles nous attendent pour murmurer "prends-moi".

Le vent souffle, c'est un peu dur.
 
Tout ce qu'on a assimiler ce soir là, c'était vraiment la vérité ?
Ce que t'as dit, toi la grande désoeuvré sociale, c'était le schéma de ma vie ?
Le chemin à suivre, sautant de pavé en pavé, pour se retrouver dans de la javel.

Je voudrais shooter des arbres. Renifler l'écorce et y sentir la plénitude.
Se dire que rien n'est important. Que juste ce bruit de feuilles électrocuté par le vent, c'est le vrai.

Même plus faire l'Amour à ces triangles humains. A quoi bon ?
Elles font trop mal, se rendent pas compte.

Le cocktail a plus de saveur de toute façon.
La jouissance à droite à gauche, ramolli parce que pas d'amour, c'est du pliage de bout rabougri. De muscles rouillés, de sang basique et ces crampes.

Au cerveau, au coeur, au sexe.

j'ai envie de chialer à la gueule d'une paire de seins. Leur dire au revoir une bonne fois pour toute, au revoir tout court. Leur faire un bécot pi 'zou !

Fermeture éclair. Derrière le boitier, un dépoli, ou ta race.
Vous me faites tous chier. Y'a que vos traces qui sont belles.
Social mon cul.
Argent, Facture, Matos, Loyer, ... système de merde.

On devrait tous vivre juste des sensations. L'extase. Le trip. Le partage. Alice au pays des merveilles. Nos anecdotes de vie. Ta mère en short. Fils de Juda. patatra.

Où l'on se perd. Merde.
 
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Réactions: Craquounette
Ouais Crespi t'a bien raison.
Allez viendé, j'ai préparé le rosé, on va se faire une pétanque...
:up:
 
L'humanité pourrira sur pied à force de nombrilisme. C'est d'ailleurs pour cette raison que les vers sont les rois de la terre et que le vent s'en prend uniquement aux humains :zen: :style:
 
On est perdu sans elle.
Finalement, on a là que du banal et du triste, mou.
Et qui dure bien trop longtemps.

Dégage !
 
Juste un petit thermique, pour ne pas sombrer dans de plus profondes abîmes.
Juste un petit thermique pour éviter ces fantômes du passé.

Serait-ce trop demander ?
 
Calme plat.
Mer d'huile.
Voiles en berne - pas un souffle de vent - Eol me fait la gueule, quel caractère de cochon, celui-là !
Même les mouettes se demandent ce qu'elles font là.
 
Y'a un truc, je crois que ça s'appelle l'équilibre des masses.

Tu mélanges bien le bordel et t'en sors un clafoutis.
Mais attends. Le truc bien arranger. Avec des déséquilibres exquis, de la brise, une histoire et tout et tout.

Bah t'en as ils s'emparent d'un bout du monde, le décalque sur un truc sensible et en sortent des vibrations. Et t'as les autres, ceux avec l'appareil qui est rôdé, qui cuit, mais l'a pas de goût, de saveur et tous les autres trucs qui font crépiter les sens.

Tant mieux, tant pis.

Ca vous soufflera pas les bronches.
 
Plus envie...
Me retirer au fond de mes pensées me suffit.
Je m’absente, je ne suis plus là.
J’ai un métier qui me permet de subvenir à mes besoins, confortablement,
Une ou deux fois par an je m’offre un voyage.
Je me fonds dans la masse, mon corps interagit avec les autres.
Mais mon esprit est ailleurs.
Je prends quelques photos, je note quelques phrases des vivants, de ceux qui ressentent encore les choses.
Et ceux qui me voient, qui me lisent m’envient.
Tout ça c’est faux, c’est vide, c'est creux.
Je fais les choses machinalement, sans âme.
Je souris, je réponds poliment...

Quand est-ce qu’on me réveille ?
 
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Réactions: jugnin
On croit qu'on va changer, passer un cap, commencer une vie nouvelle - parce que la date est symbolique - 40 ans, un premier janvier, un lundi, n'importe quoi qui commence quelque chose d'autre, enfin.
On prend de "bonnes" résolutions, on sait ce qu'on ne veut plus - ça commence demain !

La bascule.
On y croit.

Et puis, en fait, non.
On reste chaque jour un peu plus le même crétin que la veille.
On est juste plus vieux d'un jour.

(...)

Alors voilà.
40 balais.
Le vent qui soufle toujours vers un néant discret...

... J'ai fais des madeleines.
Comme pour dévorer mes souvenirs perdus, ces enfers passés que ma mémoire s'acharne à transformer en regrets inutiles.
Avec des pépites de chocolat.
 
J'ai mal.
Comme le perdant qui se rend compte.
Comme des brocoli sur de la mousseline.
Comme des larmes sur le moleskine.

Je chiale comme une merde parce que je sais pas.
Je sais plus.

Ce soir, c'est pas gai. On réalise que tout ce qui a marché, c'était de la chance.
Pas de valeur ou de personnage qui explose.

Juste des cellules qui y croient alors que non.
Même pas envie de câlin ou de réconfort.
Même pas l'alcoolique au bout du fil.
Elle et son futur cancer. De la poussière.

C'est dur de douter de soi. C'est dur de trop y croire.
C'est dur de redescendre, d'être un adulte.

Et dehors, tout est moche. Ça sent la flemme.
Le berceau du néant. Le trou noir, ce bidule temporel qui avale tant de moments.
Moi qui arrive en retard, qui capture pas.

Je matte mon taf. C'est dégueulasse. Rien de bon.

Je voulais faire de l'exceptionnel.
Maintenant j'ai plus qu'à survivre ? Être l'antistar ? L'entité qui brille pas ?!
User la Terre inutilement. Se polluer.
Passer sa vie à se chercher sans se trouver.
Fait chier.
J'arrive à rien.

Mais y'a le vent.
Faut que tu t'agites.



steuplé.
 
Le seigneur des lieux, Dieu ou quel que soit son nom pour les intimes, s'est-il jamais demandé si regarder d'aussi près la vie, le paysage, qu'il a créée la rendrait moins belle ? Peut-être que si, sans doute que non. Lorsque le vent s'agite, les bourrasques tourbillonnent, décentrés, oublieux de nous, de nos pensées, la question n'existe pas. Nous sommes lui. Il faut éviter de s'arrêter, de repenser et continuer, rester les seigneurs et maîtres, avoir envie d'agir pour faire que, de nouveau, le regard se porte loin, que la beauté ou la laideur des détails s'efface parce qu'avancer sur le chemin est le plus important. Comme aurait dit Ferrat : Dieu que la montagne est belle.
 
le vent,
le vent qui s'agite
transporte les parfums légers
mais pas seulement.

le vent s'agite
et passe
aussi

comme je voudrais qu'il se presse
 
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Réactions: teo