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Microsoft dénonce un projet de "Linux asiatique"
Par Reed Stevenson
SEATTLE (Reuters) - Un projet annoncé par le Japon, la Chine et la Corée du Sud de développer un système d'exploitation qui se substituerait au système Windows de Microsoft pourrait porter atteinte aux règles de la concurrence, selon un responsable du numéro un mondial des logiciels.
"Nous voudrions voir le marché décider qui sont les gagnants dans le secteur du logiciel", a déclaré Tom Robertson, directeur des marchés publics pour l'Asie de Microsoft, dans un entretien par téléphone avec Reuters. "Les gouvernements ne devraient pas être en position de décider des vainqueurs."
Le Japon, deuxième puissance économique du monde, a proposé lors du dernier sommet de l'ASEAN que les pays d'Asie s'unissent pour construire un système d'exploitation libre, peu coûteux et fiable, une sorte de "Linux asiatique" du nom du principal système d'exploitation libre de droits.
Les médias japonais ont rapporté que le gouvernement nippon serait prêt à investir un milliard de yens, soit 86 millions de dollars, dans le projet et soutiendrait un groupe de constructeurs électroniques pour un projet "open source" (un logiciel dont le code-source est dit "ouvert", gratuitement accessible et facilement modifiable).
L'industrie informatique japonaise, qui comprend quelques acteurs majeurs comme Sony, Matsushita Electric Industrial et NEC, a longtemps cherché une alternative à Windows qui confère selon eux à Microsoft un contrôle sur le marché informatique et électronique.
Le ministre japonais du Commerce, Takeo Hirunama, a soulevé un autre problème lors de la réunion des ministres des Finances des pays membres de l'ASEAN, la communauté des pays de l'Asie du Sud-Est, dans la capitale cambodgienne Phnom Penh.
Citant la longue liste des attaques informatiques et des virus apparus ces dernières semaines qui visaient spécifiquement des failles de sécurité dans le système Windows, il a déclaré à des journalistes qu'il serait utile de "rechercher un nouveau type de logiciel".
Robertson a répliqué pour Microsoft que tous les gouvernements et les utilisateurs étaient soucieux de sécurité et qu'il s'agissait d'un problème concernant tout le secteur: "pointer du doigt un éditeur particulier et un logiciel particulier ne mène nulle part", a-t-il dit.
Il a ajouté que Microsoft avait demandé au Japon de participer à un programme de sécurisation de ses logiciels, lancé en janvier dernier, qui donne aux gouvernements nationaux et aux organisation internationales l'accès au code-source des logiciels Microsoft.
La Chine et Taïwan participent à ce programme, comme l'Australie, la Grande-Bretagne, la Russie et l'Otan.