Je fais beaucoup de vélo en ville. C'est mon mode de déplacement quotidien.
Un mode dangereux, stressant, où l'on doit être concentré constamment sur "l'autre", sa distraction, l'anticipation de son comportement. Et où il m'arrive souvent d'engueuler vertement les automobilistes distraits, les conducteurs qui téléphonent et ne me voient pas, les abrutis assassins confinés dans leur calandre, leur clim et leur musique"
L'autre soir, il faisait déjà nuit, je démarre au feu vert sur une grande avenue. Au milieu de ma voie, comme toujours.
Me double, par la gauche, correctement, un scooter de la police nationale. A relativement grande vitesse, parce qu'il arrive au feu lancé.
Par réflexe, je me déporte légèrement sur ma droite.
Et là, un autre scooter de la PN me double sur ma droite, encore plus rapidement.
J'ai une bonne montée d'adrénaline. Je hurle un "oh" tonitruant.
Le scooter s'arrête immédiatement, devant les quatre collègues à lui occupés à verbaliser deux jeunes filles.
Et le policier me crie dessus un "qu'est ce qu'il y a, là", tout aussi tonitruant que mon "oh".
Je m'arrête, et il continue de crier "rangez vous sur la gauche ! Qu'est-ce qu'il y a, là, ça va pas ?". Agressif, le chéri.
Et là, planté sur mon vélo au milieu de la chaussée, un scooter de keuf de chaque côté, je monte dans les tours :
- "Non, ça va pas ! Vous venez de me doubler par la gauche, et c'est interdit par le code de la route ! Et vous roulez sans lumières, ça aussi c'est interdit ! Et vous m'avez fait peur, alors je crie !"
- "Rangez-vous et donner moi vos papiers, je vais vous apprendre à crier sur un policier !"
-"Mes papiers ? Je vais vous les montrer, mes papiers ! Mais d'abord, vous allez me montrer les vôtres, parce que je vais faire un rapport sur votre conduite dangereuse ! Vous enfreignez le code de la route deux fois, vous manquez de me renverser, vous chercher maintenant à m'intimider !".
Tout ça toujours en criant, lui et moi, sous le regard des 4 collègues, et maintenant de quelques passants.
Il me crie encore dessus, le policier. Et là, le plus vieux des flics, debout sur la chaussée, intervient :
"- Gérard, laisse le monsieur, ça suffit, t'es en tort."
J'ai pris mon plus grand sourire, je suis remonté sur mes pédales, pour m'arrêter devant chez moi, vingt mètres plus loin.
J'ai bien siffloté, en montant l'escalier.
Je savais pas où mettre ça. Mais c'était tellement jouissif, comme séquence, que j'ai créé un fil.
Ça vous est déjà arrivé, ce genre de moments exutoires ? Ou le prétendu dominant se fait ridiculiser par son chef alors qu'il vous engueule ? C'est trop bon. Ça se fête. Ça se partage !
Un mode dangereux, stressant, où l'on doit être concentré constamment sur "l'autre", sa distraction, l'anticipation de son comportement. Et où il m'arrive souvent d'engueuler vertement les automobilistes distraits, les conducteurs qui téléphonent et ne me voient pas, les abrutis assassins confinés dans leur calandre, leur clim et leur musique"
L'autre soir, il faisait déjà nuit, je démarre au feu vert sur une grande avenue. Au milieu de ma voie, comme toujours.
Me double, par la gauche, correctement, un scooter de la police nationale. A relativement grande vitesse, parce qu'il arrive au feu lancé.
Par réflexe, je me déporte légèrement sur ma droite.
Et là, un autre scooter de la PN me double sur ma droite, encore plus rapidement.
J'ai une bonne montée d'adrénaline. Je hurle un "oh" tonitruant.
Le scooter s'arrête immédiatement, devant les quatre collègues à lui occupés à verbaliser deux jeunes filles.
Et le policier me crie dessus un "qu'est ce qu'il y a, là", tout aussi tonitruant que mon "oh".
Je m'arrête, et il continue de crier "rangez vous sur la gauche ! Qu'est-ce qu'il y a, là, ça va pas ?". Agressif, le chéri.
Et là, planté sur mon vélo au milieu de la chaussée, un scooter de keuf de chaque côté, je monte dans les tours :
- "Non, ça va pas ! Vous venez de me doubler par la gauche, et c'est interdit par le code de la route ! Et vous roulez sans lumières, ça aussi c'est interdit ! Et vous m'avez fait peur, alors je crie !"
- "Rangez-vous et donner moi vos papiers, je vais vous apprendre à crier sur un policier !"
-"Mes papiers ? Je vais vous les montrer, mes papiers ! Mais d'abord, vous allez me montrer les vôtres, parce que je vais faire un rapport sur votre conduite dangereuse ! Vous enfreignez le code de la route deux fois, vous manquez de me renverser, vous chercher maintenant à m'intimider !".
Tout ça toujours en criant, lui et moi, sous le regard des 4 collègues, et maintenant de quelques passants.
Il me crie encore dessus, le policier. Et là, le plus vieux des flics, debout sur la chaussée, intervient :
"- Gérard, laisse le monsieur, ça suffit, t'es en tort."
J'ai pris mon plus grand sourire, je suis remonté sur mes pédales, pour m'arrêter devant chez moi, vingt mètres plus loin.
J'ai bien siffloté, en montant l'escalier.
Je savais pas où mettre ça. Mais c'était tellement jouissif, comme séquence, que j'ai créé un fil.
Ça vous est déjà arrivé, ce genre de moments exutoires ? Ou le prétendu dominant se fait ridiculiser par son chef alors qu'il vous engueule ? C'est trop bon. Ça se fête. Ça se partage !