Côté cuisine…

C'est rentable comme mâtiné ! Une photo superbe, 3 ou 4 très très belles... Ça valait bien une grasse mâtiné.

Bonne résolution que je ne tiendrai pas : "Me lever tôt pour faire des photos"... ;-)

D'où l'invention du crépuscule ;) Remarque, l'aube est tardive l’hiver :p surtout en Bretagne. Le décalage horaire Breton, je me fais avoir à chaque fois :D :D je me lève une heure trop tôt à chaque fois. D'où des photos au tungstène :rolleyes:
 
tu n'as jamais entendu Guy Savoy parler de sa cuisine alors… ni Jean-Michel Georges… :siffle:

En effet. Je n'ai jamais parlé d'autre chose que de photos avec Jean Michel.
Tu sais, c'est sans doute de la pudeur :love:
Le fait qu'une échelle me fasse de l'œil au point de me lever la nuit pour tourner autour 3 quarts d'heure aux premiers éclats de l'aube à chercher cet appel... vois-tu, c'est très personnel :rose:
 
apres ces 44 pages parcourue ce soir, j'vais aller me coucher en me disant que de toute facon, demain sera gris, couvert, pluvieux meme, mais que peut etre, les gouttes ^^ ;)

Merci a tous pour vos bons conseils, je vais commencer par lire de plus pres l'excellent livre du "comment dévellopper ses fichiers RAW", parce que, oui, le moment est venu.
Continuez de vous lacher sur les conseils et les exemples, le derniers a propos de l'accentuation est éloquant !!!
 
J'commence tout juste le RAW, parce que j'voudrais approfondir la photo.
Du coup, voila ma question:
Pour une photo high key comme celle de la plage que tu as faite : j'imagine que tu shoot en RAW, mais l'effet highkey s'obtient à la prise en surexposant (ce que j'ai cru comprendre), ou au développement ?
Et donc, de combien de diaph' surexposes-tu (à la louche en général) ?
( j'ai du mal a comprendre ce qui différencie le jpg du raw, mis a part la sortie de capteur et la compression, parce qu'on peut modifier la balance des blancs sur un jpg par exemple...)
Sur ce, félicitations, continue à poster de jolies choses

(allez j'retourne dompter mon camera raw! )

Je me permets de répondre en cuisine, cela peut en intéresser d'autres...


Ce qu'il faut retenir sur le RAW, c'est qu'il contient le maximum d'informations possible. Comme toute intervention supprime de l'information, il est préférable de partir du maximum (définition, espace colorimétrique, etc.). L'autre point essentiel est qu'il est en Gamma 1. Dans ce gamma, 200 photos, c'est deux fois plus que 100. Un photosite ne sait pas faire autrement. Je crois voir que tu travailles dans l'audio. Tu dois donc savoir que l'audition humaine à une sensibilité logarithmique : pour percevoir une différence de volume sonore, il faut au moins multiplier la pression acoustique par deux. En vision c'est pareil. Pour ramener l'image proche de ce que voit l'œil humain, il faut passer en Gamma 2. C'est ce qui se passe lors du "développement". Ce faisant, les hautes lumières sont comprimées et les basses sont étirées. Il est donc préférable de ne pas exposer comme en argentique, mais en calant la courbe à droite afin d'utiliser au maximum les gammes de luminosité les plus riches en détail du capteur. Cela dépend donc de la scène. Cela est particulièrement important en High Key car on compresse justement les hautes lumières. Autant le faire dès la prise de vue car sinon, la compression High Key s'ajoutant à celle effectuée lors du passage en Gamma 2 va générer au pire du bruit au mieux un modelé de moindre qualité (voir dans ce fil avec le mot-clef RAW pour découvrir des illustrations de l'avantage de placer la courbe à droite).

Passons à ce High Key proprement dit. Cette photo est en fait le résultat d'un usage détournée de ce que j'ai pu apprendre dans un stage High Key d'Olivier Chauvignat (je vous mettrais peut-être une photo si vous êtes sage :p ). Pour maîtriser cette technique allez donc passer une journée avec lui :up: .
- Le sujet doit être globalement très clair. Ici, il s'agit d'un ciel brumeux qui se reflète dans l'eau, d'une plage blanche, le tout dans une lumière matinale très pâle. On note la présence d'objet sombre pour contraster.
- L'éclairage est frontal, adoucissant les ombres afin d'avoir des contrastes bien inférieurs aux capacités du capteur. Ici, l'ensemble est éclairé par un ciel blafard.
- L'exposition est comme toujours avec la courbe à droite, mais du fait de l'éclairage, une partie de la gauche de la courbe n'est carrément pas utilisée.
- Au développement, au lieu de rééquilibrer la courbe en sous exposant, on la laisse à droite en rattrapant le point noir ce qui amène du contraste dans ce qui est censé être des basses lumières.
- Au tirage on fignole. Ici, le soleil venant de la droite, j'ai dû assombrir cette zone pour l'équilibrer avec le reste. J'ai appuyé le contraste des rochers et foncé la première vague pour rendre légèrement plus lisible le passage du sable à l'eau, etc.


Pour en revenir à ta question sur l'exposition, la surexposition dépend de la scène et du boîtier. Par exemple, au crépuscule (lumière douce mieux adaptée au capteur), je devais surexposer de facilement 1 à 1,5 en général avec le 350D. L'aperçu Jpeg au dos du boîtier indiquait alors que ça brûlait, la courbe était écrêtée, mais en fait au développement, je voyais qu'il n'en était rien. Dans la même situation avec le 40D, ça brûle vraiment et je dois moins surexposé. L'aperçu jpeg au dos du boîtier est sans doute plus subtil que sur le 350D. Il faut s'adapter au boîtier et à l'éclairage ambiant.

Si tu utilises Camera RAW, je te conseille l'excellent livre de Bruce Fraser. La version CS2 est suffisante si tu préfères le français. Si l'anglais ne te fait pas peur, le livre sur CS3 est disponible. D'ailleurs, franchement, ceux qui utilisent LR pourraient profiter de ce livre. Le fonctionnement de Camera Raw et LR est identique pour ce qui est du développement. C'est l'interface qui change un peu (pas trop en fait). C'est ce livre qui m'a fait basculer définitivementt :love: :love: :love:
 
le plus important c´est avoir "l´oeil", trouver l´angle le plus interressant, la bonne lumière et le reste c´est de la technique :zen:

Trouver l'angle, la bonne lumière... n'est ce pas déjà de la technique ?
Le fait est qu'ici, c'est la cuisine. C'est justement le lieu de la "technique" ;)
C'est ici que l'on partage sur la lumière la mieux à même d'être rendu par les très limités dispositifs photographiques, les compositions "classiques" et sans risques, l'art de l'accentuation permettant de compenser le filtre passe bas de nos APN, etc.
Ce fil sert justement à dégager les autres fils (plus belle photo etc.) des élans techniques :zen:
 
Merci beaucoup pour ces explications completes! j'ai pas encore pu tester, faute de soleil... :hein:
mais j'ai cerné le pourquoi du comment, mais, huhu, bah oui, juste un petit detail (de langage peut etre):

- Au développement, au lieu de rééquilibrer la courbe en sous exposant, on la laisse à droite en rattrapant le point noir ce qui amène du contraste dans ce qui est censé être des basses lumières.

Qu'appelles-tu le point noir ? bon dis comme ca, ca peut faire sourire, mais je ne vois pas exactement...

Merci encore!
 
Merci beaucoup pour ces explications completes! j'ai pas encore pu tester, faute de soleil... :hein:
mais j'ai cerné le pourquoi du comment, mais, huhu, bah oui, juste un petit detail (de langage peut etre):



Qu'appelles-tu le point noir ? bon dis comme ca, ca peut faire sourire, mais je ne vois pas exactement...

Merci encore!


A l'origine, dans sa majesté Photoshop, le point blanc c'est le point dont la valeur correspond au blanc, soit 255:255:255. Le point noir correspond au noir, soit 0:0:0. Lorsque tu attribues un nouveau point noir, le logiciel va recalculer toute la luminosité de l'image en faisant glisser l'histogramme vers la gauche pour que le point désigné soit noir. Du coup, toutes les valeurs qui étaient plus foncées que le point désigné sont de la même luminosité : noir (elles ne peuvent pas être plus foncées évidemment). C'est la même chose mais dans l'autre sens pour le point blanc.

Dans LightRoom et Adobe Camera RAW les choses sont les mêmes (si tu fais abstraction du réglage de hautes lumières) mais les échelles et les termes sont adaptés aux photographes. On ne parle donc plus de point blanc, mais d'exposition. Pour le point noir, on parle de noir. Et plutôt que d'être sur une échelle de 255 on est en 100.
On fait bouger le point noir et le point blanc, pardon, l'exposition en faisant directement bouger l'histogramme. On peut visualiser l'écrêtage (soit les zones qui sont tout blanc ou tout noir et donc qui perdent en détail) en enfonçant J sur LR ou en maintenant alt (option) enfoncé pendant le glissement des curseurs.

Si tu exposes avec une courbe à droite, il est normal de trouver une image sans noir, toute la courbe étant à droite. S'il y avait du noir dans la scène ou si tu souhaites qu'il y en ait, il faut retrouver ce noir en utilisant le curseur noir afin de "repositionner" le point noir. Cela est d'autant plus important si on s'emploie à pousser encore la courbe à droite comme dans du HightKey. Le bas de l'outil courbe permet de peaufiner les zones sombres sans les bouchées. En plus vue que tu as surexposé ces zones à la prise de vue, elles sont encodées de manières très riches par le capteur. Tu vas donc pouvoir travailler avec une richesse de détails impossible à obtenir autrement avec un capteur actuel. Mais ça, c'est une autre histoire, c'est l'histoire du LowKey ;)
 
:up:
Tes explications, faut les lire (et relire... et re-re-re-re-lire :D) plusieurs fois, histoire d'être sûre de tout avoir compris, mais c'est toujours complet :) :zen:
 
La lumière est une partie essentielle en photographie (c'est la seule chose qui peut me faire lever avant l'aube :D ). Dans mes lectures de vacances, je suis tombé sur cette photo de studio fin XIXe. Notez la formidable gestion de la lumière.

_MG_6771-Modifier.jpg


Fratelli Alinari, Salon de pose du studio photographique Fratelli Alinari à Florence, 1899. Sous la verrière, l'opérateur Gaetano Puccini.
Cette photo est tirée d'un ouvrage que toute personne un peu curieuse de photographie devrait prendre en main : "L'art de la photographie : Des origines à nos jours de André Gunthert et al."

édit : Oui, ce livre est très cher. Je l'ai emprunté dans une bibliothèque municipale comme presque tous les livres de photos que je consulte. Non pas qu'il ne vaille pas sont prix, c'est un superbe livre avec des textes de grande qualité et des images superbement imprimées ; mais je n'ai pas la place pour de pareilles briques dans ma bibliothèque. N'oubliez pas ces merveilleuses bibliothèques municipales ;)
 
Dans le Télérama du 10 au 16 Mai dont la page de garde est portée par une superbe photo floue d'enfants qui courent dans une cour de récréation (Olivier Culmann/Tendance floue), on trouve en page 22 une photo de Lelouch par Jean-François Robert. On note un franc halo autour de la tête. Cela fait penser au halo qui peut apparaître lorsque l'on "retient" une zone lors d'un tirage noir et blanc sans bouger assez (utilisation de masques pour réduire l'exposition d'une zone). On trouve parfois ce halo lorsqu'il est nécessaire de "retenir" très fortement un visage sur un fond très clair, ce visage étant assez petit dans l'image.

Mais là on est en couleur dans un magazine en 2008 ! Alors : effet de style ou gros ratage ?
:confused:
 
Je voulais dire qu'ici, le halo est très net, que la transition entre la zone masquée et la zone qui ne l'est pas est très franche. La transition n'est-elle pas justement réalisée par le mouvement ?

Mais il s'agit ici de numérique. Je me trompe peut-être mais je pense que ce halo un peu fort est là pour casser la perfection que l'on peut obtenir en numérique. Style donc.
 
Mais on voit tout de même le halo non ?

On le voit bien en effet. Moi j'aime bien (le halo, pas Lelouch) mais c'est parce que tout ce qui est ostensiblement parfait m'ennuie. C'est plus vivant quand la main du photographe semble apparaître, l'équivalent du coup de pinceau en calligraphie chinoise, aussi artificielle soit cette apparition (ce qui ne peut que être le cas ici).