Ce qui est navrant, c'est qu'il n'ont toujours pas compris comment fonctionnait Internet...
Cela n'a rien de navrant, et le net n'est qu'un élément parmi d'autres.
Ce qui est navrant, ce n'est pas d'essayer de baiser le monde : ca, c'est juste humain et un gouvernement, quel qu'il soit, a fatalement des intérêts, prend obligatoirement des décisions qui ne vont pas dans le sens d'une partie de ceux qu'il gouverne. Autant, dans ces conditions, ignorer ceux qui ne sont pas d'accord, car il ne le seront jamais.
Tout cela, c'est de la gestion : savoir, pour reprendre la phrase de Cocteau, "jusqu'où on peut aller trop loin".
Là, les limites sont franchies, et chaque jour nous en apporte la preuve. Expliquées, commentées, et ce qui est pire : justifiées, la limite recule à chaque nouvelle prise de parole. Dans la demi-heure que dure le journal télévisé, le blanc et le noir se mélangent sans que cela ne donne du gris. On nous explique que le blanc et le noir ne sont pas opposés, mais compatibles.
Il y a de l'argent pour les banques, mais pas pour ceux qui crèvent de faim ou de froid. Mais on ne peut pas faire autrement car si on ne file pas de blé aux banquiers, il y aura encore plus de gens qui crèvent de faim et de froid. Mais vu qu'on a donné des fonds aux sociétés financières, on n'en a plus pour ceux qui sont dans la rue. Logique.
On vole au secours de sociétés privées (à qui dans le même temps on offre sur un plateau doré à l'or fin la manne publicitaire, du moins on le pensait car au final, ca semble plus compliqué que ca) et on explique au peuple que c'est pour son bien, et que il faudra peut-être (surement) mettre la main au portefeuille pour "combler", parce que comme ca il aura du théâtre d'auteur à 20 h 00 sur son écran. Ou une émission sur la reproduction du lombric en Mongolie orientale. Bref, du culturel. Comme pour TF1, qui lors de sa privatisation s'était engagée à "privilégier des programmes de qualité, à promouvoir la culture et la création française" (c'est, quasi, du SIC) et qui avait emballée l'affaire à ces conditions. Crédible.
Le ministre concerné n'est pas foutu de discuter avec l'éducation nationale pour trouver des solutions (notons toutefois que la chose ne doit pas être simple) et lorsque la grève arrive, on traine en justice des Maires parce qu'ils n'ont pas eu l'envie, ni les moyens, pour pallier à la carence de l'état en gardant les momes au chaud le temps que tout ca passe (en sachant également que si il y a le moindre problème ce jour là, ce sera de la responsabilité du Maire, faut pas déconner non plus !). Responsable.
On promet aux marins qui bossent à perte de les aider, avant quelques mois plus tard de leur expliquer que c'est pas possib' vu que Bruxelles ne veut pas (on peut dans ce cas se poser la question de la compétence d'un gouvernement qui ignore les lois de l'Europe alors qu'il est est parfois le président), mais que "il ne faut pas oublier de voter "oui" au prochain référendum, hein ?" ... Imparable.
etc...
Enfin, j'écris "les limites sont franchies"... Lorsque je suis rentré en métropole en 99, j'entendais déjà ce discours. "Ca va péter". J'ai vu : ca a pété. tellement fort que ca a du me rendre sourd, vu que le bruit de l'explosion n'est pas encore parvenu jusqu'à moi. Alors tant que dans ce pays chacun restera sur ses positions et défendra son petit pré carré en expliquant à ceux que ca fait chier au jour le jour que "c'est aussi pour lui qu'on fait grève", mais sans bouger son petit cul lorsque des mecs crèvent de faim sur le trottoir d'en bas, chaque gouvernement, quel qu'il soit, aura raison de nous prendre pour des cons et de nous traiter comme tels.