Hé ben. Je viens de passer un bon moment à vous lire. Je rentre de vacances, il faut que je rattrape le retard.
Chaque camp a ses arguments chocs et il est bien difficile de se faire une opinion tranchée. Autrement dit tout ce fil n'est que supputations. Alors, j'aimerais revenir sur l'une d'entre-elles qui manifestement n'a pas été développée à fond :
Apple est-elle en passe de lâcher le matériel pour ne se consacrer qu'au logiciel ?
Quelques préliminaires.
Un marché de niche en informatique est potentiellement dangereux.
L'histoire des Vax de Digital et de son système VMS le montre assez bien. D'un point de vue commercial, Apple applique aujourd'hui une politique qui a de nombreux points communs avec celle qu'appliquait Digital à l'époque. Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix les informaticiens qui tournaient sous VMS étaient persuadés, avec une autosatisfaction certaine, qu'ils utilisaient le meilleur système d'exploitation du moment. Ils avaient raison. Cela ne vous rappelle rien ?
Steve Jobs a déjà goûté au sauvetage d'une entreprise qui proposait matériels et logiciels par l'abandon de la partie matérielle. Je parle évidemment de
Next, NextSTEP et OpenStep. S'il le faut, il le refera sans l'ombre d'une hésitation.
Des signes précurseurs ?
Quoiqu'elle en dise, Apple ne bichonne plus ses revendeurs. Plein phare sur la vente par Internet et les magasins grands public (les Apple Store aux Étas-Unis ne sont rien d'autre). Les marges des petits revendeurs sont faibles. Apple voudrait élaguer son réseau qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.
Les iApps ne tournent que sur OS X. La rumeur parle d'une suite bureautique Apple. Si nécessaire Apple réintégrera FileMaker dans son giron quand elle le voudra. Safari devient un butineur crédible. Développer le système et des logiciels bien intégré n'est pas le travail d'un constructeur mais d'un éditeur. Cette stratégie ne vous rappelle rien ?
On sait que Mac OS X tourne sur les machines Intel dans les laboratoires de Cupertino. Apple peut offrir son système à toute la planète quand elle le voudra.
Mon opinion.
À vrai dire, pour une fois, elle n'est pas très nette. Tant qu'Apple gagnera de l'argent en intégrant un beau système dans ses propres machines sans rogner son trésor de guerre, elle continuera la politique actuelle. Elle le fera d'autant plus volontiers que le marché peut encore basculer et si les choses tournent comme Apple le rêve : c'est le jackpot.
Mais si le marché s'érode trop, je pense qu'elle se lancera à corps perdu dans le logiciel. Cette dernière politique peut même se faire sans proposer l'OS sur les machines Intel, mais en proposant des licences pour faire du matériel compatible.
Au regard du passé, nul doute qu'il va falloir donner de sérieuses garanties aux candidats.
En conclusion.
Marasme, quel marasme ?
Avoir autant d'atouts dans sa manche n'est pas donné à tout le monde. La survie d'Apple et d'OS X n'est pas aussi sombre que certains veulent bien le croire. De mon point de vue, le danger pour Apple est
Steve Jobs et sa mégalomanie. Cette dernière risque de le rendre aveugle et de lui faire faire le mauvais choix au mauvais moment. L'un des atouts majeurs d'Apple est
Steve Jobs et sa capacité d'innovation. Rien n'est simple en ce bas monde.
À+