Depuis des années on en parle, mais le cloud computing n'est devenu pleinement exploitable par le commun des mortels que depuis peu et de façon pas toujours vraiment intuitive ni très claire. La faute à la concurrence de quatre modèles radicalement différents. Pour simplifier je me concentre sur les exemples Apple, Microsoft, Google et Dropbox.
Quatre visions du cloud
Le cloud lié au hardware
Apple a dégainé le premier dans la catégorie des offres grand public intégrées en présentant iCloud en 2011. iCloud est le nom logique d'un service de cloud accessible essentiellement depuis des "iDevices" (iPod, iPad, iPhone) et des ordinateurs Macs. C'est un service "offert" à hauteur de 5 Go de données. Au-delà, il faut débourser pour acquérir des forfaits... car c'est là la base du cloud computing. On devient locataire d'un espace sur un système de serveurs distants sans avoir le souci de gérer ces dits serveurs. La particularité d'iCloud est qu'on achète d'abord la clef, à savoir le matériel (hardware) frappé d'une pomme. Apple a conçu le cloud comme un service attaché à ses produits, dans le but de mieux lier ses usagers. Cette conception a des avantages et des inconvénients. Le plus grand inconvénient est justement que pour pleinement profiter d'iCloud, il faut disposer d'un produit Apple (je laisse de côté la sommaire ouverture de quelques services par le biais du web). Les avantages découlent de cet inconvénient : iCloud est natif, dans iOS comme dans Mac OS X Lion et encore plus profondément intégré dans le prochain OS X Mountain Lion. Natif et transparent, car la plupart des opérations sur le compte iCloud se font sans intervention de l'usager. On commence à saisir une note sur son iPad depuis son canapé, on la retouche sur son Mac depuis le bureau et on la consulte en déplacement sur son iPhone, sans avoir eu besoin de penser à transférer le fichier ou à synchroniser ses appareils. D'un point de vue pratique, la solution d'Apple est proche de la perfection. En revanche, elle demande une totale refonte des pratiques, car nous sommes habitués à classer nous-mêmes nos fichiers dans une système de dossiers en arborescence dont nous seuls connaissons la logique.
Le cloud lié au software
Contrairement à Apple, Les créateurs de logiciels ont logiquement préféré lier le cloud à leur environnement logiciel : c'est le cas du service Skydrive pour Microsoft et du service Creative Cloud pour Adobe. La licence des produits de la marque donne accès au cloud propriétaire qui se développe autour de la communication entre les logiciels des suites respectives.
Le cloud centré sur le web
Google offre une vision plus radicale du cloud computing. Le but de la firme de Moutain View est de totalement dissocier les données des usagers de son matériel et des logiciels productifs payants. Il s'agit de pousser l'utilisateur à les créer nativement ses projets dans le nuage en proposant Google Documents, une suite bureautique sommaire, sous la forme de Web Apps. Cette logique culmine avec Google Chrome OS, un OS destiné à équiper des appareils sans système d'exploitation autre que le strict nécessaire pour prendre en charge le hardware d'un côté et un navigateur Internet de l'autre. Toutes les données que l'on possède ne sont dès lors plus accessible que depuis le web. Cette vision a toutefois beaucoup de mal à séduire et Google est revenu à une formule un peu plus "matérielle" avec son offre Google drive.
Le cloud comme service tiers
Au contraire d'iCloud, Dropbox repose entièrement sur le traditionnel système de gestion des fichiers en arborescence : des dossiers, dans des dossiers, dans des dossiers... Cette pratique bien ancrée demeure incontournable pour les professionnels et les utilisateurs chevronnés. Dropbox se présente à la fois comme un site Internet et une application à installer sur son ordinateur (Windows, Mac OS, Linux...) ou son terminal mobile (iOS, Android...). L'application crée sur les appareils où il est installé un dossier synchronisé avec le site en ligne. Tout ce qu'on enregistre ou glisse dans le dossier Dropbox se retrouve automatiquement téléversé (upload) sur les serveurs distants du service et donc accessible de tout autre poste où l'on a installé l'application mais aussi depuis le web, avec un identifiant et un mot de passe. L'arborescence du dossier local est préservée dans le nuage. De plus en plus, Dropbox s'impose comme ne solution tierce intégrable dans différents environnements matériels et logiciels auprès des développeurs n'ayant pas la capacité de proposer un service de cloud avec leurs produits.
Comment s'y retrouver ?
- Un problème ?
L'arrivée d'une offre Google Drive a bousculé le marché du cloud computing, obligeant la plupart des acteurs actuels à élargir leur offre et les capacités de stockage afférentes. Ainsi, la solution de Microsoft, baptisée Skydrive, vient de passer à 25 Go de données offertes aux utilisateurs des solutions bureautiques de la marque tandis que Dropbox a purement doublé l'espace de stockage de ses offres payantes.
Il devient vraiment intéressant de profiter de différents services de cloud mais cela entraîne un inconvénient majeur : le fractionnement des hébergements. Tels fichiers sur iCloud, tel autre dans la Dropbox, tel autre sur le compte Google Docs ou Skydrive... de quoi devenir fou pour une révolution supposée faciliter la vie des usagers.
- Une solution !
Il est toutefois possible d'en tirer le meilleur parti en rationalisant sa méthode de travail. Un seul présupposé est nécessaire : il faut clairement distinguer deux types de fichiers : les projets d'un côté et les documents de l'autre.
- Les fichiers-projets, qui sont des fichiers "actifs" en cours d'élaboration, sont modifiables et sont destinés à être complétés, retouchés. C'est le cas d'un document word (.doc/.docx), photoshop (.psd), Cubase (.cpr), etc.
- Les fichiers-médias - ou tout simplement documents - sont des fichiers "figés", destinés à être transmis et consultés : documents en PDF, musiques en MP3, vidéos en MKV, etc.
Une fois cela entendu, on part du principe qu'un projet est du ressort du logiciel sur lequel on le produit alors qu'un document est fait pour être transmis, lu et archivé. On a alors tout loisir de profiter de différentes offres de cloud computing d'une manière raisonnée et pratique. Mes projets MS Office étant du ressort de MS Office, je peux les héberger dans le service dans le nuage afférent : Skydrive. Je retrouverai mon projet partout où je peux y travailler, et même l'éditer depuis le web. Une fois mon texte terminé, je peux l'exporter en document PDF que je classerai dans un dossier synchronisé sur Dropbox, destiné à la consultation et au partage, par invitation de partage de dossier, par partage en ligne sur un site tiers ou par mail.
Les avantages de procéder ainsi sont nombreux :
- Un projet stocké dans un cloud à Web Apps (Skydrive pour les projets MS Office, Google Documents, etc.) est éditable à distance et permet le travail collaboratif.
- Un document pesant souvent moins lourd qu'un projet, on préserve de l'espace de stockage sur le cloud concerné (type Dropbox).
- les différents fichiers (projets en cours ou documents finalisés) se répartissent "naturellement" sur les différents services de cloud, tirant parti des spécificités des différents modèles d'offres disponibles.
Note : Dans le modèle Apple, tout cela est appelé à évoluer au fur et à mesure de l'avancée de son chantier sur la convergence entre iOS et OS X, lorsque les bibliothèques-médias, censées centraliser tous les fichiers-médias, seront intégrées à l'offre iCloud. Mais ceci est une autre histoire.
Quatre visions du cloud
Le cloud lié au hardware
Apple a dégainé le premier dans la catégorie des offres grand public intégrées en présentant iCloud en 2011. iCloud est le nom logique d'un service de cloud accessible essentiellement depuis des "iDevices" (iPod, iPad, iPhone) et des ordinateurs Macs. C'est un service "offert" à hauteur de 5 Go de données. Au-delà, il faut débourser pour acquérir des forfaits... car c'est là la base du cloud computing. On devient locataire d'un espace sur un système de serveurs distants sans avoir le souci de gérer ces dits serveurs. La particularité d'iCloud est qu'on achète d'abord la clef, à savoir le matériel (hardware) frappé d'une pomme. Apple a conçu le cloud comme un service attaché à ses produits, dans le but de mieux lier ses usagers. Cette conception a des avantages et des inconvénients. Le plus grand inconvénient est justement que pour pleinement profiter d'iCloud, il faut disposer d'un produit Apple (je laisse de côté la sommaire ouverture de quelques services par le biais du web). Les avantages découlent de cet inconvénient : iCloud est natif, dans iOS comme dans Mac OS X Lion et encore plus profondément intégré dans le prochain OS X Mountain Lion. Natif et transparent, car la plupart des opérations sur le compte iCloud se font sans intervention de l'usager. On commence à saisir une note sur son iPad depuis son canapé, on la retouche sur son Mac depuis le bureau et on la consulte en déplacement sur son iPhone, sans avoir eu besoin de penser à transférer le fichier ou à synchroniser ses appareils. D'un point de vue pratique, la solution d'Apple est proche de la perfection. En revanche, elle demande une totale refonte des pratiques, car nous sommes habitués à classer nous-mêmes nos fichiers dans une système de dossiers en arborescence dont nous seuls connaissons la logique.
Le cloud lié au software
Contrairement à Apple, Les créateurs de logiciels ont logiquement préféré lier le cloud à leur environnement logiciel : c'est le cas du service Skydrive pour Microsoft et du service Creative Cloud pour Adobe. La licence des produits de la marque donne accès au cloud propriétaire qui se développe autour de la communication entre les logiciels des suites respectives.
Le cloud centré sur le web
Google offre une vision plus radicale du cloud computing. Le but de la firme de Moutain View est de totalement dissocier les données des usagers de son matériel et des logiciels productifs payants. Il s'agit de pousser l'utilisateur à les créer nativement ses projets dans le nuage en proposant Google Documents, une suite bureautique sommaire, sous la forme de Web Apps. Cette logique culmine avec Google Chrome OS, un OS destiné à équiper des appareils sans système d'exploitation autre que le strict nécessaire pour prendre en charge le hardware d'un côté et un navigateur Internet de l'autre. Toutes les données que l'on possède ne sont dès lors plus accessible que depuis le web. Cette vision a toutefois beaucoup de mal à séduire et Google est revenu à une formule un peu plus "matérielle" avec son offre Google drive.
Le cloud comme service tiers
Au contraire d'iCloud, Dropbox repose entièrement sur le traditionnel système de gestion des fichiers en arborescence : des dossiers, dans des dossiers, dans des dossiers... Cette pratique bien ancrée demeure incontournable pour les professionnels et les utilisateurs chevronnés. Dropbox se présente à la fois comme un site Internet et une application à installer sur son ordinateur (Windows, Mac OS, Linux...) ou son terminal mobile (iOS, Android...). L'application crée sur les appareils où il est installé un dossier synchronisé avec le site en ligne. Tout ce qu'on enregistre ou glisse dans le dossier Dropbox se retrouve automatiquement téléversé (upload) sur les serveurs distants du service et donc accessible de tout autre poste où l'on a installé l'application mais aussi depuis le web, avec un identifiant et un mot de passe. L'arborescence du dossier local est préservée dans le nuage. De plus en plus, Dropbox s'impose comme ne solution tierce intégrable dans différents environnements matériels et logiciels auprès des développeurs n'ayant pas la capacité de proposer un service de cloud avec leurs produits.
Comment s'y retrouver ?
- Un problème ?
L'arrivée d'une offre Google Drive a bousculé le marché du cloud computing, obligeant la plupart des acteurs actuels à élargir leur offre et les capacités de stockage afférentes. Ainsi, la solution de Microsoft, baptisée Skydrive, vient de passer à 25 Go de données offertes aux utilisateurs des solutions bureautiques de la marque tandis que Dropbox a purement doublé l'espace de stockage de ses offres payantes.
Il devient vraiment intéressant de profiter de différents services de cloud mais cela entraîne un inconvénient majeur : le fractionnement des hébergements. Tels fichiers sur iCloud, tel autre dans la Dropbox, tel autre sur le compte Google Docs ou Skydrive... de quoi devenir fou pour une révolution supposée faciliter la vie des usagers.
- Une solution !
Il est toutefois possible d'en tirer le meilleur parti en rationalisant sa méthode de travail. Un seul présupposé est nécessaire : il faut clairement distinguer deux types de fichiers : les projets d'un côté et les documents de l'autre.
- Les fichiers-projets, qui sont des fichiers "actifs" en cours d'élaboration, sont modifiables et sont destinés à être complétés, retouchés. C'est le cas d'un document word (.doc/.docx), photoshop (.psd), Cubase (.cpr), etc.
- Les fichiers-médias - ou tout simplement documents - sont des fichiers "figés", destinés à être transmis et consultés : documents en PDF, musiques en MP3, vidéos en MKV, etc.
Une fois cela entendu, on part du principe qu'un projet est du ressort du logiciel sur lequel on le produit alors qu'un document est fait pour être transmis, lu et archivé. On a alors tout loisir de profiter de différentes offres de cloud computing d'une manière raisonnée et pratique. Mes projets MS Office étant du ressort de MS Office, je peux les héberger dans le service dans le nuage afférent : Skydrive. Je retrouverai mon projet partout où je peux y travailler, et même l'éditer depuis le web. Une fois mon texte terminé, je peux l'exporter en document PDF que je classerai dans un dossier synchronisé sur Dropbox, destiné à la consultation et au partage, par invitation de partage de dossier, par partage en ligne sur un site tiers ou par mail.
Les avantages de procéder ainsi sont nombreux :
- Un projet stocké dans un cloud à Web Apps (Skydrive pour les projets MS Office, Google Documents, etc.) est éditable à distance et permet le travail collaboratif.
- Un document pesant souvent moins lourd qu'un projet, on préserve de l'espace de stockage sur le cloud concerné (type Dropbox).
- les différents fichiers (projets en cours ou documents finalisés) se répartissent "naturellement" sur les différents services de cloud, tirant parti des spécificités des différents modèles d'offres disponibles.
Note : Dans le modèle Apple, tout cela est appelé à évoluer au fur et à mesure de l'avancée de son chantier sur la convergence entre iOS et OS X, lorsque les bibliothèques-médias, censées centraliser tous les fichiers-médias, seront intégrées à l'offre iCloud. Mais ceci est une autre histoire.
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