Les villes de grande solitude.......

thebiglebowsky a dit:
Quelques indications très importantes et essentielles sur la fin :

1° J'en suis sorti bien vivant ! (vous vous en doutiez ! non ?)

Non, pas sûr, rien nous prouve que tu es toi !!!!
laugh.gif
wink.gif
(voir mon vote aussi !!! car "Ai voté"
tongue.gif
)


thebiglebowsky a dit:
2° Pour le reste, faudra attendre !
wink.gif

Ben oui, on a pas tellement le choix.... (bon passer à Anderlecht et te menacer.... mais je risque d'influer sur la qualité de l'histoire....
crazy.gif
laugh.gif
)

Ik wacht....
zen.gif
 
Philito a dit:
et il y a une autre liégeoise à ne pas oublier....
wink.gif
laugh.gif
...J'ai pas oublié ! Mais comme elle ne bosse pas sur Bruxelles, ça risque d'etre un peu plus difficile !!!
wink.gif

...En ce qui concerne ton départ, je t'ai posté un truc dans "global rich list" !
wink.gif
 
J'avais laissé ce tradada de coté pour le relire au calme, waooo, TheBig, je suis completement addict.

Merci également aux autres posteurs pour les textes.

Merci TheBig pour ton texte sur la toussaint, j'ai encore le coin de l'oeil tout humide.
 
(suite ... ...)

Elle s'approcha de Papa Mombassa, l'embrassa et lui dit : "Tiens, je te présente un ami !!!" - Le gars me regarda droit dans les yeux sans meme voir la main que je lui tendais ... il se détourna, monta sur la scène, arreta la musique, prit le micro et gueula : "Hé, les mecs, y'a l'ami de Cathy qui nous paie quelques bacs !!!" - Il dut s'apercevoir que j'étais sidéré... Cathy, elle, riait aux éclats, toutes dents dehors !!!
Il descendit de la scène et la musique reprit aussitot couvrant à peine les cris de satisfaction des clients du troquet qui se sentirent obligés de venir me remercier l'un après l'autre...
Papa Mombassa était hilare ... il s'approcha de moi, me prit les deux mains dans les siennes, et me dit : "T'en fais pas ! une tournée de bière ici c'est moins cher qu'une bouffe pour une personne à l'Intercontinental..." ... et de terminer sa phrase par un grand éclat de rire...!
Le ton était donné, l'ambiance était chaleureuse, la bière coulait à flots, et la soirée s'annonçait plus qu'agréable...
Cathy était rayonnante ... elle me prit par la main et m'entraina dans la foule qui gesticulait devant l'orchestre ... "je vais t'apprendre à danser comme les zairois !" me dit-elle !
Je passe sur les détails de l'apprentissage, mais c'est passablement émoustillé (les connaisseurs de "danses zairoises" ne me contrediront pas...) que je rejoignis le bac de bière vide qui me servait de siège... De son coté, Cathy continuait à danser et s'amusait à focaliser les regards de toute l'assistance...
Je regardais autour de moi, cherchant désespérément à découvrir le visage de Simon parmi les consommateurs passablement agités ... le brouhaha était indescriptible : la musique d'abord, endiablée et outrageusement malmenée par un vieil ampli qui crachait ses watts dans tous les sens et qui saturait l'atmosphère... les cris et les rires des gars et des filles qui se trémoussaient dans tous les sens comme si demain ne devait jamais arriver...les ventilos qui brassaient l'air chaud bruyamment ... les bouteilles de bière qui se brisaient en tombant sur le sol ... bref, un enfer bruyant et bigarré qui n'arrangeait en rien le début de migraine que je sentais arriver depuis une bonne demi-heure !
Heureusement que la bière était fraiche !!!
Je sursautais ! Une main s'était posée sur mon épaule ... Je me retournais vivement ... c'était Simon avec son éternelle chemise blanche immaculée !
Il me dit qu'il était déjà là quand j'étais arrivé mais que, compte tenu du fait que j'étais en excellente compagnie, il avait préféré se faire discret ...
Son visage se ferma un peu quand il me dit : "Tiens, tu connais Cathy ???" - je lui expliquais alors les circonstances de notre rencontre et je fus passablement surpris de son attitude un peu trouble, à la fois ennuyée et genée...
Je décidais de détourner la conversation et je lui demandais de me raconter les heures qui ont suivi son licenciement - j'ajoutais que j'étais très ennuyé d'en etre la cause indirecte et que j'étais ici pour tenter de rattraper le coup ! Son énorme éclat de rire me rassura immédiatement... il me raconta les événements : à peine eurent ils quitté la société que Simon, Arsène et Marcel décidèrent d'aller frapper à la porte de la compagnie pétrolière qui s'était nouvellement installée à 2 kms de la Cité - on y cherchait du personnel administratif, ce qui, au Zaire, n'est pas une sinécure étant donné le faible niveau d'instruction de la population en age de travailler ! Eux, ils avaient un "graduat" en comptabilité ... conséquence : après une demi-heure d'entretien, Simon était engagé dans les services administratifs et Arsène et Marcel dans le département logistique ... avec, cerise sur le gateau, un salaire supérieur d'environ 25 % par rapport à leurs conditions antérieures !!!
Tidju ! En quelques heures, et le meme jour, ils avaient réussi à faire basculer la situation à leur avantage ... j'étais sidéré et heureux à la fois...!!!
Entretemps, Cathy nous avait rejoint ... je lui présentais Simon et tous deux semblèrent échanger un regard si pas inquiet, à tout le moins douteux...
Elle me dit qu'elle devait rentrer chez elle, s'excusa et disparut dans la cohue ... je réussis à la rattraper avant qu'elle ne passe la porte et lui demandais si je la reverrais les jours suivants ... elle me répondit que si je le désirais, je n'avais qu'à laisser un message à son frère, au Memling ! Elle ajouta aussitot : "Mais ça m'étonnerait ...!!!" ... et elle disparut dans la nuit....
Je rejoignis Simon ... "Allez Simon ! vide ton sac au sujet de Cathy et ne me raconte pas d'histoires...!" dis-je avec un petit sourire narquois...
Simon me raconta alors qu'il connaissait effectivement Cathy, que pratiquement tout le monde la connaissait à la cité, et qu'elle exerçait le plus vieux métier du monde dans les principaux hotels de Kinshasa depuis qu'elle avait 15 ans !
Il ajouta que c'était grace à elle et à ses "revenus" que deux quartiers de la cité avaient pu se pourvoir d'un "col de cygne" (simple robinet amenant l'eau à un point de collecte), ce qui évitait à tout le monde de se taper 5 kms aller et retour pour aller chercher de l'eau...
Je ne fus par surpris outre mesure par cette nouvelle ... c'est vrai qu'elle était drolement bien sapée pour une femme de chambre du Memling...!!!
Je regardais Simon ... il avait une certaine tristesse dans les yeux ! Il marmonna : "Une si belle fille qui a déjà la mort dans le sang ... c'est injuste !" - C'est à ce moment-là que j'appris que Cathy souffrait d'une forme de leucémie qui ne lui laissait que peu de temps à vivre ... un an, un peu plus peut etre ou un peu moins ... le dispensaire ou elle se faisait soigner était resté assez vague dans le diagnostic...!
A ce moment précis, je n'entendais plus rien ... je ne voyais plus rien... Suivi par Simon, je m'étais levé ... il fallait que je sorte !
La relative fraicheur nocturne me fit du bien ... je fis quelques pas ... les lumières de Kinshasa m'apparurent alors... le fleuve brillait des mille feux des petits bateaux qui trafiquaient entre le Zaire et le Congo Brazaville ...
J'avais froid !



(... ... à suivre)
 
Philito a dit:
Pour toi, Philito ... ... ...
wink.gif
laugh.gif
laugh.gif
laugh.gif


(suite ... ...)

Simon était à mes cotés ... il posa la main sur mon épaule et me demanda : "t'es pas bien ???" ...
Et c'est vrai ... je ne me sentais pas vraiment bien !
Je crois que la bière et la chaleur y étaient pour beaucoup ... en effet, je ne pouvais m'imaginer que ce soit la nouvelle de la maladie de Cathy qui m'ait bouleversée à ce point ... elle était une parfaite inconnue pour moi, une petite pute qui monnayait son corps et ses charmes, un dérisoire fantome de coursives d'hotels ... rien de plus ! Et malade avec ça ...!!!
Non, c'était bien cette fichue bière qui me flanquait le tournis !!!
La nuit était belle pourtant ... j'entendais au loin les bruissements et les cris de la foret - j'imaginais les drames qui devaient s'y dérouler dans le secret des ténèbres ... des armées de prédateurs en chasse, une débauche de victimes, des craquements de machoires sinistres, et du sang ... beaucoup de sang...!
Je demandais à Simon d'aller régler l'ardoise à Papa Mombassa en lui filant une poignée de billets... Je l'attendrais près de ma voiture...
Et elle aussi m'attendait, entourée de ses gardiens de misère assis, l'un sur le capot, l'autre sur le toit... Je leur filais ma monnaie ... toute ma monnaie ! Les "merci patron" qui fusaient de toutes parts me firent comprendre que j'avais été généreux ... ... généreux pour quelques pièces censées apaiser ma conscience de petit bourgeois looké colonialiste...!!!
Les gosses étaient sortis de nulle part et ils y étaient retournés ... juste si on entendait encore leurs cris et leurs rires qui s'estompaient au loin...
Purée, qu'est-ce que je me sentais seul au bord de cette piste déserte...envie de vomir, envie d'etre ailleurs...
Simon réapparut ... sa silhouette se dessina dans le halo du néon rachitique de Papa Mombassa ! Il marchait lentement ...
Quand il fut près de moi il me dit : "pas question de prendre ta voiture pour retourner au Memling ... viens chez moi, dans ma maison ! y'aura encore de la moambe...!" - et il ajouta : "t'en fais pas, demain il fera soleil...!" - Eh oui, demain il ferait soleil, comme tous les autres jours que Dieu fait... et la merde aussi ...!!!
De toutes manières, je n'aurais pas pu refuser ... son ton était sans appel et il aurait été certainement vexé que je décline son invitation !
Je voulus prendre ma voiture ... il refusa ! "Tu peux la laisser ... je me suis arrangé avec Papa Mombassa ... elle ne risque rien !"
On commença à marcher, cote à cote ... il me dit qu'on en avait pour une une bonne demi-heure ! J'étais crevé et en meme temps, j'étais content de marcher ... une petite brise nous caressait le visage et Simon avait sorti la lampe de poche qui ne le quittait jamais...
La nuit était noire - je pensais "plus noire que ça, tu meurs...!" - en plaisantant, je demandais à Simon de rester près de moi pour que je ne le perde pas de vue !!!
Il me répondit fièrement : "Hé oui ! Black is Black !!!"
Nous marchions dans un véritable cloaque, des flaques de boue incessantes qu'il fallait contourner sous peine de s'y étaler lamentablement ... l'orage avait fait son oeuvre, l'eau se mélangeait allègrement avec la pisse et les excréments et en transcendait les odeurs...
Le long du chemin qui serpentait entre les bicoques aux toits de tole ondulée et aux murs disparates, nous rencontrions quelques fantomes qui dormaient à meme le sol, ivres, probablement ou trop fatigués pour rentrer chez eux ... ou les deux...
Quelques gars aussi, machette ou tournevis de mécanicien à la taille, qui nous regardaient passer en nous suivant du regard ... à chaque fois, Simon les saluait de leurs prénoms comme pour leur prouver que nous étions ensemble... ils ne répondaient pas !
"Nous sommes bientot arrivés !" dit il en m'entendant souffler comme un boeuf derrière lui...
Et de fait, nous sommes arrivés devant une sorte de "grande cabane de jardin" comme nous dirions à l'européenne, sauf qu'ici on entreposait des hommes et des femmes et pas des outils de jardin !
"Man'za, tu es encore debout ???" demanda doucement Simon - une voix se fit entendre : "Oui Simon, je suis là" - la porte s'ouvrit laissant apparaitre un halo de lumière vascillante ... je vis clairement la lampe à pétrole posée sur la table...et l'image fugace d'une femme surprise de voir Simon avec un étranger ... il me dit : "attends-moi là, j'en ai pour une minute...!" - il entra sans refermer la porte et je l'entendis discuter avec la femme que je présumais etre son épouse...
Quelques minutes s'écoulèrent pendant lesquelles je me disais : "mais qu'est-ce que je fiche dans un endroit pareil ???"
Simon ressortit de la cabane : "viens que je te présente ma femme, Man'za !" - elle était charmante Man'za dans sa robe de nuit en coton rose ... pendant un instant, je ne vis que son sourire ... un sourire radieux ... un sourire à faire surgir l'aurore ... un sourire qui effacait d'un seul coup les péripéties de la nuit... Elle s'avança vers moi et ouvrit les bras ... tandis qu'elle m'embrassait chaleureusement elle me dit : "C'est toi l'ami de Simon ???" - un peu gené, je répondis que oui, ne sachant que dire d'autre de plus intelligent ou de plus circonstancié...
L'intérieur de la cabane était séparé en deux : une partie faisant office de cuisine, salon, salle à manger, débarras, foutoir etc... et l'autre partie, plus petite faisait office de chambre commune ... les deux parties étaient séparées par un simple drap accroché à une corde avec quelques pinces à linge - j'appris qu'ils vivaient à cinq (Simon, Man'za et leurs 3 enfants sur environ 20 m2 et Simon de me dire qu'ils avaient de la chance de pouvoir disposer d'une telle surface...!!!
Pour seul éclairage, une lampe à pétrole qu'ils baladaient d'un coté ou de l'autre selon les besoins...
Pas de fenetres ... la porte était la seule ouverture donnant sur l'extérieur...
Man'za me fit asseoir sur le canapé ou sur ce qui avait du etre un canapé dans une vie antérieure...
Elle me proposa une bière que je refusais ... "N'auriez-vous pas un peu d'eau s'il vous plait ?" - Simon me dit alors en riant, que mon faible intestin d'européen ne résisterait pas une heure aux germes présents dans l'eau de la cité... "prends la bière !" me conseilla t'il !
Man'za était sortie et revint quelques instant après avec un plat de moambe - j'appris qu'un feu de branchages brulait toujours à l'arrière de chaque maison - ce feu était destiné autant à cuisiner qu'à assurer la sécurité dérisoire des occupants de la cabane...
Maintenant je comprenais pourquoi, lorsque je regardais par la fenetre de ma chambre d'hotel à l'Intercontinental, je voyais des milliers de feux qui brillaient dans le lointain : un feu = une cabane = la vie !!!
Elle me servit une ration de moambe dans une gamelle bosselée et me dit avec un sourire délicieux : "ici on mange avec les doigts ... de toutes façons on ne peut pas faire autrement...!!!"
J'avais faim ... très faim ! La marche m'avait ouvert l'appétit et avait dilué les vapeurs d'alcool qui embrumait mon esprit ... je me précipitais sur la moambe que je trouvais délicieuse ... Man'za et Simon me regardait amicalement...!!!
Ils étaient beaux et fiers ... la lumière changeante et vascillante donnait du relief à leurs visages et accentuait l'éclat de leurs yeux ...
Ce moment était magique ... j'avais l'impression d'etre en face du bonheur...!!!

(... ... à suivre)
 
Arrrffff !!! Je viens de regarder les résultats du sondage de la page précédente : "0" bonne réponse !!!!!
laugh.gif
laugh.gif
laugh.gif

...pouvez mieux faire là !!!
wink.gif
laugh.gif
 
PetIrix a dit:
Alors ...
Non parce qu'elle n'a pas voulu.
Mais elle n'a peut être pas voulu parce que t'es trop c...
... désolé
frown.gif
zen.gif
Arrrffff !!!
laugh.gif
laugh.gif

J'avoue que je l'ai cherché là !!!
wink.gif
laugh.gif

Bien fait pour ma gueule !!!
laugh.gif
 
(... ... suite)

Il était tard ... la nuit était déjà bien avancée ! Simon proposa d'aller se coucher car il devait aller travailler demain matin !
Man'za disparut un moment dans l'annexe séparée par le drap ! Elle réapparut quelques minutes plus tard, tout sourire en s'exclamant : "Tu peux venir maintenant ... ton lit est pret !!!" - en fait de lit, c'était une simple natte tressée et posée à meme le sol sur laquelle elle avait déposé une couverture toute propre...
J'occuperais la partie droite, tandis que les trois enfants dormaient cote à cote dans la partie gauche !
Surpris, je leur demandais : "Mais ... et vous ?????" - En choeur, ils me répondirent qu'ils dormiraient dans la cuisine ... et, de fait, ils avaient déjà étalé leurs nattes sur le sol...
Là encore, pas moyen de discuter ... j'étais l'invité ... !!!
Je me couchais sur la natte, je remontais la couverture jusqu'au menton et j'entendis Simon me dire : "Alors ... ça yest ? On peut éteindre ???" - Je répondis par l'affirmative !
Le noir se fit ! Et quand je parle de noir, c'est le noir absolu ... du noir de chez noir !!! Pas de fenetre, pas le moindre interstice qui laisse passer le plus ténu des filets de lumière...
Malgré l'inconfort, je ne tardais pas à m'endormir...
Je me souviens que cette nuit-là, j'eus de curieux reves ... de ceux dont on se souvient quand on se réveille parce qu'ils sortent de l'habitude...
Vers 3 heures du mat, des bruits assourdissants me réveillèrent ... des bruits de camions ... des cris aussi et quelques coups de feu que je jugeais assez proches ... Simon écarta le drap : "T'en fais pas, c'est rien ... rendors toi !" - je sus le lendemain que quelques soldats complètement ivres avaient fait irruption dans la cité pour réclamer à boire... ils s'amusaient à tirer en l'air pour terroriser les habitants ! Ici, tout le monde est coutumier du fait qui se reproduit pratiquement chaque nuit... Parfois ils laissaient derrière eux un cadavre que les "citoyens" s'empressaient de faire disparaitre le matin ... mais c'était plutot rare !!!
"Putain de vie !" pensais-je ! ... et les gosses qui ne s'étaient meme pas réveillés !
Je ne parvins pas à me rendormir et je passais le reste de la nuit à me tourner dans tous les sens et à cogiter sur les raisons de ma présence ici !!!
Bien entendu, ce qui devait arriver arriva ! Je m'endormis quand l'aurore se mit à poindre, malgré les courbatures qui me taraudaient les vertèbres...
Quand je me réveillais, la première chose que je vis, ce fut 3 paires d'yeux énormes qui me regardaient ... je parvins à peine à réfréner un cri de surprise ... les enfants étaient près de moi et s'amusaient de me voir surpris ... on en profita pour faire connaissance !!!
Man'za vaquait déjà à la préparation du déjeuner ... une sorte de tisane ou de décoction de plantes dans de l'eau chaude (bouillie assura-t'elle !) et quelques biscuits qui me rappelèrent sans grand mal mon service militaire.... "Y'a du manioc aussi, mais le matin, et pour un européen, c'est pas à conseiller !" ... et de partir dans un grand éclat de rire qui secoua toute la cabane...!!!
Simon, lui, avait déjà quitté la maison depuis une bonne heure...
Je déjeunais donc avec Man'za et les enfants ... je fus surpris de la bonne humeur générale et des tonnes de questions qu'on me posa ... du style : "hé ! c'est vrai que les blancs sentent le cadavre ???" - Je riais de bon coeur autant de leurs plaisanteries enfantines, que de voir Man'za rouler des yeux pour les réprimander !
Man'za habilla les enfants ... ils devaient partir à l'école ... environ 1 heure de marche avec des godasses dont les semelles baillaient et qui faisaient "slach slach..." à chacun de leurs pas...!
Ils m'embrassèrent et partirent aussitot en criant : "A ce soir !!!!" - Je pensais : "non, pas à ce soir ! ce soir je ne serai plus ici !!!" ...mais je me tu !!!
Man'za se préparaient pour les deux corvées matinales : d'une part, aller chercher de l'eau le long de la route, et d'autrepart, aller faire quelques courses au marché local ... "Ce soir, ce sera festin me dit-elle !!!" l'air enjoué....
J'eus une idée et je proposais à Man'za de venir avec moi chez Mombassa pour récupérer ma voiture ... ce serait plus facile pour transporter l'eau et les provisions que de les trimballer sur la tete ou à bouts de bras !
A ma grande surprise elle acquiesca et me dit que la perspective de faire un petit tour en voiture ne lui déplaisait pas !
On se mit en route ... ...

(à suivre ... ...)