André POUSSE est mort !
Une des ses anecdotes :
Le dîner de cons.
L'idée existait bien avant le film du même nom.
Déjà en 1989, voici ce qu'écrivait André POUSSE, dans :
Touchez pas aux Souvenirs
Ed. Robert Laffont
Pages : 162 - 163.
Avec Michel Audiard, on faisait de temps à autre un « dîner de cons ».
C’est un jeu que j’avais expérimenté avec Jean Castel, sur une idée à lui.
On se réunit à cinq ou six, et chacun d’entre nous invite le type le plus con qu’il connaît.
Au premier abord, c’est un jeu qui semble méchant et prétentieux. Mais, si on réfléchit un peu, on s’aperçoit bien vite que ce n’est pas méchant, pour la bonne raison que les cons ne savent pas qu’ils le sont ! Le jeu n’est pas non plus prétentieux, car on est toujours le con d’un autre.
Il faut de préférence inviter des cons riches. Ça existe, et bien plus qu’on ne le pense. Ce sont les meilleurs, puisque c’est bien connu qu’on n’est pas un con bien sûr parce qu’on est riche, mais il n’empêche que les riches pensent souvent qu’ils sont riches parce qu’ils ne sont pas cons... en tout cas moins cons que vous.
Or, il est évident qu’on peut être riche et con.
Dans ce genre de dîner, le con riche est le partenaire idéal.
Chacun doit mettre son con en valeur... le faire parler... le mettre en situation pour qu’il brille, alors, là, on peut atteindre des sommets.
Ce qui est regrettable, c’est que je ne vois pas comment on pourrait commercialiser le jeu, et c’est dommage.
Je l’aimais bien, Michel, on se marrait bien tous les deux. Et puis, un jour, le coup de téléphone, je suis à La Garde-Freinet, je vais partir débroussailler et ça sonne, il est 8 heures, 8 heures et demie du matin, je décroche. Une voix plutôt enjouée d’une nana que je ne connais pas :
- Allô, monsieur Pousse ?
- Oui, c’est moi...
- Bonjour... j’étais l’autre soir au dîner chez Jean-Marie... j’étais assise à côté de vous... vous ne voyez pas ?
C’était un dîner qui avait eu lieu quelques jours plus tôt chez un copain à moi, entrepreneur, à La Garde-Freinet, on était une vingtaine à table, je ne voyais vraiment pas qui c’était... fallait abréger.
- Oui, oui, je vois.
Et cette nana, on dirait presque qu’elle est contente, m’apprend la mort de Michel Audiard. Elle vient d’entendre ça aux informations...
- Alors, je me suis dit tout de suite que ça allait vous intéresser, vous le connaissiez ?...
- Oui, oui, je le connaissais...
Et j’ai raccroché, sinon j’aurais été désagréable.
Salut l'artiste !