coup de coeur/de pompe littéraire

Je t'accorde bien volontiers que toutes ces frontières (anciens/classiques/modernes/contemporain) sont poreuses.
En général, je pense que le XVIIe et le XVIIIe sont, au moins en Europe, une période classique. En musique c'est dans l'ensemble le cas par exemple.
En l'occurence, je pensais à Byron[1788-1824], Austen [1775-1817], Sterne [1713-1768] ou, en philosophie, Locke [1632-1704], Smith [1723-1790], et d'autres bien entendu. Je n'ai pris que des Anglais, mais les Espagnols, les Italiens et autres européens seraient intéressants.
De même, une ouverture vers l'Asie serait intéressante aussi.
En France, on a un complexe de supériorité assez navrant qui voudrait que, de Montesquieu à Voltaire tout ait été dit et fait, que les Lumières y furent plus brillantes qu'ailleurs etc. Or si Diderot est un grand écrivain, il doit pas mal à Sterne, dans la liberté de ton et l'invention narrative. De nombreux exemples de flux et reflux pourraient être pris. Mais à l'époque de la construction européenne, nous n'en sommes encore qu'au repli identitaire le plus désolant. Pity !
 
Je vais citer un autre anglais, qui étant de la même époque (1775-1818), est à Jane Austen ce que Hannibal Lecter est à Casimir (pas de jugement de valeur dans cette comparaison;) )

Matthew G. Lewiset son fameux Le Moine

Ce roman génial sent le soufre à plein nez, il est méchant, il fout la trouille, il est de temps en temps presque érotique (en 1795, oh my god !!!!), et il est l'antithèse des romans de Jane Austen (que j'aime aussi par ailleurs) : malpoli, de mauvais goût, outrancier, fantastique, il annonce à lui tout seul l'art des cinquantes années qui suivront, celui du romantisme. Ce livre est magnifique, lisez de préférence la version chez actes sud babel, celle de folio est d'Antonin Artaud et est un peu trop épurée je trouve...

:D :D :D :) :) :) :D :D :D
 
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Bon alors je me suis fini ce recueil d'histoires :

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Ce Kenzaburo Oe est prix Nobel de litterature, une pointure moins au Japon qu'a l'internationale. Vraiment je n'ai pas du tout aime. Parfois interessant mais extremement oppressant. Premiere histoire, celle d'un prisonnier de guerre americain noir, quelque chose d'indefinissable qui m'a vraiment etonne. Puis une autre histoire raconte le lien d'un pere avec son fils, retarde mentalement. Pas bouleversant, reellement oppressant. Quatre breves histoires qui m'ont marque mais qui me donnent l'impression d'etre reste a cote du debut a la fin.
 
Voilà, une fois de plus, je viens de commencer la fin : le temps retrouvé ; la fin d'un bouquin dans lequel on trouve toujours quelque chose de plus que ce qu'on avait trouvé la fois d'avant. Albertine est morte, une fois encore. Le narrateur se trouve toujours incapable d'entrer en littérature et je pense avec jubilation aux 350 pages, dénuées de tout suspense, qui me restent à lire. Rien ne presse, j'en lirai un peu ces jours-ci puis quelques jours de congés en vadrouille feront une pause avant de voir filer les dernières phrases.

Avant de recommencer dans quelques années : "Longtemps, je me suis couché de bonne heure".

:zen:
 
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Réactions: teo
André Malraux Antimémoires


J'ai pas encore tout lu mais les 100 premières pages sont d'un ennui mortel pour la simple raison que je ne sais qu'est ce qu'il a fumé pendant l'écriture de ses pages mais il passe de l'egypte ancienne au bunker d'Hitler ...
 
J'ai enfin terminé Dryland's End de Felice Picano.
J'aurai mis 4 mois et demi à le lire. En rapport avec cet hiver, rien d'étonnant. Picano est américain, gay et peu connu, il a surtout écrit des romans, des essais et des textes autobiographiques. C'est là son seul roman de sci-fi, sorti en 94 et ressorti en 2005. Il est vraiment passionant et donne à rêver. Dommage qu'il n'est pas été traduit, sa vision de société non hétéronormée est aussi troublante qu'intéressante.

J'ai attaqué les Cantos d'Hypérion/Hypérion 2 de Dan Simmons après les avoir laissé de coté un moment. Finalement, en français ça se lit aussi bien qu'en anglais. J'aime vraiment beaucoup. Faut que je trouve les suites, ça se lit si vite :)

Sinon, LF Céline est toujours en vue sur ma bibliothèque, aux côtés de Marcel Proust. Faudrait que je m'y mette.
 
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Réactions: imimi et Saltabadil
teo a dit:
Sinon, LF Céline est toujours en vue sur ma bibliothèque, aux côtés de Marcel Proust. Faudrait que je m'y mette.

Un copain à moi qui était vraiment un lecteur assidu, et de bouquins pas toujours des plus faciles, a du s'y reprendre à X fois pour passer le seuil des 100 pou 200 premières pages, je ne sais plus, de la recherche. Mais une fois ce seuil passé, il ne s'est plus arrêté. Et ce n'est pas un cas unique, loin s'en faut.

Apparemment, en ce qui concerne Marcel, il y a assez souvent un blocage initial qui saute à la page 50, à la page 100, à la page 200 et après on retrouve des mordus :D (enfin en général, on n'est pas oblgé d'aimer, même ça :D)

Sur ce, je ne vais pas tarder à y aller. Madame Verdurin commente la guerre de 14 et le narrateur parcourt les rues de Paris dans la nuit noire du couvre-feu, aussi obscures que les chemins autour de Combray dans son enfance. :zen:
 
J'ai lu il y a longtemps le premier volume ("Un amour de Swan" me semble-t-il). C'était magnifique mais j'ai arrêté : cela me tombait des mains, en fait. Je ne peux pas en dire autant de Balzac : je n'ai pas réussi à en finir un seul ...
C'est comme ça : classique ou pas classique, une oeuvre peut être barbante ou non, en dépit de l'aura dont elle bénéficie.
 
StJohnPerse a dit:
Proust , il faut le lire plusieurs fois au cours de sa vie . On comprend bien mieux :)

"OUI OUI", aussi tu as du lire plusieurs fois non ? :D :D
 
je vous conseille les œuvres complètes de Panait Istrati chez Phébus,
je finis le t1
c'est un écrivain roumain du début du siècle qui écrivait en français,
c'est magnifique, c'est oriental, c'est révolté,
il faut surtout lire les haidouks
 
Picouto a dit:
encore faut-il pouvoir ... :rolleyes: ...
je sais même pas si j'aurai assez d'une vie pour le lire complètement :p :D ...
j'ai commencé par "Un amour de Swann" et c'est drôle (ou barbant ? :confused: ) comme autant de mots peuvent décrire si peu de choses :siffle:
:up: lol !!

Dans le genre pavé, j'aime le "Hong Lou Meng" ("Le rêve dans le pavillon rouge") de Cao Xueqin (3200 pages à la Pleïade avec les notes). C'est un roman total magnifique.
Et puis dans le genre lourd dans la poche et dense dans la tête : "L'Homme sans qualités" ("Der Mann ohne Eigenschaften") de Robert Musil. Dans le genre musclé, on n'oubliera pas Herman Broch.
 
Après la lecture de "3 dollars", je lis ça, "Ambiguités", d'Elliot Pearlman, un écrivain australien pas mal du tout (enfin que j'apprécie :D ):

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Une sorte de roman kaleidoscope, multiples personnes qui portent des regards différent sur une histoire. Regards différents à la fois par leurs rôles variables dans l'histoire de fond et par leur position sociale.
 
Ce que nous ne savons plus faire aujourd'hui est de relire: non seulement nous lisons moins mais nous ne relisons plus du tout. De Bergson qui lisait presque l'intégralité des œuvres de Jean-Jacques Rousseau tous les ans à Pablo Casals qui rejouait les suites de Bach tous les jours (c'est vrai aussi des autres arts), nous avons perdu cette habitude de nous approprier les textes que nous aimons ou qui nous semblent importants. Pendant des siècles la plupart des gens cultivés dans l'Antiquité connaissaient quasiment par cœur Homère, Virgile ou Horace. Notre système éducatif aussi nous incite à la lecture rapide, en survol et finalement à l'oubli: le par cœur à presque complètement disparu et encore il ne nous occupe qu'en primaire ou à l'université pour préparer ses examens. Bien sûr les jeunes pendant leur adolescence apprennent par cœur les chansons des «artistes» qui les émeuvent, certains exaltés connaissent sur le bout des ongles des tirades de leur films ou séries préférées, mais ce n'est pas tout à fait la même chose.

A l'âge où la quête de l'identité consiste à rechercher puis affirmer ce qui nous distingue il est dommage que la culture de ce qui nous est commun ne soit plus considéré comme une pratique de valeur. Tout ceci accompagné de l'idée généralement commune que le goût est fondamentalement spontané et anhistorique achève de me blaser en ce moment…:love:

Ma relecture de la semaine :

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Réactions: Grug2
Pour une fois, je ne suis pas du tout d'accord avec Hegemonikon ...
Nous sommes typiquement dans le cas où l'on compare deux choses qui n'ont rien à voir.
Par exemple, je me vois mal me comparer avec H.Bergson, non seulement parce que je préfère rire qu'écrire un livre sur le sujet mais bien parce que j'ai un boulot et deux enfants, auxquels je consacre pas mal de temps et que lire JJ. Rousseau, en-dehors de me barber profondément, n'est pas de mon travail. Alors que pour Riton, c'était son boulot, après tout.
Et Riton n'a sans doute dans ce forum aucun équivalent. Et qu'il vaudrait donc mieux comparer l'homme de la rue d'aujourd'hui à l'homme de la rue de l'époque.
Et faire alors des études statistiques sur les lectures respectives des uns et des autres, ainsi que de leurs activités.
Ça, ça rejoint les incessants débats sur l'école, l'université et tout ça. Alors que, scientifiquement, cela n'a aucun sens.

D'un autre côté, alors que l'on se plaint des moeurs de l'époque et du peu de goût pour les classiques ou je ne sais quoi, de la faiblesse des écrivants sur ces questions, si l'on se donne la peine de fureter au gré de l'index ou de la souris, on trouve de remarquables éditions des textes classiques, des oeuvres historiques de première bourre sur un nombre de sujet considérable etc.

C'est le syndrome du dernier grand pianiste : à chaque fois qu'un vieux pianiste meurt, on a droit au "dernier grand pianiste" (lire : les contemporains sont des burnes à côté de lui). C'est pareil pour les chefs, d'ailleurs. Et ça continue. Mais comme le stock n'est pas inépuisable, il est renouvelé par ceux dont on pensait qu'ils étaient des burnes. Et ainsi de suite.

C'est un syndrome de "c'était mieux avant, sapristi !". Pffff....

Cela dit, "La vie mode d'emploi", c'est magnifique. Et deux lectures sont un bon minimum en fin de compte.
 
Je viens de finir " Petite philosophie pour jours tristes " de Vergely . Affligeant , pas du tout intéressant ca a la classe d'un comte-sponville tellement c'est mal écrit , c un ramassis des bouquins des plus grand , son bouquin est d'une " logique " imparable qu'un enfant de 5 ans ferait bien mieux .

Appart l'introduction que j'ai bien aimé le reste
 
StJohnPerse a dit:
J... pas du tout intéressant ca a la classe d'un comte-sponville tellement c'est mal écrit ...
:up::up:
mdr !!

Et pleinement d'accord ! Ils me gonflent, ces philosophes médiocres avec leur philosophie du bonheur à la con !
 
bompi a dit:
:up::up:
mdr !!

Et pleinement d'accord ! Ils me gonflent, ces philosophes médiocres avec leur philosophie du bonheur à la con !


J'aime beaucoup la philosophie mais pas la nouvelle vague . Tiens d'ailleurs ca me fait penser que je devrai lire du Onfray :rateau: