Le jeu des 5 lettres

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− Apporte l'eau lustrale et pare les autels,
Brûle l'herbe odorante et les grains d'encens mâle ;
Pour
troubler mon amant j'agirai par magie ;
Je n'ai plus de recours qu'en ces enchantements.

Virgile, Bucolique VIII - traduction Paul Valéry
 
Chienne splendide, écarte l’idolâtre !
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc
troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux !


Le cimetière marin
 
Passons, car c'est la loi ; nul ne peut s'y soustraire ;
Tout penche, et ce grand siècle avec tous ses rayons,
Entre en cette ombre immense, où pâles, nous fuyons.
Oh ! quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule !

Victor Hugo, Tombeau de Théophile Gautier
 
Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes
particulières.

Chant de guerre parisien, Arthur Rimbaud
 
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Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête
A ne tendre royal que mon absent tombeau.

Stéphane Mallarmé, Poésies
 
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens


Est-ce ainsi que les hommes vivent, Aragon
 
L'accordéon s'est tu dans le pays des mines
Sans l'alcool de l'oubli le café n'est pas bon
La colère a le goût sauvage du charbon
Te souviens-tu des yeux immenses des gamines

Louis Aragon, Le Crève-Cœur : Enfer-les-Mines
 
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules
riverains ?

Guillaume Apollinaire, Alcools : « Mai »

 
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