Microsoft gagne une manche face à Sun
La justice américaine a donné raison à Microsoft dans sa bataille juridique contre Sun Microsystems. Elle a dispensé le leader mondial des logiciels d'inclure le langage de programmation universel Java dans son produit vedette Windows.
La cour d'appel de Richmond, en Virginie a ainsi annulé jeudi soir une injonction préliminaire rendue fin décembre par le juge fédéral Frederick Motz. Ce jugement avait été suspendu pour donner à Microsoft le temps de faire appel.
Dans son jugement, la Cour d'appel a estimé que le juge Motz n'avait pas fourni de preuve de «tort immédiat irréparable». En prenant sa décision en décembre, le juge Motz avait donné raison à Sun. Celui-ci avait affirmé que s'il devait attendre que le procès contre Microsoft soit achevé pour obtenir réparation, il prendrait un retard impossible à rattraper vis-à-vis de la concurrence.
Java est un langage de programmation universel qui permet de faire tourner certains programmes notamment les animations et le graphisme de nombreux sites internet. Les logiciels écrits avec Java peuvent fonctionner sous n'importe quel système d'exploitation, d'où la menace potentielle pour Windows, qui équipe neuf ordinateurs sur dix dans le monde.
Sun n'a pas tout perdu
Jim Desler, porte-parole de Microsoft, a qualifié la décision de la Cour d'appel d'»étape positive dans un long processus juridique». Mais Sun n'est pas complètement perdant, car la Cour d'appel a dans le même temps confirmé une injonction préliminaire protégeant ses droits sur la propriété intellectuelle.
Elle a interdit à Microsoft de distribuer des produits similaires à ceux de Sun pour ordinateurs personnels, comme Java Virtual Machine. «C'est une importante victoire pour la communauté Java. Elle permet d'assurer que seule une technologie Java actuelle et compatible sera distribuée sur les PC», a déclaré Lee Patch, responsable juridique de Sun Microsystems.
La bataille juridique a démarré en mars 2002, quand Sun a déposé plainte contre Microsoft, réclamant plus d'un milliard de dollars de dommages et intérêts pour violation de la loi antitrust. Le fabricant accuse Microsoft de «forcer des compagnies à distribuer ou utiliser des produits non compatibles avec Java».
Il lui reproche aussi de distribuer illégalement sa propre version de Java et d'essayer d'étendre le monopole acquis dans les systèmes d'exploitation pour PC avec Windows. Le procès en lui-même ne devrait pas démarrer avant au moins un an. Il devrait avoir lieu en Californie.