Côté cuisine…

L'article fait preuve d'une grande incompétence :o
On l'a beaucoup répété ici, le numérique ne fait que rendre accessible à un plus grand nombre des manipulations qui ont toujours existées avec la photographie. Du grattage de la pupille systématiquement réalisée sur les plaques de daguerréotypes pour accentuer la netteté de l'œil au milieu du XIXe aux découpes des films puis retouche à la gouache par Goude dans les années 80 en passant par les montages fusionnant plusieurs photos en une dans les années 30, la photo n'a jamais été autre chose qu'une création.
La seule innovation du numérique est culturelle : le grand public découvre qu'une photo est toujours suspecte, distincte de la réalité qu'elle représente.

Cependant, la photographie a très tôt été utilisée dans le domaine juridique pour faire preuve. Très tôt s'est posée la question de la "falsification" (c'est vrai pour les enregistrements de tous types). L'arsenal logiciel devant identifier les modifications logicielles après la prise de vue (qui implique déjà des modifications logicielles) vient juste s'ajouter à ce qui existait déjà.

Personnellement, je trouve beaucoup plus saint pour les modèles de les faire maigrir sous photoshop plutôt que dans la vraie vie.

La question posée ici n'est pas photographique. Elle est sociologique et psychologique. Ma reformulation personnelle : pourquoi les médias imposent-ils un modèle féminin qui enlève aux femmes leur sexualité ? Un corps d'enfant, sans caractères sexuels matures : pas de seins, pas de hanches, pas de poils pubiens (je ne parle même pas des poils sous les bras, c'est entré dans les mœurs depuis beaucoup trop longtemps pour être remis en cause sans risquer les quolibets).
 
Cependant, la photographie a très tôt été utilisée dans le domaine juridique pour faire preuve. Très tôt s'est posée la question de la "falsification"

Je ne pensais pas ce matin en postant dans pvbp être si proche de vos débats :D En matière de preuve, certes, la question se pose en terme de falsification. Mais le plus grand risque à mon sens dans ce domaine est l'interprétation que l'on peut se faire d'un cliché, sans même la moindre falsification :)
 
Le truc c'est surtout que pour la photo qui illustre l'article y'a pas besoin de logiciel pour voir que ça a été retouché avec les pieds par un stagiaire infographiste cul de jatte :D
A sa décharge, il a fait ça en 10 minutes :D:D:D

Je ne pensais pas ce matin en postant dans pvbp être si proche de vos débats :D En matière de preuve, certes, la question se pose en terme de falsification. Mais le plus grand risque à mon sens dans ce domaine est l'interprétation que l'on peut se faire d'un cliché, sans même la moindre falsification :)

Alors en justice, ils n'acceptent pas les photos pour démontrer que les murs d'un bâtiment ne sont pas verticaux :D:D:D:D
Je ne suis pas juriste, mais la justice est basée sur une interprétation des faits car personne n'a accès aux faits réels (bah oui, mois je suis formé aux sciences cognitives plutôt et je sais bien que la perception est avant tout la création d'un monde). Donc on est attentif au fait que certaines propriétés de la photographie sont trompeuses. Par exemple, les photographies noir et blanc déssaturent énormément les couleurs :p
Pour finir, la presse qui me fait bien marrer. Stephen Shore nous enseigne dans sa leçon que le premier élément en photographie c'est la position de l'appareil par rapport aux éléments : le point de vue. Tout est dans le nom ! C'est un point de vue ! Il y en a d'autres. Lorsque Depardon prend Le Pen en contre plongé avec ses chiens et son château, il prend un point de vue qui en fait un dictateur. Et il le sait très bien le filou. Mais ça, c'est du photojournalisme qui ne dérange pas la presse. Si Salgado nous fait des tirages noir et blanc qui s'inspirent de la peinture religieuse du 17e pour attirer l'attention sur des scènes dramatiques, là on commence à parler de manipulation. Si on ajoute de la fumée au-dessus d'une ville du moyen orient en guerre, on est viré.
 
Petit retour sur l'architecture et certaines lois de construction parfois… adaptées… ou librement conjuguées aux besoins de "jointure" :

MOM_1489_MG.jpg


:cool:
 
Bonjour,

bel article sur l'est républicain de ce jour sur la photo de grodan et ses 14 mois d'exposition. Moi qui m'était imaginé tout un appareillage complexe et sophistiqué....
Brav ô-ô ;)
 
Ok pour les trainées du soleil, mais l'apparition du pavillon ? un reflet qui finit par impressionner le papier, une bidouille 'toshop pour 'faire la photo', ou quoi ou qu'est-ce ?

Sieur Grodan est demandé en cuisine :)
 
Ben non a mon avis pas de bidouillé, au bout de 14 mois, c'est normal,que le pavillon soit "impressionné" sur la plaque. On en revient aux années 1850 ou il fallait une journée pour imprimer sur une plaque sensible.
 
Oui qu'il vienne s'expliquer aussi sur la durée. Parce que 14 mois c'est la durée de gestation chez les dromadaires !?
 
Et "demer" je suis démasqué, va falloir que je me fende d'un post avec photos et texte...:mouais: bon, allez je vais me motiver mais vous me pardonnerais mes fautes d'orthographe...hein ?
De toute façon c'est super facile et très peu coûteux...j'ai pas eu le temps aujourd'hui, mais je vous fais une promesse d'élève de l'ENA:D, je m'y mets demain avec ma fille de 7 ans...on va vous faire un tuto. qui déchire :up:.
 
2011_01_12_2011_06_26_Negatif.jpg

La loi fondamentale de la photochimie, connue sous le nom de loi de Grotthus-Draper, spécifie que seule la radiation absorbée par un système peut initier une réaction photochimique.
Si un flux d’intensité I0 pénètre un milieu homogène, il sera partiellement réfléchi à chacune des interfaces (Ir) et absorbé par le milieu (Ia). L’intensité du flux lumineux émergeant du milieu traversé sera en conséquence donnée par:
It = I0 – Ia – Ir

:D

ou comment faire un solargraphe en ne mangeant que de la ®ico®é en engrossant des dromadaires...
ici:love:
 
Passionnant ! Il faut être patient :)
Sinon tu n'as pas répondu pour le pavillon, mais si j'en crois la photo dans ton tuto, où il n'apparait pas, ce serait donc une bidouille 'toshop ?
 
La loi fondamentale de la photochimie, connue sous le nom de loi de Grotthus-Draper, spécifie que seule la radiation absorbée par un système peut initier une réaction photochimique.
Si un flux d’intensité I0 pénètre un milieu homogène, il sera partiellement réfléchi à chacune des interfaces (Ir) et absorbé par le milieu (Ia). L’intensité du flux lumineux émergeant du milieu traversé sera en conséquence donnée par:
It = I0 – Ia – Ir

:D

ou comment faire un solargraphe en ne mangeant que de la ®ico®é en engrossant des dromadaires...

Mais tout ça ne nous dit pas quel est le coefficient de Schwartzchild de la surface ! :D

Edit : Mea culpa, j'avais pas lu le blog avant d'écrire mes c*nneries !
 
Dernière édition:
je n'ai pas tout compris, comme quoi ce n'est peut-être aussi facile qu'il n'y parait :/
(il ne suffit pas de comprendre le principe pour réussir, j'ai l'impression)
il y a quand même quelque chose qui m'intrigue quant à la dureté du papier ?

ça a l'air bien tripal en tout cas ;-)
 
Passionnant ! Il faut être patient :)
Sinon tu n'as pas répondu pour le pavillon, mais si j'en crois la photo dans ton tuto, où il n'apparait pas, ce serait donc une bidouille 'toshop ?

Pardon, Romuald mais il ne s'agit pas d'une bidouille photoshop...je l'ai dit je n'ai pas ce logiciel et je ne sais pas m'en servir !
Le pavillon apparait réellement sur le négatif, puisque le positionnement de la boite était un peu bas !:(
Dans le post du blog, il s'agit d'une autre image, réalisée elle sur 4 mois...
 
Comme je le dis souvent du haut de ma mégalomanie : "on ne peut pas reprocher à quelqu'un de ne pas savoir ce qu'il n'a pas appris" (c'est limite du Woody Allen non ?). Il faudra donc que je fasse un passage en cuisine pour dérouler ce que je crois percevoir de cette cuisine de chef. Je serais tout aussi bref

Chose promise, chose…

Parlons cuisine photo et non Politique. Je ne suis pas un fan du centre gauche ou de la sociale démocratie de ce président, étant plutôt séduit par des voies qui privilégient plus d'égalité, de fraternité, de solidarité... Cela ne m'empêche pas de trouver cette photo de très grande qualité. Certes on peut essayer de croiser la cuisine et le message sous jacent. Mais on peut le faire d'un point de vue photographique. On peut ne pas aimer cette photo. Mais il me semble que penser qu'elle présente des erreurs et des maladresses, penser que Depardon n'a pas maîtrisé son affaire, c'est à mon sens ne pas avoir suffisamment d'éléments en mains. Comme promis, je tenterais donc d'en apporter immodestement du haut de mon amateurisme (qui aime).


PRESIDENT_JO.jpg

Je disais ailleurs cette photo moderne. C'est qu'elle utilise des codes qui renvoient à une certaine tendance… Je m'explique.
Pour faire très (trop) simple on peut découper la photographie en deux grandes tendances issues des deux premiers grands courants qui se sont succédé, le deuxième n'effaçant jamais le premier.
Ce que l'on nomme le Pictorialisme fait entrer la photographie dans l'art à la fin du 19e siècle. Un exemple vaut mieux qu'un long discourt.
Robert-Demachy.jpg
Comme l'illustre cette photo de Robert Demachy, la reproduction de la réalité n'est pas vraiment la préoccupation de cette "école".

Lorsque je dis que cette approche "picturale" n'a jamais disparu, c'est une évidence avec le retour des photos toutes bidouillées des iPhones. Mais on se souvient que des stars actuelles s'inscrivent totalement dans cette tendance.
3372732401_bd99d490ed_o.jpg
Sarah Moon est sans doute la plus connue du grand publique.

Mais la relève est bien là.
web7def.jpg
Lili Roze

Tien ! Ces deux photographes sont des photographes qui travaillent dans le domaine de la Mode…

En 1932 un groupe américain est créé en réaction au pictorialisme : f/67. L'idée est simple, la photo, ce n'est pas de la peinture, c'est un art nouveau qui doit se construire sur les propriétés des techniques photographiques. Il s'agit alors de reproduire la réalité le plus précisément possible.

Ansel_Adams_Canyon_De_Chelly_National_Monument_Arizona2.jpg
Ansel Adams est sans doute le plus connu du groupe.

A partir de là, inutile de dire que, de même que, suite à l'invention de la photographie, le réalisme en peinture était devenu mal vu dans le monde des arts, le pictorialisme en photo devenait sans intérêt.

C'est toujours aux États-Unis qu'a lieu l'exposition New Topographics en 1975. Elle est dans la droite ligne du groupe f/67 mais s'intéresse aux paysages modifiés par l'homme. Elle réunit essentiellement de jeunes photographes comme Stephen Shore.
shore_kalispell.jpg

On trouve également un couple d'Allemands (les seuls non américains), Bernd et Hilla Becher.
1480becher1.jpg

Les élèves des Becher ont un grand succès aujourd'hui dans le domaine de l'art. On parle de la tendance Dusseldorf.

andreas-gursky-99-cent.jpg
Andreas Gursky et ses photos monumentales (difficiles à rendre sur le Web) est le plus connu (car le plus cher ?)

Mais revenons au New Topographics. Dans les années 80, deux des photographes exposés participent à la mission photographique de la DATAR une commande publique visant à faire une "photographie" du paysage Français des années 1980. Parmi les autres photographes qui ont participé aux "missions" de la DATAR, on trouve…

Depardon_DATAR_Garet.jpg
Raymond Depardon. On y arrive.


Son dernier travail s'inscrit totalement dans la ligne de cette mission de la DATAR sauf que justement cela n'en est plus une. Depardon est totalement libre.
france-raymond-depardon-pneus.jpg

Donc Hollande choisit Depardon plutôt que Sarah Moon. Il choisit le réel plutôt que le pictural.

A suivre…
 
Bel exposé. Je suis toujours stupéfait de voir que en partant de rien, ou supposé rien, comme ce garagiste devant son garage, certains en sortent quelque chose de vraiment bien. Un peu comme ce couple d'allemand qui passe son temps à photographier des friches ou ruines industriels. Leurs photos sont magnifiques.
Reste à savoir pourquoi si le commun des mortels se met au même endroit avec le même appareil fera une photo banale. ;)