Les auteurs de BD : perdants de la révolution numérique ???

Ce n'est pas qu'aux auteurs de s'adapter. Ça signifie que les lecteurs de bd devrons se passer du support papier. Sachant que comme je l'ai dit, la bd telle qu'elle est réalisée en france n'est, pour moi, pas adaptée au support numérique.
D'autre part, il faut considérer la visibilité. Pour vendre un album il faut qu'il soit visible pour un maximum de personnes. Ça peut impliquer des coûts. Le nombres de lecteurs qui vont acheter en ligne n'est pas encore aussi important en france que ceux qui vont en librairie.
Un album en ligne se vend aux alentours de 5€, si on part du principe qu'on va toucher 70% de la vente, ça fait un revenu de 3,5€ par album vendu. Pour un album vendu en librairie, on touche aux alentour de 1,5€ par album. En théorie, ça double donc le revenu par album. Mais ça veut dire qu'il faut vendre au moins 50% de la quantité librairie avec une visibilité très différente et un panel de lecteurs pas encore au même niveau, loin de là.
Si on compte sur une structure éditoriale pour rendre bien visible l'album et en assumer les coûts, les éditeurs proposent de verser 30% sur la vente de bd sur support numérique à l'auteur. Ce qui fait qu'on reviens sur nos 1,5€ de revenu.

Dernière choses à prendre en compte : On touche de l'argent sur la vente de la bd, mais pendant sa réalisation, point de revenu (c'est à dire pendant 6 mois à un an). Être chez un éditeur permet de bénéficier des avances sur droits (même s'ils tirent sur la corde ces temps-ci). Mais ça permet tout de même de vivre le temps de réaliser l'album, ce n'est pas anodin car pour être serein lors de la création d'une bande dessinée, le fait de s'y consacrer à fond sans courir après les petits boulot pour survivre n'est pas anodin.
 
Petit travail supplémentaire ?!... :D
Tu ne te rends pas bien compte de la masse de travail que ça implique de faire "juste" le dessin ou "juste" le dessin et la couleur... :D :eek:
Ça, c'est une fausse excuse. Je m'explique.

Je sais par expérience que lorsqu'on est passionné par son métier, surtout quand il s'agit de création, on trouve qu'on n'a jamais assez de temps pour le faire autant qu'on le voudrait. Mais le fait est que si l'on avait plus de temps, on l'occuperait sûrement à faire la même chose, et on se plaindrait encore de manquer de temps.

Pour ma part, avant, je pensais un peu comme toi. Mais j'ai changé de point de vue après avoir dépassé une moyenne de 70 heures par semaine d'un travail méticuleux et éprouvant, des mois durant sans interruption (sans vacances ni weekend), à un point que cela ruine ma santé (j'ai failli en crever d'épuisement, au sens propre). Je me suis rendu compte finalement que ça n'était toujours pas assez, et que les principaux bénéficiaires de cet effort insensé, c'était les autres et pas moi (tandis que les autres gagnaient plus, mon salaire horaire avait chuté, et pour vivre je devais dépenser beaucoup plus pour gagner du temps que je n'avais plus).

Or, généralement on travaille pour gagner de l'argent pour vivre. Il est donc judicieux de chercher à adapter son activité (dans la limite de sa liberté d'action et de ses moyens) de sorte qu'elle soit suffisamment rentable (ou la plus rentable possible), et ce, avant tout du point de vue personnel et non pas du point de vue des autres (de l'entreprise, de la société civile).

Cela signifie qu'il faut s'efforcer d'ajouter à son activité principale d'autres activités qui augmentent globalement sa rentabilité personnelle (revenus/travail), et non plus sa productivité (quantité/travail), en revalorisant le travail effectué. Et le temps étant limité, ce supplément d'activité doit bien entendu venir en remplacement d'une part de travail. (NB: transposé aux grandes entreprises, c'est ce qu'on appelle avoir de l'avancement.)

Par exemple, au lieu de consacrer un mois à faire quatre planches de BD, il est peut-être préférable de n'en faire que trois et de consacrer le temps libéré à faire en sorte que celles-ci rapportent plus d'un tiers d'argent supplémentaire. Avec la même quantité de travail, on produit moins pour gagner plus (en récupérant une partie du travail et de la rémunération de ceux qui ont un revenu supérieur).

La question est ensuite de doser au mieux ces activités, en tenant compte de son train de vie et de ses aspirations personnels.
Même pour les plus jeunes dessinateurs, beaucoup n'ont pas les connaissances techniques nécessaires en informatique... ;)
Ça s'apprend, et ce n'est pas très compliqué (dans mon entourage, des gamins et des retraités qui n'y connaissaient rien y sont bien arrivés). Ça demande un peu de temps, d'effort et de concentration, mais au final la formation est un investissement, et peut même servir en dehors du travail.


Encore une fois, la phase de création et de réalisation prend un temps fou !...
Le temps, on le prend - voir plus haut.
Sans compter que certains ne sauront jamais se vendre; y'a de sacré autistes chez les auteurs, y'en a qui font peur !... :D
J'ai conscience que tout le monde ne peut pas tout faire. Mais par ailleurs on ne sait pas tant qu'on ne s'est pas penché sur la question ou qu'on n'a pas essayé.

Si l'auteur ne sait pas se vendre, rien n'empêche qu'il paye quelqu'un pour l'aider pour la partie commerciale. Mais ça n'implique pas qu'il doive également sous-traiter l'édition, la diffusion et la comptabilité, par exemple.
 
Pa5cal, si tu lis un peu ce que j'ai dis juste au dessus, tu verras que la rentabilité d'une telle opération est bien loin d'être une évidence. Elle n'est pas exclue, mais principalement pour les auteurs déjà très vendeurs en librairie.
Je n'ai pas dit le contraire. Je parle d'une manière d'appréhender les choses, d'une possibilité à envisager, mais non pas d'une certitude quant au fait que cela soit toujours réalisable, ni même désiré.

En revanche beaucoup n'imaginent toujours pas, à tort, qu'Internet et une autre façon d'organiser leur travail pourrait améliorer leur situation.

J'espère seulement que mon point de vue aura éveillé la curiosité de ceux qui se plaignent d'être les victimes de profiteurs.
 
En ce qui me concerne là je renâcle :
- "être malin"
- "s'adapter"
- "On ne peut pas lutter contre le progrès"

Déjà, désolé, mais je préfère être intelligent que "malin". Qu'on soit obligé de faire avec la société qu'on a, c'est un constat de fait, de là à en faire un mot d'ordre, il y a un monde...

"S'adapter" : oui mais pas à tout. Avec ce genre de logique on peut tout justifier.

"On ne peut pas lutter ..."
... Si, parfois il faut lutter...

"... contre le progrès"
... un progrès ne vaut que s'il mérite ce nom

Donc, passé ce défilé de "c'est la vie..." je dirais que le modèle d'Apple n'est effectivement peut-être pas un mauvais modèle, mais que je soutiens les dessinateurs qui estiment que le support papier est irremplaçable. C'est leur droit le plus strict, et je ne vois pas en quoi ils seraient condamnés à disparaître comme des dinosaures.

J'ai déjà du mal à trouver l'équivalent de l'écriture manuelle sur un ordinateur, mais je n'ai toujours pas sauté le pas de passer au numérique pour dessiner. Je crois qu'il me faudrait du haut de gamme pour retrouver vaguement les sensations du dessin, et bon... c'est chérot, le haut de gamme...

Il ne s'agit pas de suivre toujours "le progrès" comme s'il était inéluctable, mais de tenter de tirer le maximum de tous les supports disponibles.

Maintenant si les dessinateurs peuvent s'autonomiser vis-à-vis des grosses maisons d'édition, tant mieux, mais de là à dire que c'est leur faute s'ils ratent le coche et que c'est à eux de développer les applis.

Apparemment il y a déjà du monde dans la place ... et sans doute du plus rusé et roué que le dessinateur moyen...

Donc, que les dessinateurs se défendent : très bien. De là à leur faire honte de ne pas le faire en se transformant avant tout en marchands et en faisant accessoirement de la BD...

C'est pas contre toi v@g@bOnD, c'est juste les mots que tu utilises que j'ai fini par ne plus pouvoir entendre sans hurler, quand c'est quelqu'un d'a priori bien intentionné qui me les dit, ou de tourner les talons dans le cas contraire...

Tu remarqueras que je hurle ;)

---------- Nouveau message ajouté à 16h42 ---------- Le message précédent a été envoyé à 16h34 ----------

J'ai fait à peu près les mêmes constats que Pascal, et je me retrouve dans ce qu'il dit sur pas mal de choses (y compris le fait d'avoir failli y laisser ma peau).
Il faut à un moment savoir prendre soin de soi, si j'ose dire et savoir aussi se donner une licence de décontraction qui ne rend pas nécessairement notre travail mauvais.

Reste que, comme le disais Hannah Arendt, réduire le travail à être un "gagne-pain", non seulement nous vole notre travail, mais peut même nous pourrir notre loisir (devenant un "passe-temps)...

Reste aussi qu'à un moment il faut savoir se faire confiance et ne pas faire un travail dont, effectivement, seul les autres tirerons un bénéfice, sans compter le bénéfice qu'ils tireront également de notre épuisement.. .:up:

Réalisme et honneur...
 
C'est pas contre toi v@g@bOnD, c'est juste les mots que tu utilises que j'ai fini par ne plus pouvoir entendre sans hurler, quand c'est quelqu'un d'a priori bien intentionné qui me les dit, ou de tourner les talons dans le cas contraire...

Tu remarqueras que je hurle

Je peux comprendre que tu hurles, c'est vrai que mes mots sont peut-être fort. Mais c'est une vision à long terme que j'ai de ce que nous réserve les progrès qui sont en routes. La plus part ne m'intéresse pas plus que toi et certains m'enrage aussi autant que toi. Désolé si tu as trouvé mon message un peu fort. Mais mettre en place un système qui donne la possibilité de montrer son travail à un plus grand public que celui qui va dans une librairie est en soit un progrès qui ne peut pas, à mon sens et sur le long terme, ne pas mettre à mal l'industrie de la publication. Tout comme les journaux, la presse et l'édition, la BD ne pourra pas s'en sortir si elle ne prend pas un train qui est entrain de partir.

Position peut-être un peu rude mais sensé à mon sens.
 
C'est sensé effectivement, mais parcellaire selon moi. Je comprend parfaitement ton idée d'une évolution technologique à laquelle il s'agit d'accrocher ses wagons. En l'occurrence je crois que justement il va y avoir pas mal de plâtres à essuyer et la réalité c'est que les auteurs n'ont pas vraiment les reins pour les essuyer, que la production actuelle n'est pas adaptée et qu'en réalité, non, le publique pour le numérique n'est pas plus nombreux que celui qui va en librairie. Pour la musique ça a été rapide, la musique est désincarné. Pour le roman c'est déjà une autre affaire, et pourtant c'est tout de même plus facile à montrer sur les appareils actuellement disponibles. Alors pour la BD ..... c'est pas demain matin qua ça va se transformer en mine d'or. Ca viendra me diras-tu et tu me diras aussi qu'il faut prendre les devants pour ne pas être pris de court lorsque la balance sera inversée.
Sauf que pour a part, je suis partisans de laisser des entreprises qui peuvent se permettre de prendre un tel risque, prendre quelques claques et préparer le public à ce que seront les supports de demain. Ce que moi, je ne peux pas me permettre de faire si je veux continuer à faire mes mickeys sereinement.
Par contre, faire en sorte en tant qu'auteur ne ne pas se faire entourlouper lors de la signature d'un contrat sur tout ce qui concerne les droits sur l'exploitation numérique, ça c'est d'actualité.
 
Le technologie impliquent une hausse de la productivité. Les cadres avaient des secrétaires pour écrire des courriers, ils tapent aujourd'hui tous seuls comme des grands leurs courriels. Les dessinateurs envoyaient leur planches aux intermédiaires, ils enverront tous seuls comme des grands leurs planches sur le réseau. S'ils ne savent pas le faire, ils auront des problèmes d'emploi, comme tout le monde.
 
Eh bien, voilà une vision bien archaïque du métier.
Pour information ça fais bien des années que mes planches "physiques" ne transitent plus par le circuit postal. Elles restent bien tranquillement chez moi pendant les les fichiers se baladent sur le serveur ad Oc.
Mais bref, la problématique n'est pas là. Est-ce que la technologie va augmenter ma productivité et tenir mon crayon pour que mon album soit fait en 2 mois plutôt qu'en 10 ?
Vous parliez du fait que le metier ne devait pas être qu'un gagne pain. Et si, si étrange que ça puisse paraître, mon plaisir dans ce métier était encore de dessiner, de prendre plaisir à voire naître une histoire sous mon trait et de la donner à voire. Et si, même si j'effectue une partie de mon travail avec un ordinateur (la couleur en l'occurrence) il m'arrivait d'envisager de reprendre mes pinceaux et de prendre le temps d'effectuer cet ouvrage avec toute la sensualité qu'offre le contacte de la matière ? Il si le fait de vouloir faire les choses bien impliquait de ne pas s'engouffrer forcément dans la nouveauté technologique, même si théoriquement ça pourrait être plus rentable.
Il y a réellement des sacrifice sur mon travail que je ne suis pas prêt à faire. Des sacrifices dans la manière de l'exercer mais aussi des sacrifices dans la manière dont je veux de le donner à voir.
Alors peut-être que c'est une vision grotesque et passéiste. Je ne l'exclue pas. Mais il arrivera un moment ou si j'estime que la façon dont on lit mes ouvrages ne me conviens pas, j'arrêterais de faire ça.
Encore une fois rien n'est définitif. Si on réfléchi a un format, une manière de faire qui convienne spécifiquement au support numérique, why not, ponctuellement. Mais pas à l'exclusion de tout le reste.
C'est comme si tout d'un coup, quand on a découvert qu'on pouvait regarder des films sur son ipod on avait arrêté de les projeter sur grand écran.
 
Bon, je vais lâcher, pas l'impression d'être compris... :D
@PA5CAL...
Je ne travaille pas pour les autres mais uniquement pour moi...
Je bosse avec un petit éditeur associatif, je fais mes dessins, ma couleur, parfois le scénario et même la maquette quand j'ai le temps pour diminuer les coûts...
Et je cours les festivals pour vendre les bouquins...
Je fais des illus jeunesse, de comm, etc...
Mon temps, je le rationnalise depuis longtemps, mais ce n'est pas encore ça...

Tu théorise un peu trop, par exemple pour la diffusion, tu n'as pas vraiment le choix...
Soit tu paies un diffuseur (cher), soit tu sillonne la France et la Navarre avec tes bouquins sous le bras...
Ce que tu dis n'est pas faux, mais valable uniquement pour les auteurs déjà en vue, comme le dis Macbeth...
 
Je ne travaille pas pour les autres mais uniquement pour moi...
C'est une fausse impression. Tu oublies qu'il y a toute une industrie qui vit sur ton dos (pense par exemple au chemin parcouru par les matières premières avant qu'elles n'arrivent, élaborées, entre les mains des lecteurs). C'est de toute façon inévitable.
Tu théorise un peu trop, par exemple pour la diffusion, tu n'as pas vraiment le choix...
Soit tu paies un diffuseur (cher), soit tu sillonne la France et la Navarre avec tes bouquins sous le bras...
Ce que tu dis n'est pas faux, mais valable uniquement pour les auteurs déjà en vue, comme le dis Macbeth...
Je rappelle que le sujet du fil, c'est l'album numérique, lequel n'a pas du tout les même contraintes en terme de diffusion que l'album papier.

Internet met la diffusion des albums numériques à la portée de n'importe quel auteur, et ouvre de nouvelles voies en terme de publicité, de sorte qu'on peut aujourd'hui publier, faire connaître et exploiter ses oeuvres à un moindre coût sans même se lever de sa chaise.

Et pour ceux qui trouvent que la BD papier c'est mieux (et j'en suis, mais seulement du point de vue du lecteur), Internet peut toujours servir à diffuser des extraits pour faire la promo de leurs albums "normaux", voire des ventes par correspondance. Je connais de nombreux auteurs de BD qui le font, en plus du circuit habituel.


Et oui, je théorise peut-être un peu trop. En fait, je dirais plutôt que je synthétise trop mon point de vue et les explications que je veux en donner. Mais comme il y a beaucoup à dire, si je devais développer j'aurais de quoi écrire un bouquin.
 
Vous pouvez percevoir une rémunération différente suivant le support de vente de la BD.

je pense que la BD est un rares secteurs dynamique de l'édition, et comme beaucoup d'amateurs de BD sont aussi un peu (et même très fétichistes) le support papier risque de ne pas disparaitre...

L'édition électronique pour cette forme d'art, me semble être possible mais uniquement pour des BD largement diffusées (XIII, Tintin, Spirou....) ou des supports courts (Gaston, Vuillemin...).

Les amateurs de BD un peu plus rares, semblent quant à eux prêts à toujours dépenser des fortunes pour les albums de leurs artistes préférés, honnêtement qui a regarder le prix en détail de sa dernière BD ?

Ce qui manque de plus en plus ce sont des vrais librairies spécialisées, la FNAC c'est l'horreur ne sont exposées que les BD best sellers, et puis il y trop de choix... pas de conseils. Pendant des années je me suis fourni chez un libraire de la rue Lepic, dont les conseils et les coups de coeur étaient toujours infaillibles.
 
L'édition électronique pour cette forme d'art, me semble être possible mais uniquement pour des BD largement diffusées (XIII, Tintin, Spirou....) ou des supports courts (Gaston, Vuillemin...).
De mon point de vue personnel de consommateur de BD papier et numérique, ce serait plutôt l'inverse.

Il ne me viendrait jamais à l'esprit d'acheter une version numérique de Tintin ou de Gaston. Pour moi, les albums papier sont des objets à part entière qui n'ont pas pour seule fonction de raconter une histoire, et qu'on peut garder toute une vie sans pour autant les relire régulièrement.

En revanche j'ai beaucoup de plaisir à lire certains feuilletons illustrés en ligne (qui sont généralement des éditions hebdomadaires), même si ceux-ci sont le plus souvent en langue anglaise (la production en français est encore assez restreinte, alors il faut bien que je m'en contente).

Pour moi, la différence entre les deux est pour l'instant un peu la même qu'entre le DVD d'un grand film et une série que je regarde à la télé.

Mais ça n'empêche pas que les seconds puissent un jour entrer dans la première catégorie, sous forme papier, et aller rejoindre les autres albums qui trônent sur les étagères de ma bibliothèque.
 
Je rappelle que le sujet du fil, c'est l'album numérique, lequel n'a pas du tout les même contraintes en terme de diffusion que l'album papier.
Je sais, un de mes albums devrait être dispo en ligne...
Dès que Apple l'aura validé... :rolleyes: :sleep:
Et oui, je théorise peut-être un peu trop. En fait, je dirais plutôt que je synthétise trop mon point de vue et les explications que je veux en donner. Mais comme il y a beaucoup à dire, si je devais développer j'aurais de quoi écrire un bouquin.
Z'y va, développe !... :eek: :D

;)
 
Perso, la BD, ou n'importe quel livre, pour moi c'est sur papier, ne serait-ce que pour pouvoir le poser, y revenir, le délaisser un temps, etc.
L'éléctronique, c'est pour de l'instantané et du volatil, sans aucune nuance péjorative. Très bien adapté à l'information, voire même un peu trop quand on voit que le but est pour beaucoup d'être le premier, pas le meilleur ou le plus pertinent - mais cela nous éloigne du sujet.

Macbeth souligne qu'un album, c'est des mois de travail avant d'être payé. C'est la que le support éléctronique pourrait apporter beaucoup, en reprenant le rôle de prépublication jadis supporté par les Tintin, Spirou, (à suivre) et autres. Outre que cela donnerait de la visibilité au dessinateur sans attendre la fin de son album, il serait payé en continu lors de cette prepublication.

Il n'y a pas quelque chose à creuser de ce côté ?
 
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Réactions: Sly54
Bien sur qu'il y a matière à creuser. L'idée de prépublication pour un album long est la solution adéquat, j'en parlais en terme d'épisode et de feuilleton. Mais il s'agit, en tout cas pour moi, de faire un choix quand à la manière dont on donne à voire son travail. Ce que je fais voit son aboutissement dans le livre physique et c'est pour moi la meilleure manière de le montrer. par contre je ne peux pas exclure de le proposer par étape, sachant que le vrai amateur de bd préfèrera mille fois acheter le livre au final, d'autant plus si on choisi d'y intègrer une vraie valeur ajouté (qualité de fabrication, livret graphique, etc...)
Je ne peux simplement pas envisager de privilégier la publication virtuelle qui doit être un outil promotionnel plutôt qu'une fin en soit
Et pour fréquenter beaucoup le publique lors des festival, je vois aussi que la grande majorité du lectora est attaché à l'objet. Les autres, les "touristes" de la bd s'en fiche clairement, mais ceux là irons chercher dans la plupart des cas les trucs qui font du bruit (tintin, lanfeust, les blondes).
Ceux qui, comme Pa5cal, qui vont se servir de ces publications virtuelles pour explorer et découvrir de nouvelles choses parce-qu'il sont naturellement intéressés et curieux, sont une minorité (pour l'instant je précise).
 
Bon j'ai lu le fil. Mais toute cette discussion c'est de la rhétorique.
Comprenez bien. Je travaille entre 8 et 10h par jour pour finir mon prochain album. La BD numérique, je regarde ça comme Lewis et les autres d'un regard inquiet.

1 : Je n'ai pas l'esprit disponible (je ne parle pas de temps hein) pour éventuellement me pencher sur les outils qui me permettraient de faire moi même une version iPad puis de la distribuer d'en faire la promotion etc...
2 : Est ce que je peux espérer encore éditer des livres papier avec un éditeur conventionnel si je lui dit Fu... U, je fais mes versions numérique tout seul ? Ne soyons pas naïf, c'est grillé.
3 : qui va me filer une avance sur droit d'auteur pendant que je produit l'histoire si je me suis fâché avec l'éditeur papier ? Personne. Comment je bouffe alors ? Est ce que je peux décemment attendre le retour payement des première ventes numériques pour vivre ? Je crois que mes gosses vont dire non.

Voilà la réalité du système éditorial pour les auteurs aujourd'hui. Le marché de la bd numérique n'existe pour le moment pas. Et nous n'avons pas les moyens en tans qu'auteurs de le créer par nous même. Une fois que le marché existera. Nous seront pris dans les règles qui se seront établies sans nous. (d'ou notre mobilisation, si ça vous intéresse de plus près allez sur le site de l'association des auteur de bd francophone : adabd.) Les seuls qui peuvent espérer tirer leur épingle du jeu sont ceux qui sortent de l'école, ceux qui gagnent déjà suffisamment en droit d'auteur pour se permettre d'expérimenter (remarquez qu'une certaine solidarité existe dans la profession ceux qui vendent beaucoup ce sont aussi mobilisé pour le coup alors qu'ils sont sans doute dans une position bien plus confortable pour négocier). ceux qui gagnent tellement peu qu'ils n'ont rien à perdre. Tout ceux là représentent une infime minorité d'auteur de bd.
Voilà ce petit laïus ne se veut pas représentatif d'une opinion pour ou contre. c'est juste l'exposition concrète de la situation des auteurs de bd en général.
Après, sur la possible prise en charge par les auteurs du format numérique vous aurez compris que je n'y crois pas. Mais j'espère me tromper de tout cœur.
 
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Réactions: Macbeth
C'est peut-être le moment justement pour prendre position en se regroupant. Si individuellement, il y a toutes les chances de se faire tondre, vous pouvez tenter quelque chose [un peu comme l'Association en son temps].

Techniquement, il devrait quand même être possible de faire quelque chose de simple.

Reste que pour les avances, je crains que seuls les plus connus ne puissent compter dessus, sauf à constituer une sorte de caisse commune [l'ennui de ces caisses est qu'elles peuvent être dévoyées mais il faut bien tenter quelque chose].

Par ailleurs, d'autres problèmes, au rayon création cette fois, vont se poser. Dans les dernières décennies, le formatage des BDs a partiellement craqué. Si l'on retrouve en masse les formats standards [hauteur, largeur, nb de pages], il a été possible de créer des albums de dimensions variées et avec des paginations encore plus variées. Disons que ça va de la collection Patte de Mouche à George Sprott de Seth [c'est juste un exemple].
Dans le passé, il y a eu des cas de publications d'une même BD dans des formats différents, avec éventuellement un travail éditorial, mais ce n'était pas simultané. Un exemple est la vieille collection du Gag de Poche, plus récemment la parution d'albums dans la collection J'ai Lu.

Avec le numérique, on va se trouver dans une situation un peu différente : plus de problème de pagination mais un même album pourra(it) être disponible simultanément sur diverses plates-formes : iPad, iPhone, MS Courier etc. avec donc des dimensions variées. Être sur une seule plate-forme est plus simple mais rapportera moins, car la diffusion sera limitée. Être sur plusieurs plates-formes demandera plus de travail avec les nécessaires adaptations aux divers formats. La relative maîtrise de l'auteur sur le format va être difficile à tenir, pour des contraintes techniques incontournables [ça va être dur de demander au public d'avoir plusieurs tablettes à la maison ;)].
 
Je suis plutôt d'accord avec tout ça. S'il y a une prise en charge du format numérique ce serait à des fins de promo ou de preview. Mais une fin en sois non.


2 : Est ce que je peux espérer encore éditer des livres papier avec un éditeur conventionnel si je lui dit Fu... U, je fais mes versions numérique tout seul ? Ne soyons pas naïf, c'est grillé.

Ce sera clairement impossible si tu parle d'éditer le même ouvrage en version papier et tout seul en version numérique.
D'abord pour des questions de droits, les contrats sont encore un peu flou parfois. Et puis tu as raison, même s'il n'y avait pas ce problème et si on ne risquait pas de prendre un bon procès au cul, un éditeur dira tout simplement "Tu me prends pour une quiche?". Il va vendre le bouquin papier, assez la visibilité et une partie de son lectorat potentiel ira chercher la version numérique. En gros, il aura bien l'impression de s'être fait entubé (même si en réalité la part de personne qui iront acheter cette bd numérique est infime). C'est une question de principe.

3 : qui va me filer une avance sur droit d'auteur pendant que je produit l'histoire si je me suis fâché avec l'éditeur papier ? Personne. Comment je bouffe alors ? Est ce que je peux décemment attendre le retour payement des première ventes numériques pour vivre ? Je crois que mes gosses vont dire non.

J'ai déjà abordé le sujet mais je n'ai pas l'impression que ça ai fait tilt.
Comment exister pendant la réalisation d'un album ? C'est une question lourde et les éditeurs renâclent déjà sur les tarifs ces temps-ci. Je rappelle que la santé de la bd est apparente mais que dans les faits chaque BD se vend moins qu'avant puisqu'il y en a une quantité faramineuse en librairie ... donc revenus en baisse pour les éditeurs.
Bref, vivre d'amour et d'eau fraîche c'est pas une vocation non plus.


@Bompi : les groupements existent déjà, exemple cité par izoong et puis il y a aussi le snac : http://www.syndicatbd.org/
Ceci dit, il y a effectivement des contraintes techniques qui ne relèvent presque plus de la création, mais de l'ingénierie si on envisage la multitude des formats. Et encore une fois, Je préfère mille fois donner à voir mon travail sur papier. ce n'est pas rétrograde, la bd telle qu'elle est conçue, celle que j'aime, se lit comme ça.
Je vais me faire taper dessus par pa5cal, mais quelle est notre métier. Faire de la bande dessiner ? raconter des histoires ? Les écrire ou les dessiner ? Ou bien concevoir des support multimédia, des outils promotionnels et démarcher pour trouver des déboucher à notre produit ?
Je sais qu'il faut se diversifier mais il y a des limites que je ne suis pas prêt à franchir et si la bd se transforme, je trouverais bien un autre moyen d'utiliser mes mains.
 
Bonjour tout le monde !
Après lecture de ce post, je m'immisce dans votre discussion pour 2 raisons :D
1- j'habite à Angoulême, capitale de la BD
2- j'ai des connaissances dans la place au niveau du dev d'application iPhone…

Je suis en contact avec eux pour voir ce qu'il serait possible de faire. Ceux qui veulent tenter l'expérience, il suffit de lever la main (+ un MP ou mail , c'est plus simple ;) ). L'entreprise visée s'appelle FOVEA (elle est libanaise, mais c'est des français aux manettes).
Pour le moment, tout est dans l'hypothèse, mais je pense que si vous avez quelques BD dont vous avez les droits, ça ne coute rien d'essayer de les introduire (les BD :siffle: ) sur le store.
Dixit un dev, le boulot demandé ne doit pas être trop important.
Je vous propose aussi de réaliser un cahier des charges de ce que devra faire ou pas cette application.
@+
Bertrand :zen: