Alice in Chains / Bataclan le 22
Jai toujours considéré Alice in Chains comme le meilleur groupe de la scène grunge de Seattle, devant Nirvana auquel ils sont toujours comparés. Tout les rapproche, à la fois dans leur production, mais aussi dans leur destin tragique. De lépoque des unplugged sur MTV nous reste 2 pavés absolument indispensables a qui sintéresse a ce genre de musique. Et à mon humble avis, celui dAIC est meilleur.
AIC cest Jerry Cantrell (guitariste et principal compositeur du groupe) et Layne Staley (chanteur halluciné), complétés par Mine Inez (basse) et Sean Kinney (batterie). Layne Staley a disparu le 19 avril 2002, - son corps retrouvé en état de décomposition 15 jours plus tard -dans sa maison de Seattle par absorption de speed ball (mélange de cocaïne et dheroine). Lhistoire retiendra quil sagit dun accident, mais il traînait un tel mal de vivre a cette époque que la thèse du suicide est au moins aussi crédible.
Il y a chez AIC une dimension tragique et sombre toujours présente dans leur musique a la fois brutale et dune fluidité éblouissante/hallucinante. Alice évolue toujours sur la corde raide, et la dope et la mort sont partie intégrale de leur univers tellement non conformiste. A la suite du décès de LS, JC st reste reclus chez lui 3 mois, sans voir personne, et pour en revenir au concert de ce soir, comme pour les Guns il y a 2 jours, je suis sceptique quant a la reformation du groupe avec un chanteur William Duvall, qui nest rien dautre quun vieux copain de JC.
Blood Simple en entame, suivi de Stone Sour pour débuter la soirée. Les seconds sen tirent convenablement, exhortant le public (nombreux : la salle est bourrée a craquer) a faire toujours plus de bruit.
Puis vient le tour de AIC. Ils nont pas changé physiquement, Jerry a toujours les mêmes longs cheveux, juste plus clairs, et Mike Inez les a aussi longs mais noirs de geai. Des le début du set, entamé par Grind, cest le soulagement... tout le groupe est parfaitement en place : la basse claque dans la salle, la guitare commence a pleurer, et WD sen tire pas trop mal, et même plutôt bien. Je navais pas écouté le moindre morceau deux depuis au moins 2 ans, mais tout me revient immédiatement en mémoire, et a partir de la, tout va senchainer comme dans un rêve, Rain when i die, Again, angry chair, them bones, no excuses, ... un Down in a hole repris en chur dans toute la salle... ca se termine par un rooster entonné aussi à lunisson qui fait plaisir a voir et a entendre. Le public pogote et slamme bien dans les premiers rangs : le bonheur absolu. ils quittent la scène sous les vivats, et reviennent peu de temps plus tard pour un rappel qui commence par Man in the box (les images du fantôme de LS hantent mon esprit sur ce morceau avec son interprétation tellement hallucinée du clip en moine encapuchonné les paupières cousues, deja prisonnier et implorant)
Et puis, au beau milieu, tout sarrete, les micros restent muets, Jerry a lair bien énervé sur ce coup, et les musiciens quittent la salle. Au bout de quelques minutes, cest la broncha générale, et ca commence a bouillonner. Ca hurle, siffle, et le staff court dans tous les sens, lampes torches a la main. Pour éviter la panique, un gars distribue au moins une soixantaine de mediators dans le public...; il y a bien quelques objets qui volent, mais ca repart dans un soulagement général peu de temps apres. Reprise de Man in the box, puis les premiers arpèges de Would qui enflamment la salle, et cest ....fini. Les lumières se rallument, et il faut quitter la salle
On a presque frôlé la perfection, il ne manquait pas grand chose : quelques chansons pour faire un set encore plus dense et plus long, et je me demande bien aujourd'hui ce que cela aurait pu donner dexceptionnel avec le combo de base au grand complet. Quand un fantôme plane.........