bilbo a dit:
J'étais justement en train de me demander qui pensait encore au point de départ de ce fil. Que ce soit toi n'est guère surprenant.
À+
Non, j'y pense toujours, également. Que mon sébastien adoré me traite de putassier est une flaterie dont je lui suis gré. Que cela fasse plaisir à Lemmy pour d'autres raisons n'a pas d'importance.
Puisque nous en sommes au fond des choses, j'y reviens.
La politique de lutte contre la toxicomanie mèle beaucoup de choses. Des considérations de santé publique, d'autres de santé individuelle, des considérations sociales et politiques, économiques et diplomatiques, des arrières-pensées racistes et ségrégationnistes aussi, souvent.
Le fait qu'un gouvernement se lache sur un produit comme le cannabis, en s'attaquant aux consommateurs sans même avoir le début d'une réflexion sur l'économie de ce marché, et l'ombre d'une remise en question des relations commerciales avec les pays importateurs, et que dans le meme temps les produits les plus toxiques et les plus mortels prolifèrent sans réel contrôle, ne serait-ce que social et sanitaire, est éminement dangereux.
Depuis quelques années, il est de bon ton de présenter ce que l'on appelait avant les drogues douces comme des produits extrêmement dangereux. Après la théorie de l'escalade (celle qui disait que, comme 95% dees héroïnomanes ont un jour consommé du cannabis, alors 95% des consommateurs de cannabis finiront par consommer de l'héroïne, logique, nan ? :bebe: ), voici celle du cannabis produit mortel.
Ça permet de masquer le fait qu'on ne fait rien pour lutter contre les véritables produits toxiques, parce qu'ils vaut mieux laisser crever les crevards.
Alors que faire peur aux parents, c'est plus rentable politiquement.
Maintenant, et pour clôre, de mon point de vue, cette série d'interventions sur le sujet.
Je connais bien la plupart des produits psychotropes pour les avoir expérimenté. On ne se refait pas, j'ai longtemps plongé mes nuits dans la contre-culture américaine.
Ce que je sais du cannabis, c'est qu'il est un produit hautement programmable, pour peu qu'on en fasse un réel apprentissage. Ce n'est pas pour rien qu'un des plus fameux livres de sociologie traite de la "carrière des fumeurs de joints" ("Outsiders", d'Howard Becker, best-seller de la sociologie mondiale).
Et que s'il n'existe si peu de "lois" du comportement cannabiique, c'est aussi parce que la variété de réception de ce produit est sans équivalent. C'est un produit dangereux. Comme tant d'autres. Comme le café, le thé, la nicotine, le chocolat. Les féronomes. La progestérone et la testostérone.
Ce n'est pas un produit mortel. Et sa mortalité indirecte est, l'étude SAM le dit encore une fois, très faible. Sans comparaison avec cette drogue dure qu'est l'alcool.
Maintenant, si vous le voulez, on peut quitter ce fil si beau, et en ouvrir un autre pour parler de la prison. Cette drogue dure de nos sociétés. Ce cancer de la pensée.
Aujourd'hui, j'ai mis un costard noir, et je me suis rasé. Ça doit être pour ça que je me sens d'humeur foucaldienne.