coup de coeur/de pompe littéraire

Ah ! "Bagatelles pour un massacre" : voilà un monument de la littérature française (qui, je le souligne au passage fait bien partie de tout Céline), que je glisserais en douceur entre les oeuvres de Léon Bloy et celles de Barrès, au-dessous de Gobineau et au-dessus de Maurras ... En bonne compagnie, quoi :D :D
Puisque je le cite, à mon tour de me faire l'apologue d'un obsédé de la race : le (faux) vicomte de Gobineau. En-dehors d'écrire des trucs débiles ("Essai sur les inégalités des races humaines") il a aussi écrit des romans et nouvelles tout à fait lisibles, voires carrément magnifiques. "Les Pléiades" est un beau roman, "Le mouchoir rouge et autres nvlles" est très bien, surtout le magnifique recueil de nouvelles orientalistes : "Nouvelles asiatiques". Superbes !
 
bompi a dit:
[MODE Perfidie=ON]
Tiens ... le racisme de Céline ne te dérange donc pas ...
cf. autre post sur autre sujet
[MODE Perfidie=ON]

C'est juste pour faire mon malin ;)
:D :D :D je suis beau joueur. Cela dit je me rappelle d'un passage du voyage ou Céline decris les africains comme des individus encore libres comparés aux occidentaux...je vais rechercher. :up:
 
Kreck a dit:
Ah, ça, Céline n'est pas un type correct, mais c'est un des rares talents du XXeme siècle.
Clair que c'était un fiéfé salopard, mais clair aussi que son style est unique et qu'il est un exemple quasi unique dans l'histoire de la littérature. ( Sartre disait que s'il ne "devait en rester qu'un ce serait lui) Effectivement les pamphlets sont incroyablements bien ecris même si le propos est à gerber. Gide avait à ce une théorie à ce sujet : Il pensait que Céline avait fait exprés de sotir ça comme "une mauvaise blague". En fait Gide ne prenait pas l'antisémitisme de Céline au serieux, en tout cas pas comme pouvaient l'être Drieu, Rebatet...
 
Picouto a dit:
Dead Zone est superbe :love:... la série télé ne lui rend pas hommage :mouais:

Effectivement, en revanche le film avec Christopher Walken m'a laissé un bon souvenir, de même que l'adaptation de Misery.

Perso, je suis en train de lire deux romans faussement mièvre de Stephen Macauley : Et qui va promener le chien, et L'objet de mon affection. Les héros de ses romans ont un rapport à la beauté physique qui me touche vraiment Et qu'ils aient tous une vie sociale/sentimentale/professionnelle lamentable doit m'interpeller un brin.... :rose:
 
spyan a dit:
Moi j'ai adoré le livre "Si c'est un Homme" de Primo Lévi
Ah, ça, oui, quel livre... celui-là, c'est une expérience.
Tout le monde devrait le lire.
 
Kreck a dit:
Ah, ça, oui, quel livre... celui-là, c'est une expérience.
Tout le monde devrait le lire.
C'est vrai, juste après "Bagatelles pour un massacre", ça fait un bon équilibre ... :siffle:

PS : Désolé, les gars, mais vous faites en sorte que je ne puisse résister, là ...
 
samoussa a dit:
Clair que c'était un fiéfé salopard, mais clair aussi que son style est unique et qu'il est un exemple quasi unique dans l'histoire de la littérature. ( Sartre disait que s'il ne "devait en rester qu'un ce serait lui) Effectivement les pamphlets sont incroyablements bien ecris même si le propos est à gerber. Gide avait à ce une théorie à ce sujet : Il pensait que Céline avait fait exprés de sotir ça comme "une mauvaise blague". En fait Gide ne prenait pas l'antisémitisme de Céline au serieux, en tout cas pas comme pouvaient l'être Drieu, Rebatet...
"Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. Je suis un homme à style. Le style, dame, tout le monde s'arrête devant, personne n'y vient à ce truc-là." (CÉLINE, Louis-Ferdinand Céline vous parle, Romans, Pléiade)
 
bompi a dit:
C'est vrai, juste après "Bagatelles pour un massacre", ça fait un bon équilibre ... :siffle:

PS : Désolé, les gars, mais vous faites en sorte que je ne puisse résister, là ...

Pourquoi :confused:
Faire bon équilibre à "Si c'est un homme", c'est possible ?

:hein:

Ça ne m'est jamais venu à l'idée de comparer Céline et Primo Lévi.
 
Philippe a dit:
"Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. Je suis un homme à style. Le style, dame, tout le monde s'arrête devant, personne n'y vient à ce truc-là." (CÉLINE, Louis-Ferdinand Céline vous parle, Romans, Pléiade)
Je connaissais cette citation. Tout est dit si ce n'est qu'on ne peut nier que chez Céline il y a bel et bien une vision du monde, une dimension inédite de l'Homme,et en cela bel et bien une forme de message même si je n'aime pas ce mot.
 
Kreck a dit:
Pourquoi :confused:
Faire bon équilibre à "Si c'est un homme", c'est possible ?

:hein:

Ça ne m'est jamais venu à l'idée de comparer Céline et Primo Lévi.

C'est juste une conjonction tout à fait inopinée entre différents posts sur ce fil : où l'on vante les mérites d'un livre qui raconte la survie d'un homme dans les camps de concentration nazis, où il a été envoyé comme résistant et comme juif.

Un peu auparavant, on a vanté aussi l'oeuvre complet de Louis-Ferdinand Destouches qui, avec le magnifique style qu'on lui connaît, a lancé force invectives antisémites, accompagnées d'appel au meurtre et au massacre des juifs.

Je me contente de souligner la chose (je sais, c'est facile, mais quand même). Qui me ramène à certaines préoccupations.

Si l'on devait recenser les saloperies écrites et leurs auteurs, il est clair que l'on aboutirait, outre l'écoeurement subséquent, à une liste fort impressionnante. Moi qui suis fan de Th.Gautier pour son style, par exemple, son antisémitisme viscéral me laisse perplexe. Et en France, nous évitons assez soigneusement de nous pencher sur notre responsabilité dans les massacres du XXe siècle, en imputant cela implicitement à ceux qui s'en sont chargés [nos amis germains]. Or il serait intéressant qu'enfin on pèse bien la responsabilité de tout un chacun ... au moins la responsabilité morale.
Et j'en reviens à ce brave Louis-Ferdinand qui, certes, n'a pas dénoncé un seul Juif de toute la guerre, mais a quand même collaboré, au moins moralement et sur un plan de propagande, avec les nazis. Ça, j'en conviens, j'ai un peu de mal à le passer à la trappe. Qu'il ait écrit ses cochonneries à Papeete dans les années 1820 en changerait la portée. Mais c'est dans les années 30 et 40, en France métropolitaine, qu'il a produit ses textes les plus incendiaires ... ce n'est pas rien.

Alors, quand on dit aimer tout Céline, cela me laisse perplexe ... Le style n'est quand même pas l'ultime justification de tout ...
 
Je sens poindre au loin un vieux débat vieux comme "mes robes" :D Qui est Céline ? Ignoble et abjecte crapule à renvoyer dans les limbes de l'histoire...? Géniale ecrivain du siècle dernier au style unique...mystificateur non moin géniale d'une littérature qui n'aura vécu qu'avec lui ? Un peu de tout cela surement et d'autres choses encores :D Plus qu'ne ecrivain, Célline c'est un style et une attitude. Médecin des pauvres...clochard tricheur, humaniste vomissant l'humanité...délirant profond...punk parano et j'en oublie. En cela il ne peux être comparé aux collabos théorisateurs tels que Drieu la rochelle pour ne citer que lui.
Je pense personellement que les pamphlets (antisemites notamment) viennent dabord de sa frayeur d'une nouvelle guerre mais également de son amertume à la suite de l'accueil relativement défavorable de Mort à crédit pour le quel il s'était investi d'avantage encore que pour le voyage...Bien sûr nous sommes là dans la tentative d'explication et non dans celle de justifier quoi que ce soit
 
bompi a dit:
C'est juste une conjonction tout à fait inopinée entre différents posts sur ce fil : où l'on vante les mérites d'un livre qui raconte la survie d'un homme dans les camps de concentration nazis, où il a été envoyé comme résistant et comme juif.

Un peu auparavant, on a vanté aussi l'oeuvre complet de Louis-Ferdinand Destouches qui, avec le magnifique style qu'on lui connaît, a lancé force invectives antisémites, accompagnées d'appel au meurtre et au massacre des juifs.

Je me contente de souligner la chose (je sais, c'est facile, mais quand même). Qui me ramène à certaines préoccupations.

Si l'on devait recenser les saloperies écrites et leurs auteurs, il est clair que l'on aboutirait, outre l'écoeurement subséquent, à une liste fort impressionnante. Moi qui suis fan de Th.Gautier pour son style, par exemple, son antisémitisme viscéral me laisse perplexe. Et en France, nous évitons assez soigneusement de nous pencher sur notre responsabilité dans les massacres du XXe siècle, en imputant cela implicitement à ceux qui s'en sont chargés [nos amis germains]. Or il serait intéressant qu'enfin on pèse bien la responsabilité de tout un chacun ... au moins la responsabilité morale.
Et j'en reviens à ce brave Louis-Ferdinand qui, certes, n'a pas dénoncé un seul Juif de toute la guerre, mais a quand même collaboré, au moins moralement et sur un plan de propagande, avec les nazis. Ça, j'en conviens, j'ai un peu de mal à le passer à la trappe. Qu'il ait écrit ses cochonneries à Papeete dans les années 1820 en changerait la portée. Mais c'est dans les années 30 et 40, en France métropolitaine, qu'il a produit ses textes les plus incendiaires ... ce n'est pas rien.

Alors, quand on dit aimer tout Céline, cela me laisse perplexe ... Le style n'est quand même pas l'ultime justification de tout ...

Ouais, ça dépend, c'est avant tout une question de style :D :D :D :D :D :D :D
Je persiste, j'aime tout céline, et je ne partage pas ses idées, et puis voilà.
Bon, j'arrête là, on est en train de refaire une vieille scie, un truc finalement sans grand intérêt puisque je me doute que nous sommes tous d'accord mais qu'on trouvera des tonnes d'arguments pour ne pas l'être.
Demain, j'ai 37 ans :rateau: et je me fais offrir le dernier Ellis (hé ! hé ! ça vaut mieux que le dernier astérix, non ?). J'avais beaucoup aimé "moins que zéro", "les lois de l'attraction" et "american psycho" et pas du tout (mais alors pas du tout) "glamorama" ; j'espère que celui-là va me réconciler avec cet auteur.
A suivre...
 
samoussa a dit:
J Un peu de tout cela surement et d'autres choses encores :D Plus qu'ne ecrivain, Célline c'est un style et une attitude. Médecin des pauvres...clochard tricheur, humaniste vomissant l'humanité...délirant profond...punk parano et j'en oublie. En cela il ne peux être comparé aux collabos théorisateurs tels que Drieu la rochelle pour ne citer que lui.
Je pense personellement que les pamphlets (antisemites notamment) viennent dabord de sa frayeur d'une nouvelle guerre mais également de son amertume à la suite de l'accueil relativement défavorable de Mort à crédit pour le quel il s'était investi d'avantage encore que pour le voyage...Bien sûr nous sommes là dans la tentative d'explication et non dans celle de justifier quoi que ce soit

Céline c'est plutôt l'antihumanisme absolu, son antisémitisme, s'il était partagé par bien d'autres était trop idéologique pour ne pas avoir été inspiré par la crainte de la guerre. La guerre avait plutôt pour lui un rôle cathartique et purificateur, une sorte de révélateur ontologique au sens de certaines philosophies présocratiques, le souffle de la destruction comme souffle fertile et créateur.

Nul besoin de chercher ce qui demeure injustifiable.

Quel style cependant, que dire, le Voyage fait partie de ces quelques ouvrages qui a eux seuls sont à même de provoquer des révolutions.
 
hegemonikon a dit:
Céline c'est plutôt l'antihumanisme absolu.
D'accord en ce sens ou il rejette en bloc l'humanisme qui a conduit à la guerre. Céline AVANT TOUT refuse la guerre. Il pense donc que nos sociétés occidentales "évoluées"...humanistes! va t-en guerre ne valent rien puisqu'elles ne préservent pas la vie. Il se comparait lui même à la chienne de tête d'un traineau sur laquelle tout repose. Elle a DU NEZ, elle sent qu'à tel endroit la glace est plus fine, qu'il y a une crevasse, un danger, et c'est à son jugement que l'on se fie pour choisir le chemin le plus sûr. Or notre société - dit Céline - n'accorde plus cette confiance... n'écoute plus la chienne de tête et par conséquent quoi de plus logique à ce qu'elle s'enfonce dans le premier gouffre venu.
Alors en ce sens son antisemitisme n'est pas un "racisme" à proprement parler, mais d'avantage la réponse logique à un problème donné à savoir: Eviter la guerre à tout prix. Il n'a eu de cesse de répéter ça jusqu'à la fin. Il "pensait" que les juifs poussaient à la guerre et qu'en cela ils étaient dangereux mais qu'autrement il n'avait "rien contre eux".

Pour ce qui est de:La guerre avait plutôt pour lui un rôle cathartique et purificateur, une sorte de révélateur ontologique au sens de certaines philosophies présocratiques, le souffle de la destruction comme souffle fertile et créateur., je pense en effet que sa position vis à vis de la guerre est ambigue et paradoxale. Dabord comme on l'a dit il y a la peur mais également l'attirance pour ce qu'on pourrait appeler " la grande explication". D'ailleur lui même n'est-il pas né ( en quelque sorte) après avoir sauté sur une mine à cheval ? Céline était indéniablement l'ecrivain du chaos, et la guerre c'est le chaos ultime...
 
Kreck a dit:
Demain, j'ai 37 ans :rateau: et je me fais offrir le dernier Ellis (hé ! hé ! ça vaut mieux que le dernier astérix, non ?). J'avais beaucoup aimé "moins que zéro", "les lois de l'attraction" et "american psycho" et pas du tout (mais alors pas du tout) "glamorama" ; j'espère que celui-là va me réconciler avec cet auteur.
A suivre...

Je l'ai rencontré brièvement il y a qq semaines lors d'une conférence qu'il donnait à Londres.Il expliquait que son premier bouquin avait été ecrit à la fac et représentait de maniere légèrement fantasmée ce qu'il s'y passait...
Mise a part le fait que Lunar Park parle bcp de lui.... (ou on aime son personnage ou on l'aime pas) ça fait très bizarre de se retrouver en face d'un type pédant et imbu de sa personne qui est censé faire de la pub pour son nouveau livre.... ça donne desuite moins envie de le lire.
 
samoussa a dit:
D'accord en ce sens ou il rejette en bloc l'humanisme qui a conduit à la guerre. Céline AVANT TOUT refuse la guerre. Il pense donc que nos sociétés occidentales "évoluées"...humanistes! va t-en guerre ne valent rien puisqu'elles ne préservent pas la vie. Il se comparait lui même à la chienne de tête d'un traineau sur laquelle tout repose. Elle a DU NEZ, elle sent qu'à tel endroit la glace est plus fine, qu'il y a une crevasse, un danger, et c'est à son jugement que l'on se fie pour choisir le chemin le plus sûr. Or notre société - dit Céline - n'accorde plus cette confiance... n'écoute plus la chienne de tête et par conséquent quoi de plus logique à ce qu'elle s'enfonce dans le premier gouffre venu.
Alors en ce sens son antisemitisme n'est pas un "racisme" à proprement parler, mais d'avantage la réponse logique à un problème donné à savoir: Eviter la guerre à tout prix. Il n'a eu de cesse de répéter ça jusqu'à la fin. Il "pensait" que les juifs poussaient à la guerre et qu'en cela ils étaient dangereux mais qu'autrement il n'avait "rien contre eux".

Pour ce qui est de:La guerre avait plutôt pour lui un rôle cathartique et purificateur, une sorte de révélateur ontologique au sens de certaines philosophies présocratiques, le souffle de la destruction comme souffle fertile et créateur., je pense en effet que sa position vis à vis de la guerre est ambigue et paradoxale. Dabord comme on l'a dit il y a la peur mais également l'attirance pour ce qu'on pourrait appeler " la grande explication". D'ailleur lui même n'est-il pas né ( en quelque sorte) après avoir sauté sur une mine à cheval ? Céline était indéniablement l'ecrivain du chaos, et la guerre c'est le chaos ultime...

Je pense comme Kreck : il est temps d'arrêter les dégâts parce que là, cela devient de la bouillie pour chat, au niveau du raisonnement, je dirais ... Ou comment trouver n'importe quelle excuse ou justification ... Gasp !
 
bompi a dit:
Je pense comme Kreck : il est temps d'arrêter les dégâts parce que là, cela devient de la bouillie pour chat, au niveau du raisonnement, je dirais ... Ou comment trouver n'importe quelle excuse ou justification ... Gasp !
Merci pour le pipi de chat ça me fait bien rire. Pour le reste, il me semble justement avoir mis dans un post prec. que je ne cherchais en rien à justifier quoi que ce soit. On peut quand même en parler sans adhérer. A moin que là encore cela ne vaille pas plus que du pipi de chats.
 
Primo, je parle de bouillie, pas de pipi ;)

Deuxio, je cite :

Alors en ce sens son antisemitisme n'est pas un "racisme" à proprement parler, mais d'avantage la réponse logique à un problème donné à savoir: Eviter la guerre à tout prix. Il n'a eu de cesse de répéter ça jusqu'à la fin. Il "pensait" que les juifs poussaient à la guerre et qu'en cela ils étaient dangereux mais qu'autrement il n'avait "rien contre eux".

Si cela n'est pas justement une définition du racisme ... :siffle: C'est quoi le racisme (un de ses avatars étant l'antijudaïsme, abusivement appelé antisémtisme (on peut se souvenir que les Arabes sont sémites eux-aussi)), sinon considérer qu'un (groupe d')individu est entièrement caractérisé par son origine 'raciale' (ou ethnique, de nos jours).

Alors, simplement dire que son antisémitisme est "la réponse logique à un problème donné", là, désolé, j'ai du mal à encaisser. Je ne connais à ce jour que deux genres de personnes déclarant en conscience ce genre de propos : les communistes [il est "logique" pour certains d'entre eux de s'occuper d'une manière expéditive des Juifs (ou tout autre groupe identifiable à un ennemi de classe)] ou les nationaux-socialistes [il est "logique" pour eux d'exterminer les Juifs puisqu'ils les voient "tout simplement" comme la source de (presque) tous leurs maux].

Loin de moi l'idée de dire que tu souscris aux idées du génial écrivain. Néanmoins, comme à chaque fois que l'on parle de lui, ses thuriféraires finissent toujours par, volontairement ou non, tenter d'arrondir des angles, adoucir ou tempérer la violence et, surtout, finir par s'en faire les avocats à leur corps défendant. Chose qu'ils refuseraient à toute autre personne moins talentueuse, sans daigner s'en rendre compte. Je pense que, pour bien sentir la puissance de ses écrits et les remettre en situation, il serait intéressant de faire une lecture des "meilleurs" passages de ses pamphlets dans l'enceinte d'un camp de concentration : là, on aurait enfin une bonne adéquation entre sa littérature et la mise en pratique "de sa logique" ... Cela permettrait peut-être de revenir à un peu de raison et d'arrêter de dire des incongruités.

De mon côté je suis sans doute moins immédiatement sujet à la louange à son égard car, s'il me semble un très bon écrivain, je ne le prends pas pour autant pour un génie supérieur. Je trouve que l'on en fait un peu trop à son sujet (un peu comme avec Rimbaud, par exemple). Et j'apprécie davantage Musil ou Joyce, lesquels ont transformé le roman eux-z'aussi, suivant un tout autre chemin que Céline.
 
samoussa a dit:
(...)
Pour ce qui est de:La guerre avait plutôt pour lui un rôle cathartique et purificateur, une sorte de révélateur ontologique au sens de certaines philosophies présocratiques, le souffle de la destruction comme souffle fertile et créateur., je pense en effet que sa position vis à vis de la guerre est ambigue et paradoxale. Dabord comme on l'a dit il y a la peur mais également l'attirance pour ce qu'on pourrait appeler " la grande explication". D'ailleur lui même n'est-il pas né ( en quelque sorte) après avoir sauté sur une mine à cheval ? Céline était indéniablement l'ecrivain du chaos, et la guerre c'est le chaos ultime...
Ah ces jeunes... Leur faudrait une bonne guerre !
 
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