Malheureusement dans mon boulot j'en entend très, trop souvent des histoires pareilles et c'est clair que c'est angoissant - au delà du drame personnel je parle. Je vous épargne les récits des gens qui ont fui le Zaïre ou l'Algérie des pires moments, mais la nausée est toujours là.
L'homme est à l'évidence un animal particulièrement dangereux... et dire que nos ancêtres avaient peur des loups !
Ce qui m'a le plus torché le moral c'est d'apprendre la date des premiers massacres collectifs connus, des premières déportations violentes de populations... c'étaient les Assyriens il y a 5000 ans, c'est à dire à peine dès les débuts de la Civilisation ! Peut-être pas pour rien que la religion chrétienne (je ne parle pas de son rôle politique) a enseigné le crime originel et la culpabilité associée comme tentative de rempart... qui n'a d'ailleurs pas prouvé son efficacité !
Actuellement, dans notre occident douillet, on peut enfin faire un voyage de 200 km sans se faire égorger (ni sur la route ni par un aubergiste), on peut douter de la religion sans se faire torturer et bruler, critiquer un ministre sans partir en Sibérie, et aller chercher à manger sans armes. J'ai de la famille en Amérique Centrale pour qui ce n'est pas le cas. Mais les explosions de violence persistent, d'autant plus insupportables qu'on a l'illusion d'être à l'abri de tout, individuelles comme ici par quelques pauvres types (les blâmer bien sûr, les plaindre sans doute si l'on veut bien prendre un peu de recul, pour leur non-intégration à la Civilisation) ou collectives et industrialisées (oui, Verdun, les camps...).
Bref, il semblerait qu'une des seules attitudes possibles - le chemin est pas large
- soit la compassion (au sens plus ou moins bouddhiste pour ce que j'en connais, pas l'apitoiement) c'est à dire une manière de penser que, quand même, que malgré tout, les choses iront vers un "mieux" dans ce domaine... un jour !? Je comprends mieux ce que me disait mon grand-père quand j'étais gamin : les utopistes d'aujourd'hui font le monde de demain.
Alors, surtout, ne pas baisser les bras, et encore plus, ne jamais céder à la tentation si évidente de devenir aussi barbare que les barbares...
Courage à tes amis, à toi pour les aider !