De l'art du cadrage au scalpel…

Statut
Ce sujet est fermé.
Il doit tout d’abord falloir un sujet qui s’y prête (non ?) et un cadrage et un traitement aux petits oignons qui présentent la scène et suggèrent le reste…

J’ai un exemple frappant qui me vient tout de suite en tête : la photo des mains d’un ancien combattant au 11/11/06 prise par Amok (la première de cette série).
Quand je l’ai vu pour la première fois, je l’ai appréhendé immédiatement comme une fenêtre ouverte sur cette cérémonie : j’entendais la musique militaire (clairons et tambours), le bruit des drapeaux flottant aux vents dans un silence solennel, je voyais les visages ridés et les regards fiers… je pouvais même croire qu’il faisait beau et me dire « Trop long le discours de Mr le Maire »…

Quel honneur d'être cité ! ;) :D

C'est drole ce que tu dis car je n'ai jamais été (ou si peu) sensible à cette notion de "hors champ".
Tout simplement parce que je m'efforce de... Comment dire... "Remplir le cadre", tu vois ? Quasi automatiquement je trace les lignes, je décale le sujet pour que l'ensemble soit "cohérent" et, justement, ne propulse pas le regard en dehors des limites de l'image. Cette photo que tu cites (et extraite d'une commande très institutionnelle) a été faite parce qu'elle me semblait être un résumé complet de la cérémonie. Pas par ce qui se trouvait autour mais parce que l'ensemble des éléments étaient là : le drapeau serré, les mains marquées par l'age. Comme je l'expliquais lorsque je l'ai mise en ligne dans "vos plus belles photos", c'est (presque) de la mise en scène : le personnage était bien véridique, debout et tenant le drapeau (!!!) mais je lui ai demandé de placer ses mains différemment.

Ce que je veux dire c'est qu'elle me semble, justement, totalement l'inverse de ce que l'on peut présenter comme du "hors cadre". C'est donc amusant (et intéressant !), de mon point de vue, de voir comme tu l'as appréhendée...
;)
Pour Junior, voyons ce qu'il répond !
Je vais me mettre a la recherche d'une image que je peux considérer comme "hors cadre", tiens !
 
...Cette photo que tu cites (et extraite d'une commande très institutionnelle) a été faite parce qu'elle me semblait être un résumé complet de la cérémonie. Pas par ce qui se trouvait autour mais parce que l'ensemble des éléments étaient là : le drapeau serré, les mains marquées par l'age...
Ben justement, ce "résumé complet" n'est-il pas là pour nous (m') inviter dans le hors-champ/cadre ?

Ou alors c'est moi qui suis à coté de la plaque (ou du cadre comme on veut) avec ce qu'est le "hors-champ" !
Je suis preneur d'exemples ! ;)
 
Je crois comprendre ce que veux dire Picouto par hors cadre dans la photo des mains d'anciens combattants de Amok.

En cadrant, on fait un choix dans ce que l'on voit. Et parfois - souvent ? - cela permet de tricher et de faire dire à l'image autre chose, qui ne serait pas honnête vis à vis de la scène vécue. (Cf "Foucault était un homme qui ne riait jamais" dans le lien sur l'équilibre de Cartier Bresson. )
Par exemple cadrer un superbe immeuble hih tech dans un pays du tiers monde et ajouter une légende "La croissance économique de l'Ethiopie est en hausse depuis ces 5 dernières années, les conditions de vie des éthopiens se sont sensiblement améliorées". Alors que l'immeuble en question se trouve au milieu de bidonvilles... mais sur la photo on ne voit pas les bidonvilles, on ne s'imagine même pas qu'il pourrait y en avoir à côté d'un immeuble ! (C'est un exemple connu dont je n'ai plus la référence.)

Veux tu dire par là que le hors-cadre de la photo d'Amok ne semble pas être basée sur une tromperie ?
Amok n'aurait pas profité de l'occasion pour faire dire autre chose avec l'image que "voici une fête d'ancien combattant" (c'est pour l'exemple je trouve que la photo dit pleins de choses mais toujours dans un rapport au sujet : "la fête des anciens combattants" ; et elle ne dit pas seulement : "Quelle boucherie cette satanée guerre"), et donc que sa photo semble honnête vis à vis de la scène vécue : une fête commémorative.
 
...Veux tu dire par là que le hors-cadre de la photo d'Amok ne semble pas être basée sur une tromperie ? ...
Biensur que non :) (ça va pas de dire des trucs comme ça non ???!!!! :mad: j'veux pas d'ennuis moi :o).

Ce que je veux dire c'est qu'elle me raconte une histoire et, comme je l'ai dit, m'apparaît comme une lucarne ouverte sur la scène, lucarne par laquelle je passe la tête pour imaginer...

Un autre exemple beaucoup moins sujet à controverse :

weidle9-20-6.jpg

J'imagine que la majorité (voire tous) en voyant cette photo se pose des questions sur cette scène et extrapole le hors-cadre. Sinon, c'est que je n'ai définitivement rien compris. (c'est possible hein ! j'ai un boulot actuellement qui m'endort les neurones :rateau: )
 
Ben justement, ce "résumé complet" n'est-il pas là pour nous (m') inviter dans le hors-champ/cadre ?

Ou alors c'est moi qui suis à coté de la plaque (ou du cadre comme on veut) avec ce qu'est le "hors-champ" !
Je suis preneur d'exemples ! ;)

Dans le cas présent, je situerai effectivement cela comme du "hors champ" plutôt que du "hors cadre". Mais d'ailleurs, quelle est, selon (toi) (vous), la différence ?

Un des meilleurs photographes actuels, à mon avis, est James Nachtwey. Ce me semble un bon exemple pour en parler car ses images sont toujours ancrées dans une réalité qui déborde du cadre, c'est à dire que ses photographies n'existent que par un évènement extérieur à la prise de vue cadrée. Toutefois ses compositions extrêmement rigoureuses (observez le respect absolu des règles fondamentales dont nous parlions), pourraient se suffire telles quelles, sans immersion dans l'histoire. Qu'en penser ? Faut-il y voir juste une œuvre brute, un cadre fermé dont la lumière, le sujet et la sensibilité sont un tout qui se suffit ou obligatoirement déborder du cadre pour envisager un aspect plus global dont l'image serait un parfait résumé ou un instantané de témoignage comme lui-même le présente ?

Il y a un autre aspect du hors champ (cadre ?) Dont il faut également parler : celui de l'absence, formidablement bien traité par Alain Bergala en préambule du livre de Depardon "Correspondance New-Yorkaise".

Extrait : "On nous a tellement répété que le photographe était condamné à l'ici et maintenant' qu'on avait fini par le croire. Comme on avait fini par admettre que l'on ne pouvait parler de l'acte photographique qu'en termes de co-présence du photographe au monde et à l'instant. Le photographe, disait-on, ne sera jamais qu'un œil appendu aux apparences, et son talent, s'il en a, de l'ordre d'un réflexe et d'une maîtrise : saisir la bonne image dans le cours des apparences. On avait fini par le croire alors (...) que l'on rencontre au cœur même de l'acte photographique une dimension d'absence dont l'image, souvent, porte la trace et qui en fait, parfois, tout le prix.(...)
La photographie, si elle a pu apparaître à un moment de son histoire comme un art de la rencontre heureuse avec le monde, voire une célébration de la présence de l'homme au monde, a aussi à voir, je dirais presque ontologiquement, et plus souvent qu'on ne croit, avec le manque, l'absent et le ratage du réel.
Ce que cette "correspondance New-Yorkaise" ne cesse de nous dire, c'est que les reporters aussi ont des absences, ceux-là mêmes que l'on croyait par définition voués aux apparences, à 'l'ici et maintenant', à la co-présence au monde; or le monde, on le sait, ne connaît pas l'absence : il ne saurait y avoir absence que pour un sujet.
Il ressemblent plus souvent qu'on ne croit, ces prétendus chasseurs d'apparences, à ces peintres qui plantent leur chevalet devant un paysage et peignent, dans un moment d'absence, une odalisque, c'est à dire une image qui est tout à la fois l'image de leur désir et celle de leur culture. Pour eux aussi, en qui l'on a toujours voulu voir les champions du réflexe, de l'instant décisif, de la rencontre, il arrive que le réel se dérobe et que l'acte photographique leur révèle dans l'angoisse cette vérité que le réel est ce que le sujet est condamné à manquer.

 
Je n'ai pas de mots à part merci.

Tu me remercieras encore plus ;) si tu investis 16 euros dans l'achat du DVD qui lui est consacré, que l'on peut commander sur le site des éditions Montparnasse (V.O sous titrée pour ceux qui, comme moi ont quelques carences ;))

On peut voir la bande annonce ici > Galerie > Trailer (et commander sur ce même site le DVD pour la Suisse).

C'est réellement un film formidable.


Nous parlions de transgression des règles : un exemple ici et ici.
Putain de maîtrise...
 
Junion étant en cours (du moins j'espère :p ), je me lance tiens !....

Il y a aussi cette cycliste de Dendrimère sur le Pont des Arts (cherchez sur cette série, j'arrive pas à faire de lien sur la photo)…

Oui quel honneur d'être cité :) et en cours certe, mais je veille....

Je n'ai pas de mots à part merci.
Si tu avais regardé mes liens attentivement.....

Tu me remercieras encore plus ;) si tu investis 16 euros dans l'achat du DVD qui lui est consacré, que l'on peut commander sur le site des éditions Montparnasse (V.O sous titrée pour ceux qui, comme moi ont quelques carences ;))

On peut voir la bande annonce ici > Galerie > Trailer (et commander sur ce même site le DVD pour la Suisse).

C'est réellement un film formidable.


Nous parlions de transgression des règles : un exemple ici et ici.
Putain de maîtrise...

soyez prêt à en avoir pleins les yeux, le coeur... Ce fut une révélation photographique ! c'est puissant, faut être prêt pour voir un tel DVD... et je ne parle pas de son livre "l'Enfer" !

Pour le Hors-Champ, je ne maîtrise rien du tout... J'essaie déjà de remplir le cadre correctement, alors voir ce qui se passe à côté et le faire ressentir sans rien montrer,c'est dur...
Voici ce que j'ai lu :

"Le champ est l'espace du " réel " choisi par le cadreur. L'espace environnant mais non vu dans l'image est appelé hors-champ. Cet espace que divers indices peuvent nous aider à construire mentalement (regard, son, ...) se mêle à l'image vue pour produire du sens."
C'est dans ce sens où les photos de Cartier Bresson n'invitent pas au hors-champ, tout est dans l'image, tout se focalise dans l'image.
A propos de la serie du 11 novembre d'Amok, il s'agit plus d'une série qui témoigne, et c'est par l'accumulation d'images, tu ressens, l'imagination se met en route, tu rentres dans l'univers "1° guerre mondiale", je ne pense pas qu'il s'agisse de "hors-champ. (un peu paradoxal, c'est vrai)
(bon je bosse, pas evident de se concentrer...)
 
Si tu avais regardé mes liens attentivement...
En voyant le lien d'Amok sur les Editions Montparnasse, ça m'est revenu ;)
De toute manière, tes liens sont trop segmentés :p je ne sais plus qui est où (re-:p)

Pour le Hors-Champ, je ne maîtrise rien du tout... J'essaie déjà de remplir le cadre correctement, alors voir ce qui se passe à côté et le faire ressentir sans rien montrer,c'est dur...
Pas mieux :zen:

A propos de la serie du 11 novembre d'Amok, il s'agit plus d'une série qui témoigne, et c'est par l'accumulation d'images, tu ressens, l'imagination se met en route, tu rentres dans l'univers "1° guerre mondiale", je ne pense pas qu'il s'agisse de "hors-champ. (un peu paradoxal, c'est vrai)
(bon je bosse, pas evident de se concentrer...)
Pas d'accord concernant la photo citée qui, de l'aveu du photographe lui-même, est un "résumé complet" et en cela s'autosuffit...
On doit pouvoir faire le test : on la montre à quelqu'un qui n'a pas vu la série complète et on voit ce qu'il en voit.
La force du cadrage d'Amok est justement de suggérer sans trop montrer : les mains aggripées à ce que je suppute être un porte-étendard, les franges de ce qui peut-être une fourragère… tout cela me renvoit vers ce qui me semble être une cérémonie militaire d'anciens combattants.
Seule la position des doigts me trouble. Elle pourrait faire penser à un joueur de cornemuse… tiens et si c’en était un, si c’était une tromperie comme le disait Odré… si Amok avait glissé une photo de Tartan Day au beau milieu de sa série sur le 11/11…

Bon je me ressaisis et j’abandonne mon tableau de bord sur MacG pour repasser sur celui d’EXCEL.
 
On va la jouer un peu scolaire (Junior, au taf ! :D), et par l'exemple d'une image admirablement construite :

ex1.jpg


Sur cette image de Natchwey, on remarque que les deux sujets principaux (la malade et l'infirmière) s'inscrivent chacun parfaitement dans un triangle, et que le sens de lecture de la photo (en rouge) est lui même un triangle quasi-imbriqué dans le losange formé par la juxtaposition de ces triangles.
Maintenant, la même image légèrement cadrée plus à droite (imaginez l'infirmière qui "continue" à la place du noir) comme l'aurait fait un amateur lambda, pour éviter le "vide à gauche et plus faire rentrer l'infirmière dans le cadre. ;)

ex2.jpg

 
très intéressant comme fil, je poste pour m'abonner et dès que j'ai plus de temps je reviens vous poster mon avis sur la question. En tout cas merci à tous de tenir ce genre de discussions/débats car je trouve ça très formateur, et très enrichissant tant dans la technique photographique, que dans la culture générale :zen: :zen: :up:
 
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Réactions: WebOliver et teo
Merci Amok :zen:

Connaitrais tu des ouvrages expliquant ces techniques, et avec des explications comme celles là (c'est à dire que je comprends :rose: :rose: ) ?

Merci

Le lien que je donnais quelques posts plus haut est une bonne base, mais tout ouvrage sérieux de photo en parle. ;) Junior (Dendrimere) qui doit avoir le nez dedans en ce moment sera plus à même de te donner des références.

Un autre exemple d'un de nos grands Maîtres ;), tiré de cette série :

ex3.jpg


Là nous sommes clairement dans une composition qui rejoint ce dont nous parlions plus haut : le hors cadre car le sens de lecture entraîne le regard vers une ligne qui, partant du bas de l'image, chemine l'oeil le long d'un élément vers le sujet principal, pour ensuite "partir" vers l'extérieur du cadre en suivant la toile d'araignée. C'est une photo "ouverte". ;) :zen:


Maintenant, prenez des images de photographes qui vous plaisent et, après avoir bien retenu les règles indiquées dans l'article sur Wikipedia, analysez-les en terme de composition. Vous comprendrez alors qu'une image réussie, en tout cas que l'on "comprend" instinctivement même si le sujet ne nous intéresse pas fatalement, répond a des règles précises.
Poussons plus loin : vous pouvez appliquer ces observations a la peinture. Pensez-vous qu'il s'agisse de hasard ? Voilà ce que je voulais dire au début en parlant de "langage basique". ;)
 
dans le genre fondamentale, y'a les 1/3 et le nombre de d'or aussi...
pour ma part j'utilise la "règle des 1/3" pour composer (sauf les fois ou je suis à l'arrache) mon image, ça me permet d'avoir une image relativement équilibré (en terme de compo).

la photo de l'infirmière est aussi un exemple de cette règle...
si on prend l'oeil et le nez du patient ils sont à 1/3 hor/vert du bord bas/gauche...
la main de la femme, (en bas) pouf 1/3 des bors droit/bas .. .. ..
 
dans le genre fondamentale, y'a les 1/3 et le nombre de d'or aussi...
pour ma part j'utilise la "règle des 1/3" pour composer (sauf les fois ou je suis à l'arrache) mon image, ça me permet d'avoir une image relativement équilibré (en terme de compo).

la photo de l'infirmière est aussi un exemple de cette règle...
si on prend l'oeil et le nez du patient ils sont à 1/3 hor/vert du bord bas/gauche...
la main de la femme, (en bas) pouf 1/3 des bors droit/bas .. .. ..

Absolument : les points d'or sont la fondamentale des fondamentaux ! ;) :zen:
 
Pour être plus clair à propos de la notion de photo "ouverte", je me suis permis de recadrer l'image de Alem (qu'il me pardonne ;)) afin de montrer à quel point le cadrage est fondamental. Voici un autre point de vue de la même image :

ex4.jpg


Là je pense que la notion "d'ouverture" de l'image originale est plus claire. Le "message" est de plus radicalement différent : dans la première image nous avons un téléphone, instrument de communication et dont le seul lien "ouvert" vers l'extérieur est une toile d'araignée. Il y a une histoire. Dans la deuxième qu'avons nous ? Un téléphone poussiéreux qui tourne sur lui-même. Le seul interêt est "tiens, j'ai vu un téléphone poussiéreux". Comme nous pourrions dire ici, il n'y a pas photo, non ?;)
 
Dans ce cas, petite question à Alèm :
As tu chercher à donner cette lecture de manière volontaire (en mettant en scène par exemple du style coincer le fil dans le cordon du combiné pour avoir le mouvement voulu) / consciente (en calant ton cadrage de cette manière exacte) ? ou bien ton oeil expérimenté, habitué, façonné a-t-il fait le travail tout seul sans que tu aies à te poser ces questions ?
:confused:


En attendant, je viens de m'amuser (oubliez le trait rouge à droite, j'arrive pas à l'effacer :rateau: ) avec une photo de Salgado (CaptainX en parlait :zen:) qui m'a scié quand je l'ai vu lors de l'expo à la BNF et que j'aime particulièrement :

salgadomod.JPG

désolé je n'ai rien trouvé de mieux sur google et je n'ai que paint au boulot​

[Mode jedécouvrelaphoto On]
Je trouve l'exercice très intéressant.
Je ne suis qu'un nioube :D
[Mode jedécouvrelaphoto Off]
 
pour répondre brièvement, (enfin je vais essayer entre les bouchées de pain), je sais que les photos que je réussis le plus sont toujours celles où j'ai le moins réfléchi… Je m'explique, certains cadrages sont évidents à mon œil. Pas que je sois un cadreur de génie, non, certes pas. Mais comme Pascal, notre œil ne vient pas que de la pratique de la photographie. Avant de faire des photos, je peignais et je peins toujours. Je n'ai pas fait que des études de biologie et surtout géologie comme notre ami supermoquette, j'ai aussi fait des études d'arts plastiques avec certains professeurs extraordinaires ou alors intéressants (M.D. Porcheron, Dominique Baqué*). J'ai une passion pour divers peintres dont un certain Bronzino et d'autres plus modernes.
Quand j'ai fait cette série, au bout de quelques minutes passées dans cet endroit et comme je savais que je ne pourrais y revenir (ma compagne allait me quitter et les batiments être détruits, j'étais dans un état psychologique prêt aux ruines), je me suis laisser aller à juste ressentir les lieux et les divers endroits. Je ne dis pas que cette méthode a été efficiente pour toutes les photos, vous ne voyez bien entendu qu'une faible partie des photographies prises ce jour-là. Mais je m'étais fixé la règle de presque tout faire avec mon 60 micronikkor, il m'a donc fallu tourner autour des choses, l'œil au viseur afin de sentir quel était le cadrage correct où la mécanique de la composition marcherait toute seule. Le viseur de mon D70s est relativement étroit, je me laisse généralement aller au ressenti oculaire pour savoir quand déclencher. Pour cette photo là, j'ai isolé ce téléphone dans la pièce, j'ai fait une dizaine de photos autour, été la cause de la mise à mort d'une araignée par une autre araignée puis je me suis reculé, j'ai regardé le téléphone, j'ai cadré et je suis passé à autre chose (le corset orthopédique jaune) et le cadrage suivant plus plat a été transformé par une mise en scène mais pas celui du téléphone…

si tu avais vu le téléphone sur l'appui de fenêtre d'une maison au 5ème étage sous les combles, j'aurais aussi pu faire une photo avec une vue sur l'extérieur du batiment, les autres maisons abandonnées (les entrepots de la cidrerie) et les verts champs bretons par derrière… mais non, j'ai fait cette photo plus claustrée mais ouverte… moins fataliste.

*oui, vous avez bien lu…
 
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Réactions: Picouto
Oui, moi aussi ! :D

C'était pour (dé)montrer (suite à la "discussion" à propos de la photo de mamy) qu'en faisant juste un pas en avant ou en arrière, le résultat est souvent très différent ! ;)
Amok c'est super et finalement c'est une bonne chose que j'aie raté cette photo ça permis l'ouverture de ce fil qui est très intéressant et instructif :up:
Et dire qu'un peu plus je ne voyait pas ce fil car mon modem ne voulait plus reconnaître l'ordinateur et pendant 11 jours j'ai été privée d'internet. Mais finalement le miracle est arrivé et je vous ai retrouvé et par la même occasion le fil de l'art du cadrage au scalpel :cool:

Un grand merci Amok :zen: alèm et aussi vous tous qui participé, nous avons encore beaucoup de chose à apprendre et ce fil va nous aider à mieux comprendre et à faire plus attention à ce que nous faisons en tous cas je l'espère ;)
 
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