En quoi le lobbying a-t-il pour vocation de nuire au peuple?
Qui a dit que c'était sa vocation ?
Le lobbying a pour vocation de faire valoir la réalité du quotidien de celui qui le pratique auprès des législateurs. (...)
Le lobbying va bien plus loin que de la simple information. Ça frise parfois le chantage (chantage aux emplois, aux investissements économiques, aux taxes locales, etc.). C'est pourquoi on a dit plus haut que ton point de vue semblait assez simpliste.
Bien, maintenant que tu as énoncé comme principe que toute taxe est illégitime, j'aimerais que tu nous exposes ton alternative (et j'ose une fois encore espérer que tu refuses de bénéficier du fruit de toute taxe étant donné qu'elles sont toutes iniques à tes yeux)
Est-ce un nouveau procès d'intention ? Je me suis contenté d'exposer des faits, je ne vois pas à quel moment j'ai porté un jugement. On a seulement expliqué comment ça se passait. Maintenant, ton point de vue sur le lobbying, ou l'idée que tu as de ce que j'en pense sans l'avoir dit, c'est ton problème.
Non, tu affirmes sans aller plus loin. Je veux bien t'accorder tout le crédit nécessaire, mais s'il s'agit de te croire sur parole et de s'en contenter sans plus, il faut que tu admettes que c'est un peu court… si tu as une expérience quelconque, pourquoi ne pas justement nous en faire profiter?
Exact, il s'agissait d'une affirmation. Et comme je l'ai dit, je n'irai pas plus loin parce que:
- ce n'est pas le lieu (relis la charte du forum),
- je ne suis pas là pour donner des cours de politique appliquée,
- mon expérience est personnelle et ne regarde que moi,
- les détails de ces sujets sensibles n'ont pas à être exposés sur un média public accessible mondialement.
Tu pars encore une fois du principe que le démarchage des législateurs a pour vocation de nuire au peuple, c'est faux, il a pour vocation de défendre les intérêts de ceux qui démarchent. Les intérêts en question peuvent être contraires aux intérêts du peuple, mais ça n'est qu'une conséquence et non une finalité en soi du démarchage.
Mais là on est d'accord. De toute évidence on n'a pas la même acceptation du terme "collusion". De par chez moi, ça signifie exactement "entente secrète au préjudice d'un tiers". La nuisance apparaît nécessairement, mais ce n'est pas forcément la finalité première car elle peut être seulement le moyen ou la conséquence indirecte. Contrairement à la conspiration.
De plus, j'attends toujours qu'on m'explique en quoi la lutte contre le piratage est nuisible au peuple, je crois plutôt, en ce qui me concerne, qu'elle se fait au bénéfice du peuple et pour l'intérêt commun.
En ce qui me concerne je n'ai rien dit de tel.
Et il doit t'en manquer d'autres sur la façon dont une œuvre se crée, se produit, et se rentabilise.
Eh bien j'ai bien plus que de vagues idées sur la question. Et je ne vois pas le rapport avec le lobbying et la taxe.
Il est certain que le travail des distributeurs et des revendeurs va changer de nature avec la dématérialisation des œuvres, qui est vouée à se développer. Pour ce qui est des éditeurs, je ne vois toujours pas. Quel que soit le support, (et ils en ont déjà changé plusieurs fois : vinyl/cd/fichier numérique, VHS/DVD/BluRay…
leur travail reste essentiel et identique.
Grâce à Internet, des artiste arrivent maintenant à se produire, à se faire connaître et à se diffuser tous seuls, sans aucun éditeur accroché à leurs basques. Et ils vivent de leur métier mieux qu'avant. Maintenant tu vois la différence avec les supports physiques ?
Je ne comprends pas pourquoi les ventes baisseraient à cause de l'évolution du marché si on met de côté le piratage (qui n'est pas une évolution du marché ni une évolution de la technologie). Veux-tu dire que d'autres formes de divertissement allaient entrer en concurrence avec la musique ou le cinéma? Quoi donc, les jeux vidéo, les sites internet?… mais même en admettant, tu sais bien qu'il y a toujours des éditeurs derrière ces autres activités pourtant.
La généralisation de la vente dématérialisée en ligne va forcément porter un coup dur à l'industrie qui vit du support physique (fabrication, distribution). Et avec Internet les gros éditeurs tels qu'on les a connus jusque maintenant ne sont plus aussi nécessaires, car d'autres (individus ou petites structures) peuvent très souvent faire leur travail à leur place (comme je le disais, il y a déjà des exemples). Les éditeurs qui veulent survivre ont intérêt à s'adapter, et la plupart le font déjà.
En quoi ceci a un rapport quelconque avec notre problème?
Ça n'est en rapport qu'avec ta remarque concernant ma remarque. Relis.
Il faut être cohérent : si on ne peut estimer le piratage, on ne peut le faire dans aucun sens. On ne peut donc affirmer que le piratage soit ni énorme, ni marginal.
Relis-moi. Je dis seulement que l'ampleur du phénomène reste à prouver. J'émets un avis sur le risque pour les majors de faire découvrir au monde un état de fait qui contredise leurs affirmations, mais je ne préjuge pas du résultat d'une telle étude.
En revanche, ce qu'on peut affirmer:
- il est illégitime
- il met en danger la création par nature : plus les gens pirateront, moins l'industrie sera susceptible de pouvoir vivre de son travail. Il est donc potentiellement dangereux.
Oui, d'accord.
- Si on ne peut affirmer que le piratage soit le premier responsable du ralentissement des ventes, on ne peut en revanche pas nier qu'il y prend une part certaine.
Oui, ok. Mais les différentes formes de piratage n'ont pas toutes le même impact, et dans quelques cas particuliers cela risque même d'être faux (par exemple lorsque la diffusion illégale - notamment d'extraits et de copies de mauvaise qualité - participe à la promotion, poussant l'éditeur à volontairement laisser faire).
En tant que tel, il est donc indispensable de tout faire pour limiter le piratage autant que possible.
Ok. A ceci près que:
- seul un juge peut qualifier un acte d'illicite, le reste n'étant a priori que mésentente entre les protagonistes,
- il convient de fixer plus précisément ce qui ressort ou non du droit de propriété intellectuelle et du piratage. Les récents bouleversements législatifs n'ont pas encore permis de fixer suffisamment la jurisprudence.
- la lutte contre le piratage ne doit pas empiéter sur les droits des consommateurs (jouissance sans entrave du bien acheté) et des citoyens (respect de la vie privée).
Précisément, la taxe sur la copie privée n'a pas de rapport avec le piratage, je me tue à le dire.
Et qu'elle soit légitime ou non, ça ne justifie en rien de s'affranchir des lois (on ne répare pas un tort en en commettant un autre, et on ne se rend pas justice soi-même).
Ok dans le principe. Mais un avocat t'apprendrait que les lois sont faites pour être interprétées et contournées, voire même qu'on peut s'autoriser à tout faire tant qu'on ne se fait pas prendre. Bienvenu dans le monde réel.