Crayon + papier (+scan), y'a quelqu'un?

Voilà qu'il cause le hiéroglyphe maint'nant… Et bien sûr, vous n'avez votre décodeur sur vous ! Pas grave, je vous traduis.

La première chose à comprendre lorsque l'on se lance dans le dessin d'illustrations, c'est l'heuristique rétinienne. Dans notre inconscient, ces raccourcis de l'esprit agissent à tout instant dans tous les domaines graphiques – et bien au-là mais bon – ils sont encore plus aiguisés face à un croquis.

Et un croquis c'est quoi ?! C'est une représentation figurative réduite à ses éléments essentiels, c'est-à-dire à ses lignes "fortes". Les fameuses lignes dont se sert notre heuristique pour identifier les éléments mis sous notre nez.

Partant de là, plus on s'éloignera de ces lignes directrices, plus on éloignera le regardeur du sujet dessiné. Autrement dit, plus on multipliera les lignes inutiles, plus on perdra l'esprit d'attention de l'autre.

Donc, c'est bien mignon à toi de nous proposer une vue "en plus grand" seulement mieux vaut que tu te fasses tout petit, poil au…

Ha ha ha !

Mais qu'est-ce qu'ils étaient loquaces ces égyptiens !? :siffle:

Bon je vais quand même ajouter deux trois trucs qui n'ont rien à voir avec le style. D'abord le fond, la caricature politique jouissait d'un espace aujourd'hui clos. Pas besoin de te faire un dessin, Human-Fly, tu vois très de quelle partie du forum je cause. Il n'est donc pas souhaitable qu'un gribouillage politisé atterrisse ici, dans cet espace dédié à l'expression plastique. Maintenant qu'il est là et que j'ai deux minutes, laisse-moi te dire que ton gag est à la hauteur du trait.
Quand on me montre un bonhomme surnommé l'araignée, mon heuristique m'affiche d'emblée spiderman en cinémascope ! Du coup, elle cherche le moindre signe de l'homme-araignée dans cet entrelacs de tracés. Ne démêlant l'homme de l'araignée, elle s'en retourne au phylactère. Elle cherche une alternative au comic… Et de fil en aiguille voilà que l'expression avoir une araignée au plafond se fait jour. Mon heuristique est contente, elle a trouvé mais elle ne rit toujours pas !
Tu l'auras compris, ce genre de conneries ne m'amuse pas. Je t'invite donc à dépolitiser ton prochain trait de génie si jamais tu souhaites de nouveau partager un dessin avec nous.

Tu as raison. ;)
Va dire à ce bouc qu'il a tort ! :p

J'ai posté un résultat de numérisation d'une encre et graphite sur papier. Dis-lui qu'il regarde les définitions de graphite et numérisation dans le dico ! :eek: Et qu'il me sorte de sa liste d'ignorés par la même occasion ! :eek: Et pour lui clouer la flûte à bec, dis-lui qu'il retourne à ces gammes, naméo ! :eek:

Dis-lui aussi que je cherche à modifier le titre de ce sujet depuis un bail. Mais on peut aussi le fermer et ouvrir sa descendance, un sujet amalgamant les pratiques analogique et numérique de l'illustration. ;)
 
bbl_tmp_plqt.jpg


Peu importe l'environnement dans lequel se développent mes travaux, je privilégie souvent les représentations à échelle réelle. Aussi, lorsque l'envie d'apercevoir une illustration réaliste du plan d’ébéniste fraîchement terminé s'est faite jour, je me suis lancé, hé hé. Une vue en perspective à un point de fuite plus tard, le travail de faux-bois m'attendait.

Du temps de l'huile et du poil de blaireau, les peintres usaient d'astuces pour donner du corps, une texture ou une teinte naturelle aux couches appliquées pour réaliser le glacis d'une essence de bois. Des vieux m'ont raconté des trucs pas croyables mais fichtrement efficaces. Seulement voilà…

Quand tu veux faire pareil avec Adobe Illustrator, il faut t'accrocher. Tu as beau avoir le undo, ça n'est pas de la tarte. C'est une application mono-processeur. Elle utilise principalement la mémoire vive pour générer les aperçus. Donc, ça peut coincer rapidement au niveau de l'affichage. Surtout quand comme moi tu n'as que 16 malheureux Go pour alimenter la bête ! Mon motif couvrant 2 m2 du plan virtuel, je ne pouvais plus bosser au-delà de 100 Mo. Et comme je me refusais à réduire le format d’exécution de la couleur (je ne suis pas miniaturisme moi môssieur) j'ai dû ruser comme les gars d'autrefois et leurs tambouilles.

Approchant de la cinquante, j'attends le palier m'autorisant à te donner mon truc pour faire une imitation de hêtre teinté miel dans le monde vectoriel. Au total, j'ai posé environ 800 Mo de couleurs réparties sur 12 fichiers. J'ai ensuite superposé ces fichiers-couches avec Adobe Indesign en jouant sur le mode de fusion. Et un *.pdf plus tard, j’affichais le résultat dans Adobe Acrobat X. Seulement, après s'être lancé en un clin d'œil, il a mouliné un bon moment avant de m'afficher l'image ci-dessus. Et c'est finalement grâce à une pixellisation du *.pdf dans Adobe Photoshop que j'ai pu apprécier un rendu couleur sur papier, pas à l'échelle voulue mais bon…
 
Je me demande ce que ça aurait donné avec un Autocad ???
 
Je me demande ce que ça aurait donné avec un Autocad ???
Un objet en 3D pardi ! :p
Mais je préfère le travail de perspective en 2D car le choix du point de vue est définitif ! ;)
 
un de mes petits persos BD

Je préfère ton personnage dans sa version papier. En volume, outre le fait d'une posture différente entre les vues 2D et 3D, la modélisation déforme légèrement ses formes caractéristiques. C'est peut-être volontaire du fait de l'ajout de la troisième dimension mais ça change vraiment la physionomie de l'extraterrestre. Je visualise volontiers un parent ou un semblable au lieu de regarder sa transposition fidèle dans le monde physique. Reste que le résultat est très chouette ! :up: Et l'expérience doit être excitante à souhaits. ;)

…………

Sinon, pour revenir à la guéguerre des binômes crayon + papier versus stylet + écran, je m'annonce avec un léger HS. :siffle: :héhé:

L'artiste Vera Molnar est l'une des pionnières de l'utilisation de l'ordinateur pour ces créations artistiques. À partir de 1968, et selon elle, cet outil lui a permis de « se libérer d'un héritage classique sclérosé tout en conservant la pleine maîtrise de ses compositions ».


…………


Et moi depuis 1984, l'année de sortie du 45 tours "un autre monde"' du groupe "téléphone", j'ai un sérieux penchant pour les mondes alternatifs les trames. La pochette en main, découvrir les visages de mes idoles entre ces lignes déformées m'enthousiasma pour la chose. Et je ne vous cause même pas des photos tramées des journaux ou en quatre par trois sinon vous êtes encore là demain…

Bref, les trames et moi, ça va, ça vient. Et comme je ne veux pas trouver un logiciel qui ferait ça, seul comme un grand, je cherche de temps à autre un biais vectoriel pour dépasser mes gribouillis d'ado… Comment utiliser l'outil informatique au minimum afin de garder sous la main le maximum de maîtrise, d'authenticité et d'originalité ? Une question qu'il est plus simple d'envisager que pratiquer, hé hé. Mais tout autant amateur de défis, je m'y suis collé ! Et plus d'une fois… :cool:


angry_trame_horizontale.jpg

Ça, c'est moi en colère – pour la photo, en vrai c'est pire… Ce qui me ramène au personnage de sifoto. Eh ouais poto, j'ai un sérieux penchant pour les expressions de colères plutôt que de joies. C'est comme ça ! :D :p
 
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Réactions: sifoto
Je suis plutot Illustrator.
çà à ses défauts et limites, mais je trouve çà en fait plus souple que le bipmap.

Je ne vais pas poursuivre ici le débat matriciel vs vectoriel que vous avez eu avec Zebrinha dans Arts graphiques mais voici ma petite synthèse. On peut diviser les illustrateurs·trices en deux groupes. Ceux dont la main alimente l’exécution mentale de l'illustration seront plus à l'aise dans le pixel. Et ceux dont l'esprit alimente la gestuelle d'exécution de l'illustration seront plus à l'aise dans le vecteur. Cela dit, la prédisposition de chacun n'empêche pas de switcher entre les deux univers. Voilà ! ;)


…………


Comme c'est la période des vacances scolaires…
Que diriez-vous de vous fader quelques lignes ?
Hé hé


réglure_seyès.jpg



Comparativement à mon tirage à l'alcool visible en page précédente, cette réglure seyès, réalisée en 2017, est plus proche de l'originale. Je ne sais pas vous mais moi ces carreaux de 8 x 8 mm m'ont toujours interrogé ! Et c'est en composant cette nouvelle version que j'ai enfin mis des mots sur cette question – quasi existentielle… Quand Monsieur Seyès, papetier de son état, voulut vendre des cahiers d'écriture facilitant l'apprentissage, il alla voir un imprimeur de ville. Et comme dans le métier de la typo fin XIXe le pouce du roi remplaçait le mètre, l'interligne fut déterminé en points didot. Au final, je n'ai pas obtenu des carreaux de 8 mm de côté, c'est mission impossible avec des filets en laiton et blancs en plomb. Seulement voilà, ça colle à peu près avec l'image du modèle original.

Pour info, l'impression s'est faite en deux passes encrées chacune de deux couleurs. ;)
 
Je ne sais pas vous mais moi ces carreaux de 8 x 8 mm m'ont toujours interrogé ! Et c'est en composant cette nouvelle version que j'ai enfin mis des mots sur cette question – quasi existentielle… Quand Monsieur Seyès, papetier de son état, voulut vendre des cahiers d'écriture facilitant l'apprentissage, il alla voir un imprimeur de ville. Et comme dans le métier de la typo fin XIXe le pouce du roi remplaçait le mètre, l'interligne fut déterminé en points didot. Au final, je n'ai pas obtenu des carreaux de 8 mm de côté, c'est mission impossible avec des filets en laiton et blancs en plomb. Seulement voilà, ça colle à peu près avec l'image du modèle original.
L'intuition est sympa mais je ne suis pas trop convaincu ? 8 mm, c'est quelque part entre 21 et 22 points Didot (*). Pas même vraiment des valeurs communes…

___
(*) Selon : http://www.unitarium.com/font
 
L'intuition est sympa mais je ne suis pas trop convaincu ? 8 mm, c'est quelque part entre 21 et 22 points Didot (*). Pas même vraiment des valeurs communes…

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(*) Selon : http://www.unitarium.com/font
Je savais bien qu'en évoquant la chose sans préciser mon imposition, un passionné comme toi relèverait cette intuition. Mon quadrillage a des carreaux de 26 pt de côté décomposés comme suit. Les trois filets maigre (1pt) et les deux demi-gras (2pt) utilisés pour l'occasion sont montés sur des plaques de 3 points d"épaisseur et les quatre blancs utilisés font 3 pts. En utilisant des blancs de 2 pts et un filet demi-gras sans sur-épaisseur d'un demi point, on tombera sur 21.

Et pour un type comme moi qui turbine grave du ciboulot, 21 est un symbole au combien parlant dans cette histoire de réglure. Le dico des symboles de J. Chevalier mentionne ceci : 21 symbolise la personne centrée sur l'objet, et non sur elle-même ou sur les figures parentales, comme dans les états infantiles.

Ce bout de définition mis en résonance avec l'objectif d'une réglure d'écriture, suivant mon découpage, suffit à mon esprit pour créer le lien avec le format actuel du carreau d'une réglure seyès.

21_symbolique002.jpg

(c'est comme pour les formats de papier, la conversion didot vers mètre a été arrondie) ;)

(mais si ça se tombe, tu ne causais pas des mêmes valeurs communes que moi !) :p
 
Dernière édition:
Je préfère ton personnage dans sa version papier. En volume, outre le fait d'une posture différente entre les vues 2D et 3D, la modélisation déforme légèrement ses formes caractéristiques. C'est peut-être volontaire du fait de l'ajout de la troisième dimension mais ça change vraiment la physionomie de l'extraterrestre. Je visualise volontiers un parent ou un semblable au lieu de regarder sa transposition fidèle dans le monde physique. Reste que le résultat est très chouette ! :up:

j'ai moi aussi une grosse préférence pour la version dessin ;)

l'expérience doit être excitante à souhaits. ;)

C'est vrai que c'est un moment très excitant d'autant que je l'ai vu prendre forme dans l'imprimante (FabLab au boulot à la fac), c'était un chouette moment !!!

Hop un autre petit dessin :)

DLycznUX0AEqYvq.jpg