Il s'agit ici de déterminer le seuil bas du capteur, seuil en dessous du quel du bruit est produit par le capteur lui-même dans le noir total. Puis de déterminer le seuil haut, seuil à partir du quel toute information est codé de la même manière, le seuil d'écrêtage. Enfin on évaluera le niveau maximum lorsque le barre graphe de la cellule indique 0. Avec tout cela, on peut estimer à partir de combien de diaph on risque de brûler une couche et à partir de combien de diaph on va voir apparaître du bruit. Au passage, on estimera la dynamique du capteur.
Pour le seuil bas, c'est assez simple, on mettra un bouchon sur l'objectif, on déclenchera avec une vitesse rapide sur une faible sensibilité (ISO100). On obtient cela :
J'ai gardé la même échelle pour que l'on puisse comparer les graphiques. Elle est donc coupée à 12. On voit cependant clairement le seuil de bruit du capteur. Les barres grimpent vite en dessous de 20.
Les niveaux lumineux maximums par couche sont de R=42, G=39, B=36 et G2=47. Donc on va avoir du bruit coloré sur les parties d'images qui correspondent à des valeurs inférieures à 40. Mais l'histogramme montre que c'est surtout en dessous de 20 que les choses se gâtent.
Pour comparaison, les valeurs du Pentax 645D de Christophe Métairie sont respectivement 17 ; 19 ; 15 ; 18. Pour ceux qui avaient un doute, mon 60D ne joue pas dans la même catégorie. :siffle:
Pour le seuil bas, il faudrait prendre un blanc parfaitement blanc. J'ai utilisé le dos d'une carte de référence à 12 heures solaire. Pour ne pas prendre de risque j'ai surexposé de 10 diaphragmes. J'ai donc calé le bar graphe de ma cellule sur 0 puis j'ai surexposé de 3 fois 10 crans, mon appareil étant règles avec un pas d'1/3 de diaph. Avec ça, je ne devrais pas avoir beaucoup de photosites qui ne soient pas à leur niveau maximum.
Et bien, il y en a tout de même. On a des minis un peu en dessous des maxima. Mais l'histogramme nous montre que c'est rare. J'ai donc presque tous les pixels qui sont sur la valeur maximum. Ces valeurs sont R=11534, G=11535, B=11533 et G2= 11532. Il s'agit bien des valeurs que nous avions déjà identifiées sur la mire. On est donc assez loin des 16384, maximum théorique en 14 bits.
Pour comparaison, les valeurs du Pentax 645D de Christophe sont respectivement 15872 ; 15865 ; 15866 ; 15866. Pour ceux qui avaient encore un doute, le 60D ne joue vraiment pas dans la même catégorie. :eek:
Pour évaluer le 0 de la cellule, on refait une photo de la même surface blanche, mais en calant le barre graphe de la cellule à 0.
On voit que mon blanc n'est pas du blanc pour le capteur. Comme chez Christophe le vert est aussi franchement à droite, j'en déduis que c'est une caractéristique des capteurs. J'avais oublié de dire que c'est moi qui avais placé le EV0 à 1500. Il fallait bien que je le mette proche du 0 de ma cellule, je l'ai placé dans le vert. Par contre mon bleu est aussi en décalage par rapport à mon rouge, ce qui n'est pas le cas sur le Pentax de Christophe. Mais lui utilise un blanc garanti comme blanc. C'est peut-être ça. Donc mon calcul va être imprécis. Mais de toute façon, cela va être le vert qui va brûler le plus vite vu qu'il est déjà bien à droite.
Passons au calcul en reprenant la formule de Christophe Métairie :
pour 2 valeurs A et B nous pouvons calculer leur écart en Ev (diaph) avec la formule suivante:
[au cas où l'image saute] écart=(log B - log A)/log 2
B est toujours la valeur la plus grande.
La valeur d'écrêtage se calcule avec B=maximum en surexposition de 10 diaph et A=Cellule à 0 . La valeur de seuil bruit se calcule avec B=cellule à 0 et A=valeur maximum dans le noir complet. La dynamique de la couche se calcule avec B=maximum en surexposition de 10 diaph et A=maximum dans le noir complet.
sous ex 0 cellule sur ex écart EV marge surex marge sousex
r 42 1287 11534 8,1 3,2 4,9
g 39 2814 11535 8,2 2,0 6,2
b 36 1775 11533 8,3 2,7 5,6
g2 47 2790 11532 7,9 2,0 5,9
[La table passe mal, je cloque une capture d'excel]
Donc si je souhaite ne pas écrêter de couche pour être sûr d'avoir une couleur fiable, j'identifie la zone la plus lumineuse en balayant l'image en mode spot et j'utilise un réglage qui me permet de ne pas dépasser 2 sur le barre graphe de la cellule dans cette zone.
Par contre, si j'ai besoin de pousser un peu à droite (par exemple pour avoir des détails dans les ombres), je sais que je peux aller taquiner le 3. Je perds alors le vert, mais je sais que mon logiciel me construira quelque chose de convaincant à partir du Rouge et du Bleu. C'est juste que la couleur ne sera pas fiable. Mais on est proche du blanc là tout de même. :love:
A j'oubliais, la dynamique du Pentax 645D de Christophe tourne autour de 10 diaph là ou le 60D est à 8. En même temps, il est à 10 000 € sans objectif le Pentax. Heureusement qu'il est meilleur que le 60D.