Côté cuisine…

très forts contrastes ici entre la nuit et les sources de lumière
C'est surtout le traitement de ça qui m'intéressait. Hélas mon reflex d'entrée de gamme ne sait pas bracketter, et je n'ai pas l'usage d'un x100t, un peu trop haut de gamme pour le photographe du dimanche que je suis.

En tous cas MERCI !
 
Sur photoshop, je tire de manière "traditionnelle". Dodge & Burn. J'ai trois calques de réglages. J'utilise les techniques de mon maître de papier, Bruce Fraser. Pour chaque calque, il y a un support neutre (par exemple courbe), un type de fusion et un masque noir
• +sombre = fusion Produit
• +claire = fusion Superposition
• Contraste = Lumière tamisée
Contraste n'appartient pas à la notion de Dodge & Burn en argentique. Il correspond au papier multigrade en argentique noir et blanc (suivant le filtre de couleur utilisé sur l'agrandisseur, le papier réagit de manière plus ou moins contrastée).
Photoshop-claques-Dodge-Burn.jpg
 
À la palette graphique, au pinceau blanc, on "ouvre" des trous dans les masques noirs. Le masque qui en résulte correspond aux mouvements des mains sous l'agrandisseur argentique. C'est le gros de "l'interprétation" de l'image.

Sur cette photo, il n'y a presque rien. Pas de contraste, pas de +sombre et quelques petites zones en +clair.

_DSF6159-9.jpg
 
Après je prépare différemment l'image suivant sa destination. Pour un petit format pour écran comme ici, je passe directement à l'accentuation pour l'écran.

Pour l'impression, je passe par une étape d'accentuation adaptée au contenu de l'image et j'y mets les mains (masques à la palette graphique). Ensuite j'applique une accentuation adaptée au type d'impression (jet d'encre sur papier museum ou impression numérique pour livre).

_DSF6159-Modifier.jpg
 
C'est surtout le traitement de ça qui m'intéressait. Hélas mon reflex d'entrée de gamme ne sait pas bracketter, et je n'ai pas l'usage d'un x100t, un peu trop haut de gamme pour le photographe du dimanche que je suis.

En tous cas MERCI !

Normalement, ce type de photo, c'est avec un pied pour descendre la sensibilité en augmentant le temps de pause. Dans tous les cas, il est préférable de bracketer : On ouvre à f5.6, le diaph où la plupart des objectifs piquent le plus (le X100 est un ovni). On descend l'ISO au minimum. On expose en RAW courbe à droite (sauf avec de l'Xtrans) = trouver la vitesse qui, si on la réduit d'un cran (1/3 d'EV), ça brûle. Baisser la vitesse de 2 crans (2/3 d'EV). Bracketer avec un pas d'un EV = Photo 1 ; Descendre la vitesse de 3 crans (1 EV) photo 2, Remonter la vitesse de 6 crans (2 EV) photo 3.
 
C'est du boulot ! Je retiens le dodge and burn, connaissais pas.

Bravo !

https://forums.macg.co/threads/cote-cuisine.126975/page-81#post-13175598
https://forums.macg.co/threads/cote-cuisine.126975/page-81#post-13176534

Les grands photographes le font faire par des tireurs tout en les dirigeants :
Comme on peut le voir, c'est un travail de Titan sous l'agrandisseur (là c'est un très grand tirage). Aujourd'hui les tireurs travaillent très généralement en numérique. Par exemple, le tireur de Koudelka chez picto scanne les négatifs noir et blanc de Koudelka avant de les travailler à la palette graphique.
 
C'est mon boîtier de poche : X100. La dernière version est tropicalisée. Plus besoin de le trimballer dans une housse. Du coup lors que je rentre après une drache à vélo, ça me fait tout de même bizarre…
il y a quelques années j'ai failli en acheter un à un collègue qui vendait le sien, cherchant aussi un appareil de poche parce que le reflex c'est bien, mais encombrant même avec seulement un 35mm. Il me l'a prété, et c'est vrai qu'il fait des photos magnifiques. Mais je n'ai pas pu me faire aux déformations dues à la focale. Tu laisses tel que ou tu corriges (et comment ?).
 
Sur les fichiers issus des précédentes versions d'X100 (j'en suis à mon 4e), si ça me dérange, j'active la correction de l'objectif dans Adobe Lightroom. Les profils disponibles sont bien. Sur la dernière version, la V (nouveau capteur et nouvel objectif pour ce capteur), le profil de l'objectif est intégré dans le fichier RAW. Adobe l'applique directement au développement, je n'ai donc plus rien à faire.
lr-X100-correction-objectif.jpg

lr-X100-correction-objectif-crop.jpg

lr-X100-correction-objectif-info.jpg
 
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Avec tous mes Fuji, il y a toujours eu la correction en auto au développement.
Pareil pour mon leica.
Sinon bonjour les dégâts ;-)
 
Sur les fichiers issus des précédentes versions d'X100 (j'en suis à mon 4e), si ça me dérange, j'active la correction de l'objectif dans Adobe Lightroom. Les profils disponibles sont bien. Sur la dernière version, la V (nouveau capteur et nouvel objectif pour ce capteur), le profil de l'objectif est intégré dans le fichier RAW. Adobe l'applique directement au développement, je n'ai donc plus rien à faire.
Evidemment, vu comme ça, c'est simple :D !
Je n'ai pas photoshop ni lightroom, mais affinity. Je vais aller regarder dans la doc s'ils font la même chose, déjà ils reconnaissent l'objectif. Et à l'époque du test je n'avais pas affinity et développais avec PSE9
En tous cas merci.

Edit : bien évidemment affinity le fait aussi. Mais je ne l'avais pas à l'époque...
 
Petite photo faite par ma femme en cachette (je déteste être prit en photo en règle générale, mais celle là j'avoue que j'aime bien)


Nous baignons dans l'imagerie de la peinture classique. Cette dernière repose essentiellement sur la composition basée sur des grilles. Cela peut nous amener à composer à la manière classique académique sans être conscient des grilles sous-jacentes. On parle de formation de l'œil. Des photographes humanistes parisiens tel Willy Ronys ont passé beaucoup de temps, enfants au Louvre…


MEC96OX_o_Grille.jpg


MEC96OX_o_Grille-sec.jpg


MEC96OX_o_Grille-gauffre.jpg
 
Nous baignons dans l'imagerie de la peinture classique. Cette dernière repose essentiellement sur la composition basée sur des grilles. Cela peut nous amener à composer à la manière classique académique sans être conscient des grilles sous-jacentes. On parle de formation de l'œil. Des photographes humanistes parisiens tel Willy Ronys ont passé beaucoup de temps, enfants au Louvre…


Bon alors mon crop est pas si mal semble t'il !

MEC96OX_o_Grille-sec.jpg


MEC96OX_o_Grille-gauffre.jpg
 
C'est fou ce qu'on apprend en lisant vos commentaires et vos conseils ici ! :up:

Je fais de la photo depuis plus de 50 ans en parfait béotien ... J'ai eu quelques bons appareils argentiques (Nikkormat FT2 - Nikon F3 - Konica Hexar) avant de passer au numérique avec le Nikon D70 qui est encore mon appareil principal actuellement ... et qui me convient parfaitement pour l'usage que j'en ai en connexion avec "Photos" pour les corrections basiques habituelles ... :hilarious:

Mais ... vous me donnez l'envie d'aller plus loin ... Les derniers posts sur la composition d'une image m'ont fascinés ! Alors ... Merci !!! :merci:
 
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L'œil se forme naturellement en regardant beaucoup de peinture classique.
Dans les ateliers de peintures* avant la photo, la composition reposait sur des règles académiques. Certains photographes ne prennent pas de risques et composent de la sorte. C'est le cas de l'atelier Leibovitz où cela est flagrant. La photo en studio se prête bien à ce genre d'approche où tout peut être réglé au millimètre bien avant la séance de prise de vue.

Cette vidéo détaille assez bien les différentes techniques académiques qui sont exécutées dans les photos mises en scènes de la photographe**.

* On sait que les grands peintres classiques travaillaient à la tête d'une armée de peintres, qui s'occupait des paysages, qui des tissus, etc.
** Leibovitz à de toute façon un œil terrible. Elle a découvert la photo comme option dans son cursus d'étudiante en peinture. Mais c'est quasiment impossible de composer une photo sans anticiper et mettre en scène dès qu'il y a plus de 2 personnes sur la vue.
 
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Réactions: Human-Fly
large_grace-jones-island-life-lp__2_.JPG

Depuis sa naissance, la photographie est une fabrication. Au tout début, les manipulations devaient permettre de compenser des défauts techniques. Par exemple, on peignait les ciels qui étaient systématiquement brûlés par la surexposition. Très vite, les manipulations ne visaient plus à compenser les défauts techniques pour s'approcher du réel (qui est toujours une construction) mais ouvraient des libertés infinies. Ici, on est dans les années 80, avant Photoshop. Goude commence par dessiner ce qu'il imagine. Il choisit le modèle le plus proche de son dessin (ici sa muse), fait plusieurs clichés, les découpent et les composent pour allonger, ici le coup, là la jambe, tord le buste, etc. Il fait les jonctions à la peinture. Il manipule de sorte qu'il est évident que c'est manipulé (physiologiquement impossible), mais en même temps on ne sait pas où. Culte !

Depuis une décennie on trouve souvent les travaux préparatoires dans les expositions (j'adore regarder les contacts avec les marques à main levée, l'Editing me semblant une phase des plus difficile) . Ici, c'est une exposition à Paris en 2016. Pour aller dans le sens inverse de l'image finale, je n'ai rien modifié, je n'ai pas supprimé le reflet en haut. J'ai juste développé comme si c'était un tirage contact.
_DSF2814.jpg
 
Cette composition de Jean-Paul Goude me renvoie au travail de David Hockney visible dans le film documentaire a bigger splash. On le voit mitrailler un modèle en pied puis découper, ré assembler des bouts de diapositives afin d’obtenir la meilleure composition du modèle, pour ensuite la projeter sur la toile afin de réaliser sa peinture.
 
@SirDeck J'ai pas compris l'intérêt de cette photo ?

Dans l'art de la nature morte, figurer une volaille est chose courante. Ce qui importe à l'auteur tient de la composition, de la mise en situation et du lien ou renvoi pictural. L'intérêt est avant tout personnel. Cette composition est cohérente dans l'inventaire de SirDeck, si tu veux mon avis. ;)

Cohérente, mais inhabituelle !
SirDeck est un esthète de la photographie ... Toutes ses photos sont "léchées et travaillées" et à ce titre, techniquement parlant, la photo en question est "parfaite" ...
Mais, et ce n'est que mon humble avis, c'est le sujet qui me choque ... un animal mort, exposé comme au sortir d'une salle d'autopsie ne me fait pas rêver !
Le problème d'une "nature morte", c'est bien qu'elle est "morte" ...
Mais, cela n'enlève en rien l'admiration que je porte à SirDeck pour l'ensemble de son travail !
@stefhan Il y a différentes définitions du terme "intérêt". Le temps pris pour écrire au sujet de cette photo signe un intérêt. Mais la question ici, c'est peut-être plus "pourquoi cette photo".


Parce qu'elle me poursuivait, elle insistait. C'est pour moi le plus important. Après, oui, ce qui t’est répondu est juste. C'est une sorte de pastiche, un clin d'œil à la nature morte classique. Elle touche @thebiglebowsky sans doute comme beaucoup. Cela peut en effet renvoyer à la sortie d'autopsie. Le coquelet est cousu, on dit "Bridé" en boucherie. La peau rosée peut ne se révéler que plus dérangeante dans cette lecture. Mais brider en boucherie, c'est signe d'un grand respect. Prendre le temps d'apprêter ainsi la volaille est devenu très rare. Utiliser une aiguille (à brider), y passer la ficelle, puis passer l'aiguille là où l'art l'exige… On note les traces du chalumeau indispensable pour finir de retirer parfaitement le plumage. Les couleurs très variées de la peau, caractérise une pièce de choix.

Il me semble que ce paradoxe de l'alimentation pour vivre et de la mort qu'elle implique est récurrent dans la nature morte. Inutile d'aller du côté des vanités pour se voir renvoyer sa propre mort. La nature morte la plus brute dans ce sens (pour nos yeux contemporains) reste sans doute le bœuf écorché de Rembrandt.
576px-Rembrandt%2C_bue_squartato%2C_1655%2C_02.JPG



Mon coquelet bridé me place dans cet entre-deux. Je suis Végétalien non dogmatique — certains diront "flexitarien". Si je suis invité quelque part, je me charge de la viande. Je peux donc aller sur une viande plus respectueuse de l'animal. J'en profite au passage pour défendre le fait que la protéine animale n'est pas nécessaire à l'alimentation humaine et que je la sers là comme on servirait un excellent whisky (pour ceux qui aiment) : Il ne s'agit pas de s'alimenter, mais de plaisir gustatif dans une culture précise (la nôtre) lors d'événements spéciaux, de célébrations.
PXL_20210618_175906366.jpg

Reste que je suis dans un entre-deux et mon coquelet tout nu avec ses coutures poste opératoire plutôt qu'habiller de sa dorure dont seul la vue évoquerait une odeur extrêmement appétissante de volaille rôtie, mon coquelet bridé me le renvoi cet entre-deux et donc sans doute à d'autre que moi. Car comment être respectueux avec un animal que l'on abat pour le manger ? Sans doute que cette photo doit beaucoup à mon choque devant un documentaire qui me poursuit : "Nous la mangerons, c'est la moindre des choses" réalisée par la plasticienne Elsa Maury.


Sur le plan formel, le coquelet bridé se positionne du côté réaliste. On est loin d'une composition ultra-classique et, donc lisible par tous, d'un Caravage :
758px-Canestra_di_frutta_%28Caravaggio%29.jpg
 
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Réactions: stefhan et aCLR
On est plus proche de la "modernité" de l'Asperge de Manet (même si en son temps le Caravage était une révolution de modernité) :
768px-Edouard_Manet_-_Asparagus_-_Google_Art_Project.jpg



On est loin des studios d'Irvin Penn :
https%3A%2F%2Fd32dm0rphc51dk.cloudfront.net%2FQEpIcWcd56uj-m3NUdfiVQ%2Fnormalized.jpg



On est plus dans l'instantané de Rinko Kawaushi (même si Penn à fait des natures mortes très contemporaines en studio) :

88230e8ffa623ffe1fcb106d5714dc5e.jpg


Bref, c'est tout de même du pastiche tout ça. Mais peut-on faire autre chose ? L'individu peut-il vraiment créer quelque chose ex nihilo ?

… vous avez 2 heures.
 
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