Non merci.
Totalement d'accord
@
hb222222 : N'importe quoi ... parler d'une religion c'est de l'information, condamner un acte en y associant une religion c'est de la stigmatisation.
Donc les évènements à Charlie Hebdo, à Montrouge, à 50 mètres du collège de mes enfants, sur leur trajet, puis dans une supérette casher où des juifs se sont une nouvelle fois fait massacrer en France en 2015, en plein Paris, à l'heure des courses n'ont strictement rien à voir avec l'islam qui ne saurait leur être associé en aucun cas.
Balayons cette idée même d'un revers de main et d'une formule lapidaire, c'est tellement plus confortable.
Ne pas écouter ce bon docteur Coué qui nous explique doctement que l'islam en France ne pose aucun problème, c'est évidemment être coupable d'une grave "islamophobie" (terme médical dont la signification est, au passage, "peur panique irrépressible et irrationnelle de l'islam"). Car l'islam en France est par définition "tolérant". Il me tolère, moi, le mécréant. Chouette.
Les lois sur la laïcité, par exemple, n'ont été qu'une formalisation administrative d'un vivre ensemble reconnu, respecté et admis de tous. C'est une évidence. Leur application va de soi, n'ont posé et ne posent aucun problème. Youpi.
Que la grande majorité des musulmans vivent paisiblement leur religion, sans faire chier personne, enfin, dans nos grandes démocraties, et en particulier en France, j'en suis persuadé. C'est mon ressenti intime, en tout cas, faute d'être en possession d'éléments factuels à ce propos.
Ce qui me semble être factuel, c'est aussi qu'un certain islam, particulièrent activiste et prosélyte, salafiste ou encore plus fondamentalistes pose problème en France. A ce propos, je conseille le Libé d'aujourd'hui, avec un papier à propos des prêches de vendredi dans les milieux salafistes édifiant, pour ne pas dire sidérant.
Ce qui est factuel, c'est que des éléments et des réseaux connus de Daech se baladent en France, où ils n'ont rien à faire. Ou plutôt si, et on sait quoi.
Ce qui me semble factuel, c'est que si les autorités religieuses, ou ceux qui se prétendent l'être, de l'islam en France ne se réforment pas, notamment en coupant certains pont tout à fait malheureux avec certains pays arabes, et en faisant le ménage dans les milieux fondamentalistes islamiques de France en collaboration avec l'état français démocratique et républicain, on ne va pas vers un apaisement de la société française. Et en prime, on déroule un tapis rouge aux pires populismes.
Mais je découvre sur le site du Nouvel Obs deux texte, qui expriment parfaitement et beaucoup mieux que je saurais le le faire, faits à l'appui ce que je pense au plus profond de moi :
- un texte de Salman Rushdie :
http://bibliobs.nouvelobs.com/actua...ssayer-de-reflechir-apres-la-catastrophe.html
- et surtout un texte de Pierre Jourde :
http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/01/07/les-salauds-absolus-552076.html
A lire et relire.
Pour finir, je vais t'expliquer pourquoi je réagis à ton post.
Parce que j'ai pris le métro ce matin pour aller au boulot, dans le nord parisien.
Je lisais Libé sur mon iPad (pas de Monde frais le samedi).
Deux jeunes hommes, peau mate, glabres, cheveux ras, 60 kg tout mouillé chacun, dégingandés, bref, d'une hyperbanalité effrayante a posteriori s'assoient, l'un en face de moi, l'autre à côté. L'un jette un coup d'il sur mon iPad.
Et ça donne à peu près le dialogue suivant entre les deux, haut et fort :
- Ah, putain, encore les musulmans
- Ouai, y en a marre, les musulmans, toujours eux. Surtout que l'histoire, là, c'est encore un complot des juifs, ces saloperies.
S'en suit une litanie provocatrice de propos antisémites abjectes que je vous épargne, la constatation désabusée que la police a encore tué deux arabes et un noir qui n'avaient rien fait de mal, et pas "je sais pas, pas moi, par exemple, heu... Pourquoi pas un Serbe (sic), ou autre chose..."
Pour finir avec cette conclusion admirable, Porte de Clignancourt :
- De toute façon, la France c'est de la merde. Tu sais ce qui serait bien ? C'est un jour de brûler la Tour Eiffel (j'imagine que ça et se torcher avec du camembert, ça devait représenter l'ultime provocation sensée nous achever, moi, et l'autre passager d'en face).
La quatrième place était occupée par un type aussi commun que moi, un peu costaud, mais heureusement, calme.
Nous n'avons pu réagir qu'en nous échangeant des regards aussi effarés qu'ahuris : que faire d'autre ? Mon chat miaule parfois après sa merde, mais moi, je trouve que c'est assez inutile de lui parler. Quant à la toucher, j'utilise une balayette et je tire vite la chasse d'eau, comme tout le monde, et manifestement mon compagnon d'infortune.
Par contre, s'il met lui aussi son grain de sel dans les réseaux sociaux, je serais pas étonné.
J'ai eu du mal, mais j'adhère de plus en plus au principe de précaution. Il est dans la Constitution, maintenant, après tout.
Et ce qu'il nous dit est clair : devant une balance bénéfices-risques incertaine, et en l'absence de certitude, Dieu n'existe pas jusqu'à preuve du contraire.
Ps : ce fil ne serait-il.pas plus à l'aise au bar ?