La psychiatrie

Pour vous une personne qui a fait un séjour en psychiatrie c'est:

  • Un fou.

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  • Une personne bizarre, voir dérangée.

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quetzalk a dit:
De même qu'il y a aussi, ce qu'on sait peu finalement, de multiples sortes de services de psychiatrie... Du (très rare) service ultra sécurisé et vaguement asilaire pour "malades dangereux" à la douillette et luxueuse clinique pour névrosés fortunés en passant par les unités de prise en charge "aigüe" des hôpitaux universitaires coincées entre l'étage de la cardiologie et celui la chirurgie digestive, tout se voit, bien souvent infiniement loin des clichés - sachant que la qualité des soins n'est pas forcément proportionnelle au confort hôtelier de l'endroit. Mais étonnament l'image qui prévaut est toujours celle de "Vol au dessus d'un nid de coucou", tourné dans les années 60 sur la psychiatrie des années 30, et les reportages télé n'arrivent à se pencher que sur les unités les plus spectaculaires, délabrées et semi-carcérales (il y en a quatre en France sur plusieurs milliers de lits de psychiatrie, mais c'est toujours celles-ci qui sont filmées, merci les reporters).
C'est aussi oublier bien trop vite les Centres Médico Psychologique dont tous les département français possèdent au moins un exemplaire !
 
quetzalk a dit:
Mouais pour les proches ça dépend... C'est certainement moins glamour dans les dîners en ville de raconter "je vais passer voir Jocelyne qui s'est s'est faite opérer du genou" que "je vais passer voir Monique qui a fait une bouffée délirante".
En général après une phase de gène, les gens s'habituent à la situation, constatent que les infirmières ressemblent à des infirmières, que les médecins parlent comme des médecins, et que leur proche-malade commence à aller mieux.
Mais certains patients se plaignent effectivement de leur relatif abandon pendant l'hospitalisation, beaucoup disent avoir fait un tri assez net entre ceux qui sont venus les voir et ceux qui "n'ont pas eu le temps". Ceci dit je crois qu'on voit la même chose en médecine-chirurgie, c'est à peine plus marqué.

:zen:

Ah moi j'ai vécu éxactement l'inverse je suis allé voir un ami qui a eu des pb psy assez graves (durant une bouffée délirante car il n'avait pas pris ses médicaments il a frappé assez sèrieusement sur sa copine). Mes visites furent assez régulières durant son hospitalisation et je l'ai vu petit à petit aller mieux. Par contre à sa sortie il a totalement coupé les ponts et a tout fait pour que nous ne nous voyons plus. Choix que j'ai du reste respecté.
Et je pense que c'est effectivement mon regard sur sa maladie qui l'a dérangé à sa sortie, le fait que je savais qqch qu'il voulait oublier, enfin je crois...
 
kaviar a dit:
Il me semble que tu as oublié malheureusement une catégorie, l'internement d'office régi par une loi de 1990, basé sur une loi vieille de 1838 !!!
(...)
Tout n'est pas evidement pas mauvais dans la psychiatrie, loin de là mais certaines dérives peuvent faire peur.

Afin de ne pas laisser dériver ce sujet trop loin de ce qu'a posté Naas au départ, petit recentrage :
- la loi de Juin 1990 est de... 1990 ; celle de 1838 a donc été enfin enterrée à ce moment là, justement parce qu'obsolète. Ce n'est pas le lieu de débattre de l'avenir de cette loi, mais un petit rappel ne fera pas de mal.

- les différentes modalités actuelles d'hospitalisation "sous contrainte" (en fait deux sortes possibles selon qu'il y a ou non trouble à l'ordre public) sont
1) difficiles à mettre en oeuvre (en pratique et administrativement)
2) décidées dans des situations d'urgence, de crise grave, où quelqu'un est en danger immédiat (le patient, l'entourage, la société, les soignants ?)
3) temporaires, régulièrement ré-évaluées, etc. Pour des tas de raisons "l'internement" au sens asilaire du XIXème siècle n'est plus possible (même quand on peut penser qu'il ne serait pas totalement inutile, on ne peut pas - y a plus assez de lits !)
4) derrière tous les magnifiques discours, on peut difficilement occulter que certaines situations de maladie psychiatrique posent des problèmes qui ne permettent pas le maintien en circulation dans la société...

- les dérives existent, oui, mais elles sont rarissimes, et de fait dépistées et combattues, comme le permet la loi de 90 qui est prévue pour les limiter au maximum. En particulier il y a plusieurs niveaux de décision, plusieurs personnes impliquées à chaque étape, ce qui complique singulièrement la tâche du véreux qui a envie de se taper une "dérive". Il y a aussi des dérives de la chirurgie cardiaque ou de la plongée sous-marine, mais ça fait moins fantasmer les gens... Quand on voit ne serait-ce que le surcroît de boulot que nécessite une hospitalisation sous contrainte par rapport à une hospitalisation "simple", on se dit qu'on a encore de la marge par rapport à la psychiatrie stalinienne !!! Avant d'employer les mots tels qu' "abus", "arbitraire", "dérives qui font peur", on tente de se nuancer, merci.

- enfin, prudence prudence, les principaux organismes qui attaquent la psychiatrie en arguant des droits de l'homme (profitant de la méconnaissance générale de ce qui se passe derrière les murs) sont des branches de la scientologie - qui ont tout intérêt, évidemment, à ce que les malades restent malades.


:zen:

[edit pour golf] Yes ! mais les CMP sont des centres de consultations (gratuites), effectivement très utiles par leur proximité et justement leur gratuité [/edit]
 
toys a dit:
tout ca n'est qu'une histoire de temps. je ne vois pas la différence entre une blessure phisique et mental si se n'est que la phisque est palpable.

tout est pareil le temps pour les gérir est un poil plus long dans le cas mental.(et y a pas toujours de médoc)
Le mot "blessure" est inapproprié là !
Un cancer, le hiv vont bien être là, invisibles, pendant des années, à faire leur travail destructeur, avant de, soit se déclarer, soit d'être diagnostiqué à l'occasion d'un autre examen.
Il en va de même pour le mental :mouais:
 
quetzalk a dit:
[edit pour golf] Yes ! mais les CMP sont des centres de consultations (gratuites), effectivement très utiles par leur proximité et justement leur gratuité [/edit]
Mais ces centres sont à même, justement, de démystifier la "psychiatrie" pour en faire un outil utile face aux maux de notre société moderne.
De même que dans les cursus de formation permanente que "devraient" suivre tout les généralistes il y a des modules destinés à "dégrossir" le diagnostic que ces professionnels doivent poser quand aux maladies d'origines somatique [diabète type 2, hypertension, etc.] et doivent recourir à un soutien psy :up:
 
golf a dit:
Mais ces centres sont à même, justement, de démystifier la "psychiatrie" pour en faire un outil utile face aux maux de notre société moderne.

En théorie oui, tout à fait. Ils devaient aussi permettre un lien fort et constant entre l'hôpital, "l'asile", et la ville. Ouvrir les murs qu'ils disaient.

Ca fonctionne encore à peu près, mais sur 20 ans leurs missions ont démesurément grossi (au fur et à mesure qu'on fermait des lits sans tenir compte des besoins, et que la demande de soins psy augmente dans la population) tandis que leurs moyens ont, au mieux, stagné (à la rare exception de secteurs "riches" et/ou de chef de service médiatique ou apprécié du pouvoir du moment :rolleyes: ). Pour info un délai de premier rendez-vous en CMP peut facilement atteindre 6 à 8 semaines... :rateau: Alors là oui c'est un "abus" et une "dérive arbitraire" !!!

Bref une bonne idée, qui a prouvé sa pertinence et ses apports, qu'on laisse délibérément tomber en ruine... mais ça tient, ça tient tant que tiendront la bonne volonté et le professionnalisme des gens qui y bossent.

:zen:
 
golf a dit:
Le mot "blessure" est inapproprié là !
Un cancer, le hiv vont bien être là, invisibles, pendant des années, à faire leur travail destructeur, avant de, soit se déclarer, soit d'être diagnostiqué à l'occasion d'un autre examen.
Il en va de même pour le mental :mouais:
il est vrai que je ne parlait la que des maladie curable et non de ses saloprie de truc que tu chope et que tu garde.

toute mes escuse.
 
naas a dit:
....
Or si l'on compare: une personne qui a une jambe cassée va à l'hopital se faire soigner, donc une personne par exemple (nous avions pris cet exemple) dépressive va naturellement dans des hopitaux psychiatriques (pression du monde extérieur trop forte, possibilité d'automutilation dû à l'incapacité de gérer la pression, etc).
:eek: c'est le naturellement qui me heurte ........

Mon premier internement c'est passé ainsi : je suis allée crier au secour chez un toubib qui m'a fait immediatement partir à l'hosto pour etre examinée ... trés bon accueil par les psy de l'hosto... le diagnostique arrive ... départ en urgence pour l'hopital psychiatrique du coin ...
Arrivée de nuit c'est l'heure du diner , ils m'installent à table avec les habitués :sick: :affraid: ... une grosse fille barbue louche sur mon assiete et fini par me voler tout son contenu , elle se fera engeuler par les infirmiers ... je pleure en me demandant ce que je fous là... bienvenue au club !!! :casse:

La première semaine se passe ... pas le droit de passer la porte d'entrée et pas le droit au télephone ... une semaine de pleurs , je commence à comprendre (et accepter ) que c'est le bon endroit ... Les trois semaines qui suivirent ... je suis passée du coté des habitués ... je suis encadrée , on me surveille , je peux me laisser aller ...

Le comportement des êtres et des choses me passionne , au pavillon Sisley , il y a de la matière.... je partirai pas d'ici sans avoir percé quelques mystère . La discrete Monique qui fait pas de vague ... Line , pilleuse d'assiettes , sicilienne barbue , elle fait peur ... Antoinette qui tricotte paisiblement et qui disparait régulièrement dans sa chambre pour chasser les démons à coup de grands cris ... Jérome , un physique à la massacre à la tronçonneuse , quand il est pas à l'atelier de menuiserie il est avec sa fiancée du pavillon d'à coté .... Gabriel , mon pote , avec qui je fais des parties de srabble surréalistes ... Sébastien ... Jean François ...
Ca y est , j'ai oublié de quoi je suis venue parler :nailbiting:

naas a dit:
...
Autant l'hospitalisation pour une jambe est acceptée par le patient et le souvenir est anodin (il va se souvenir de sa fracture mais pas de l'hopital), autant l'hospitalisation dans un service psy est très mal vécue par le patient
Alors , mon regard sur la question ne sera plus jamais le même ... je suis definitivement marquée par ce sejour en HP , j'ai rencontré des patients qui n'etaient pas des gens comme vous et moi ... ou plutôt si ... mais ils ont juste un truc en plus ...et pas en moins .

J'ai fini par communiqué avec Line ... par le dessin , je lui ai un jour montré un croquis que j'avais fait d'elle , ça à ouvert une porte , elle est partie me chercher son cahier rempli de dessin de fleurs , son petit jardin à elle ...incroyable contraste entre ce qu'elle dégagait en noirceur et la joliesse de ses dessins . Gabriel avec qui j'ai communiqué par courrier un certain temps avant de perdre le contact .....

Je sais pas si on guerri de tous ces maux je leur souhaite à tous des jours moins torturés car ce que j'ai vécu avec eux je ne l'oublierai plus jamais , je pleurais en arrivant et je pleurais aussi en repartant , mais plus pour les mêmes raisons ... Je m'ettais attachée ... comme quand on fait partie d'une promo ... Pavillon SISLEY année 2000


Le deuxiéme sejour etais dans un autre type d' etablissement ... dépressifs à tous les etages :(
:sleep: ... tout le monde dors là dedans ... les patiens se jettent des coups d'oeil de sympathie genre je vois bien pourquoi tu es là toi aussi ...
L'ambiance est plus triste , plus calme qu'en HP ...mais beaucoup moins prenante aux trippes ... là , c'est juste des existances pesantes qui se croisent :zen:
 
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Réactions: PATOCHMAN et maiwen
reineman a dit:
du viagra? a ton age, t'en es déja a t'allumer au pousse-pépère?
bah dis moi...
Hors sujet :
bah figure toi que ma curiosité m'a poussé à essayer le viagra.
ça m'a juste fait gonfler les tempes.
Comme quoi chez l'homme, le sexe est bien dans la tête...;)

PS : mais dis moi reineman, toi et tes potes, vous allez bientot tirer le pere noël ? Tu en auras sans doute besoin de viagra ?? non ?! :D
 
sofiping a dit:
:eek: c'est le naturellement qui me heurte ........
Désolé de t'avoir heurté, ce n'était pas du tout le but, même cela est une conséquence.

En fait, parler d'un ami un proche qui est allé faire un séjour en hopital psychiatrique (j'exclu les HDT ) jette généralement un froid dans l'asemblée, sauf avec les personnes ayant déjà été en contacts de près ou de loin avec la psychiatrie, d'où ma question d'origine ;)
 
naas a dit:
En fait, parler d'un ami un proche qui est allé faire un séjour en hopital psychiatrique jette généralement un froid dans l'asemblée,


:D Si ça peut vous rassurer dire qu'on y travaille peut également calmer les invités :rateau: (et pour draguer c'est presque aussi efficace que policier ou fossoyeur :up: )
 
naas a dit:
Désolé de t'avoir heurté, ce n'était pas du tout le but, même cela est une conséquence.

Non pas de probléme ... en relisant je ne sais même plus pourquoi j'ai dis que ce "naturellement" m'a heurté ... ça devait être vrai au moment ou je l'ai ecrit ;)

d'ailleurs , j'ai été bien bavarde sur ce coup là:mouais: ... je voulais juste participé , mais comme j'ai été du coté patiente :confused: :zen:
 
Une excellente référence :

[SIZE=-1]JODELET, D. (1989). Folie et représentations sociale. PUF, Paris[/SIZE]
 
c'est pas à propos du placement en famille plutôt qu'a l'hopital (pas lu, désolé) ?
(une HAD avant l'heure)
 
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