J'ai fini Lunar Park hier soir. C'est un livre touffu, qui parle de beaucoup de choses : la famille (les enfants), la famille (le père), le rôle de l'écrivain, ses peurs, les fantômes, la maison hantée, dans une ambiance qui marque une rupture avec les précédents livres d'Ellis. Pas ou peu de sexe, encore un peu de violence, mais surtout une profonde angoisse et finalement beaucoup de tristesse même si la fin n'est pas si pessimiste qu'on pourrait le craindre. Le livre est un double exorcisme : celui des démons familiaux et celui de l'oeuvre passée (tous, mais American Psycho en tête). Sur le style, on retrouve Ellis, évidemment, mais on note que, dans les passages plus nerveux, il singe Ellroy, avec talent bien sûr. Je pense qu'Ellis réussi ici à clore une part de son oeuvre, ce qu'il avait raté avec Glamorama. Lunar Park est-il un livre de transition ? Allez savoir ; Ellis prétend que oui dans une interview donnée à je ne sais plus quel journal (peut-être les inrockuptibles, je ne sais plus, je n'en ai pourtant pas lues beaucoup), mais le propre des écrivains reste d'inventer des univers, de mentir, parfois de glisser des parcelles de vérité, alors on ne peut pas vraiment le croire. Bref, une chose est (donc presque) sure : il n'y aura plus jamais d'American Psycho et espérons plus de ratage à la Glamorama ; il y aura d'autres choses et Lunar Park laisse présager qu'elles seront bonnes.
Ce qui est également étrange, c'est de voir que deux auteurs connus, Ellis et Houellebecq, ont choisi l'un le fantastique l'autre la science-fiction comme toile de fond de leurs livres. Un retour de nostalgie vers la littérature populaire de leur enfance ? En tout cas j'aime bien l'idée qu'ils s'approprient ces genres pour en faire quelque chose d'original et personnel. Signe des temps (?) les deux livres sont très tristes, mais pas désespérés...
note : j'ai aimé "la possibilité..."