5 ans d'expérience et autant d'arrogance, ça va donner quoi dans 10 ans ?
Aujourd'hui, il y a (encore) deux façons de travailler : les bons qui bossent en vectoriel, et les branques qui merdouillent en pixels contone à 300 ppi...
... mais je ne sais pas si c'est le nombre des bons qui diminue ou le nombre des branques qui augmente, mais la PAO glisse de plus en plus vers le tout-pixels-contone-300dpi-JPEG !!!
Dans 10 ans, les bons auront peut-être tous disparu, et assurément le JPEG sera devenu la norme, donc dans 10 ans sa nullité sera devenu la (médiocrité) normale... et donc avec un peu plus d'arrogance, il pourra se prendre pour un précurseur
Les imprimeurs français sont des quiches dixit le directeur qualité France chez Heidelberg...
Euh, ôte-moi d'un doute, Heidelberg... ce ne serait pas la société qui a pondu - ou plutôt commis - avec Adobe le fameux Fogra27 pourri qui a été imposé par défaut dans tous les Photoshop CSx ???
Soyons sérieux... Quant à être des quiches, ben c'est un peu normal : pour beaucoup, l'expérience remplace la connaissance, et pour ceux-là souvent l'expérience n'est en fait que la répétition des mêmes erreurs : il suffit d'analyser un peu le message de
studio_graphique et le PDF d'aide de sa société, qui sont symptômatiques de la façon dont travaillent les imprimeries moyennes aujourd'hui :
"nous avons 42 ans d'expérience"... c'est bien... sauf qu'en 42 ans dans l'imprimerie offset, la seule chose qui n'a pas changée, c'est le principe du procédé offset...
.. alors que TOUT le reste a changé :
- ce que fournit le client a changé
- le papier a changé
- le margeur a changé
- la table de marge a changé
- la façon de régler le repérage a changé
- le mouillage a changé
- l'encrier et son réglage ont changé
- les encres ont changé
- la batterie de rouleaux d'encrage a changé
- la plaque offset a changé
- la façon de faire la plaque a changé
- le calage de la plaque a changé
- le blanchet a changé
- l'habillage sous le blanchet a changé
- le lavage du blanchet a changé
- le cylindre de contre-pression a changé
- le lavage du cylindre de contre-pression a changé
- le séchage a changé
- la sortie a changé
- et la façon de commander la presse a changé...
... et tout ça fait beaucoup de changements, beaucoup trop pour les imprimeurs qui sont loin d'être des intellectuels...
(il y a qu'à voir les "décorations" des vestiaires pour s'en convaincre : on y trouve dans les vestiaires et les ateliers les mêmes calendriers de filles dénudées à grosses mamelles et aux cuisses largement ouvertes/offertes que dans ceux des professions un peu "bas-du-front")...
... pour qui l'amour du travail bien fait consiste essentiellement à faire exactement ce qu'ils ont appris 40 ans plus tôt et qu'ils se transmettent de génération en génération (avec juste un petit changement dans la "soupe" qui sert pour le mouillage) ce qui n'est aujourd'hui plus du tout un gage de qualité, bien au contraire !!!
Et quand arrive un jeune stagiaire qui sort de l'école et qui a appris à travailler de façon moderne, tout le monde le fait rapidement taire et rentrer dans le rang de l'obscurantisme du (début du) siècle dernier, ce qui ne laisse aucune chance à la modernité.
Et ça se traduit par un "cahiers des charges" dans lequel est mélangé un peu de tout au gré des époques et des changements, sans bien savoir ce qu'il faut garder et/ou ce qu'il faut supprimer, copié sur celui des confrères tout aussi mauvais, et qu'il suffit d'analyser un peu pour voir les lacunes et voir ce que l'imprimeur n'a pas compris :
TAC 260%... en offset-feuille la norme, normale, standard, de base est 300%...
... et une Heidelberg SM102 "très récente" est capable d'imprimer 350% sans aucun problème avec les encres adaptées au système de séchage et des conducteurs qui savent s'en servir !
Et même moi (qui comme conducteur étais loin d'être un cador) avec ma vieille Mitsubishi 4-couls de 1998 dont je n'avais même pas encore branché le séchage infra-rouge j'arrivais à rouler du 325% (voire 350% en faisant attention)...
Alors 260% maxi pour une SM102 "très récente", ça me fait doucement rigoler !!!
(et ça pue l'incompétence ou l'économie de bouts de chandelle)
joindre les polices c'était au temps des fichiers natifs, vectoriser les polices c'était au temps des fichiers EPS... aujourd'hui avec les PDF ni l'un ni l'autre n'est nécessaire mais pourtant beaucoup d'imprimeurs continuent à le demander... et ça montre qu'ils n'ont pas bien compris comment fonctionne un PDF.
images à 300 dpi agrandies maximum à 130% : c'était vrai (jusqu'à il y a environ 10 ans) à l'époque de la trame 150 lpi... aujourd'hui les imprimeurs qui ont un CTP travaillent en trame 175 lpi, et avec de la trame 175 lpi une image 300 ppi agrandie à 130% a un facteur de qualité inférieur à 1,5 (exactement 1,32) et donc elle n'a pas assez de pixels pour une impression de qualité.
Mais comme ils n'ont jamais compris pourquoi "300dpi", ni pourquoi "130% maxi", qu'ils n'ont pas non plus compris que c'est lié à la linéature de la trame d'impression, alors ils continuent à répéter bêtement les mêmes chiffres qu'ils ont appris au début de la PAO, même 25 ans après, après être passé à la trame 175 lpi.
(pour info, à 300 ppi et pour de la trame 175 lpi c'est
114% maxi :
300/1,5/175=1,143=114,3%)
image CMJN, mais pas de profil colorimétrique spécifié... de tout temps l'imprimerie a travaillé "en boucle ouverte", c'est à dire en partant de films et de fichiers CMJN dont les couleurs étaient plus ou moins fantaisistes (la photogravure trad était souvent complètement à côté de la plaque, sans mauvais jeu de mots, et la PAO souvent encore pire !!!), et le conducteur essayait d'avoir des couleurs à peu près cohérentes en bidouillant les réglages d'encrages, tout ça fonctionnant à peu près au final mais d'une manière totalement empirique et pifométrique !!!
Et il n'y avait pas de retour vers le photograveur... donc pas de correction des films et donc sans retour de résultat l'erreur n'était jamais corrigée, donc était inlassablement répétée et les mêmes corrections refaites à chaque fois... ce qui est le principe de la "boucle ouverte".
(Je me souviens d'un commercial d'une société de fourniture pour Arts Graphiques qui tournait sur une dizaine de départements à partir de Nantes et qui me racontait qu'il était très difficile de vendre un densitomètre à un imprimeur, car ils croient (presque) tous qu'ils ont "les couleurs dans l'oeil" et qu'ils n'ont pas besoin de densito... pour certains, les forcer à utiliser un densitomètre est même carrément une insulte car c'est une façon de leur dire qu'ils ne savent pas imprimer !!!)
images sans profil incorporé : là encore c'est de l'incompétence totale dans la gestion des couleurs...
- soit ils croient qu'il suffit de faire "Mode CMJN" dans Photoshop pour convertir une image sans utiliser de profil, parcequ'ils n'ont pas compris que Photoshop utilise touours son profil par défaut et donc que l'image est quand-même convertie avec un profil
- soit ils croient qu'il suffit de supprimer le profil après la conversion, parcequ'ils n'ont pas compris qu'une fois la conversion faite le profil a fait l'essentiel de son travail et qu'il ne sert plus qu'à corriger l'affichage...
- et certains cumulent même ces deux conneries !!!
Et donc ils se retrouvent avec à l'écran des images fades, pâles, puisque le profil colorimétrique n'est plus là pour rétablir l'affichage à l'écran, alors ils bricolent les images dans Photoshop pour leur redonner un peu d'éclat à l'écran, ce qui ensuite à cause de l'engraissement du point à l'impression fait qu'elles sortent trop foncées... alors les conducteurs baissent les encrages pour tenter de rattraper, mais ça sort quand-même pas beau... donc ils engueulent les branques de la PAO, qui ne comprennent rien puisque les images sont belles sur leurs écrans, et donc en retour ils accusent les burnes sur les presses de ne pas savoir imprimer... bref, personne n'y comprend rien, et tout le monde se rejette la faute... vu de l'extérieur, c'est très drôle, je vous le garantis
.
Alors qu'il suffit simplement d'utiliser un simple (bon) profil générique adapté au papier et au type de presse et de le laisser faire son travail pour avoir, comme par miracle, des résultats tout de suite bien meilleurs !!!)
Bref, un imprimeur qui demande des images sans profil est un imprimeur qui n'a strictement rien compris à la gestion des couleurs et au rôles des profil...
... voire même qui n'a pas compris certaines notions de base de l'impression comme le TAC, la valeur maxi du noir et surtout l'engraissement du point !
... comme en témoigne la phrase du glossaire : "
Les profils sont des fichiers qui décrivent lensemble des couleurs qui peuvent être reproduites par des périphériques (écrans, imprimantes, scanners...)." qui ne décrit que les profils de périphériques...
... et oublie complètement les profils associés aux images, profils qui sont essentiels pour les images CMJN, car il définissent, en fonction du papier et du procédé d'impression, le TAC, le GCR/UCR, la valeur maxi du noir, la correction d'engraissement du point et l'équilibre des teintes lors de la conversion en CMJN et après la conversion ils rétablissent les vraies valeurs d'affichage de l'image sur l'écran...
images de 3 à 97% : un grand classique de l'époque des films, où la copie sur les plaques "brûlait" 2 à 3% : donc les imprimeurs demandaient des images "3 à 97%" pour avoir 0-1% à 94-95% sur la plaques...
... là encore, aujourd'hui beaucoup d'imprimeurs qui n'ont pas compris pourquoi ils demandaient des images "3 à 97%" continuent à demander les même valeurs alors qu'ils ont un CTP... sauf que sur un CTP (bien calibré et bien entrenu) il n'y a pas de perte : les 3% sortent sur la plaque et le papier, et les 97% aussi... et ils ne comprennent pas pourquoi les blancs sont gris et les noirs sont bouchés
résolution/définition : la résolution s'exprime en pixels par pouce et définit la taille des pixels (par une pirouette d'unité) alors que la définition est simplement le nombre de pixels de l'image.
Par exemple, une image de 4000 x 3000 pixels mesurant 40 cm x 30 cm a une résolution de 100 pixels par centimètre (254 pixels par pouce), donc des pixels de 0,1 mm, et une définition de 12 mégapixels.
(Donc, accessoirement, un "PDF HD" ça n'existe pas, puisque HD ne s'applique qu'à des images matricielles... là encore quand un imprimeur demande un "PDF HD", ça montre qu'il n'a pas tout bien compris !!! "PDF HR" pour Haute Résolution est bien plus adapté.)
Donc, si on reprend le glossaire :
"
DÉFINITIONS ET RÉSOLUTIONS
En image numérique, cela correspond au nombre de pixels qui composent limage en hauteur et en largeur (classiquement en ppp, pixel par pouce ou dpi, dot per inch)."
- "nombre de pixels qui composent limage en hauteur et en largeur" : ça c'est la
DÉFINITION
- "
(classiquement en ppp, pixel par pouce ou dpi, dot per inch)." : ça c'est la
RÉSOLUTION...
Il faudrait éviter de mélanger les deux... c'est déjà assez obscur dans la tête de beaucoup des clients, mais si en plus l'imprimeur explique la définition en utilisant les unités de la résolution ça ne risque pas de s'arranger !!!
"
Pour les images numériques destinées à limpression, il est dusage de les échantillonner à 300 dpi." oui pour les images contone...
... mais à 1200 ppi pour les images bitmap !