coup de coeur/de pompe littéraire

Je vois qu'on a de saines lectures ici. Si comme moi vous avez regarde M6 le samedi apres-midi pendant 10 ans, vous aurez peut-etre envie de lire l'autobiographie de Gregory Boyington et son escadrille de moutons noirs (en VO) et tetes brulees en VF :
0553263501.01._BO2,204,203,200_PIsitb-dp-500-arrow,TopRight,45,-64_AA240_SH20_OU01_SCLZZZZZZZ_.jpg
 
Après avoir lu avec plaisir "The Rotters' Club" de Jonathan Coe,
0375713123.01._PE20_OU08_SCMZZZZZZZ_.jpg

je me colle à sa suite, "The Closed Circle"
0375713956.01._SCMZZZZZZZ_V52133103_.jpg

Ces deux romans décrivent une certaine Grande-Bretagne, dans les années 70 (le premier) et les années 90 (le second). Comme souvent avec Coe, c'est bien écrit, avec la pointe d'humour british qui nous plaît bien, à nouzautres amateurs de grenouilles. C'est très alerte et cela donne aussi d'intéressantes indications sur ce qu'a pu être la Grande-Bretagne à l'époque où elle est entrée dans la CEE, où Roger Gicquel affichait son air de chien battu et Giscard 1er révélait de sacrées aptitudes à l'accordéon, avant que de nous offrir un des romans les plus novateurs de cette fin de siècle.
Jonathan Coe est un très bon écrivain, lui.

Entretemps, j'aurai lu avec entrain un nanar théologico-policier, dont la platitude et la faiblesse littéraire m'auront permis de le lire en castillan (c'est la première fois que j'arrive à lire un livre hispanique en V.O., ça se fête ;) ), "El ultimo Catón" de Matilde Asensi.
9506440670.01._PE15_OU08_SCMZZZZZZZ_V63761333_.jpg
 
Dans la série de plus en plus fournie des variations sur le cycle arthurien, la trilogie de Gillian je_ne_sais_plus_comment dont le premier tome est "faucon de mai", n'est pas la pire.
C'est vite lu, sans déplaisir, sans grandes surprises non plus.



Par contre, la trilogie du clan des Otori par je_ne_sais_plus_qui_non_plus_faudra_un_jour_que_je_me_penche_sur_cette_constance_d'oubli_des_noms_sacredieu! située dans un Japon médiéval teinté juste ce qu'il faut de fantastique (c'est à dire très peu) est très bien.
Il y a un style en creux qui évoque bien les silences, les estampes, les peintures, toute cette façon de décrire par la bande, par l'ombre, par le non-dit, qui dans un esprit d'occidental évoque très bien le Japon mystérieux...
Bref, j'aime bien.
 
Encore une autobiographie.
"Mémoires d'un paysan bas-breton", de Jean-Marie Déguignet. (1834-1905).

Je l'ai lu d'abord par obligation, puis par réel plaisir.
Même si le personnage est assez énervant parfois (il avait d'après lui toutes les qualités possibles et imaginables, alors que tout le monde sait bien qu'il n'y a que moi qui suis comme ça :D) son histoire et pleine de rebondissements, facile à lire, souvent drôle et toujours instructive.

Et son point de vue sur la société de l'époque est intéressant, étant donné que ce monsieur était un anticlérical convaincu, chose assez rare dans la Bretagne du XIXe...

Bref, on a peur que ce soit ennuyeux, mais ça ne l'est pas du tout.
Je le conseille. ;)
 
C'est là que je m'apperçois qu'il est de ces livres très agréables à lire et qui pourtant ne laissent aucune trace.

Ce payson bas-breton, je ne me souvenais même plus que j'en avais lu les mémoires et je serais infoutu d'en citer ne serait-ce qu'une annecdote.

Mais je me souviens que j'avais bien aimé.


Sinon, on m'a offert, il y a longtemps, les "mémoires d'un anarchiste" de Jean Grave dont j'ai lu plusieurs fois la première page sans jamais réussir à aller plus loin.
Quelqu'un l'a lu ?
Ca vaut le coup que je persévère ?
 
????

Mon ordi est blanc, mon bureau aussi,
j'adore le N&B en photo...
Serais-je chromophobe ?


Mais la couleur est multiple, le N&B est binaire, le bien, le mal, l'homme, la femme, le monde pensé simplement, sans trop avoir à se creuser la tête.
La couleur, peut-être, nous rappelle trop le mélange, la diversité, la complexité du monde.
Noir - blanc - c'est tellement simple.
Tellement de nuances de couleurs, impossible de se positionner.
Rien que cette possibilité de nuances... Terrifiant !

Le blanc, la pureté, le binaire, les paradis perdus, le figé, l'ordre.
La couleur, la diversité, l'impur, le choix, le désordre, la création.

ô combien les "nuques raides" de la pureté ont dû détester Andy Warhol !!!
(celà dit, je n'aime pas non plus - chromophobe ?
comme si j'avais besoin d'une névrose de plus...)
 
@ elise :

à lire sur le thème, un entretien de Parent et Virilio, qui traite du problème de la déréalisation de l'image en architecture (problème au sens concept à solutionner, et non pas moral), une merveille d'intelligence...

à voir là
 
J'ai été libraire (dans une Fnac) à un moment de ma vie, responsable du rayon histoire (sciences humaines aussi)… Ce livre a été publié aux éditions An Here, bretonnantes pur beurre, en 1998. Mais il a formidablement décollé à la fin de l'année 99… C'était étonnant. D'un coup, il était demandé partout et il n'a pas quitté les têtes de gondole pendant des semaines entières. La maison d'édition s'est retrouvée dépassée par les événements et les livraisons se faisaient, régulièrement entrecoupées de périodes de ruptures de stock. Mais moi, j'avais du stock… j'étais une des seules à me débrouiller pour ne jamais être en rupture. Ça reste un très bon souvenir de libraire, un (petit) "succès" de libraire. J'adorais en librairie voir les outsiders se distinguer contre toute attente et concurrencer les locomotives incontournables de l'édition (quand on sait qu'à l'achat des livres, quand tu travailles avec les représentants, on t'explique en formation que peu importe le contenu du livre (si si) et qu'il est inutile de perdre son temps ou de faire perdre celui du représentant avec des questions incongrues dans ce registre…, que ce qu'il est primordial de connaître, ce sont les plans média qui entoureront la sortie du livre…).
Bon voilà. Vos deux posts, bobby et Ponk, m'ont donné envie de mettre mon grain de sel…

(d'ailleurs, je ne l'ai pas lu… :rose: c'est souvent comme ça en librairie, tu passes ton temps à manipuler des centaines de bouquins… et le temps te manque pour les lire ! hyper frustrant, moi, j'étais toujours malheureuse…)

:zen: :zen: :zen:

Ça fait plaisir à lire, ce genre de choses. J'essaye toujours de passer du temps à ouvrir des bouquins dont je n'ai jamais entendu parler, c'est un tel plaisir de "découvrir", comme ça, en feuilletant, un texte qui touche, que ce soit dans une bibliothèque, dans le temps, ou aujourd'hui dans les librairies.

Et les libraires peuvent encore des miracles, de ce côté-là. J'ai l'exemple d'un petit libraire en Lozère qui réussit à vendre, parce qu'il y met tout son coeur, des livres qui n'ont rien de best-sellers, dans un petit patelin pas vraiment "culturel". Vendre 150 exemplaires d'un bouquin dont personne n'a jamais parlé à la télé (et même presque nulle part ailleurs :D) dans un bled de 5000 habitants, ça c'est de l'action culturelle. :D

Il y a encore quelques endroits où on parle d'autre chose que des prix littéraires (ce qui ne veut pas dire qu'un bouquin est mauvais parce que c'est un prix littéraire) à commencer par la revue aujourd'hui montpellieraine "Le matricule des anges". Si vous voulez savoir qu'il existe autre chose que le top50 de l'express ou autres :D, achetez-en un exemplaire. :D

PS. J'espère que ton bouquin "sur la couleur" parle d'Arthur Gordon Pym ! :D
 
encore une fois désolée, Ponk… ;)
quoique… finalement, faire l'inventaire de ses névroses est un pas certes coûteux, voire douloureux, mais c'est un bon début :D
Sinon, tu es en plein dans le sujet et tu as parfaitement bien compris la problématique. Passionnant, non ? Même si sans fond…

@languille : merci ;)
Oui.

la(n)guille - la déréalisation en architecture ???? (autant j'ai pu faire mon malin sur l'essai sur la chromophobie, autant, là.....)


Bon, plus léger.
Je vous parlais plus haut de la trilogie "Le clan des Otori" - là, j'en suis au deuxième tome. C'est toujours bien écrit, très agréable à lire, mais ça vire un peu au "Barbara Cartland au Japon" et je commence à avoir peur pour la suite...
 
mon bon ponk, je tenterai un résumé sur le sujet un jour, mais il va me falloir un peu de temps pour le pondre... parce que c'est pas le concept le plus évident qu'il ait manipulé le gars virilio, et de plus c'est pas vraiment une tanche le gars, alors je te dis pas... ;)
 
Par contre, la trilogie du clan des Otori par je_ne_sais_plus_qui_non_plus_faudra_un_jour_que_je_me_penche_sur_cette_constance_d'oubli_des_noms_sacredieu! située dans un Japon médiéval teinté juste ce qu'il faut de fantastique (c'est à dire très peu) est très bien.
Il y a un style en creux qui évoque bien les silences, les estampes, les peintures, toute cette façon de décrire par la bande, par l'ombre, par le non-dit, qui dans un esprit d'occidental évoque très bien le Japon mystérieux...
Bref, j'aime bien.

Lian Hearn ;)
Elle est australienne et écrit, je crois, aussi sous un autre pseudo des livres pour enfants.
J'ai beaucoup aimé aussi ! On s'y retrouve plongé dans le japon médiéval sans tomber dans le roman exotique pour occidentaux contemporain comme par exemple la série du cercle de jade de Frèches (même pas pu finir le premier tome :nailbiting: )
 
Lian Hearn ;)
Elle est australienne et écrit, je crois, aussi sous un autre pseudo des livres pour enfants.
J'ai beaucoup aimé aussi ! On s'y retrouve plongé dans le japon médiéval sans tomber dans le roman exotique pour occidentaux contemporain comme par exemple la série du cercle de jade de Frèches (même pas pu funir le premier tome :nailbiting: )
Ben si vous voulez du Japon médiéval, je ne peux que vous conseillez ça :

2290300543.08._SS500_SCLZZZZZZZ_V1056550941_.jpg

suivi de

2290307831.08._SS500_SCLZZZZZZZ_V1056550997_.jpg


C'est tout simplement formidable :love:
 
Faudra que je jette un oeil à cet essai car, a priori, je n'en vois pas l'objet : ne serait-ce pas encore une fois non pas l'élaboration d'une synthèse à partir de l'expérience mais vouloir à toute force faire entrer l'expérience dans le cadre prédéterminé d'une idée ou concept auquel l'on croit.
Parce que la chromophobie, dit comme ça, j'ai un peu de mal à y croire ... Surtout depuis l'antiquité !! Aujourd'hui, on peut s'amuser à ça, mais pour les temps passés, non, là, je ne vois pas.

Ceci me rappelle alors un magnifique livre sur le bleu, très intéressant et qui, AMHA, ressortit à la première catégorie des essais : "Bleu, histoire d'une couleur" de Michel Pastoureau.
2020204754.08._SS500_SCLZZZZZZZ_V1056540176_.jpg

PS : ce serait chouette si, au lieu d'utiliser 'solutionner', que je trouve laid comme tout, on utilisait 'résoudre', qui fait parfaitement l'affaire.
 
Est ce que vous aimez la science fiction ?

Ce genre de lecture m'a fait flipper pendant longtemps (trop crédule que j'étais) et puis petit à petit je me suis mis à les dévorer parce qu'ils déforment une réalité que j'arrive pas forcément à appréhender et du coup ... enfin bon.

Je vous présente "Le successeur de Pierre" de Jean Michel Truong.

Le récit se passe en 2032 après JC, mais est lié à un manuscrit découvert en l'an 628 et qui réapparait à l'époque de la narration. J'aime bien ces récits où des évènements passés viennent perturber l'action et quand l'auteur nous laisse des indices au goutte à goutte.

Extrait :

"De la grande peste, Tash ne savait que ce que les anciens lui avait enseigné. Bien avant sa naissance, un virus satanique - né, comme toute authentique diablerie, de la haine et de l'habileté d'un homme - avait terrassé la planète. En quelques années, un tiers de l'humanité avait péri. A la suite de cette catastrophe, une idée avait germé dans les hautes sphères du pacte. Elle tenait en deux mots : Zéro Contact. Pour éviter la propagation du mal et prévenir sa répétition, le plus simple était de prohiber tout contact physique. La survie de l'espèce humaine était à ce prix. Pas une voix ne s'était élevée pour critiquer la proposition, ou s'il s'en était trouvé, nul ne l'avait entendue. Les think-thanks huppés avaient établi de savantes projections, les cénacles savants débattus, les ingénieurs calculé, les politiques délibéré et pour finir l'on avait accouché de la Convention internationale Zéro Contact, qui rendait légale la plus grande entreprise de re-engineering des populations jamais osée dans l'histoire de l'humanité, le Grand Enfermement."

Voilà le contexte, des pyramides de cocons où les gens sont connectés entre eux par le web, où des robots de manutention viennent apporter ce que les habitants ont commandés. Des écrans à cristaux liquides leur retransmettant les anciens paysages qui existaient avant TCHERNOBYL II, pour faire leur jogging. Ils se rencontrent sous forme d'avatar sans bouger, chacun dans leur bulle. Une peur de l'extérieur qui les empêchent d'aller vérifier ce qui s'y passe. Ils n'ont même pas l'envie de voir puisqu'ils sont nés enfermés.

Et puis ... si j'en dis plus y'a plus de suspens.

PS : Bobby tu lis par obligation ?
 
Généralement, je ne supporte que la lecture de polars américains mais là, je lis la Femme Nue de Desmond Morris, un zoologue de formation, qui diissèque le corps de la femme avec des points de vue anthropologique, ethnologique, sociologique et j'en passe. C'est tout simplement passionant, que l'on soit une femme ou un homme, bien sûr:love:
 
Brrrrr

Mais… ça me fait penser à quelque chose… non ?

(et ils se reproduisent comment ? :confused:)

A la réalité mais amplifiée X 100 :D

Et ben par inséminations artificielles et vers 5/6 ans les enfants ont leurs propres cocons mais la fin est positive ;) ...

Ce ne serait pas ça par hasard ?

Ecrit en 1957 ! Je vais de suite me procurer ce "Face aux feux du soleil" de Isaac Asimov :zen:
 
Je te conseille également le premier volet "Les robots de l'aube" et le troisième, "face aux feux du soleil".
Et si tu accroches, toute la série de Fondation, du même auteur.

C'est de la très bonne SF, que je relis régulièrement…

Bonne lecture !
 
Je dois être en Teflon® : je n'accroche pas ...