Le discours sur la qualité des restitutions (MP3 vs. autres moyens) me paraît à côté de la plaque. Si nous avions tous l'oreille (absolue) de Bartók, je ne dis pas mais pour le commun des mortels, l'argument ne vaut pas.
Il fut une période pour écouter de la musique, je ne disposais que d'un vieux Teppaz ayant appartenu à un oncle dans les années 60 (vers la fin). Y écouter les préludes de Chopin me faisait autant d'effet que sur la belle chaîne audio de mes parents. Même de la musique électronique (où le son est presque tout) me ravissait.
La plupart d'entre nous vivons dans des lieux à l'acoustique déplorable, truffés de parasites électromagnétiques [qui augmentent à mesure qu'augmente le nombre d'appareils électriques/élecroniques] : on ne vit pas dans des auditoriums de test de chaîne Hi-Fi. :rolleyes: C'est sûr que pour écouter la 9e de Mahler, j'aimerais disposer d'un orchestre symphonique, d'une bonne salle (et de Pierre Boulez, accessoirement
). Mais mes CDs ou mes fichiers en AAC (256 kbps ou lossless suivant le support) me conviennent fort bien et l'émotion est quand même-là.
Ce qui m'énerve fortement dans ces discours est le mépris implicite (souvent explicite) de ceux qui
savent (ce qui est beau, ce qui se fait, ce qui s'écoute - ou ne s'écoute pas) pour ceux qui, supposément,
ne sauraient pas ...
Et c'est justement se fixer sur la partie purement technologique et aucunement artisitique que de se polariser sur les moyens de restitution. L'émotion passe ou ne passe pas et le seul support ne peut en être responsable.
Bien entendu, pour la musique concrète, où le son est effectivement primordial, la question est peut-être plus importante. Mais Pierre Henry sur mon iPod, ça me va parfaitement.
Enfin, tout ça n'a rien à voir avec Hadopi