Au début, l'espoir d'en finir vite. Ensuite la défense du sol national. Le patriotisme défensif est un sentiment puissant.
Très vite reste la solidarité entre camarades de section. C'est sans doute le plus important, au fur et à mesure que la guerre s'éternise et que la société de hommes en vient à se confondre avec son groupe de combat. On tient parce que les copains sont là pour vous, et ils tiennent parce qu'on est là soi-même pour eux. La faculté humaine d'adaptation au pire fait le reste.
Puis le cordon de gendarmes sur l'arrière qui s'assurent que tu ne déserteras pas. Toujours là pour servir l'État et l'infamie, la gendarmerie française. Elle le montrera encore pendant l'occupation.
Enfin le peloton d'exécution. De temps en tant, on t'en fait une démonstration, parfois simplement "pour l'exemple". Une mort probable devant, une mort certaine derrière. Fais ton choix.
Au sortir de tout ça, tu te dis : plus jamais ça. D'autres se disent : c'était le bon temps. Le temps de pondre des mioches et on remet ça. Cette fois-ci, on s'assurera de faire participer les civils.