Ils partirent si nombreux qu’arrivés sur la plaine, leurs troupes alignées formaient un long serpent, dont le corps torturé déroulait ses anneaux en masquant l’horizon.
En face, quatre silhouettes contre un ciel d’ocre sombre. Quatre formes géantes taillées dans la pénombre, imposantes statues qui firent taire les huées dans les rangs des manants.
Un rapace dans le ciel fit entendre sa plainte, et déclencha l’assaut.
La foule des assaillants, masse hétéroclite à la frange mouvante, laissait apercevoir parfois d’étranges cavaliers, qui forçant leur allure, devançaient un instant cette marée humaine: opossums et poneys font, depuis bien longtemps office de monture, de femme et d’aliment chez le peuple newbie.
Le choc fût tellurique, et le combat épique. Les quatre combattants, dominaient de leur taille le champ de cette bataille. Leurs fiers destriers, le pelage rougi par le sang des impies, écrasaient de leur pieds, larges comme des assiettes, les cadavres en tas. Les newbies grouillaient, se servant des corps de ceux qui n’étaient plus, comme d’un escalier. De leurs petits bras courts, brandissant des épées qui semblaient des jouets, ils tentaient de toucher ceux qui les massacraient. Et sans cesse leurs rangs vomissaient des recrues, courrant à l’abattoir en chantant la victoire.
Enfin, il n’y en eut plus.
Tournant bride au carnage, ils partirent tous les quatre.
Ils savaient, que là-bas, au cœur du gynécée, sûres de leur retour, leurs compagnes attendaient.
[22 octobre 2001 : message édité par Api]