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Membre supprimé 2
Invité
Et pour un remaniement du PS ???
Lire l'article de Siné Hebdo : "PS : la base se rebiffe"
Ou, si vous n'avez pas ce journal chez vous, l'avatar sado-maso publié dans le Parisien.
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Il y a une chose que je ne comprends pas : pourquoi cette "gauche du PS" ne fiche pas son billet aux socio-libéraux pour former un PS de gauche au lieu de s'acharner. On est nombreux à n'attendre que ça.
Outre la réponse d'IDuck (l'opportunisme, le désir de continuer à appartenir à un parti de gouvernement), il y a chez les moins cyniques la peur de faire le jeu de la droite en affaiblissant le PS. Un « PS de gauche », combien de divisions ? « On est nombreux à n'attendre que ça ». Tant que ça ? Je veux dire, vraiment ASSEZ nombreux pour une alternative de gouvernement ?
Dans le monde réel, quelles possibilités d'alternance ce parti offrirait-il à ses électeurs ? Au prix de quelles alliances ? Et comment, pour les éventuels socialistes dissidents, justifier d'avoir participé aussi longtemps au système mafieux du PS actuel et à la mascarade consistant à qualifier de « socialiste » un parti atlantiste, dirigé par de grands bourgeois et des arrivistes qui aspirent à le devenir, depuis longtemps acquis aux thèses néolibérales qui satisfont les intérêts de classe de cette oligarchie ? Guy Mollet reprochait à Mitterrand de ne jamais avoir été socialiste et de Gaulle le reprochait en bloc à l'ensemble des socialistes…
Si l'on déterminait les possibilités d'alliances politiques sur la base des seuls programmes économiques, le FDG devrait marcher main dans la main avec les gaullistes sociaux de l'UPR ou de DLR et avec les chevènementistes, soit pour l'instant des gens certes fréquentables mais sans poids électoral significatif. Il trouverait cependant aussi de nombreux points d'accord avec Marine Le Pen, laquelle a emprunté, comme Dupont-Aignan, la plupart de ses « idées » à des économistes hétérodoxes comme Jacques Sapir. Sauf que tout ce beau monde ne tomberait pas d'accord sur la question de l'euro et du fédéralisme européen. Et il resterait surtout des désaccords de fond sur ce qui n'est pas économique mais sociétal…
Bref, une alternative de gouvernement issue de la gauche de la gauche ne semble pas crédible, tandis qu'un front alternatif anti-austéritaire lié par une lecture néo-keynesienne des solutions à la crise économique le serait encore moins dans le contexte actuel, parce que relevant du mariage de la carpe et du lapin (de l'extrême-gauche au FN, en passant par les souverainistes néo-gaullistes, c'est ce qui s'appelle ratisser large). À moins d'un renouvellement en profondeur du personnel politique et d'un aggiornamento idéologique radical. Bref, d'un miracle. Ou d'un traumatisme style guerre mondiale succédant à un choc genre crise de 1929.
Donc, si l'on veut être optimiste, il faut espérer le pire. On a déjà la crise économique et elle est bien partie pour égaler celle de 29. Manque plus que le reste.