Ma maison date de 1903 et souvent je me suis demandé ce que diraient les murs sils pouvaient parler
bonheurs et malheurs se sont probablement chevauchés au fil des ans et des occupants successifs comme dans toute autre maison dailleurs.
En tendant loreille et en étouffant sa raison, on pourrait probablement entendre des cris, des pleurs, des rires, des râles de plaisir ou dagonie et le silence aussi, véritable maître des lieux sil en est.
Mettre le silence en abysse est un thème qui mobsède depuis toujours comment voulez-vous distinguer une succession de silences mais là est une autre question !
Comme Amélie, jai toujours rêvé de découvrir de petits trésors dérisoires cachés soigneusement pour la postérité dans un recoin de grenier ou la fente dun plancher quelque chose que quelquun aurait déposé en espérant lui faire redécouvrir la lumière quelques décennies plus tard mais rien ! La désespérance était au rendez-vous jusque hier soir !
Jétais seul la maison était silencieuse et une certaine quiétude y régnait tant elle était baignée par une douce lumière dautomne finissant Javais déposé mon bouquin et me préparais à ce que daucuns décriraient comme une « soirée conventionnelle » dénuée de toute passion et de toute surprise
Cest alors que je lentendis une sorte de doux murmure qui allait, venait et repartait je ne sais où je tendis loreille et il se fit plus pressant sans toutefois que je puisse en déterminer la source avec précision.
Ce nétait pas quun murmure dailleurs on y percevait un certain brouhaha des mélopées plaintives et lancinantes comme venues dailleurs
Jétais debout dans le salon, loreille tendue et les sens aux aguets mais doù venait ce murmure ?
Il semblait provenir du sol juste sous moi et cest alors que je me souvins quune partie de notre cave avait été condamnée tant bien que mal lorsque nous avions investi la maison il y a plus de 25 ans
Je descendis doucement lescalier je me courbais légèrement pour ne pas me cogner aux voûtes caractéristiques des maisons de cette époque ou les caves étaient encore véritablement des caves avec des recoins pour le charbon, dautres recoins pour ce que nous appelions des « garde-manger » jécartais avec précaution quelques toiles daraignée et me dirigeais vers la partie que nous avions condamnée.
Le murmure devenait audible clairement audible on aurait dit de leau en mouvement, légèrement agitée, un bruit régulier tel un mouvement perpétuel des voix aussi, mais étouffées et plaintives je cru percevoir quelques notes de musique mais je mis cette impression sur le caractère étrange de la situation
Une planche de bois lourde et épaisse avait été placée tout contre louverture de la seconde cave dans laquelle je devais avoir pénétré tout au plus une ou deux fois avant que nous ne la condamnions définitivement
Une faible lueur semblait transparaître au travers des planches disjointes jétais à la fois étonné, curieux mais aussi craintif et le murmure qui samplifiait et les voix qui se mélangeaient
Cest en poussant la lourde planche vers la gauche que je fus ébloui par une lueur aveuglante une lumière qui sentait bon lété et les vacances, mais aussi les amours disparues et les espoirs déçus je tentais quelques pas en me protégeant les yeux la sensation était douce, comme si je marchais sur du sable fin et je ne rêvais pas je vous jure que je ne rêvais pas !
Cest alors que je les vis ils déambulaient au loin certains étaient seuls, irrémédiablement seuls, dautres se tenaient par la main ils ne semblaient ni gais ni tristes, simplement absents.
Je tentais de me rapprocher deux mais ils séloignaient vers linfiniment bleu je me mis à courir et à crier vers eux en agitant les bras mais rien ny faisait je voyais le ciel et les nuages qui tournoyaient car cétait bien de ciel et de nuages quil sagissait jétais devenu fou imparablement fou irrémédiablement fou.
Je tombais à genoux, la tête entre les mains cest à ce moment quil posa la main sur mon épaule je ne le vis pas mais je savais qui il était il me dit dune voix douce : « Tu en as mis du temps !!!!!!! » - à ce moment, je sus que je ne reviendrai pas en arrière, car au loin, magnifique, grandiose et maternelle, il y avait « la mer qui roule » :zen:
...à ce magnifique sujet oublié ... cimetière de nos fantasmes, exutoire de nos passions et de nos peines ... à tous les coeurs qui saignent pour qu'ils sachent que plus jamais ils ne seront seuls...
En tendant loreille et en étouffant sa raison, on pourrait probablement entendre des cris, des pleurs, des rires, des râles de plaisir ou dagonie et le silence aussi, véritable maître des lieux sil en est.
Mettre le silence en abysse est un thème qui mobsède depuis toujours comment voulez-vous distinguer une succession de silences mais là est une autre question !
Comme Amélie, jai toujours rêvé de découvrir de petits trésors dérisoires cachés soigneusement pour la postérité dans un recoin de grenier ou la fente dun plancher quelque chose que quelquun aurait déposé en espérant lui faire redécouvrir la lumière quelques décennies plus tard mais rien ! La désespérance était au rendez-vous jusque hier soir !
Jétais seul la maison était silencieuse et une certaine quiétude y régnait tant elle était baignée par une douce lumière dautomne finissant Javais déposé mon bouquin et me préparais à ce que daucuns décriraient comme une « soirée conventionnelle » dénuée de toute passion et de toute surprise
Cest alors que je lentendis une sorte de doux murmure qui allait, venait et repartait je ne sais où je tendis loreille et il se fit plus pressant sans toutefois que je puisse en déterminer la source avec précision.
Ce nétait pas quun murmure dailleurs on y percevait un certain brouhaha des mélopées plaintives et lancinantes comme venues dailleurs
Jétais debout dans le salon, loreille tendue et les sens aux aguets mais doù venait ce murmure ?
Il semblait provenir du sol juste sous moi et cest alors que je me souvins quune partie de notre cave avait été condamnée tant bien que mal lorsque nous avions investi la maison il y a plus de 25 ans
Je descendis doucement lescalier je me courbais légèrement pour ne pas me cogner aux voûtes caractéristiques des maisons de cette époque ou les caves étaient encore véritablement des caves avec des recoins pour le charbon, dautres recoins pour ce que nous appelions des « garde-manger » jécartais avec précaution quelques toiles daraignée et me dirigeais vers la partie que nous avions condamnée.
Le murmure devenait audible clairement audible on aurait dit de leau en mouvement, légèrement agitée, un bruit régulier tel un mouvement perpétuel des voix aussi, mais étouffées et plaintives je cru percevoir quelques notes de musique mais je mis cette impression sur le caractère étrange de la situation
Une planche de bois lourde et épaisse avait été placée tout contre louverture de la seconde cave dans laquelle je devais avoir pénétré tout au plus une ou deux fois avant que nous ne la condamnions définitivement
Une faible lueur semblait transparaître au travers des planches disjointes jétais à la fois étonné, curieux mais aussi craintif et le murmure qui samplifiait et les voix qui se mélangeaient
Cest en poussant la lourde planche vers la gauche que je fus ébloui par une lueur aveuglante une lumière qui sentait bon lété et les vacances, mais aussi les amours disparues et les espoirs déçus je tentais quelques pas en me protégeant les yeux la sensation était douce, comme si je marchais sur du sable fin et je ne rêvais pas je vous jure que je ne rêvais pas !
Cest alors que je les vis ils déambulaient au loin certains étaient seuls, irrémédiablement seuls, dautres se tenaient par la main ils ne semblaient ni gais ni tristes, simplement absents.
Je tentais de me rapprocher deux mais ils séloignaient vers linfiniment bleu je me mis à courir et à crier vers eux en agitant les bras mais rien ny faisait je voyais le ciel et les nuages qui tournoyaient car cétait bien de ciel et de nuages quil sagissait jétais devenu fou imparablement fou irrémédiablement fou.
Je tombais à genoux, la tête entre les mains cest à ce moment quil posa la main sur mon épaule je ne le vis pas mais je savais qui il était il me dit dune voix douce : « Tu en as mis du temps !!!!!!! » - à ce moment, je sus que je ne reviendrai pas en arrière, car au loin, magnifique, grandiose et maternelle, il y avait « la mer qui roule » :zen:
...à ce magnifique sujet oublié ... cimetière de nos fantasmes, exutoire de nos passions et de nos peines ... à tous les coeurs qui saignent pour qu'ils sachent que plus jamais ils ne seront seuls...