Voici un retour d'expérience rédigé il y a quelques mois, même s'il est avant tout la somme de plusieurs années d'expériences diverses en informatique...
Ce témoignage se fonde essentiellement sur deux machines qui ne sont pas des Macs : un DELL Inspiron et un HP Probook. Mais j'aborde aussi le sujet d'OS X, central dans mon argumentation.
Je dispose d'une machine un peu ancienne mais très fiable: un HP-Compaq 6910P, Core 2 Duo, 4 Go, SSD 128 Go, carte SIM, WiFi, Bluetooth, graveur CD/DVD, etc).
Ce PC me sert à tester des OS et à effectuer du travail de bureau dans le cadre d'une petite entreprise.
Mon idéal est d'avoir une machine fiable, rapide et minimaliste. Après quelques temps sous Windows (7, 8.1 puis 10), j'ai voulu essayer une distribution Linux. Après avoir vu une Lubuntu (déclinaison ultra légère de Ubuntu avec bureau LXDE) tourner chez un ami, c'est cette distro que j'ai choisie.
Je ne suis pas débutant sous Linux, il y a plusieurs années de cela j'utilisais régulièrement des distro Debian, Suse ou Ubuntu.
En général, je dispose également d'un bon niveau en informatique, spécialement en maintenance, dépannage, configuration d'OS (6 ans comme technicien informatique dans différentes enseignes et leurs SAVs).
Je n'ai aucun préjugé sur tel ou tel OS, je suis un cynique : j'aime ce qui me profite, ce qui me convient. Mes critères d'évaluation d'un OS, d'un logiciel, d'un matériel sont objectifs: ergonomie, fiabilité.
Linux m'a toujours paru un bon outil d'intervention - notamment sous forme de Live CD / Live USB - pour dépanner des machines, avoir accès à des disques durs défaillants, résoudre les problèmes de permissions et de boot sur des machines tierces, récupérer des données, etc.
Mais j'avais le souvenir d'un OS, selon moi, inutilisable sur le long terme et au quotidien: bugs, incompatibilités avec les périphériques, absences de pilotes, infinités de versions des paquets, mauvaises reconnaissances du matériel, mises à jour problématiques, etc.
Mes dernières expériences, remontant à plusieurs années je le rappelle, me laissaient l'impression d'un OS inutilisable par le commun des mortels et réclamant un temps énorme pour le configurer. Sans aller jusqu'à une customisation poussée, je me souviens très nettement de journées entières consacrées à faire fonctionner une carte son, un capteur de luminosité, une imprimante, etc.
Je crois au changement et le monde de l'informatique m'a déjà prouvé qu'un logiciel, un OS, pouvait radicalement changer. En ce sens et par exemple, Microsoft est capable du bon (mais non pas du meilleur) comme du pire.
Fort de cet optimisme, j'ai donc de nouveau tenté l'expérience Linux, sous la forme d'une Lubuntu, convaincu qu'avec le temps, les reproches et clichés sur Linux n'auraient plus lieu d'être.
Je me lance donc dans l'install de Lubuntu 15.04 à l'aide d'une clé USB bootable réalisée depuis mon MBP 13" 2011.
Guidé pas à pas, tout est facile et bien conçu. Je laisse l'OS déterminer lui-même la swap et la partition système au format de fichier ext3.
Une fois l'OS dispo (avec une rapidité surprenante), je commence à le configurer. Au niveau de l'interface, tout me convient, je n'ai donc pas grand chose à changer. Je supprime quelques applis pré-installées pour ajouter mes habituelles (que du libre et du simple, genre Libreoffice, VLC).
Ensuite, j'entreprends de vérifier le matériel et là commence le drame :
- touches dédiées luminosité / volume ne fonctionnent pas
- impossible de faire fonctionner mon imprimante. J'y ai passé plus de 4h (une HP LaserJet MFP M125nw en réseau). Installation du HPLIP, plugin qui ne s'installe pas, dépendances labyrinthiques à chaque paquet installé, ... J'ai cru le souci réglé pour découvrir finalement que l'impression ne fonctionnait toujours pas même si tout semblait en ordre dans le menu d'imprimantes et dans le HPLIP.
Au passage, ce paquet HPLIP installe son pilote dans un répertoire sur le bureau (l'installation ne propose pas de choisir), tout en l'enregistrant comme dossier système. Pour chaque modification de ce dossier, il faut donc ensuite passer par le terminal et sudo pour reprendre la main et effectuer la moindre opération.
- le lecteur d'empreintes digitales ne peut pas fonctionner. Là aussi plusieurs heures de boulot (Fingerprint GUI, Fprint, ...). Mon succès le plus avancé consiste à pouvoir capturer mes empreintes mais déformées aléatoirement, une mauvaise détection qui fait que chaque passage du doigt produit une image différente, empêchant tout authentification. J'ai pourtant un modèle Authentec très répandu et listé comme compatible. Une fois l'échec consommé, je ne parle même pas de la galère pour reconfigurer l'OS pour qu'il cesse de me demander l'empreinte à l'ouverture de session, même en virant les paquets.
- Impossible d'accéder à toutes les fonctions (au moins le scroll vertical !) de mon touchpad Synaptics (c'est juste le leader du marché en ce qui concerne les touchpads de PC portables !).
- Impossible de détecter mon enceinte Bluetooth Bose Soundlink III.
J'y ajoute de nombreux bugs d'affichage: barre de menus qui restent même si la fenêtre est fermée, écran de fond qui disparait régulièrement, titres de fenêtre illisibles, ...
Allez, on mettra ça sur le dos de LXDE pour pas trop charger la bête...
J'ai donc passé une journée entière les mains dans le terminal à écumer les forums Ubuntu/Lubuntu/Xubuntu pour trouver des solutions avec le lot de petits contretemps que cela implique : ligne de commandes foireuses une fois sur deux, discours démagogiques de certains linuxiens (tu n'as qu'à brancher ton imprimante en USB et ton enceinte en mini-jack, ça marche très bien avec le driver ELSA ou je ne sais quoi de générique qui n'a pas changé depuis 1998), installation de paquets anciens plus mis à jour foutant le bordel dans les dépendances, ajout de nouveaux et obscurs dépôts, etc.
A chaque obstacle, je me suis résigné en estimant qu'après tout telle ou telle fonction n'était pas indispensable (par exemple, j'imprimerai sur une autre machine), jusqu'à me heurter à l'obstacle suivant.
J'en suis donc venu - si je souhaitais conserver cet OS qui malgré tout garde un certain charme - à devoir accepter une machine réduite à son plus simple appareil et à devoir oublier certains fonctions - bourgeois que je suis - telles que : mon imprimante, mon enceinte Bluetooth, les touches de luminosité, les touches de volumes, le lecteur d'empreintes digitales, le scroll au touchpad,...
Je n'ose même pas penser aux autres atouts de ma machine qui feront perdre les pédales à l'OS : le lecteur de carte mémoire, l'emplacement pour carte SIM et l'accès internet mobile 3G/4G, le débranchage à chaud du lecteur Multibay pour remplacer par le HDD Multibay, le capteur de luminosité, ...
J'avoue, là, je n'ai pas tenté.
Je retrouve donc ce bon vieux Linux tel que je l'avais laissé : chronophage, rudimentaire à la limite de la décroissance, incohérent et bigarré, inaccessible (certains en sont même venu à proposer de recompiler le noyau pour résoudre, au départ, un problème d'imprimante).
La moindre des choses que j'attends de l'informatique, c'est la possibilité d'utiliser mon matériel à son plein potentiel. Je garde mes machines longtemps, je choisis mon matériel avec soin en ce sens (durabilité, fiabilité) dans la mesure du possible. J'ai du mal à accepter l'idée de devoir oublier certaines fonctionnalités de mon matériel, que je vois comme d'appréciables progrès, au prétexte que Linux réclame des efforts, des sacrifices et que sa rusticité est sa marque de fabrique. C'est pourtant ce que défendent certains sur les forums.
C'est un peu comme si on disait à quelqu'un dont la climatisation est en panne dans sa voiture: " Inutile de réparer, tu peux ouvrir les fenêtres, ça marche très bien ! "
Loin d'être débutant, j'ai mis énormément de temps et d'énergie à essayer de rendre fonctionnel mon matériel. Si j'étais prêt à me passer de quelques fonctions non vitales (touches de volume par exemple), la somme des incompatibilités matérielles est inacceptable avec une machine de grande marque, un modèle certes pro mais très répandu et donné comme compatible dans les listes Ubuntu.
J'ai trouvé une grande quantité de tutoriels et d'aides, proposant parfois plus de 4 solutions différentes (avec des dizaines d'enchaînements de lignes de commande différents !) pour résoudre un problème, ce qui prouve que cet OS reste assez chaotique. Personnellement, Linux m'évoque la créature de Frankenstein faite de morceaux d'origines différentes et peu assortis.
Aucune de ces procédures n'a permis de résoudre mes problèmes. Parfois, cela a même compliqué la situation, notamment par le jeu des dépendances et des différentes versions des paquets.
Je n'ose imaginer un débutant dans cet enfer. Mais beaucoup de personnes utilisent Ubuntu sans rien y connaître me direz-vous ! Oui, c'est vrai. Mais ce sont aussi ces mêmes gens qui n'utilisent que les fonctions les plus basiques : navigateur web, lecteur audio/video, qui consultent leurs emails via l'interface navigateur, ces mêmes gens qui peuvent utiliser pendant des mois leur écran en 800x600 sans que rien ne les choque, qui n'utilisent en moyenne que 10 touches du clavier et qui, de toute façon, "impriment au boulot" parce qu'ils ont lâché au fond d'un placard la jet d'encre à 59 euros qui leur coûtait les yeux de la tête en cartouches.
De la même manière que mon véhicule 4x4 me sert réellement à faire du tout-terrain, j'entends exploiter à fond mon matériel dans ce pourquoi il a été conçu. C'est d'ailleurs cette posture qui me permet de ne pas être un consommateur idiot.
Et je suis attristé de découvrir que Linux ne me permet toujours pas cela.
Ainsi et selon moi, Linux n'est toujours pas un OS exploitable quotidiennement. Il est lourd, complexe, incompatible avec trop de matériels et périphériques. Il souffre d'incohérences internes et d'une ergonomie parfois discutable, le diagnostic d'un problème reste très difficile ( " il vous manque le paquet gptss43DX et la dépendance libdubB0Qa$ ", ça vaut pas les messages d'erreur de Windows mais c'est gratiné quand même et pas très "user-friendly").
Et, enfin, si j'aime volontiers l'expérimentation, je lui reproche surtout son caractère chronophage. Par exemple, sous Windows ou OSX, je configure une imprimante réseau (j'ai une HP, une Samsung) armé de sa seule adresse IP (IP fixe attribuée en 30s via l'interface du routeur).
Mon OS favori reste OS X. Si je suis le premier à être critique avec Apple (je suis pourtant largement équipé chez eux), je trouve OS X génial.
Si Yosemite a dégradé quelque peu la situation, depuis 5 ans que je suis passé sous OS X (et donc, sous "Mac"), c'est le système le plus stable, le plus fiable et le plus ergonomique que j'ai connu.
Sous OS X, j'ai toujours pu résoudre les problèmes rencontrés en un minimum de temps, j'ai toujours pu personnaliser à loisir mon système et le nombre de clics nécessaires à chacune de mes opérations courantes est en général inférieur à 3...
Je n'ai jamais réellement eu de souci matériel si ce n'est un HDD 7200 trs installé à la place du Superdrive dans un MBP 13" fin 2011 et qui s'accommodait mal de la nappe SATA II. Remplacé par un second SSD, problème résolu. C'est le seul souci matériel que j'ai eu à déplorer, il ne vient probablement pas de l'OS et il fut provoqué par moi-même qui voulait bidouiller et optimiser ma machine (ce que j'ai finalement réussi à faire, comme toujours).
Malheureusement, OS X ne peut être installé sur un PC portable. Je vais donc devoir revenir à Windows. Lequel ? Je ne sais pas encore. Windows 10 m'a paru acceptable (à l'inverse de Windows 8) mais sa réputation de passoire et de mouchard me gêne. Pour le reste de ses inconvénients (l'ergonomie par exemple), je m'en accommode dans la mesure où mon matériel est toujours reconnu et même avec du matériel exotique, il y a toujours moyen de récupérer de vieux drivers et de les faire tourner en mode de compatibilité (chose que Linux est censé faciliter mais dont je n'ai jamais pu jouir).
Dans tous les cas, j'estime avoir donné sa chance à Linux, j'ai tout fait et avec la meilleure volonté possible. Ma machine n'était en rien exceptionnelle ou particulière, au même titre que le Dell Latitude sur lequel j'avais essayé Linux Mint l'année passée et qui s'était soldé par le même échec.
Je ne dis pas que c'est impossible, on doit pouvoir arriver à un résultat acceptable mais au prix de jours de travail et de recherche. A ce niveau, nous ne sommes plus dans l'utilisation ni même dans l'optimisation de son système mais bel et bien dans l'expérimentation et la customisation.
Je ne suis pas un "fan boy", mon approche des choses est rationnelle, je ne condamne aucun élément avant de l'avoir dûment expérimenté. Je ne fais pas la publicité d'OS X, encore moins d'Apple, entreprise dont je réprouve les récentes orientations et les choix matériels. Mais je me suis rendu compte avec les années qu'OS X répond parfaitement à mes besoins et ne me limite jamais. J'estime que c'est le seul OS à se rappeler qu'il est conçu avant tout pour servir l'être humain assis devant l'écran et on sent en permanence que l'ergonomie et la clarté sont en première page du cahier des charges. Et tout cela sans brider quoi que ce soit, sans limiter l'accès aux fonctions approfondies ou à la customisation. OS X semble réunir le meilleur : fiabilité et stabilité linuxiennes, universalité windowsienne, ergonomie qui lui est propre.
Ajout de Avril 2016 :
J'ai tenté, après en avoir entendu du bien, d'installer une distribution HandyLinux, basée sur Debian donc, sur mon HP 6910P.
L'installation s'est déroulé correctement tout en étant loin d'être simple pour un débutant (choisir un disque d'installation avec son identifiant en "sda xx", etc).
Bon, le constat est rapide... Le bouton pour activer le Wi-Fi n'est pas reconnu, donc connexion Ethernet requise. Aucune information sur les forums à ce sujet. Le système mis à jour n'a pas réglé ce souci.
Le lecteur d'empreintes digitales, la fonction de défilement du touchpad Synaptic, ça fait longtemps que je n'espérais plus rien...
Le Bluetooth est reconnu mais ne fonctionne pas. Pire encore, malgré un SSD Samsung qui a fait ses preuves, le lancement d'une application est lent, tout spécialement le navigateur Iceweasel (entre 5 et 10 secondes). On m'avait présenté HandyLinux comme une distribution légère et rapide. Je pensais qu'avec 4 Go de DDR2, un SSD et un Core 2 Duo, j'étais largement au dessus du matériel requis. On voit bien ce qu'il en est. Je n'ose imaginer ce que ça donne sur les configurations annoncées sur le site officiel de HandyLinux à base de processeur 1 GHz et 512 de RAM ...
Cette fois, je ne perdrai pas mon temps : je n'irai pas écumer les forums, bidouiller des paquets, taper des lignes de commande, etc. Cette distribution était conçue pour être fonctionnelle, rapide, simple à prendre en main. C'est même la devise de l'équipe.
Ca m'écorche de devoir, de nouveau, écrire cela, mais pour cette machine ce sera retour à Windows, FAUTE DE MIEUX.
Ce témoignage se fonde essentiellement sur deux machines qui ne sont pas des Macs : un DELL Inspiron et un HP Probook. Mais j'aborde aussi le sujet d'OS X, central dans mon argumentation.
Je dispose d'une machine un peu ancienne mais très fiable: un HP-Compaq 6910P, Core 2 Duo, 4 Go, SSD 128 Go, carte SIM, WiFi, Bluetooth, graveur CD/DVD, etc).
Ce PC me sert à tester des OS et à effectuer du travail de bureau dans le cadre d'une petite entreprise.
Mon idéal est d'avoir une machine fiable, rapide et minimaliste. Après quelques temps sous Windows (7, 8.1 puis 10), j'ai voulu essayer une distribution Linux. Après avoir vu une Lubuntu (déclinaison ultra légère de Ubuntu avec bureau LXDE) tourner chez un ami, c'est cette distro que j'ai choisie.
Je ne suis pas débutant sous Linux, il y a plusieurs années de cela j'utilisais régulièrement des distro Debian, Suse ou Ubuntu.
En général, je dispose également d'un bon niveau en informatique, spécialement en maintenance, dépannage, configuration d'OS (6 ans comme technicien informatique dans différentes enseignes et leurs SAVs).
Je n'ai aucun préjugé sur tel ou tel OS, je suis un cynique : j'aime ce qui me profite, ce qui me convient. Mes critères d'évaluation d'un OS, d'un logiciel, d'un matériel sont objectifs: ergonomie, fiabilité.
Linux m'a toujours paru un bon outil d'intervention - notamment sous forme de Live CD / Live USB - pour dépanner des machines, avoir accès à des disques durs défaillants, résoudre les problèmes de permissions et de boot sur des machines tierces, récupérer des données, etc.
Mais j'avais le souvenir d'un OS, selon moi, inutilisable sur le long terme et au quotidien: bugs, incompatibilités avec les périphériques, absences de pilotes, infinités de versions des paquets, mauvaises reconnaissances du matériel, mises à jour problématiques, etc.
Mes dernières expériences, remontant à plusieurs années je le rappelle, me laissaient l'impression d'un OS inutilisable par le commun des mortels et réclamant un temps énorme pour le configurer. Sans aller jusqu'à une customisation poussée, je me souviens très nettement de journées entières consacrées à faire fonctionner une carte son, un capteur de luminosité, une imprimante, etc.
Je crois au changement et le monde de l'informatique m'a déjà prouvé qu'un logiciel, un OS, pouvait radicalement changer. En ce sens et par exemple, Microsoft est capable du bon (mais non pas du meilleur) comme du pire.
Fort de cet optimisme, j'ai donc de nouveau tenté l'expérience Linux, sous la forme d'une Lubuntu, convaincu qu'avec le temps, les reproches et clichés sur Linux n'auraient plus lieu d'être.
Je me lance donc dans l'install de Lubuntu 15.04 à l'aide d'une clé USB bootable réalisée depuis mon MBP 13" 2011.
Guidé pas à pas, tout est facile et bien conçu. Je laisse l'OS déterminer lui-même la swap et la partition système au format de fichier ext3.
Une fois l'OS dispo (avec une rapidité surprenante), je commence à le configurer. Au niveau de l'interface, tout me convient, je n'ai donc pas grand chose à changer. Je supprime quelques applis pré-installées pour ajouter mes habituelles (que du libre et du simple, genre Libreoffice, VLC).
Ensuite, j'entreprends de vérifier le matériel et là commence le drame :
- touches dédiées luminosité / volume ne fonctionnent pas
- impossible de faire fonctionner mon imprimante. J'y ai passé plus de 4h (une HP LaserJet MFP M125nw en réseau). Installation du HPLIP, plugin qui ne s'installe pas, dépendances labyrinthiques à chaque paquet installé, ... J'ai cru le souci réglé pour découvrir finalement que l'impression ne fonctionnait toujours pas même si tout semblait en ordre dans le menu d'imprimantes et dans le HPLIP.
Au passage, ce paquet HPLIP installe son pilote dans un répertoire sur le bureau (l'installation ne propose pas de choisir), tout en l'enregistrant comme dossier système. Pour chaque modification de ce dossier, il faut donc ensuite passer par le terminal et sudo pour reprendre la main et effectuer la moindre opération.
- le lecteur d'empreintes digitales ne peut pas fonctionner. Là aussi plusieurs heures de boulot (Fingerprint GUI, Fprint, ...). Mon succès le plus avancé consiste à pouvoir capturer mes empreintes mais déformées aléatoirement, une mauvaise détection qui fait que chaque passage du doigt produit une image différente, empêchant tout authentification. J'ai pourtant un modèle Authentec très répandu et listé comme compatible. Une fois l'échec consommé, je ne parle même pas de la galère pour reconfigurer l'OS pour qu'il cesse de me demander l'empreinte à l'ouverture de session, même en virant les paquets.
- Impossible d'accéder à toutes les fonctions (au moins le scroll vertical !) de mon touchpad Synaptics (c'est juste le leader du marché en ce qui concerne les touchpads de PC portables !).
- Impossible de détecter mon enceinte Bluetooth Bose Soundlink III.
J'y ajoute de nombreux bugs d'affichage: barre de menus qui restent même si la fenêtre est fermée, écran de fond qui disparait régulièrement, titres de fenêtre illisibles, ...
Allez, on mettra ça sur le dos de LXDE pour pas trop charger la bête...
J'ai donc passé une journée entière les mains dans le terminal à écumer les forums Ubuntu/Lubuntu/Xubuntu pour trouver des solutions avec le lot de petits contretemps que cela implique : ligne de commandes foireuses une fois sur deux, discours démagogiques de certains linuxiens (tu n'as qu'à brancher ton imprimante en USB et ton enceinte en mini-jack, ça marche très bien avec le driver ELSA ou je ne sais quoi de générique qui n'a pas changé depuis 1998), installation de paquets anciens plus mis à jour foutant le bordel dans les dépendances, ajout de nouveaux et obscurs dépôts, etc.
A chaque obstacle, je me suis résigné en estimant qu'après tout telle ou telle fonction n'était pas indispensable (par exemple, j'imprimerai sur une autre machine), jusqu'à me heurter à l'obstacle suivant.
J'en suis donc venu - si je souhaitais conserver cet OS qui malgré tout garde un certain charme - à devoir accepter une machine réduite à son plus simple appareil et à devoir oublier certains fonctions - bourgeois que je suis - telles que : mon imprimante, mon enceinte Bluetooth, les touches de luminosité, les touches de volumes, le lecteur d'empreintes digitales, le scroll au touchpad,...
Je n'ose même pas penser aux autres atouts de ma machine qui feront perdre les pédales à l'OS : le lecteur de carte mémoire, l'emplacement pour carte SIM et l'accès internet mobile 3G/4G, le débranchage à chaud du lecteur Multibay pour remplacer par le HDD Multibay, le capteur de luminosité, ...
J'avoue, là, je n'ai pas tenté.
Je retrouve donc ce bon vieux Linux tel que je l'avais laissé : chronophage, rudimentaire à la limite de la décroissance, incohérent et bigarré, inaccessible (certains en sont même venu à proposer de recompiler le noyau pour résoudre, au départ, un problème d'imprimante).
La moindre des choses que j'attends de l'informatique, c'est la possibilité d'utiliser mon matériel à son plein potentiel. Je garde mes machines longtemps, je choisis mon matériel avec soin en ce sens (durabilité, fiabilité) dans la mesure du possible. J'ai du mal à accepter l'idée de devoir oublier certaines fonctionnalités de mon matériel, que je vois comme d'appréciables progrès, au prétexte que Linux réclame des efforts, des sacrifices et que sa rusticité est sa marque de fabrique. C'est pourtant ce que défendent certains sur les forums.
C'est un peu comme si on disait à quelqu'un dont la climatisation est en panne dans sa voiture: " Inutile de réparer, tu peux ouvrir les fenêtres, ça marche très bien ! "
Loin d'être débutant, j'ai mis énormément de temps et d'énergie à essayer de rendre fonctionnel mon matériel. Si j'étais prêt à me passer de quelques fonctions non vitales (touches de volume par exemple), la somme des incompatibilités matérielles est inacceptable avec une machine de grande marque, un modèle certes pro mais très répandu et donné comme compatible dans les listes Ubuntu.
J'ai trouvé une grande quantité de tutoriels et d'aides, proposant parfois plus de 4 solutions différentes (avec des dizaines d'enchaînements de lignes de commande différents !) pour résoudre un problème, ce qui prouve que cet OS reste assez chaotique. Personnellement, Linux m'évoque la créature de Frankenstein faite de morceaux d'origines différentes et peu assortis.
Aucune de ces procédures n'a permis de résoudre mes problèmes. Parfois, cela a même compliqué la situation, notamment par le jeu des dépendances et des différentes versions des paquets.
Je n'ose imaginer un débutant dans cet enfer. Mais beaucoup de personnes utilisent Ubuntu sans rien y connaître me direz-vous ! Oui, c'est vrai. Mais ce sont aussi ces mêmes gens qui n'utilisent que les fonctions les plus basiques : navigateur web, lecteur audio/video, qui consultent leurs emails via l'interface navigateur, ces mêmes gens qui peuvent utiliser pendant des mois leur écran en 800x600 sans que rien ne les choque, qui n'utilisent en moyenne que 10 touches du clavier et qui, de toute façon, "impriment au boulot" parce qu'ils ont lâché au fond d'un placard la jet d'encre à 59 euros qui leur coûtait les yeux de la tête en cartouches.
De la même manière que mon véhicule 4x4 me sert réellement à faire du tout-terrain, j'entends exploiter à fond mon matériel dans ce pourquoi il a été conçu. C'est d'ailleurs cette posture qui me permet de ne pas être un consommateur idiot.
Et je suis attristé de découvrir que Linux ne me permet toujours pas cela.
Ainsi et selon moi, Linux n'est toujours pas un OS exploitable quotidiennement. Il est lourd, complexe, incompatible avec trop de matériels et périphériques. Il souffre d'incohérences internes et d'une ergonomie parfois discutable, le diagnostic d'un problème reste très difficile ( " il vous manque le paquet gptss43DX et la dépendance libdubB0Qa$ ", ça vaut pas les messages d'erreur de Windows mais c'est gratiné quand même et pas très "user-friendly").
Et, enfin, si j'aime volontiers l'expérimentation, je lui reproche surtout son caractère chronophage. Par exemple, sous Windows ou OSX, je configure une imprimante réseau (j'ai une HP, une Samsung) armé de sa seule adresse IP (IP fixe attribuée en 30s via l'interface du routeur).
Mon OS favori reste OS X. Si je suis le premier à être critique avec Apple (je suis pourtant largement équipé chez eux), je trouve OS X génial.
Si Yosemite a dégradé quelque peu la situation, depuis 5 ans que je suis passé sous OS X (et donc, sous "Mac"), c'est le système le plus stable, le plus fiable et le plus ergonomique que j'ai connu.
Sous OS X, j'ai toujours pu résoudre les problèmes rencontrés en un minimum de temps, j'ai toujours pu personnaliser à loisir mon système et le nombre de clics nécessaires à chacune de mes opérations courantes est en général inférieur à 3...
Je n'ai jamais réellement eu de souci matériel si ce n'est un HDD 7200 trs installé à la place du Superdrive dans un MBP 13" fin 2011 et qui s'accommodait mal de la nappe SATA II. Remplacé par un second SSD, problème résolu. C'est le seul souci matériel que j'ai eu à déplorer, il ne vient probablement pas de l'OS et il fut provoqué par moi-même qui voulait bidouiller et optimiser ma machine (ce que j'ai finalement réussi à faire, comme toujours).
Malheureusement, OS X ne peut être installé sur un PC portable. Je vais donc devoir revenir à Windows. Lequel ? Je ne sais pas encore. Windows 10 m'a paru acceptable (à l'inverse de Windows 8) mais sa réputation de passoire et de mouchard me gêne. Pour le reste de ses inconvénients (l'ergonomie par exemple), je m'en accommode dans la mesure où mon matériel est toujours reconnu et même avec du matériel exotique, il y a toujours moyen de récupérer de vieux drivers et de les faire tourner en mode de compatibilité (chose que Linux est censé faciliter mais dont je n'ai jamais pu jouir).
Dans tous les cas, j'estime avoir donné sa chance à Linux, j'ai tout fait et avec la meilleure volonté possible. Ma machine n'était en rien exceptionnelle ou particulière, au même titre que le Dell Latitude sur lequel j'avais essayé Linux Mint l'année passée et qui s'était soldé par le même échec.
Je ne dis pas que c'est impossible, on doit pouvoir arriver à un résultat acceptable mais au prix de jours de travail et de recherche. A ce niveau, nous ne sommes plus dans l'utilisation ni même dans l'optimisation de son système mais bel et bien dans l'expérimentation et la customisation.
Je ne suis pas un "fan boy", mon approche des choses est rationnelle, je ne condamne aucun élément avant de l'avoir dûment expérimenté. Je ne fais pas la publicité d'OS X, encore moins d'Apple, entreprise dont je réprouve les récentes orientations et les choix matériels. Mais je me suis rendu compte avec les années qu'OS X répond parfaitement à mes besoins et ne me limite jamais. J'estime que c'est le seul OS à se rappeler qu'il est conçu avant tout pour servir l'être humain assis devant l'écran et on sent en permanence que l'ergonomie et la clarté sont en première page du cahier des charges. Et tout cela sans brider quoi que ce soit, sans limiter l'accès aux fonctions approfondies ou à la customisation. OS X semble réunir le meilleur : fiabilité et stabilité linuxiennes, universalité windowsienne, ergonomie qui lui est propre.
Ajout de Avril 2016 :
J'ai tenté, après en avoir entendu du bien, d'installer une distribution HandyLinux, basée sur Debian donc, sur mon HP 6910P.
L'installation s'est déroulé correctement tout en étant loin d'être simple pour un débutant (choisir un disque d'installation avec son identifiant en "sda xx", etc).
Bon, le constat est rapide... Le bouton pour activer le Wi-Fi n'est pas reconnu, donc connexion Ethernet requise. Aucune information sur les forums à ce sujet. Le système mis à jour n'a pas réglé ce souci.
Le lecteur d'empreintes digitales, la fonction de défilement du touchpad Synaptic, ça fait longtemps que je n'espérais plus rien...
Le Bluetooth est reconnu mais ne fonctionne pas. Pire encore, malgré un SSD Samsung qui a fait ses preuves, le lancement d'une application est lent, tout spécialement le navigateur Iceweasel (entre 5 et 10 secondes). On m'avait présenté HandyLinux comme une distribution légère et rapide. Je pensais qu'avec 4 Go de DDR2, un SSD et un Core 2 Duo, j'étais largement au dessus du matériel requis. On voit bien ce qu'il en est. Je n'ose imaginer ce que ça donne sur les configurations annoncées sur le site officiel de HandyLinux à base de processeur 1 GHz et 512 de RAM ...
Cette fois, je ne perdrai pas mon temps : je n'irai pas écumer les forums, bidouiller des paquets, taper des lignes de commande, etc. Cette distribution était conçue pour être fonctionnelle, rapide, simple à prendre en main. C'est même la devise de l'équipe.
Ca m'écorche de devoir, de nouveau, écrire cela, mais pour cette machine ce sera retour à Windows, FAUTE DE MIEUX.