Côté cuisine…

Lorna a dit:
Paul ayant pris soin d'effacer ... moi je repasse et hop j'en remets une couche du coup ... je re nettoie ;)


Je profite alors de l'occasion pour demander quelques conseils :siffle: :
Oublions le numérique et ces bidouilles post prise de vue : quels conseils donner à une débutante comme moi pour photographier des objets sur fond blanc objets ayant des zones mates, brillantes ou encore satinées avec des zones très contrastées et d'autres moins.

Installation à la lumière naturelle ou éclairages du genre spots, direct ou pas ...
Quel film, sensibilité ...
Les choses à ne pas faire ...

Bref quels seraient vos trucs et astuces en langage débutant :rose:

merci d'avance :love: je relève les copies demain à 10h :eek:

Comme personne ne te répond vraiment... Pour reprendre le titre du sujet, c'est de la cuisine familial là. Je ne suis pas photographe.

Déjà, il faut trouver un fond blanc :siffle: Pas jaune, pas bleu, mais blanc. Quelque chose de suffisamment souple pour obtenir une courbe afin que le même fond couvre le sol et l'arrière.

J'utilise le format Raw au niveau de l'appareil. Je sous-expose systématiquement d'un cran (regarde la doc de ton appareil). Cela me permet de garder des détails dans les blancs (de ne pas brûler les blancs). Je récupère au développement du RAW en poussant l'exposition. Il me semble que cela sature un peu plus les couleurs également.

Pour que le fond soit bien blanc, il est préférable de l'éclairer directement avec un éclairage plus puissant que celui qui éclaire le sujet. On peut brûler le blanc du fond. Tu peux partir sur une différence de 2 crans entre le fond et le sujet. Il est également préférable de le noyer dans le flou de la profondeur de champ.

Pour mesurer l'exposition du sujet, l'idéal est d'utiliser une surface gris neutre. Cela se trouve dans tous les magasins de photo un peu achalandés. J'utilise l'eazybalance de Lastolite (se plie bien).

Tu mets en place ton sujet, tes éclairages et ton appareil sur pied. Tu composes. Tu peux utiliser une seule source d'éclairage sur le sujet, large ou étroite (large c'est plus sympa sur fond blanc) et déboucher les ombres en utilisant des réflecteurs (au début des feuilles papier peuvent suffire). En effet, la photo n'enregistre pas toutes les nuances que perçoit l'œil humain (très loin de là). Il est donc préférable de réduire la force des ombres en y réfléchissant la lumière provenant de la source principale. Une solution plus évoluée consiste à utiliser un premier éclairage d'ambiance puis à utiliser un ou des éclairages sur le sujet pour "créer" les hautes lumières et donc les ombres.

Tu règles le diaphragme pour obtenir la profondeur de champ qui te convient. Sur un reflex tu peux généralement juger à vue en fermant le diaphragme manuellement. En général on noie le fond dans le flou. Mais ta composition peut exiger du flou sur le sujet lui-même.

Tu mets le gris neutre devant le sujet et tu règles l'exposition pour qu'elle soit sous ex d'un cran (en manuel bien sûr). Pour cela tu utilises la puissance de l'éclairage et la vitesse d'obturation. Tu mets le gris neutre sur le fond et tu te débrouilles pour qu'il soit plus exposé d'au moins 2 crans par rapport au sujet. Tu remets le gris devant le sujet et tu déclenches. Cette photo te permettra de régler précisément le point blanc au développement. La neutralité du gris sert à ça.

Maintenant tu peux faire un premier essai. Surveille que les hautes lumières du sujet ne sont pas brûlées (regarde la doc de ton appareil il se peut qu'il ait une fonction pour détecter cela) mais que le fond lui est limite brûlé. Zoom sur les ombres pour voir s'il y a des détails. Le plus simple c'est carrément de décharger ce premier cliché pour voir sur machine où tu en es. Tu corriges tes réglages et la composition de la lumière et tu y retournes.

Tu fais varier l'éclairage du fond et des ombres jusqu'à ce que cela te plaise.

voilà. Cuisine familiale. Du dimanche, mais familial. Maintenant les chefs peuvent venir me corriger ;)
 
mxmac a dit:
Par contre les gentils amateurs faudrait peut-être réaliser que la photographie est TRÈS FACILE aujourd'hui, alors on fait un petit effort. Comme le dit alan vous vous y seriez mis il y a quelques années, vous auriez commencé par le bracketing sur ekta histoire d'apprendre ce qu'est une expo et comment interpréter les paramètres que vous donne votre boîtier pour bien travailler...

Aujourd'hui sous prétexte qu'avec l'ordi on peut tout rattraper on se tape d'apprendre comment ça marche, et ce qu'est une sous-ex et une sur-ex... alors que le shoot et gratuit et qu'on voit le résultat dans la seconde !!! vous n'etes pas curieux ?

Euh j'ai jamais dit ça... Perso j'ai appris à faire de la photo sur un argentique, Canon EOS 300 que je me suis payée avec ma 1ère paie! Alors je connais le prix des pellicules :D D'ailleurs je n'ai tjrs pas d'APN digne de ce nom... Juste un petit...
Non pour moi justement le chinois c'est tout ce qui touche à PhotoShop et ce genre de truc... J'avoue que avant de lire (et de voir les résultats) qques personnes sur ce site, j'étais ANTI retouche... Et oui... Je trouvais ça "facile", que c'était plus de la VRAIE photo... Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ;)

mxmac a dit:
Jouez avec vos boîtiers utilisez votre appareils en MANUEL... apprenez ce que fait votre diaph, manipulez votre couple diaph vitesse...

Oui Chef :up:

mxmac a dit:
Nous les dinosaures nous avons appris à le faire avec du film... 100 balles les 36 poses.... alors profitez de l'époque pour explorer et être plus créatif et pas vous vautrer dans les automatismes !!!!!!

Respect total pour les dinosaures :zen:
 
-1 et +2 sur ta charte de gris chez moi ça passe pas... fond cramé... pour avoir un blanc bien blanc en lumière continu ton boîtier dont être a +2... pas la charte de gris sur la mesure du fond blanc...charte de gris a +2 ton blanc va être a +4... et la ça doit commencer a se voir sur ton sujet...

Pour ce qui est de la balance c'est la solution pour éviter le jaunasse des sources tungstène qui on une TC basse, la plusieurs solutions : calage en visant du blanc ou réglage auto en choisissant le picto tungstène dans l'interface ou en réglant manuellement la TC en vérifiant le résultat au fur et à mesure... de toute façon vous n'éviterais pas le passage dans votre mode d'emploi...

RTFM !!! ;) :D
 
alan.a a dit:
Très bien Sirdeck, j'ai pas grand chose à ajouter, juste qu'il faut faire attention à ne pas trop mélanger les sources de lumières et qu'une petite balance des blanc peut être utile pour ceux qui de rawte (?) pas.

Sinon un ciel voilé est aussi très bien.

Venant de toi :zen:

Tu parles de régler le point blanc au niveau de l'appareil. Il faut un blanc vraiment blanc. La face Blanche du Lostolite doit faire l'affaire non ?

Là encore Lorna, il faut que tu prennes la doc de ton appareil pour voir comment régler la balance des blancs manuellement. Alan a raison d'insister là-dessus, c'est un point essentiel. Le réglage par défaut de l'appareil est pas mal, mais dès que l'on fait un réglage manuel ou qu'on s'appuie sur un gris neutre, on constate qu'il y a souvent un décalage.
 
mxmac a dit:
-1 et +2 sur ta charte de gris chez moi ça passe pas... fond cramé... pour avoir un blanc bien blanc en lumière continu ton boîtier dont être a +2... pas la charte de gris sur la mesure du fond blanc...charte de gris a +2 ton blanc va être a +4... et la ça doit commencer a se voir sur ton sujet...

SirDeck a dit:
Pour que le fond soit bien blanc, il est préférable de l'éclairer directement avec un éclairage plus puissant que celui qui éclaire le sujet. On peut brûler le blanc du fond. Tu peux partir sur une différence de 2 crans entre le fond et le sujet. Il est également préférable de le noyer dans le flou de la profondeur de champ.

C'était l'idée. Bruler un peu le fond pour être sûr qu'il soit bien blanc. Je ne proposais pas un écart de 3 crans entre le sujet et le fond mais de 2 pour commencer. Comme je propose de sous exposer le sujet d' 1 crans (pour être sûr de ne pas bruler les blancs du sujet), cela fait un sujet à -1 et un fond à +1.

Le fait de surexposer encore plus le fond peut amener à autre chose : le fond devient lui-même une source de lumière importante. Cela peut être intéressant... si c'est voulu ;) On peut même choisir d'utiliser un calque ou de la gélatine sur le fond que l'on pose sur un plan en verre afin de pouvoir éclairer par dessous. Mais là cela s'écarte de la demande de Lorna : comment obtenir un fond bien blanc sans passer par Photoshop ?

Mais si on souhaite garder des détails dans les blancs du fond, tu as raison mxmac, il est préférable de travailler autour d'un décalage d'1 cran entre le sujet et le fond. Par contre, le fond doit être impeccable et parfaitement blanc.
 
SirDeck a dit:
Comme personne ne te répond vraiment... Pour reprendre le titre du sujet, c'est de la cuisine familial là. Je ne suis pas photographe.
Merci SirDeck pour ta réponse. ;)
Je pense que certains points seront plus clairs au moment de la manipulation.
Par contre une question sans doute idiote le format raw ...c'est pour le numérique non ? :rose:

Il vaut mieux que je prenne quelle sensibilité de film ...?
Pour les élcairages je ferai des essais, je ne voudrais pas que les couleurs soient dénaturées par une lumière trop jaune.

Merci en tout cas pour vos conseils :up:
Même si c'est pas encore gagné pour moi :hein: :D
 
alan.a a dit:
Il ne faut pas dramatiser ;)

Les bricolages, on y passe tous. Mais pour les pratiquants « old school » comme moi, on pense encore à cette époque pas si lointaine ou une photo un peu ratée à la prise de vue restait une photo totalement ratée et il fallait la refaire. (c'est tjrs le cas pour certains d'entre nous)
Du coup l'acte de déclencher ne se faisait qu'après avoir cerné et réglé le plus de pièges possible et restait un moment d'engagement un peu solennel.
Aujourd'hui, c'est un peu différent et les pb se règlent a posteriori, de là à savoir si c'est mieux ou moins bien ... mais il me semble quand même qu'avoir dès le début une photo la plus correcte possible est un but à atteindre, car ça permet aussi de gagner du temps et/ou d'avoir un fichier avec le plus haut degré de qualité pour travailler dessus par la suite.

Rien à ajouter, c'est le bon sens même ! ;)
Ceci étant, il y a toujours eu plus ou moins des bidouilles : qui n'a pas en labo pris des sueurs à agiter comme un fou des petits morceaux de carton découpé ou effectué une danse des mains sous le faisceau de l'agrandisseur pour faire monter un ciel, ou déboucher un fond ? :cool:

Il y a toujours eu des bidouillages en photo. Mais ces bidouillages ne doivent pas être là pour sauver systématiquement des images ratées, ou compenser un manque de technique de l'opérateur :).
 
Amok a dit:
Il y a toujours eu des bidouillages en photo. Mais ces bidouillages ne doivent pas être là pour sauver systématiquement des images ratées, ou compenser un manque de technique de l'opérateur :).

Un vieux débat. Faut-il maîtriser la technique pour faire de la photo. Mais peut-il y avoir débat ? L'exposition "Willy Ronis à Paris" est une illustration intéressante. Les photos sont exposées chronologiquement. Il me semble que toute la première partie tire son intérêt de l'aspect historique : Paris sans voiture, tenues vestimentaires, attitudes des sujets, etc. Mais au milieu de l'expo, il y a comme un basculement. Des clichés particulièrement fort s'accumulent. Là, ce sont les photos elles-mêmes qui fascinent.
En sortant de l'expo je me disais : "Eh bien, il n'y a pas de secret. C'est en faisant qu'on apprend." Tout le monde a débuté. C'est la pratique qui forme. Certains iront plus vite que d'autre sachant trouver les bons conseils. Mais généralement c'est en y passant plus de temps.
Quelle que soit la discipline, l'imaginaire collectif met en avant des sortes de génies qui auraient la science infuse. Je n'y crois pas du tout. J'ai fréquenté des personnes qui pratiquaient une discipline de manière intensive. C'était toute leur vie. Plusieurs fois par jour, le week-end compris. Parmi eux, seulement certains sortaient vraiment du lot. C'est là que ça fait mal. La technique ne suffit pas.

Mais on peut rester amateur (amateur : qui aime). Se faire plaisir et faire plaisir aux proches. Une photo peut être une œuvre d'art. Mais il faut accepter le fait que la plupart du temps c'est autre chose.

Ce que je suis bavard en ce moment :D :D :D :p
 
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Réactions: macelene
Lorna a dit:
Merci SirDeck pour ta réponse. ;)
Je pense que certains points seront plus clairs au moment de la manipulation.
Par contre une question sans doute idiote le format raw ...c'est pour le numérique non ? :rose:

Il vaut mieux que je prenne quelle sensibilité de film ...?
Pour les élcairages je ferai des essais, je ne voudrais pas que les couleurs soient dénaturées par une lumière trop jaune.

Merci en tout cas pour vos conseils :up:
Même si c'est pas encore gagné pour moi :hein: :D

Pour le numérique ici ou encore . Tu trouveras quelques trucs de base. Site à consulter mais il en existe d'autres ;)


SirDeck a dit:
L'exposition "Willy Ronis à Paris" est une illustration intéressante.

La péniche aux enfants 1959 ;) Il n'en revenait pas d'avoir eu autant de "chance"... ;)
 
Pour ceux qui achètent l'excellente collection "Reporters sans frontières", page 38 de la parution Jean Dieuzaide (les séminaristes). Bel exemple de masquage (observez la luminosité derrière les séminaristes par rapport au fond). Et ce n'est qu'un exemple.

Un support photographique, quel qu'il soit, n'aura pas le même rendu (capacité) qu'un oeil. Ce que nous pouvons appeller "l'oeil' englobe également l'analyse que notre cerveau fait au moment de l'observation. Les techniques post-prise de vues permettent aussi de compenser tout ca. :)

Faire une image, c'est avant tout observer et composer. Là nous rentrons dans un vaste débat : donc qu'est ce qu'un photographe pro par rapport à un amateur "averti" ?

Je répondrais que c'est avant tout la maîtrise de la technique photographique au sens strict du terme. Un amateur va pouvoir faire des images superbes, y compris techniquement, mais sur un sujet, un moment, un feeling qu'il aura choisi. Un pro se doit de fournir des images techniquement exploitables (donc en général nickels) quelles que soient les conditions de prise de vue, même si le sujet ne le branche pas particulièrement et même si ce jour là il a envie de tout, sauf de faire des photos. Il saura aussi quelle est la finalité de ces images, les contraintes, le désir du client etc... S'il peut aussi apporter un regard neuf sur un sujet déjà exploité, alors là, c'est le top, et c'est la différence qui fait qu'il peut vendre ses images plus chères qu'un autre ! :)

Je ne parle évidemment pas ici de la photographie "d'art" (ce terme m'amuse) qui n'a pas les mêmes contraintes que la publicitaire, ou l'industrielle etc... et qui peut se permettre des disgressions par rapport a la technique elle même. Mais là, ce n'est pas la même mayonaise et en photo comme en peinture, on peut se permettre de faire ce que l'on veut à partir du moment où on a prouvé que c'était voulu et que derrière il y avait une technique maîtrisée que l'on oubliait volontairement.
 
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Réactions: macmarco et ikiki
SirDeck a dit:
Un vieux débat. Faut-il maîtriser la technique pour faire de la photo
Sans aucune hésitation : OUI, sauf si on a un regard génial. Comme disait Oscar Wilde : "avec le talent on fait ce qu'on peut, avec le génie on fait ce qu'on veut". Et déjà, avoir du talent n'est pas donné à tout le monde ! ;)

D'ailleurs, à quoi sert une école de photo ? Pas à regarder, mais à gagner du temps sur la technique !
 
Voir ce genre de débat dans ce sujet me comble.

Merci. :zen:
 
Amok a dit:
Sans aucune hésitation : OUI, sauf si on a un regard génial. Comme disait Oscar Wilde : "avec le talent on fait ce qu'on peut, avec le génie on fait ce qu'on veut". Et déjà, avoir du talent n'est pas donné à tout le monde ! ;)

D'ailleurs, à quoi sert une école de photo ? Pas à regarder, mais à gagner du temps sur la technique !
C’est selon les écoles y'en a qui te donnent la possibilité de travailler le regard aussi voir surtout, et te permettent de profiter d'une belle synergie et d'une émulation de groupe.

Sinon la technique en photo est juste nécessaire !!! Il faut la comprendre, l'absorber, la digérer pour pouvoir l'oublier !!! C'est comme en voiture vous réfléchissez pour savoir quand passer la vitesse ??? Non parce que vous savez, savoir est nécessaire c'est tout !

([mode MP dans le forum]webo c'est un constat, une generalité, un fait, un conseil ;) [/mode MP dans le forum] )
 
mxmac a dit:
C’est selon les écoles y'en a qui te donnent la possibilité de travailler le regard aussi voir surtout, et te permettent de profiter d'une belle synergie et d'une émulation de groupe.
Emulation de groupe, oui, regard non. Les "écoles" qui prétendent t'apprendre à observer mentent. J'ai la faiblesse de croire que t'as le truc ou pas. T'apprendre à observer ton environnement, ca va une fois : "t'as vu ca ?" "ah non, tiens, mais maintenant que tu me le dis....". La fois d'après on réinvente la roue. Observer c'est un état d'esprit (ce n'est pas un jugement vis à vis de ceux qui ne l'ont pas et qui peuvent avoir des tas d'autres qualités ! ;) )

mxmac a dit:
Sinon la technique en photo est juste nécessaire !!! Il faut la comprendre, l'absorber, la digérer pour pouvoir l'oublier !!! C'est comme en voiture vous réfléchissez pour savoir quand passer la vitesse ??? Non parce que vous savez, savoir est nécessaire c'est tout !
Bah oui, ca s'appelle le savoir, ce que tu décris (et non pas juste "savoir" au sens : être informé). Et ce n'est pas inné. Donc, maîtriser la technique au point de l'oublier (ou de passer outre en sachant ce que l'on fait) revient a mon post précédent. Tu peux faire le con une fois que tu as fait tes preuves ! :)

Tu peux faire des bonshommes carrés à pattes d'oiseau le jour où tu as prouvé que tu pouvais aussi, à l'instar de Delacroix et d'un coup de fusain, figer sur le papier un ouvrier tombant d'un toît, ou comme dans le "mystère Picasso" de H.G. Clouzeau, en un coup de pinceau élaborer une scène complète qui laisse l'observateur sur le cul.
"Juste nécessaire" oui, mais plus nécessaire que juste ! :) C'est la base, point. Comme en plomberie, en boulangerie, bref, en tout métier. Je sais poser une applique : cela fait-il de moi un électricien ?
 
Et je vous passe le débat sur "la photographie est-elle un art" ? :D

A mon avis : non !

Pourquoi ? Eh bien c'est simple : imaginons une pièce nue. Tu peux, dans cette pièce, prendre un bloc de pierre et sculpter, prendre une page blanche et écrire une chanson, une musique ou un livre. Tu peux, d'une toile vierge faire un tableau. Avec ton boîtier, tu fais quoi ?! Rien. la photographie n'est pas un art et joue sur la branlette : tu montres aux autres ce qu'il n'ont pas vu (c'est déjà beaucoup !). En fait, tu joues sur les carrences des autres (car ils ont des yeux, pour la majorité d'entre-eux). L'art c'est partir de rien et créer quelque chose d'unique et de personnel : c'est de l'anti-photo, qui a besoin d'une base par principe et parfois de chance.
 
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Réactions: kanako
macmarco a dit:
Voir ce genre de débat dans ce sujet me comble.

Merci. :zen:
Non ne me remercie pas, c'est tout à fait normal :eek:.

:D


La mâitrise de la technique apporte la liberté (pas le talent : ça c'est autre chose).

n'empêche que moi j'aimerai faire des images sans pour autant devenir photographe :siffle:

Et pour continuer dans la comparaison avec les voitures : on peut apprécier conduire et le faire bien sans pour autant être pilote. :D
 
Amok a dit:
tu montres aux autres ce qu'il n'ont pas vu (c'est déjà beaucoup !). En fait, tu joues sur les carrences des autres (car ils ont des yeux, pour la majorité d'entre-eux).
Et pour les autres c'est un peu une perte de temps que de leur montrer ses photos.

Nan?

:D :D :p
 
Amok a dit:
Faire une image, c'est avant tout observer et composer. Là nous rentrons dans un vaste débat : donc qu'est ce qu'un photographe pro par rapport à un amateur "averti" ?

Je répondrais que c'est avant tout la maîtrise de la technique photographique au sens strict du terme. Un amateur va pouvoir faire des images superbes, y compris techniquement, mais sur un sujet, un moment, un feeling qu'il aura choisi. Un pro se doit de fournir des images techniquement exploitables (donc en général nickels) quelles que soient les conditions de prise de vue, même si le sujet ne le branche pas particulièrement et même si ce jour là il a envie de tout, sauf de faire des photos. Il saura aussi quelle est la finalité de ces images, les contraintes, le désir du client etc... S'il peut aussi apporter un regard neuf sur un sujet déjà exploité, alors là, c'est le top, et c'est la différence qui fait qu'il peut vendre ses images plus chères qu'un autre ! :)
Je suis tout à fait d'accord avec tes arguments, mais pas avec ce qu'ils argumentent :nailbiting:
Oui, un pro, c'est son métier. Il doit faire des photos exploitables par le client, même si le sujet ou le moment n'est pas à son goût. Il faut manger :)
Tu dis également qu'un "amateur va pouvoir faire des images superbes, y compris techniquement..."
Mais je ne vois pas en quoi ces deux idées viennent argumenter ta proposition selon laquelle "...[ce qui différencie un photographe pro d'un amateur "averti"] c'est avant tout la maîtrise de la technique photographique au sens strict du terme" :confused:


Mais revenons en à la cuisine familiale pour les amateurs pas avertis :)coucou: Lorna).

Amok a dit:
Un support photographique, quel qu'il soit, n'aura pas le même rendu (capacité) qu'un oeil. Ce que nous pouvons appeller "l'oeil' englobe également l'analyse que notre cerveau fait au moment de l'observation. Les techniques post-prise de vues permettent aussi de compenser tout ca. :)

Ce point est, il me semble, essentiel pour comprendre l'intérêt de la technique en photographie. Petite vulgarisation :
Pour être précis, l'œil se réduit au globe oculaire. Le traitement de l'image se poursuit dans une part très importante du cerveau au niveau du lobe occipitale. Mais il n'est pas nécessaire d'aller aussi loin. Les capacités du globe oculaires sont déjà extrêmement poussées. Au point que Darwin lui-même disait que sa théorie de l'évolution était remise en cause par cet organe. Selon lui, il n'est pas raisonnable de penser qu'une telle mécanique puisse être l'aboutissement de mutations aléatoire successives.
L'appareil photographique s'en inspire largement. On a une optique, le cristallin. Mais cette optique-là n'est composée que d'une seule lentille fixe dont la forme change afin d'ajuster la focalisation. Nos objectifs ne sont pas mauvais, bien que moins compactes :D On a un diaphragme, l'iris. Celui de nos appareils n'est pas mauvais non plus. Et puis, on a un système photosensible (sensible à la lumière), la rétine. C'est là que l'appareil photo est totalement largué.
Sur le plan histologique, la rétine est constituée à partir des mêmes cellules que le cerveau. Elle est constituée de cellules nerveuses. Non seulement il y a des cellules photosensibles, les cônes et les bâtonnets, mais il y en a d'autres qui traitent les informations en provenance de ces cellules. Le traitement de l'image est donc déjà très riche au niveau de la rétine. Les pellicules photo et les capteurs des appareils photo numériques sont à la rue.
Et comme tu le dis Amok, cela ne s'arrête pas là. Il y a un traitement considérable au niveau du cerveau. Le système nerveux est le plus plastique des systèmes organiques. Il s'adapte au contexte. Un Inuit distingue plus d'une dizaine de teintes dans ce que nous appelons du blanc. Bien évidemment, chaque teinte a sa dénomination propre. En psychologie, on parle de traitement top-down, de haut en bas : le codage de l'image est largement influencé par les connaissances du cerveau et pas seulement par "l'emprunte" de la réalité sur la rétine. Je parlais des cellules photosensibles : les cônes et les bâtonnets. Il y a trois sortes de cônes qui sont sensibles à trois gammes de longueur d'ondes, à trois teintes. Ils codent en couleur. Les bâtonnets eux ne codent que la luminosité. Ils codent en noir et blanc. Mais ils sont beaucoup plus sensibles. Dans l'obscurité, les cônes n'y voient plus rien. Seuls les bâtonnets sont efficaces (dans une certaine limite). Pourtant, nous avons l'impression de voir en couleur. Le cerveau fait son job.

Tout cela pour dire quoi ? Et bien selon moi, une part très importante de la technique en photographie consiste à compenser le décalage entre les capacités du système visuel humain et celle du système photographique. La "cuisine" en photographie, c'est la photographie elle-même. Soit on essaye de se rapprocher de ce que l'on a vu en vrai (mais il faut accepter que personne ne voit tout à fait la même chose) soit on essaye de "créer" une image, un sentiment (les magazines ne présentent que ça). Les appareils photo ont progressé de manière étonnante, et le numérique participe largement à cette révolution : il fait sa cuisine tout seul. C'est excellent pour monsieur tout le monde. Pour rater totalement l'exposition d'une photo, il faut y aller ! Mais c'est déjà insuffisant pour l'amateur.
On commence par lire le livre qui vient avec l'appareil. On en lit d'autres sur les sujets qui nous intéressent. On regarde les photos des aînés et, si on peut, on leur pose une question pas trop conne pour essayer de comprendre. Et on essaye, on fait des photos et puis d'autres photo et encore des photos.