Johnny, l'iTMS ... et les majors

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Manu

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31 Mai 2000
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Puteaux région parisienne
Depuis quelque temps il se passe quand même pas mal de choses dans le milieu de la distribution des oeuvres musicales.

Avec ses 100 millions de téléchargements en à peine moins d'un an et demi, l'iTMS a secoué tout ce monde et ouvert des possibilités jusque là insoupconées.

En effet par les temps qui courent, je me demande si une maison aussi réputée que la fnac peut se targuer de vendre dans cette même période pour près de 100 millions de dollards de chansons.

Je suis certain que l'expérience faite par l'iTMS a fait bondir plus d'un artiste.

Que voit on?

- Une plate-forme de distribution d'oeuvres musicales qui ne nécessite quasiment pas de gros investissements au départ.

- Pour la diffusion, terminé le temps où il fallait employer de grosses infrastructures de pressage de CD et autre supports. Un seul exemplaire de l'oeuvre en ligne et c'est fini. Le reste du boulot c'est presque le consommateur qui se le tape. Gravure, Jaquette, etc..

Bref c'est presque le paradis pour un ditributeur ou mieux un artiste distributeur.

L'Affaire Johnny-Universal va certainement faire jurisprudence. Alors est-ce la fin des majors? L'iTMS et autres ne signent-ils pas leur arrêt de mort?

Depuis près de dix ans, on assiste à la numérisation à outrance de tous les systèmes d'information et leur moyen de distribution, à savoir internet, télécom, télévision numérique, photo numérique.

Ces technologies de pointe n'ont jamais connus depuis leur lancement, des bouleversements aussi profonds.

On a également assisté à la multiplication des produits de plus en plus intelligents pour les produire ou les exploiter (appareils photo numériques, camera numérique) et au centre de tout cela l'ordinateur qui devient un produit presque banalisé.

Ce qu'il y a d'interessant dans ce phénomène, c'est que le consommateur devient plus actif que jamais car il dispose des moyens pour produire du contenu, l'exploiter et parfois le diffuser.
Dans ce mouvement, Apple heureusement fait partie des pionniers ce qui est très encourageant.

Bref l'iTMS et l'iPod n'ont pas fini de faire parler d'eux.
 
imac03 a dit:
Universal,Pascal Negre et les autres,a mort. :cool:

Voilà qui fait bien avancer le débat. :rolleyes: Tu as autre chose à ajouter sur le sujet de Manu?...

Pour en revenir au suje, je pense, tout comme Manu, que cette désision pourrait faire jurisprudence, ou tout au moins, donner des idées à d'autres artistes. Le temps des Majors est probablement révolu et les artistes commencent à le comprendre.

On vit une époque formidable. :love:
 
"Libre à toi de t'engager dans une dérive qui va durer au moins cinq ans et qui n'aboutira à rien. Il n'appartient qu'à toi que cela [sa carrière, ndlr] se termine en apothéose ou en cauchemar.» (extrait de l'article de libé, propos d'universal)

je trouve que ça résume assez bien la politique actuelle des majors, entre menaces (cf les procès contre les utilisateurs du P2P), artillerie lourde (peines lourdes pour les téléchargeurs), et esbrouffe (à relier au marketing surpuissant)

Cet épisode, même si on a du mal à plaindre Johnny (c'est quand même un marché de dupes: endettement, train de vie, prétentions démesurées de Johnny... c'est quand même une fabuleuse fuite en avant), cela montrera peut-être la voie à d'autres. Le résultat de l'appel sera important. En espérant que d'autres artistes s'inspirent de cette expérience.

Sur l'itms: je ne sais si l'itms peut-être perçu comme une alternative: si l'itms s'impose et étouffe d'autres initiatives, on aura rien gagné au change
 
yvos a dit:
Sur l'itms: je ne sais si l'itms peut-être perçu comme une alternative: si l'itms s'impose et étouffe d'autres initiatives, on aura rien gagné au change
L'iTMS n'est pas un producteur, mais un distributeur et ne se présente pas comme une alternative aux majors. Néanmoins, je partage ton sentiment de crainte. Un acteur qui devient aussi puissant en si peu de temps en pleine période de crise, c'est quand-même inquiétant :zen:
 
yvos a dit:
Sur l'itms: je ne sais si l'itms peut-être perçu comme une alternative: si l'itms s'impose et étouffe d'autres initiatives, on aura rien gagné au change
En fait quand je parle de l'iTMS, je fais allusion au modèle de vente popularisé par le site d'Apple. Qui il y a à peine 2 ans pouvait affirmer que vendre de la musique sur le net pouvait rapporter près de 100 millions de dollars en si peu de temps?
 
Manu a dit:
En fait quand je parle de l'iTMS, je fais allusion au modèle de vente popularisé par le site d'Apple. Qui il y a à peine 2 ans pouvait affirmer que vendre de la musique sur le net pouvait rapporter près de 100 millions de dollars en si peu de temps?
oui, c'est sur que c'est une réussite fantastique, quand on voit les usines à gaz qui font office de concurrents.

en fait, je voulais dire que si l'itms devient incontournable au détriment d'autres distributeurs online (même si objectivement, l'itms est de grande qualité), ce sera peut-être pas le meilleure nouvelle pour le choix de tous. J'espère que d'autres offres de qualité vont apparaître sur la marché.

plus généralement, je suis assez d'accord avec toi, on est certainement à une periode charnière, avec:
- un système basé sur le cd, contrôlé en très grande partie par les majors, qui est semble-t-il en bout de course;
- un marketing qui devient vraiment insupportable, même si cela pouvait déjà exister avant;
- le format album/compil de plus en plus remis en cause (quel dommage, pourtant), notamment pour des "tubes" noyés parmi des morceaux remplissage;
- un changement de comportement face à la musique: le P2P, grâce à sa simplicité, le catalogue illimité, fait que l'on a accès à énormément de choses. Beaucoup deviennent "des collectionneurs" et se consitutent des biblio colossalles;
- le développement du tout numérique;
- le report sur d'autres loisirs: on le répétera jamais assez, mais les mêmes majors commercialisent également des dvds, dont la consommation explose. Or jusqu'à preuve du contraire, le budget loisir des ménages n'a pas explosé, lui...
 
Rien n'est joué pour Mr Smet : il récupère physiquement ses "oeuvres" mais c'est uniquement Universal qui en a le droit de commercialisation (maintenant impossible car dépossédé des bandes), donc Johnny peut juste les entasser dans un coin et les admirer voire selon son contrat attendre 6 ans pour les réenregistrer.
De plus Johnny n'est pas très malin, car depuis le temps qu'il est dans le milieu, il sait pertinement que ce sont ceux qui ont les droits d'auteurs/compositeurs qui se font un max de blé (avec la maison de disque), donc il a contribué à enrichir des Goldman et des Obispo. Le gros de ses revenus venant de tournées.

Bref l'idéal est de maitriser son projet musical de bout en bout (auteur, compositeur, enregistrement, production, mastering), c'est à dire de filer un album prêt à être commercialisé et distribué par un label. Le contrat est nettement en faveur de l'artiste en cas de rupture, artiste qui garde donc le controle de ses oeuvres.

Maintenant les ventes de téléchargement en ligne sont juste un nouveau moyen de distribution, les fans de Johnny préfèrent sans doute acheter des coffrets collectors en forme de guitare, et puis plus généralement les ménages sont certainement plus équipés en platines cd qu'en ordinateur ou walkman numérique.

Bon et puis, quelle horreur me provoquerait la vision d'un beauf avec un t-shirt "Johnny" et des écouteurs blancs :sick:
 
purestyle a dit:
(..)
De plus Johnny n'est pas très malin, car depuis le temps qu'il est dans le milieu, il sait pertinement que ce sont ceux qui ont les droits d'auteurs/compositeurs qui se font un max de blé (avec la maison de disque), donc il a contribué à enrichir des Goldman et des Obispo. Le gros de ses revenus venant de tournées.
Crois-tu ? D'après l'article pointé par Manu, Johnny aurait particulièrement bien négocié ses droit d'interprête : 25% du prix d'un CD pour une nouveauté, 7% pour une ré-édition. Hénaurme ! Ca doit être l'un des rares cas où un interprête touche plus qu'un auteur ou un compositeur. Qui doivent bien être les plus baisés de la gueguerre Smet/Nègre : le revenu potentiel sur les ré-éditions sont remises aux bons vouloirs de deux parties qui se tirent la tronche...

Chais pas vous, mais moi, j'ai du mal à compatir aux jérémiades de l'idole des jeunes d'il y a longtemps :cool:
 
lupus yonderboy a dit:
Crois-tu ? D'après l'article pointé par Manu, Johnny aurait particulièrement bien négocié ses droit d'interprête : 25% du prix d'un CD pour une nouveauté, 7% pour une ré-édition. Hénaurme ! Ca doit être l'un des rares cas où un interprête touche plus qu'un auteur ou un compositeur. Qui doivent bien être les plus baisés de la gueguerre Smet/Nègre : le revenu potentiel sur les ré-éditions sont remises aux bons vouloirs de deux parties qui se tirent la tronche...

Chais pas vous, mais moi, j'ai du mal à compatir aux jérémiades de l'idole des jeunes d'il y a longtemps :cool:

Je crois que son contrat stipulait 6 albums, et 1 millions d'euros minimum garanti pour chaque. Effectivement c'est juste énorme pour un interprète.
Mais bon Goldman vend moins que lui mais est bien plus riche.
 
Honnêtement, j'ai beaucoup de mal avec les majors et leur attitude stupide face au téléchargement.
Mais quand ce matin, j'ai entendu qu'Universal avait perdu face à Johnny, ça m'a quand même agacé.

On peut gloser autour de l'impact de l'issue du procès sur l'avenir de l'industrie musicale, mais je pense que l'action de Johnny traduit surtout un problème entre le chanteur et son producteur, qui n'a aucune raison d'influer sur le comportement des autres musciens/chanteurs/producteurs.

Pendant tout sa carrière, Jonnhy a eu des délires mégalos, et n'a jamais su gérer son argent. Entre la coke qu'il s'est fourrée dans le pif, ses dépenses somptuaires et tous les parasites qui gravitaient autour de lui, il a forcément eu besoin de beaucoup d'argent. Et il fut bien content de trouver une major ok pour satisfaire rubis sur l'ongle tous ses caprices. Mais la machine ne fonctionne plus, et le rocker doit se remettre au travail. Et ça, il le supporte mal.

Comme l'ancien fumeur qui fait un procès à Marlboro, l'obèse qui en fait un à MacDo, Johnny essaie de se dédouaner de son comportement passé en faisant passer sa maison de disque pour un repaire d'affreux manipulateurs capable de lui passer le corde au cou à coup de rallonges de crédit.
Mais, au fond, il ne devrait s'en prendre qu'à lui même.

Alors évidemment, tout cela se passe sur fond de débats autour du téléchargement, du comportement des majors. Mais cette affaire n'est, à mon avis, pas symptômatique de la crise que traverse actuellement l'industrie du disque. Elle juste l'expression du malaise d'un vieillard qui a passé sa vie à abuser, et qui maintenant le regrette.

Désolé si je suis HS. Parce qu'après une journée passée à écrire des papiers idiot, c'est moi qui le suis, HS.
 
yvos a dit:
J'espère que d'autres offres de qualité vont apparaître sur la marché.

Warp records espérait attirer d'autres labels indépendants dans l'aventure, je ne sais pas où ils en sont, mais imaginez les indés vendant des fichiers de bonne qualité (mp3 205kbps VBR en moyenne sur leur store, en attendant d'autres formats, voire le lossless !), sans DRM, sur un store accessible mondialement. :love:
 
MiniMe a dit:
Warp records espérait attirer d'autres labels indépendants dans l'aventure, je ne sais pas où ils en sont, mais imaginez les indés vendant des fichiers de bonne qualité (mp3 205kbps VBR en moyenne sur leur store, en attendant d'autres formats, voire le lossless !), sans DRM, sur un store accessible mondialement. :love:
je vais régulièrement sur bleep.com et warp records est en train de fédérer d'autres labels pour offrir un portail de musique electro de grande qualité, en 192 kbps VBR... dont des classiques de ninja tunes :up:
 
Manu a dit:
- Une plate-forme de distribution d'oeuvres musicales qui ne nécessite quasiment pas de gros investissements au départ.
Çà, tu n'en strictement rien !!!
Que sais tu des moyens mis en ½uvre ! Du temps de développement ! Etc...


Manu a dit:
L'Affaire Johnny-Universal va certainement faire jurisprudence. Alors est-ce la fin des majors? L'iTMS et autres ne signent-ils pas leur arrêt de mort?
Tu mélanges deux choses qui n'ont rien à voir entre elles !
De plus les liens qui unissent artistes et maisons de disque en France sont strictement franco-françaises et rentrent dans un cadre juridique qui n'existe pas ailleurs !