(Je découvre le fil (suis pas encore un habitué du Comptoir))
Alors gros coup de coeur pour l'ouvrage de Olivier Clément, Sources, que je lis et relis avec une joie toujours nouvelle depuis 4 ans.
Si vous voulez lire un livre sur ce qu'est l'essence du christianisme, son message profond, Sources est un ouvrage tout à la fois clair et incroyablement subtil et étonnant.
Olivier Clément éclaire les écrits des Pères de l'Eglise et c'est un véritable trésor qu'il nous donne à comprendre. Un trésor c'est d'ailleurs le meilleur mot qui convient à ce livre essentiel.
Tout ceci me fait penser que je ne pense pas avoir parlé de
L'Histoire de ma vie de Giacomo Casanova, dont le tome 1 est paru à La Pléiade et simultanément dans la collection Bouquins (Robert Laffont).
J'ai donc lu ce tome 1 et ai été surpris : je m'attendais à autre chose. Après une petite hésitation, je suis entré dans le récit avec bonheur, déçu en bien, comme on dit.
Le charme de la langue de Casanova et ses italianismes séduisants renforcent une histoire extraordinaire, à la fois triviale et exemplaire, d'un jeune homme pressé et (le plus souvent) inconstant.
Disons que, dans l'absolu, je préfère ces confessions à celles de St Augustin
Surtout, si les religions m'intéressent, c'est plutôt comme objet historique.
Ceci posé, en attendant les tomes 2 et 3, je suis passé à d'autres sujets, dont une histoire intéressante des
Origines de la France : Quand les historiens racontaient la nation de Sylvain Venayre.
Son objet est l'étude de la façon de penser et de décrire les origines de la France (en tant que nation, disons) au cours d'un long dix-neuvième siècle qui partirait de 1789 à 1914 (
grosso modo). C'est vraiment intéressant et d'une lecture aisée. Évidemment, il y a comme une résonance avec certains thèmes vivement débattus ces dernières années.
Le dernier opus de Jean-Philippe Toussaint,
Nue, est d'une très bonne tenue, toujours un peu proustien (un goût pour la phrase qui s'étire) mais avec des pirouettes (retrouvées, c'est heureux), signes de l'humour pince-sans-rire de l'auteur (quelque chose que j'appellerais l'humour belge, de Magritte à Dominique Abel, un humour qui manque singulièrement à leurs voisins du sud). J'aime
beaucoup Jean-Philippe Toussaint.
[et d'ailleurs je suis bien déçu de ne pas trouver ses premiers films,
La Salle de bain (réalisé par John Lvoff),
Monsieur et
La Patinoire).
Dans un autre genre, un livre intéressant aussi,
La Crise de l'art contemporain, d'Yves Michaud. Si on met de côté quelques piques dont l'auteur aurait pu se passer (mais il faut bien s'amuser un peu, quand l'occasion se présente), l'atout de ce livre est de bien poser la question, qui a passablement animé les vingt dernières années (pas que ces années-là mais c'est la période cernée par l'auteur). L'analyse est pertinente et n'hésite pas à parler de ce qui gêne (à gauche comme à droite ; peu importe, en fait).
En ce moment, j'en suis à finir
À l'ombre des jeunes filles en fleur de l'inépuisable Marcel P. Je me suis décidé à recommencer la lecture de sa Recherche de la première à la dernière ligne [la dernière fois, je m'étais arrêté piteusement à la fin de
Du côté de chez Swann]. Je dois dire que les deux cents premières pages m'ont paru très longues (!) mais qu'une fois arrivé aux Verdurin et à un
Amour de Swann ça devient autrement captivant.
Je retrouve par exemple davantage de Saint Simon que je ne pensais, évidemment dans les portraits parfois très caustiques ou ironiques. Le style, un peu étouffant, fini par être étourdissant.
J'en ai encore pour un petit moment...
(et la liste de ceux qui attendent est toujours plus longue !)