J'ai vu de la lumière, je suis entré : alors cette chaise électrique, elle est prête ?bobbynountchak a dit:c
donc c'est Finn...
...
chui pas dans la merde moi...
Plus sérieusement, j'avais entraperçu ce sujet il y a quelques mois, mais n'avais pu y répondre. M'en voudrez pas si je le remonte
Ainsi qu'une répplique du paradigme de Milgram par Zimbardo manipulant l'anonymatjoanes a dit:Très intéressant. Dans le même ordre d'idée, et même si la méthode a été très critiquée en son temps, les expériences de Stanley Milgram sur l'autorité.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanley_Milgram
http://www.stanleymilgram.com/
http://perso.wanadoo.fr/lemiroir/milgram.html
C'est ici que nous divergeons. Je crois que pour connaitre l'homme, les processus et les mécanismes qui le font fonctionner, l'expérimentation est nécessaire. Quant à savoir si c'est un mal nécessaire, là c'est une question d'éthique. C'est pourquoi à cette époque les expériences de Milgram sur la soumission à l'autorité firent scandale ; d'autant que les raisons tenaient plus au fait que les résultats de l'étude étaient contraire aux prédictions d'experts psychiatriques : ils avaient prédits que seuls 5% de la population tout au plus iraient jusqu'au bout, c'est à dire à la dose maximum de chocs électriques.rezba a dit:Finn n'est pas beaucoup là en ce moment, dommage. On a déja longuement parlé des expériences de Milgram ici.
Ce que je trouve intéressant dans cette histoire, est que l'expérience de Zimbardo fut, du point de vue scientifique, un échec complet, puisque les scientifiques eux-mêmes ont perdu le sens de l'expérimentation pendant qu'elle se déroulait. Et que ce qui le dérange dans le film, c'est l'image désastreuse qu'il donne de sa discipline (dont il préside l'association mondiale).
C'est une constante des sciences humaines, et notamment des sciences qui étudient le comportement humain : on ne peut pas faire d'expérience.
Les camps de concentration nazis ont été, sciemment, le cadre de telles expériences. On connait le résultat.
C'est aux philosophes de spéculer sur le pourquoi de cette constante des hommes à devenir des tortionnaires, pas aux scientifques de le démontrer à travers des expérimentations en grandeur réelle. Sinon, ils deviennent complices des tortionnaires qu'ils créent.
Aujourd'hui ce genre d'expérience est interdite (hélas dirais-je, dans le temps on s'amusait bien ! maintenant tout passe par des histoires d'amorcage cognitifs ... ).
Le scandale fut aussi éthique. Ce qui choquait (et choque toujours bon nombre de réticents à l'expérimentation) c'est de "manipuler" de l'humain. Or, il ne faut pas négliger le fait que les participants étaient débriefés par la suite (là où il y a matière à débat, c'est si ce débriefing est suffisant ... )
L'idée de l'expérience de Milgram a fait suite aux massacres nazis. A la suite de la Seconde guerre mondiale beaucoup de psychologues sociaux se sont exilés en Amérique et ont cherché à comprendre les raisons d'un tel phénomène (Musafer Sherif par exemple). C'était le but de Stanley Milgram : expliquer pourquoi tant de militaires (et aussi de civils) ont pu être complices d'une telle horreur.
Si tu savais sur quoi je bosse ....supermoquette a dit:La même expérience a-t'elle été testée sur une population de rats dont l'anus avait préalablement servi à un test de rouge à lèvre ?
Nobody a dit:Vi: la majorité des chercheurs qui attribuent l'expression d'actes répréhensibles à l'anonymat considèrent aussi que les situations de groupe tendent à mettre les normes sociales en veilleuse. En groupe, les personnes sont moins disciplinés et perdent le contrôle de leurs actes. Ils oublient leur façon de se conduire habituelle et sont influencés par les contraintes de la situation. Ils ne se définissent plus comme des individus mais comme des membres du groupe. C'est ainsi que les normes du groupe deviennent très accessibles. On peut donc s'attendre au meilleur comme au pire...
Ah, l'ancienne approche de l'anonymat... C'est la conception de LeBon sur les foules psychologiques.
Des modèles plus récents ont été constitués et mettent en lumière que les normes sociales sont non pas mis en veille mais au contraire activées différemment selon l'anonymat et le groupe d'appartenance (S.I.D.E. voir Sears, & Postmes, 1995 ; j'ai du déjà en parler quelque part )
rezba a dit:Ce qui est étonnant dans ce type d'expérience, c'est que les expérimentateurs partent en quelque sorte du postulat que les valeurs, les normes, les règles de conduite que vont mettre en uvre les cobayes vont sortir "ex nihilo", qu'il n'y a pas besoin de créer d'autres contrats que :"les uns sont des matons, les autres des prisonniers, maintenant démerdez-vous".
Comme si notre capacité à produire des valeurs ou des contrats sociaux était innée, ou également distribuée. Les contrats sociaux s'imposent aux acteurs à partir de l'action d'une infime minorité. Ils ne doivent pas leur existence à une activité sui generis de l'homme. Or, ces expériences sont toujours décrites par leur promoteur comme des moyens de confirmation du fait que l'homme est d'abord un barbare.
Mais nous savons ça !
L'Histoire nous l'enseigne. Mettre en uvre de telles expériences, au risque de créer de profondes douleurs chez les cobayes, au risque même d'être les complices des tortionnaires, me parait toujours suspect. Non seulement celà fait fi de la capacité des autres sciences humaines à expliquer le comportement des humains, mais celà me parait douteux sur le plan des valeurs mêmes que soutend ce genre d'activités scientifiques.
Justement non puisque des études reprennant le paradigme de Milgram (chocs électriques) ont montré qu'il y avait de l'espoir : selon que vous "déguisez" des sujets en tenue ku klux klan ou en tenue d'infirmière, les comportements ne sont pas les mêmes : les sujets "KKK" envoient plus de chocs électriques que les sujets d'un groupe "contrôle. Et les sujets "infirmières" en envoient moins. (Johnson & Downing, 1979).
Ceci montre que l'homme n'est pas d'abord un barbare. Au contraire, c'est l'influence sociale, l'étiquetage, l'appartenance à un groupe social, les normes, les valeurs et les croyances qui orientent le comportement humain.