Yves Klein
Le maître du bleu
Annette Kahn
Stock
Une amie part quelques mois loin de Paris, je vois lors de notre dernier rendez-vous ce livre sur sa bibliothèque J'ai toujours aimé l'œuvre de Klein, un peu de loin, et mes cours d'histoire de l'art remontent à longtemps. Je lui emprunte, je le dévore. Pas envie de le finir trop vite. Je le laisse un moment en attente, plus que quelques pages...
Le gars est séduisant et séducteur, dans tous les sens du terme. Il est énervant aussi. Sa recherche, avant tout spirituelle bien avant de commencer un quelconque travail artistique est passionnante. Sa vie d'enfant, son adolescence, le judo, ses amis, ses parents, sa tante (si importante et sans qui Yves Klein n'aura pas être Klein).
Sa découverte des monochromes (cela lui restera: Yves Klein le Monochrome...), puis de son bleu, le
IKB pour International Klein Blue (le récit en est passionnant), ses éponges, ses tables (ma sidération pour cet artiste me vient d'une de ces fameuse table vue chez un galeriste genevois pour qui j'ai travaillé un temps), ses happenings où il vend de l'espace contre de l'or (qui finit dans la Seine)... ses délires avec ses amis, ce cercle qui deviendra le groupe des Nouveaux Réalistes. Le Paris artistique de Montparnasse et du Nice et alentours des années 50...
Ce bleu si particulier, ces étendues texturées... ce personnage est passionnant. On regrette de ne pas l'avoir connu, comme un Da Vinci ou un Picasso. Il est fascinant.
Et une pirouette pour la fin: je finis le livre dans le métro, jeudi, en arrivant aux Halles, juste après la description la prise de vue de sa fameuse photo en lévitation et sur sa mort trop rapide quelques temps après. Je passe devant
Beaubourg et il est là à me faire un clin d'oeil, il lévite au dessus de la rue... c'est le premier jour de son expo au Centre Georges Pompidou et sur l'affiche... le saut me domine... Je suis sous le choc de
voir ce que je viens de
lire. Je rentre dans Beaubourg, halluciné. Je ne peux rentrer plus loin, un panneau:
Réservés aux invités: c'est le jour de l'ouverture. C'était trop beau, trop fort. Hasard magnifique. Je me réjouis de voir cette expo. Enfin.
Merci Yves
Annette Kahn
Yves Klein
Le maître du bleu
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