Et avec la tête ? [V.4]

Ne t'en fait pas, nul besoin d'excuse, attendons maintenant de Loustic nous serve un challenge digne de ce nom...
 
Si la main est bien passée à loustic (?) alors tant pis pour vous !

Thème : Un repas entre copains.
Mots :
  • garage
  • odeur
  • rêver
  • breton
  • mystère
 
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Thème : Un repas entre copains.
Mots :
  • garage
  • odeur
  • rêver
  • breton
  • mystère
Lors de ce repas entre copains, pris dans un garage, une odeur de far me fait rêver à un mystère breton....

Bon je sais, je ne me suis pas bien cassé la nénette, mais j'ai la tête dans les nuages en ce moment. je verrai si je peux faire mieux :full_moon_with_face:
 
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Réactions: loustic
@ nordon : inutile de modifier ma citation en y glissant un spam... vous risquez l'exclusion.
C'est déjà fait, d'ailleurs !
 
Un peu longue...

Thème : Un repas entre copains.
Mots :
  • garage
  • odeur
  • rêver
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  • mystère

L’homme descendit de l’Hispano Suiza, pesta contre la boue qui venait de maculer ses derbies jaunes, ajusta son Fédora et à peine appuyé sur une canne au pommeau de chez Lalique se dirigea vers la lueur qui sourdait par l’espèce de porte de grange à demi ouverte.

Une pancarte délavée indiquait « Automobiles Berliet » et Stock U.S. Un volucompteur défoncé complétait le tableau.

Il poussa du bout de sa canne le portillon délabré qui servait d’entrée à l’atelier.

-Bonsoir ? Y-a-t’il quelqu’un ?

Pour toute réponse, un glaviot épais atterrit au ras de son pied.

-si ya d’la lumière, c’est qu’y a quéqun, qu’est ce vous voulez ?

-Est-ce une forge ou un garage? Mon automobile est presque à sec et je doit être à St Brieuc ce soir. Vendez vous de l’essence ?

Une tête hirsute apparut sous un tracteur, visiblement un bricolage fait de véhicules récupérés à la fin de la « der des der ».

-J’ai pu ! Le père Le Pen a foutu son camion dans la pompe. Pas avant d’main…

-Avez vous le téléphone ?

-À la poste… D’main…

-Je dois rejoindre St Brieuc ce soir ! Ecoutez, je suis le député Castagnet et je rencontre le sénateur de Kerguezec qui doit retourner siéger à Paris sous peu. Avez vous de quoi me conduire à lui ? Je vous donne 50 francs.

-100.

-Allons-y de suite !

Le garagiste sorti son vénérable Renault qui avait dû connaître la Marne avant d’être transformé en camionnette. Sur la route, à peine éclairée par le falot à acétylène, il ne disait mot tandis que le véhicule sautait joyeusement sur le chemin défoncé qui serpentait dans le paysage breton...

-Tenez voilà vos 1000 francs, merci et bon retour ! Je passerai demain reprendre ma voiture, préparez la pour la route avant midi...
-Gustave ! Excuse l’heure tardive mais pour venir de Biarritz j’ai forcé l’allure et il a fallut ravitailler. Comment vas tu mon vieux camarade ?

-Entre donc, Gabriel, tu dois avoir faim ?
Comment va ta belle ville de Bayonne ?

- La vie y suit son cours, mes affaires tournent bien, comment va ta délicieuse femme ?

- Elle est restée à Paris, elle n’accepte la Bretagne qu’en été et encore… Madame joue les mondaines sur les boulevards ou au théâtre...

Les poissons étaient frais comme on peut s’y attendre en bord de mer, des Saint Pierre accompagnés d'une sauce au beurre salé et au cidre les légumes venaient des fermes du sénateur et le vin ramené par le député commençait à délier les langues.
Les deux politiciens se perdirent dans les méandres des discussions sur l’avenir de la monnaie, de la situation étrangère ou des colonies du Tonkin pendant qu’une servante discrète servait des gibiers à l’ odeur capable de damner Saint Armel.
-Par ici, la chasse est encore bonne, plumes ou poils, tout y est. Encore de la bécassine? Reprends donc un peu de Condrieux, il vient d'un petit domaine au nord de Lyon, tu sais au Sénat, la chère est presque une affaire d'état.
-Au palais Bourbon, on ne plaisante pas non plus, si tu voyais certains, en un mandat, ils prennent bien vingt livres!
-Katell! Amenez les lièvres et le vin, mon ami ne veut plus de ces oiseaux, vous êtes une fée aux fourneaux, Katell. Et les fromages! Ils viennent de mes fermes, tu n'en trouveras pas à Paris!
Sacrée Katell, l'an dernier j'ai fait venir une cuisine moderne avec même de l'eau chaude! On aurait juré un enfant le matin de Noël! 2000 francs, le prix d'une voiture!
-Je te comprends, elle est bien mignonne en plus!
-Laisse tomber, son mari est mon régisseur, il a la gâchette facile
Après les desserts, sur un ton empreint de mystère… Passons au salon, Gabriel, j’ai ici un lambig dont tu me donneras des nouvelles si tu peux encore parler après, ce n'est pas un cognac d'efféminé! s’esclaffa le sénateur en allumant le cigare qu’il tendait à son hôte.

Les souvenirs des deux hommes s’échangeaient maintenant dans le plus parfait désordre, l’alcool leur chauffant les esprits. Castagnet sentait sa tête dodeliner. Il partit doucement vers le pays des rêves s’abandonnant à la maisonnée.

Le jour suivant, il s’éveilla sur la banquette de sa voiture, conduite sur la route de Paris par le chauffeur du sénateur, un grand canaque au visage tatoué et peu loquace.
-Gabriel, tu ne tiens plus la route ! Nous arriverons dans la soirée.
J’ai envoyé Tahitoa prendre ta voiture, il a fait tellement peur au garagiste qu’il n’a même pas voulu être payé ! Il faisait des signes de croix en voyant ce qu’il prenait pour un démon !
-Merci, Gustave, marmonna le député avant de sombrer...
 
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Nous étions les trois meilleurs amis du monde et venions d'aider l'un de nous, Ernest, à refaire l'intérieur de son logement.
Nous venions de rénover et de repeindre plusieurs pièces, comme les jours précédents.
Le soir, nous decidâmes d'improviser un dîner sur place.
Du fait de la peinture et autres produits à respirer le moins possible, nous avions nous-mêmes interdit par mégarde l'accès au salon et à la cuisine.
Le garage en fit alors office.

Notre emplacement de fortune ne nous offrait pas non plus à respirer les odeurs les plus agréables, ni surtout les plus propices à la préparation d'un dîner ni à sa dégustation...
Ce constat nous inspira immédiatement des éclats de rire, qui rapidement se changèrent en fou rire contagieux...
La saison ne nous invitait pas forcément à un camping à la sauvette à l'extérieur mais tel fût pourtant le choix que nous fîmes.
Même bien couverts, nous n'échappions pas au froid, ne serait-ce qu'en respirant.
Mais aucune odeur désagréable ou toxique ne vint perturber notre repas de trois fois rien, mais que nous appréciâmes autant qu'un festin.

Notre conversation fut nourrie de nos souvenirs, mais aussi de projets, notamment de voyages, réalistes ou non, car nous ne nous interdimes en aucun cas de rêver.
Sur une idée de votre humble serviteur, le projet d'un séjour breton dans le Finistère fut évoqué...
De préférence au bord de la mer, idéalement à proximité d'un phare marin et d'un château, ces deux derniers points n'ayant constitué aucune obligation.

Quitte à pousser plus loin le niveau des souhaits difficilement réalisables, j'exprimai l'envie d'une période de très mauvais temps, en souhaitant que le château fut entouré de légendes, de mythes, ou au moins d'un mystère...
 
Merci beaucoup. :merci:



Je vous prépare quelque chose pour dans pas longtemps ! ;)


Jusqu'au 20 novembre vers 20h :


Thème :

" Couper les ponts "


Mots obligatoires :

  • Faute
  • Drogue
  • Toxique
  • Égoïsme
  • Délivrance


Sérieux ou humour ( voire mélange des deux ), acception de chaque mot au premier degré, dans un sens figuré, sous forme de métaphore ou dérision (ou ce que vous voulez), c'est vous qui choisissez !


Comme d'habitude, chacun peut participer.
Les anciens d'ici comme ceux qui participeraient pour la première fois sont les bienvenus à égalité !
Seule compte votre envie d'écrire, votre envie de participer.

Bonne session tout le monde ! :)
 
En presque 1 an, on va y arriver!:grinning:
 
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Faute de mieux, elle se dirigeait vers cette dune tranquille qu’elle avait aperçue plutôt dans la journée. Elle était sereine, le sable était agréablement chaud sous les pieds, le bruit des vagues était apaisant, le soleil lui cuisait doucement les épaules. Elle planta son parasol, étendit le drap de bain et s’allongea. Depuis une semaine, elle paressait dans ce bourg de la côte atlantique, encore calme en ce tout début juillet. Quelques emplettes le matin, un café ou une boisson à la terrasse en contemplant la mer, un repas rapide et retour à la plage. Les habitants regardaient cette belle jeune femme comme ces personnes qui vous rappelaient quelqu’un sans savoir qui…

Elle avait fait souvent la couverture des magazines en compagnie de son amante, une chanteuse célèbre, aussi blonde et mince qu’elle était brune et pulpeuse. C’était…. C’était il y a longtemps.



Là, sur la plage, elle enleva son soutien-gorge, exposa aux rayons de l’astre chaud ses seins pleins et lourds que le soleil teintait déjà d’un hâle doré. Elle mis de la crème dans la main et entreprit de se protéger. Un rapide coup d’oeil aux alentours et le slip rejoignit le soutien-gorge. Elle étalait la lotion sur son corps, dressant ses tétons bruns sous la caresse de ses doigts. Ses jambes, son ventre reçurent à leur tour la fraiche protection solaire. Elle effleura distraitement son sexe déclenchant une douce sensation. Les yeux mi-clos derrière ses lunettes, elle accentua doucement la pression, laissant ses doigts s’introduire entre les lèvres charnues qui se gonflaient de désir. Sa respiration s’accéléra au rythme de ses attouchements.

La masturbation était devenue sa drogue depuis qu’elle était seule. Elle haletait maintenant, fouillait frénétiquement la chair tendre et humide, martyrisant sa poitrine jusqu’au moment ou les vagues de son plaisir s’unirent aux vagues de l’océan… Des larmes lui piquaient les yeux. Ses cuisses étaient poisseuses sous les mains. D’un pas lent, elle partit se rincer dans l’eau fraiche. Ses fesses ondulaient en cadence, son cul en béton, lui murmurait-elle quand elles faisaient l’amour, d‘une façon passionnée, sauvage, presque brutale. Le contact de la mer lui éclaircit les idées, chassant ces pensées toxiques qui de temps à autre lui emplissaient l’âme d’une indicible nostalgie. Allongée sur le ventre, laissant les vagues jouer entre ses cuisses, elle rêvait à ces moments merveilleux qu’elles avaient vécus. Elle se releva, partit s’enduire une fois encore pour ne pas cuire.

Les quelques promeneurs regardaient cette statue de bronze sans savoir ce qui la hantait. Ses seins balançaient doucement au gré de ses pas, les regards de certains hommes se fixaient de façon hypnotique sur ses globes merveilleux que le soleil séchait, faisant disparaître les myriades de perles d’eau. La crème, comme la fois précédente fît monter en elle la même envie de se laisser aller, elle s’abandonna encore une fois gémissant sous ses mains .

Les souvenirs de la folle vie avec son amante adulée par une foule de fans, qui dans son égoïsme ne savait rien de ses tourments. Les tournées, les interviews, le public, les éternels selfies, tout cela la rongeait plus que le mal insidieux qui s’était emparé d’elle… Et toujours sourire… Toujours…

Elle souriait encore quand son soleil s’éteignit pour toujours.



Là, seule maintenant sur cette plage désertée des badauds que l’heure tardive avait chassés, elle s’avança dans les flots, nue. Sa délivrance était là et elle se mit à nager, droit devant, vers celle qu’elle avait tant aimée.
 
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