Les amis*, alors qu'il écoutait une émission radiophonique sur France Culture, votre modérateur est tombé sur le cul ! Inutile de vous réjouir à l'idée qu'il a souffert de la chose, votre modo était déjà assis. Son popotin va bien. Mais pour le reste, il a mal dans son for intérieur !
Figurez-vous que dans cet épisode radiophonique, il était question de bouffe. Donc… Après l'écrasée de patate au foie gras et les pommes sautées d'un bananier, on reste à table avec ce qui suit. Ou disons qu'on va faire un tour dans la chaîne d'approvisionnement de nos caddies.
La scène se passe à Boulogne-sur-Mer et plus précisément à l'intérieur de sa criée, l'une des plus grandes d'Europe. Une journaliste interviewe l'un des responsables du site. Et le sujet des quotas de pêche arriva sur le tapis.
Avant de vous dévoiler ce qui le fit choir au fin fond de sa chaise, votre modo-râleur doit vous donner l'idée qu'il se faisait des quotas de pêche. Son imaginaire fleur bleue envisageait un système de pesée accolé au chalut du bateau. Une balance énonçant au pêcheur la quantité de poissons pris dans le filet et donc le temps pour lui de relever le chalut. Bref un outil qui permettrait aux pêcheurs de laisser à l'eau la poiscaille à même de maintenir la ressource. Mais ça c'était avant d'entendre la réalité de l'océan !
[début de la retranscription de l'échange oral entendu dans l'émission LSD et sa série Manger la France, dans l'épisode 4/4 : Y'a plus de saisons]
— On a un quota sur une grande majorité de nos espèces ici à Boulogne, excepté sur le rouget barbet et l'encornet…
— Gildas Dubois, responsable de la criée de Boulogne-Sur-Mer, une des plus grandes d'Europe par laquelle transitent la plupart des poissons que nous mangeons en France.
— Et sinon la grande majorité des espèces sont assujetti à des quotas justement, dans l'idée de préserver la ressource.
— Si le bateau pêche par mégarde plus de bars qu'il n'a l'autorisation de le faire…
— Oui…
— qu'est-ce qu'il se passe avec les bars pris dans les filets ?
— Bah il ne pourra pas les commercialiser ! Euh… Alors il a une obligation de débarquement mais ce ne sera pas commercialisé.
— Donc les bars sont jetés ?
— Alors ce n'est pas jeté ça va partir sur la troisième transformation. Euh… Alors normalement…
— C'est quoi ça ? C'est la troisième dimension la troisième transformation ?
— Alors non absolument pas ! Ça va t'être réduit… Euh… On ne peut pas… En fait… Ils ont une obligation de débarquer parce qu'ils l'ont pêché. De toute façon le produit est mort ! Donc même s'il le rejette ça va rentrer dans la chaîne de l'écosystème. Donc ils ont une obligation de débarquement. Ils doivent ramener le produit mais on ne peut pas le commercialiser pour une consommation humaine. Donc ça va être réduit en farine pour de la nourriture animale par exemple… Euh… Pour nourrir les poissons d'élevage…
— Ça veut dire qu'un très bon bar sauvage…
— Oui…
— Peut se retrouver… Euh… transformé…
— En farine de poissons !
[fin de la retranscription de l'échange oral entendu dans l'émission LSD et sa série Manger la France, dans l'épisode 4/4 : Y'a plus de saisons]
C'est à ce moment mes amis* que votre modérateur se brisa virtuellement le coccyx ! Point de système de pesée embarqué comme votre modérateur se plaisait à l'imaginer ! Le surplus de pêche une fois le quota atteint est transformé en farine pour l'élevage des poissons, des poulets,
des vaches par le passé et tout ce qui mange des protéines animales !
Mais attention les amis*, il ne s'agit pas avec cette intervention d'une critique de la législation européenne ou la permission d'ouvrir un débat à consonance politique…
C'est forbidden ! Mais juste d'une situation qui aurait pu mal finir si votre modo-râleur n'avait été assis au moment d'entendre les mots qu'il vous a retranscrit. Bref d'un instant de vie où l'on se dit : j'ai bien fait d'être assis hi hi hi !
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c'est une image, hein ! Votre modérateur n'apprécie personne.