J'avais écrit ce petit texte qui décrit à ma fgaçon une aventure qui m'est arrivée il y a un an environ. Je pense qu'il est toujour d'actualité.
Doute & rédemption
part 1 : le doute
Lassé des innombrables mélodies incongrues, des gels décran impromptus, de la batterie fourbue et du transfo moulte fois rebattu de mon vaillant mais vieillissant powerbook 520 acheté doccasion, que jutilise sur le terrain pour lenseignement, vient le temps où jenvisage lachat dun nouvel engin... tout en conservant powerbook pour communiquer avec mon Newton, le PDA qui a (toujours) 20 ans davance... si on écrit comme moi (mal) et en anglais...
Alors, dans la solitude amère de ma réflexion, létau du doute métreint: vais-je conserver un mac, ou me fondre dans la masse anonyme des bodyswitchers en me procurant un PC sous XP... Jhésite, tel un Rodrigue numérique, entre le désir didentification professionnelle au standard qui règne céans en maître ou la fidélité à une singularité atavique parfois si lourde à assumer... Jimagine dans mes rêveries allégoriques mengager dans un long couloir sous le regard accusateur de Jobs, Raskin, Woz et Atkinson, avec un Dell sous le bras, et entendre Steve mexcommunier dun va, je ne te hais point qui me permettrai de conserver honneur et dignité malgré windows XP...
Idole pommée, que sont tes idées devenues? Comment, à lépoque du DOS, ou ton avance était aussi évidente quaccablante, nas tu pas pu timposer? Comment le pourrais tu aujourdhui, quant la norme informativement correcte est devenue vérité Dellienne ? Res, non verba.
Nest il pas temps de laisser nos illusions au vestiaire des idéologies déchues, de se couvrir la tête de cendres et de se vêtir du manteau et de la cagoule afin dexpier publiquement nos fautes présumées par la flagellation quotidienne des écrans bleus ?
Jerrais dans le désert, en proie à une lancinante douleur existentielle. Steevie, Steevie, lamma sabacthani!
Nétait il pas temps de cesser la lutte, de se fondre dans le grand tout informatique... Tant damis autrefois fidèles avait sauté le pas, disparus dans les limbes chimériques dune adhésion factice à un idéal qui nétait pas le leur... Vae soli!
Alors, parcourant les terres fertiles des sites mac, une timide lueur despoir se fit à la lecture des spécificités et du tarif du nouvel ibook 700: cette machine me semblait idéale pour mon usage... éviterais-je la conversion, prolongera is-je ma délicieuse addiction ?
Aussi, après les affres du doutes, ma résolution fus prise: non, je ne fléchirai pas ans avoir de mes yeux pu comparer les deux mondes. La FNAC la plus proche disposant dun rayon (0,35x0,95m....) mac, je partis dans une expédition consumériste à lissu, pour une fois, incertaine...
Arrivé au rayon idoine, la différence, celle qui dérange, cette préférence, cet état dâme en circonstance, simpose à moi: les matériels mac sont un îlot de lumière dans locéan gris de la similitude Delienne, la lumière y règne en maître alors que, tout autour, de sombres machines ne puisent que dans leur nombre la force de nous écraser... Jai vu la lumière. Tombant à genoux, je me prosterne et, tel un Goethe agonisant, je mécrie Mehr Licht!
Quelques instants plus tard, je ressortais du magasin, un carton pommé sous le bras. Le temps dun appel sur mon mobile motorola (on ne se refait pas...), et je convoquais pour le lendemain un ami Dellien préalablement tout émoustillé à lannonce de ma possible abjuration.
Part 2
Rédemption
Notre planète une fois sur elle même à tournée, et voici que sonne à ma porte un Dellien goguenard, sur de son fait, membre de la multitude, assis sur dimmanentes certitudes.
Mais voici que son pas assuré soudain sarrête: devant ces yeux, un parallélépipède blanc interpelle ses sens. Le voici en arrêt, comme lastronaute moyen face au monolithe de 2001, lodyssée de lespace. Also spratch Zarathoustra. La suite du dialogue entre les deux plus grands systèmes vaut son pesant de peanuts. La voici (la parole est ou Dellien)
- whoa, cest..... beau. Bellllle, belllllllle sécrit le geek, plagiant sans vergogne le quasimodo moyen
- Et encore, plaisant ami, ce que tu contemple de tes yeux ébahis ce nest que... le carton!
- Je me disais bien aussi que cela ne ressemblait à rien de connu.... Et que peut faire ta machine?
- Tolle, lege lui susurrais-je en lui présentant les spécificités de la bête.
Lentement, lorifice buccal du catéchumène souvre, un filet de bave verdâtre en sort. Le lent travail dexorcisme vient de commencer.
- Mais ou est donc cet engin ?
- ici. vois .Ecce machina. in Cupertino veritas
A la vue du petit boîtier nacré, l'oeil du Dellien devient terne. Lorsque jouvre lengin et lance OSX, il recule, épouvanté, lécume au lèvre, blême sous leffroi résultant de la perte de ses certitudes. Il sadosse au mur et murmure, alors que le X saffiche rhhaaa!
Je mélance vers lui, secourable, auréolé dune pomme magnifiquement retro-éclairée:
- vade retro Satana, comment te nomme tu?
- Nous somme légions
- Légions de Redmond?
A ces mots, le dellien sécroule, se jette à mes genoux, implorant
-Ignoti nulla cupido, domine
- Major e longinquo reverentia! Repends toi!
- Je te montrerai le face cachée de cette diabolique beauté!
Le voilà qui se jette sur le clavier comme Sarkozy sur un Porschiste, et qui explore linterface, qui blêmit encore. Son teint devient cireux lorsquil découvre les Itrucs, et que tous ces efforts pour planter le système finissent en eau de boudin. Mon contradicteur fébrile se noie dans laqua. Nil admirari psalmodie til, agité de tremblements psychédélliens, sinon deliques...
Attrapant un câble éthernet, je propose à mon cadavérique compagnon
-te plairait il de voir comment, exempli gratia, nous establissons un petit réseau, du coté de la lumière?
En quelques minutes, OSX Ibook communique avec OS9 Imac.
Le Dellien hoquette, expulse par sa bouche quantité dectoplasmes de forme variées (grenouilles, fenêtres divers, souris à deux boutons ect...).
- Reprend toi, ami! te voici articulo mortis! Abjure ton erreur!
- Dulce et decorum es pro windows mori !
- Alors voici: Pomum est ars boni et aequi! Jactive les commandes vocales et devant ses yeux exhorbités, à faire passer un syndrome de basedown pour une conjonctivite (aphorisme destinè à nos amis médecins), je commande vocalement louverture des fenêtres et lextinction de la machine.
Mon Dellien seffondre, agité de convulsions. Ses mains sagitent sur un clavier fantomatique, ses pieds battent le mesure de rythmes paganiques, puis subitement il se raidit, et tel lundertaker moyen (jespère que vous appréciez la variété de mes références culturelles!) revient parmi les vivants, le teint frais et lhaleine vermeille:
- avoue, tu as du payer cet engin une fortune!
Jattendais cela. Tel un maître Mattlock de la rhétorique, je lui brandis sous ses yeux la pièce à conviction ultime, le bon de caisse comportant le prix de lengin.
Comme frappé par la foudre, il hoquette... mais alors... pourquoi... Quest ce que windows...
Ce à quoi je répond de la merde dans un bas de soie (je sais, ce nest pas de moi).
Quant à savoir pourquoi tu es restera Dellien: margaritas ante porcos (ce qui ne signifie pas saouler les cochons avec des cocktails mais simplement de pas jeter des perles aux cochons...)
A ces mots, mon ami entre en transe, sort de chez moi en hurlant Servum pecus! I can switch, i can switch (cest aussi un fan de Phil Collins).