A
Anonyme
Invité
L'art est une affaire sérieuse. Peut-être la plus sérieuse qui soit. Et comme la plupart des gens détestent les choses éminement sérieuses, car elles touchent à la vérité et à la mise en question même de nos vies, ils qualifient bien entendu les études artistiques de chose pas sérieuse.
Aussi vais-je me faire le porte-voix des questions concrètes. Un rôle pas très jouasse, mais que je me sens obligé d'endosser dans ma participation à ce fil.
Bien entendu, une jeune femme comme toi de 18 ans peut-être enthousiasmée par des idées "romantiques" l'appelant à "y aller à fond", "à tout donner dans cette voie"... Mais il lui faut aussi prendre conscience de l'exigence qu'implique une telle voie.
L'art est élitiste. Et oui, ce mot n'est pas "politiquement correct" mais c'est une réalité indéniable. Il est élitiste dans le bon sens du terme. Que serait en effet l'art si n'importe quel barbouilleur se voyait considéré comme peintre à part entière avec trois croûtes ? Si n'importe quel gribouilleur accédait en deux temps trois mouvements à la reconnaissance d'être un poète avec cinq bafouilles griffonées dans le métro ?
L'art c'est un travail quotidien, permanent. Quand il accéda à la reconnaissance et qu'il commençait à vendre correctement ses oeuvres, Giacometti faisait remarquer qu'il faisait le métier le moins bien payé du monde, rapporté au tarif horaire !
Je citais le Rainer Maria Rilke de "Lettre à un Jeune Poète" : ce texte porte en lui une exigence radicale, et le destinataire à qui il écrivait pris conscience, vers la fin de la correspondance, qu'il n'était finalement pas fait pour la poésie.
Exigence vis-à-vis de soi-même surtout : par rapport au regard des proches, et au jugement social. Il faut tenir bon quand tu galères, mal payé, en début de "carrière", dans des structures où tu te fais exploiter. Et quand tu vois les copains et copines accéder au "petit confort" parce qu'ils ont choisi un cursus pas bien original mais assurant une forme de "sécurité". Alors il faut savoir continuer à labourer le sillon, en ne s'en voulant pas à mort à soi-même et aux autres, notamment aux parents à qui on peut finir par reprocher un manque d'autorité dans l'orientation scolaire.
C'est pourquoi je te conseille de bien y réfléchir, et de choisir un cursus en "école d'art" davantage qu'à l'Université, meilleur en terme de reconnaissance et d'accès à l'emploi.
Aussi vais-je me faire le porte-voix des questions concrètes. Un rôle pas très jouasse, mais que je me sens obligé d'endosser dans ma participation à ce fil.
Bien entendu, une jeune femme comme toi de 18 ans peut-être enthousiasmée par des idées "romantiques" l'appelant à "y aller à fond", "à tout donner dans cette voie"... Mais il lui faut aussi prendre conscience de l'exigence qu'implique une telle voie.
L'art est élitiste. Et oui, ce mot n'est pas "politiquement correct" mais c'est une réalité indéniable. Il est élitiste dans le bon sens du terme. Que serait en effet l'art si n'importe quel barbouilleur se voyait considéré comme peintre à part entière avec trois croûtes ? Si n'importe quel gribouilleur accédait en deux temps trois mouvements à la reconnaissance d'être un poète avec cinq bafouilles griffonées dans le métro ?
L'art c'est un travail quotidien, permanent. Quand il accéda à la reconnaissance et qu'il commençait à vendre correctement ses oeuvres, Giacometti faisait remarquer qu'il faisait le métier le moins bien payé du monde, rapporté au tarif horaire !
Je citais le Rainer Maria Rilke de "Lettre à un Jeune Poète" : ce texte porte en lui une exigence radicale, et le destinataire à qui il écrivait pris conscience, vers la fin de la correspondance, qu'il n'était finalement pas fait pour la poésie.
Exigence vis-à-vis de soi-même surtout : par rapport au regard des proches, et au jugement social. Il faut tenir bon quand tu galères, mal payé, en début de "carrière", dans des structures où tu te fais exploiter. Et quand tu vois les copains et copines accéder au "petit confort" parce qu'ils ont choisi un cursus pas bien original mais assurant une forme de "sécurité". Alors il faut savoir continuer à labourer le sillon, en ne s'en voulant pas à mort à soi-même et aux autres, notamment aux parents à qui on peut finir par reprocher un manque d'autorité dans l'orientation scolaire.
C'est pourquoi je te conseille de bien y réfléchir, et de choisir un cursus en "école d'art" davantage qu'à l'Université, meilleur en terme de reconnaissance et d'accès à l'emploi.
