je n'ai pas encore rencontré de pieuvres mimétiques
Moi non plus mais…
Quand mon ami avait son aquarium d'eau de mer, on a eu de sacrées surprises avec la faune marine !
Avant de continuer, je dois dire que l'aquariophilie ça n'est pas mon truc. Mais j'ai suivi l'évolution de son bac avec attention. Entre les coraux mous, les anémones et leurs locataires les poissons-clowns, le reste des poiscailles exotiques et les pierres vivantes, j'en ai vu défiler du beau monde dans ce bout de récif d'intérieur.
Et notamment dans ces fameuses pierres vivantes ! J'ai mis un moment à comprendre ce qu'il pouvait bien y avoir de vivant dans ce bout de rocher payé à prix d'or ! La révélation s'est faite un soir. Alors que mon ami bichonnait son bloc d'eau salée, il sollicita mon attention pour admirer la merveille qui venait d'éclore.
En fait de merveille, il s'agissait d'un bébé méduse ! Oui, oui, une méduse… Un œuf avait dû se déposer sur la roche avant d'être extraite et mise en vente chez le marchand. Et une combinaison du calendrier et de la température de l'eau avait poussé l'invertébré à sortir de son cocon. On la regarda se trémousser toute la soirée. Et le lendemain, la méduse avait disparu… Elle avait certainement été mangée par un des colocataires.
Elle était mignonne et nous l'avons regrettée lorsqu'un autre des êtres vivants, niché dans ce caillou des îles, vînt à grandir. Ce qui n'était qu'une larve insignifiante devînt une terreur pour la population locale. En effet, nous hébergions une squille. Autrement appelée mante des mers ou
stomatopoda – pour les spécialistes – l'animal passa sa vie à tuer tous les copains qu'on ajoutait dans l'aquarium. C'est bien simple, à la fin il ne restait que des coraux mous, des algues et la squille. La tueuse en série ne mesurait pas plus de trois ou quatre centimètres mais voilà…
Nous avions échu d'un spécimen appartenant à une des espèces dite « frappeuses ». Je ne sais pas si tu connais ces bestioles là mais laisse-moi te dire qu'elles font parties des animaux les plus rapides du règne animal. Elles ont des petits bras tout repliés comme les mantes religieuses. Et quand elles attaquent, elles déploient ces bras à une vitesse telle qu'aucune proie n'a le temps d'éviter les deux poings qui lui arrivent sur la gueule !
Et comme à chaque fois qu'elle tuait un hôte, mon ami enlevait la victime du bac pour éviter une montée de nitrites, l'ennemi juré des aquariums, la squille ne pouvait se régaler de sa victoire par K.O. ! En même temps, pour sa décharge, nous ne l'avions pas encore repérée… On s'est rendu compte de son existence quand il n'y eu plus de proie à chasser…
Alors tes pieuvres mimétiques, ça n'est pas que je n'ai pas envie d'en voir… Mais c'est tout comme !
Le monstre en image