Les petites bulles

  • Créateur du sujet Créateur du sujet rezba
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si la SNCF pouvait créer un IDjeresteàmaplacejusquel'arrêtdutraincommeçajebousculepersonneetjefouspasmonsacdanslagueuledesautres.. . Le concept a l'air con mais fonctionne bien dans les avions... peut être un peu long à écrire...

Et le pire c'est que je note que cette forme d'impolitesse est particulièrement pratiquée par le couillon en cravate directeur de machin overbooké ou la maquillée dix fois vêtue de Chanel à grosses responsabilités et forte implantation siliconnée...Je sais pas pourquoi je laisse toujours trainer mes grandes cannes pour ces cons là :siffle:
sans oublier la fille qui a mis tous son flacon de parfum hydrocarburé et qui empeste
 
ou alors un concept de ceinture de securité deverrouillé QUE par le conducteur à intervalles reguliers...
et PAS avant arret complet à chaque étape....

( aussi developpable dans un ID bondage :D)
 
Tu pourrais avoir 60 ans.
Les cheveux gris et fournis, des lunettes cerclées d'argent, un visage poupin, un peu couperosé, avachi. Des bajoues tombent de chaque côté d'une bouche à l'expression blasée et satisfaite d'elle.
Tu portes du marron. Une veste en velours, un polo marron glacé qui enrobe ton estomac proéminent. Un jean marron, des tiags mexicaines. Marron aussi.
Tu lis la Tribune, le Figaro, le Monde, le Revenu français.
Tu découpes des pages que tu classes à côté d'un grand agenda à feuille d'or et cuir pleine fleur rouge. Tu classes des archives papier. Pas d'ordinateur à tes cotés, ni dans ce magnifique cartable en chevreau gris posé sur le siège droit. Tu déchires d'autres pages que tu jettes à la poubelle. Quand tu as fini de dépiauter tes canards, tu les empiles négligemment sur le siège d'en face.
Ils y resteront quand tu partiras du TGV.
Tu es un vieux soixante-huitard qui ne connait plus qu'une seule valeur, celle de l'argent.
Toi et tes semblables de la même génération, vous avez corrompu profondément le monde.
Pour oublier votre révolution ratée, je suppose.
J'ai le double de l'âge que tu avais alors. Je n'ai jamais cru à ta révolution, ni à aucune autre. Parce que j'ai grandi en regardant des gens comme toi pourrir la planète, aussi consciemment et cyniquement que tes parents l'avaient fait dans l'inconscience idiote et ébahie qui était la leur.
Le monde que tu nous laisseras, lorsque nous aurons enfin réussi à t'en foutre dehors, ressemblera plus à un champ de ruines qu'à un champ de fleurs. Et de ta bite génération, il restera des guerres de religions.
Alors, je préfère cultiver ma révolution intérieure. Aucune fatwa ne m'empêchera de me tordre en faisant du yoga. Là. En face de toi. Dans un compartiment de première du tgv montpellier-lyon, direct par valence.
 
le détail qui tue c'est la dominance du marron
( ou des marrons , si possible mal assortis)

( le chevreau gris c'est soit la note de "fantaisie rebelle cadrée" , soit un cadeau :D)
 
Très cher écrieur-casse-burnes de mon coeur,

Je ne prends jamais le train, et pour cause...
Nous n'avons qu'une seule ligne en Corse qui se traîne en 5 heures d'Ajaccio à Bastia.
Hormis quelques pinz' l'été, en quête de pittoresque ; et des étudiants qui regagnent Corte en fin de week end le reste de l'année, il faut bien reconnaître que personnellement, elle ne m'est d'aucune utilité...
Par contre, je suis capable de rester des heures durant à la terrasse d'un café, proche de la place Foch ou de celle du Diamant, perdu dans la contemplation morbide de mes contemporains...
Je sollicite donc de votre part l'autorisation de pouvoir poster exceptionnellement ici mes considérations sans prétention...
Certes, j'ai bien conscience que je ne serai pas entièrement en accord avec ce sujet dont l'essence première était ferroviaire, mais je vous sais assez conciliant et ouvert d'esprit pour pouvoir prendre en compte certains particularismes régionaux.

Dans l'attente de votre réponse,

Bien à vous.

PATRICK.
 
Tu pourrais avoir un peu moins de 45 ans et tu voyages en première. La position du lotus c'était il y a 20 minutes. Un homme plein de lui-même te regarde d'un œil torve mettre ton genou derrière ta tête. Qu'il est souple cet olibrius qui boit de la vodka se dit-il. Il se souvient que dans d'autres temps, il arrivait lui aussi à mettre son pied derrière sa tête mais il n'a jamais tenté de le faire avec le petit toast qui va bien et le verre de vodka dans une main. Aujourd'hui, le ventre gêne. Malgré tout, il tente parfois la position du lotus et rêve qu'une belle fille le prenne pour un bouddha et lui caresse le ventre qu'il a laissé pousser par-dessus sa ceinture. Malheureusement, il n'a pas résisté à l'envie de garder son catogan qui rassemble ce qui lui reste de sa coupe hippie. Peace sans love, tout se perd. Ça ne fait plus l'effet escompté cette petite touffe capillotractrée sur la nuque mais ça permet au moins de se souvenir que ses cheveux étaient plus nombreux autrefois et que les filles en étaient folles. Parfois il reste coincé, l'arthrose frappe toujours quand on ne l'attend pas. Toi, tu viens de changer de jambe. Il soupire, t'envie et se dit qu'avec ton "air sage" tu feras sûrement un bouddha plus crédible que lui. En attendant, il se dit qu'il retournerait bien au Tibet cet hiver si son arthrose lui fiche la paix. Une contrôleuse SNCF passe et tu as maintenant les deux genoux derrière la tête. Il lui sourit, elle te regarde en se disant tout de même qu'une telle souplesse ça ouvre pas mal de possibilités. Son ami à elle est plutôt du genre armoire à glace et il est souple comme une frite passée dans l'huile trop chaude. Du coup, c'est elle qui fait du yoga. Ce soir, quand le train sera vide, elle pourrait peut-être tenter le poirier sur un siège de première. Elle se met à rire toute seule. Tu la regardes et tu te dis qu'au final, faire du yoga avec une bouteille de vodka sur la tablette ça peut étonner mais que tu t'en fiches. Ta souplesse tu y tiens !
 
Cher Patochman,

Dans ma grande magnificience, j'accepte que, dans votre cas seulement, les considérations que vous serez amené à proférer depuis la terrasse d'un café ne seront, somme toute, que celles du train de la vie.

Bien à vous.

Philémon