jul29 a dit:
Prenons des exemples simples pour notre chère Bretagne: la cornemuse n'a rien de "celtico-celtique" depuis la nuit immuable des fins fonds obscurs des temps. C'est un instrument de musique qui est arrivé progressivement par la conquête romaine, et qui a probablement des origines orientales. Regarde aussi la bombarde. Quelle différence entre cet instrument et un chalumeau anatolien ?
Les celtes étant des "indo-européens" comme les autres, ça n'a rien de surprenant que leurs instruments de musique ressemblent à ceux d'Anatolie, quant aux binious, cornemuses et bombardes, s'ils ont été adoptés par les bretons, et aussi par les gaëls, ce ne sont pas des instruments celtes, certes non. Reste la "harpe celtique", mais là encore, je n'ai pas de certitude. De quoi jouaient les Firbolgs*, rien ne permet aujourd'hui de le dire, les traces archéologiques qu'ils ont laissé étant bien trop ténues.
L'identité bretonne d'aujourd'hui s'est de toute façon forgée à partir du sixième siècle, quand les bretons, chassés de Bretagne par les saxons et les Angles, sont venus se réfugier en Armorique, repeuplant ce quasi désert, presque vide d'habitants depuis deux siècles, suite à la "christiannisation au fil de l'épée" des armoricains (celtes aussi, mais gaëliques) opérée par les séides de l'évêché de Tours au 4e siècle.
Quant aux "grands parents parlant breton", peu en ont eu, car durant toute la troisième république, l'état à tenté d'éradiquer l'identité bretonne. Parler breton en public était un délit pouvant mener en prison (ce fut le cas de mon arrière grand-père entre autres, trois mois pour cette raison en 1922), à tel point que quelques bretons se sont fourvoyés en 1940/41, prenant les nazis pour des libérateurs venant les délivrer de l'oppression gallique. Ils ont vite déchanté, mais trop tard, d'où l'image collaboratrice des indépendantistes bretons durant l'occupation.
Aujourd'hui, cette identité semble renaître, mais sous une forme nouvelle, et nous n'avons pas encore le recul suffisant pour en juger, mais semble-t-il plus saine que celle que les indépendantistes ont tenté d'imposer dans les années 60/70. Espérons que la tendance se poursuive.
(*) Troisième vague d'arrivée des celtes gaëliques en Europe occidentale, la première ayant laissé quelques traces archéologiques était la quatrième, les Tuatha de Danann, les trois précédentes étant hypothétiques (légendes ou réalité, personne ne peut séparer le mythe du réel).